Alfonso Zapico

Les traits nationaux. Distribuons les sept péchés capitaux. L’orgueil est français, mon ami Shwarz. La colère espagnole. La luxure allemande, même si sa paraît faux. La paresse slave. Le péché italien est l’avarice. Pour les irlandais, je me suis réservé l’envie bien sûr. Et les juifs ? Quel est le péché des juifs, Joyce ? Les juifs, ils n’en ont pas excepté le péché mortel par excellence qu’on leurs attribue toujours. Vous savez celui d’avoir crucifié Jésus.

J’ai une grande œuvre littéraire entre les mains, Nora. Pour être sincère peut-être la plus grande œuvre jamais écrite … et je te la dédie à toi, ma reine ! Je sais que tu ne lis jamais rien de ce que j’écris mais tu es ma muse, mes yeux et mon âme. Oh Nora !

Ça suffit ! Pas de muse ni d’histoire absurdes ! Laisse-moi dormir. Partager mon lit avec un ivrogne c’est déjà suffisant ! Je ne veux pas écouter tes délires d’écrivain raté.

Hips ! Des pages et des pages, des milliers de mots, des centaines d’heures perdues à écrire … c’est ça que je suis, un écrivain raté ! … au feu ! Que ça brûle ! Que ça brûle !

Espèce de fou ! Tu veux tout perdre ?

Je t’aime Nora, je t’aime. Hips.

Un jour, en rentrant à la maison après avoir assisté à la représentation théâtrale de « Sweet Briar », voici ce qui lui arriva.
―Eh ! Jeune homme ! Que fais-tu ici à cette heure ?
―Excusez-moi Madame, c’est à moi que vous parlez ?
―Hé hé hé. Ne fais pas l’idiot mon p’tit. Dis-moi, tu as de l’argent ? Non , je … enfin, j’ai 2 pennies …
Après être tombé dans le péché de la chair, James ne put cacher le sentiment de honte qui torturait sa conscience sans arrêt … .

Jim, de son côté se lia d’amitié avec Eileen, la fille des Vance. Mais les Vance étaient protestants. La gouvernante des Joyce se chargea de rappeler à Jim que cette amitié supposait la damnation éternelle.
― Mme Conway m’a dit que tu vas aller en enfer, et que si je continue à te voir j’irai aussi.
―Et tu vas faire quoi Jim ? Hmm … on ira ensemble.

- À Jérusalem, il n’y avait pas que Bevingrad qui était cerclée de grillages. Nous étions séparés par les langues, les religions, les nationalités, les idéologies, les classes sociales, … Tout dans cette ville est divisée.
- Tu as raison fiston. Mais ne soyons pas pessimistes. J’ai eu une discussion avec Chapel, et tu sais ce qu’il m’a raconté ?
- Quoi ?
- Dans deux ans, trois tout au plus , la situation sera plus clame en Palestine. La paix régnera sur Jérusalem et tout redeviendra comme avant.
- Quelle bonne nouvelle ! Chapel est un type intelligent, il a sûrement raison.

- Et la petite alors, de quelle religion est-elle ? Juive ou musulmane ?
- C’est juste une petite fille.
- Elle est athée ? On reconnaît là l’influence du Politburo…
- Ne dis pas de bêtises, Chapel, elle n’est pas communiste non plus.

- Tout ça, c'est de votre faute, bon sang ! Vous passez vos journées barricadés à Bevingrad pendant qu'une guerre se livre sous votre nez !
- Quelle mouche t'a piqué ?
- C'est pas vrai Harry ? J'ai pas raison ?
- C'est pas ma faute, Yosef je ne fais que ce qu'on me dit.
- Oui. Comme tout le monde. Et après, tu repartiras en Angleterre. Et lorsque vous serez tous parts... Que se passera-t-il alors ?
- Ce jour-là, nous nous entretuerons tous, sans aucun doute.
- Eh bien si tout le monde s'en fiche, ainsi soit-il.

- Mes amis juifs ne viennent plus par ici. Je suis musulman, vous le saviez ?
- Oui, je l'avais supposé.
- Je fais mes prières, je prends soin de ma famille, et je mène ma vie en accord avec les préceptes du Coran. Néanmoins, rien ne m'empêche de jouer du violoncelle avec vous ou vous inviter à boire le thé chez nous. Et donc, pourquoi tout cela est-il en train de se produire ?
- Vous voulez parler de la partition ?
- Une telle partition ne peut pas exister ! Imaginez deux frères qui vivent dans la même maison, ils choisissent chacun une chambre et ils continuent à vivre ensemble ; dans ce cas, oui, nous pouvons parler de partition. Mais s'ils vont de chambre en chambre, s'arrachant la peau à coups de dents et salissent les murs de sang, dans ce cas-là, ce n'est pas une partition. C'est de la barbarie ! J'ai été naïf de ne pas avoir vu venir ce qui nous attend.

Je crois que je me suis bien battu.
Peut-être parce que je n'avais plus grand-chose à gagner.
Aux prochaines neiges, personne ne parlera plus de moi sur terre.
Albert Camus, Révolte dans les Asturies

Comme dit l'oncle Yosef, "Jérusalem est une ville sacrée... dont tous les habitants sont maudits."

- Omar, ce n'est pas nécessaire.
- Que veux-tu que je fasse ? Je n'ai pas d'autres choix. Je fournis des Juifs et j'ai des associés égyptiens. Tout cela me nuit plus qu'à quiconque !
- Omar, si tu pars, ils auront gagné !
- Tu ne réalises donc pas ce qui se passe ? Ils ont déjà gagné, Yosef. Nous ne pouvons être ni voisins, ni partenaires, ni amis.