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3.43/5 (sur 21 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1989
Biographie :

Alexis Potschke est professeur de lettres en collège public de la grande banlieue parisienne.

Il est titulaire d'un Master Recherche de Littérature générale et comparée à Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle.

Avec "Rappeler les enfants" (2019), il donne un premier récit d’une richesse extraordinaire sur le bonheur d’enseigner à des élèves qui sont aussi, et avant tout, des enfants.

page Facebook : https://www.facebook.com/potschke
Twitter : https://twitter.com/potschke

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Les classes se sont vidées ; Mélanie est partie en vacances, Dersim fait croire qu’il l’est lui aussi même si l’on croise encore sa petite sœur devant la gare ; et Charles, c’est à peu près certain, ne viendra plus lorsque Salomé à son tour s’en ira.
Tout cela est arrivé sans que l’on s’en rende compte. Les élèves semblent s’ébrouer aussi : la fin d’année les surprend comme les phares des voitures dans la nuit surprennent les animaux. Un jour il devient évident que le lendemain ne sera pas de la même teneur.
Les professeurs errent dans les couloirs ; des piles de manuels se sont accumulées dans les salles ; des oasis de présence subsistent mais le collège s’est habillé trop grand. Il ressemble à une ville à l’approche d’une armée ; l’orage gronde et tout le monde vole bas.
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Les cinquièmes n’avaient pas eu la même réaction que les sixièmes : ils parlaient,
eux, avec précipitation, comme pour jeter dans l’abîme le mot qui pourrait le refermer.
Tout cela se chevauchait, les phrases s’entrecoupaient, on avait l’impression que
le silence était soudainement devenu quelque chose d’effrayant.
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Il dit que ses enfants voient la violence et que c’est tout de même un monde, que
la police ne fait rien. Il dit que les jeunes ont des armes et que les jeunes au Maroc
n’en ont pas ; qu’au Maroc, ça ne se passerait pas comme ça : on vous fout tout ça
au trou et ça vous passe l’envie de faire le malin. Il dit que c’est n’importe quoi,
n’importe quoi ! Il parle du Maroc, de son éducation chez les pères, du respect qu’on
ne lui montre pas assez. Il hoche la tête en me regardant fixement, comme pour m’enjoindre
à acquiescer avec lui. Il passe continuellement la main dans sa moustache grise et
parle comme la pluie tombe : doucement et en vous donnant froid
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Il y a en salle des professeurs des professeurs qui se retrouvent et échangent quelques
mots avant de filer en classe ; les bras sont lourds de sommeil et de copies que l’on
n’a pas eu le temps de corriger alors qu’on se l’était pourtant promis. Parfois, les
regards oublient de se croiser ; on ne se serre la main que le lundi ; on ne s’embrasse
qu’au retour des vacances. La salle des professeurs n’est pas qu’une salle que l’on
réserve aux grands ; c’est aussi la dernière classe de l’établissement : on s’y côtoie
comme le font les collégiens et comme eux les professeurs, qui ne sont pas que des
professeurs, y ont aussi des amis.
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J’aime flâner au collège lorsque je n’ai pas cours : boire un café en salle des professeurs
où les copies s’accumulent, passer au CDI voir ce qu’il s’y trame, aller m’asseoir dans le bureau
de la CPE pour y voir défiler les élèves en retard, les élèves exclus, et le ballet
des surveillants qui collectent les billets d’absence. Depuis le bureau de la CPE,
on peut, collé aux larges fenêtres, regarder les élèves qui, dans la cour, ne font
rien mais avec beaucoup de sérieux, comme si ne rien faire était très important – ça
l’est probablement. Ils
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Je me suis senti alors, sans que je ne sache trop me l’expliquer, envahi par une tendresse
infinie pour l’école et ceux qui la peuplent ; j’avais envie de fermer pour toujours
la porte de ma salle et que nous y restions indéfiniment à l’abri des grandes personnes
et de la violence. J’avais l’impression qu’il n’existait plus qu’elle au monde ; qu’elle
était, l’espace d’un instant, un petit bastion imperméable à la cruauté. Chacun voit midi à sa porte ; la mienne est celle
de ma salle de classe.
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Plus tard, pour leur faire comprendre que les choses sont souvent plus compliquées
qu’elles ne semblent l’être, j’ai dessiné au tableau l’arbre des religions. Abdel
essayait de le recopier dans son cahier et Marwan s’est emporté en disant que je me
trompais. Martin a regardé longtemps le tableau avec un air très perplexe et a cru,
l’espace d’un instant, qu’il était musulman et qu’il l’avait toujours ignoré.
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Il est toujours amusant, après avoir passé quelques mois avec une classe
de rencontrer les parents de ses élèves et de reconnaître çà et là une intonation, un tic de langue, un accent, un vêtement.
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Elle fait des gestes avec les bras pour expliquer ce qu’elle ne parvient pas à dire
autrement. Peut-on mentir avec ses bras?
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