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Citations de Alfred Michiels (56)


Pourquoi ces tableaux appartienent-ils à un hospice ? Demande inévitable, importune, qui chagrine l'historien, car il ne peut y répondre d'une manière satisfaisante. La nue envieuse, qui nous a caché jusqu'ici tant de maîtres flamands, s'abaisse sur le front de Memlinc et nous dérobe presque tous les souvenirs de son existence. Un impénétrable mystère l'environne : on connaît, on admire son talent, mais on ne sait rien de sa biographie, ou l'on en sait peu de choses; quelques traditions vagues, quelques notes arides composent sont histoire. Son nom même a été longtemps un sujet de dispute, et l'orthographe méthodique vient seulement d'en être fixée.
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Ce livre a été rédigé sur le sol où ont vécu les grands peintres, dont je raconte l'histoire et apprécie les travaux. Il aurait beaucoup perdu à être fait ailleurs. La présence d'un peuple et de continuelles relations avec lui expliquent mieux ses goûts, ses talents, ses talents, ses ouvrages que les meilleurs commentaires.
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Quand Rubens avait terminé sa tâche journalière, on sait qu'il montait à cheval et s'en allait dans la campagne délasser son esprit, chercher de nouvelles inspirations. Ses élèves, profitant de son absence, tâchaient de voir les compositions qu'il était en train d'exécuter : ils séduisaient, à force d'instances, ou à l'aide d'une cotisation, le vieux domestique Valveken, gardien du sanctuaire. Un jour qu'ils se pressaient autour d'un morceau fraîchement peint, l'un d'eux, le jeune Diepenbeck, fut poussé par les autres sur la toile et en effaça une partie, le bras et le menton d'une Vierge. Un si grave accident consterne la folle troupe : on délibère, on avise aux moyens de réparer le mal. — « Van Dyck est le plus habile d'entre nous, dit Jean van Hoeck : il faut le charger de nous tirer d'affaire. » — Van Dyck employa de son mieux les deux ou trois heures de jour qui restaient, et le lendemain, lorsque Rubens examina son ouvrage, il y fut d'abord trompé : a Voilà, dit-il, un bras et un menton qui ne sont pas ce que j'ai fait hier de plus mal. » Il reconnut ensuite qu'une main étrangère avait touché à son tableau, mais l'anecdote le divertit et il pardonna de grand cœur aux espiègles.




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Bernard Van Orley eut pour disciple Michel Van Coxie; ce dernier, après son retour dans les Pays-Bas, en 1539, obtint les plus brillants succès. Le maître ne se laissa point souiller par la jalousie. Au contraire, il exécuta pour la chapelle de la corporation des peintres, à Malines, une Sainte Vierge tenant son divin fils, pendant que St. Luc, la prenant pour modèle, trace une image de l'Annonciation. Il voulait par là témoigner à cette confrérie la joie qu'il éprouvait d'avoir formé un de ses membres les plus habiles. Les volets furent peints par son élève, de sorte que le triptyque offrit aux spectateurs la preuve matérielle de l'union qui régnait entr'eux. Ce noble sentiment les inspira l'un et l'autre, et ils firent un ouvrage hors de ligne.
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Le jeune poète se lassa bientôt d’une aussi triste situation. Il lui fallut néanmoins la supporter deux ans et demi. Un digne homme lui tendit alors la main et le tira de cette fondrière. Ayant lu par hasard l'Almanach des Muses, qui se publiait à Goettingue, Voss écrivit une lettre au directeur. Il y joignit deux ou trois pièces de vers pour qu’il les insérât, s’il le jugeait convenable. Une réponse amicale, non-seulement du directeur titulaire, mais aussi de Boïe, l’éditeur véritable, lui causa le plus vif plaisir. Une correspondance s’établit entre eux. Boïe lui proposa de venir habiter Goettingue; connaissant d’ailleurs sa pauvreté, il lui obtint une exemption des droits universitaires , un frei-tisch ou alimentation gratuite, et paya lui-même son loyer. Ce fut à cette époque que notre auteur fonda la société dont nous avons décrit les habitudes.
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C’est en France, et dans le nord de ce royaume, que se développa l’architecture ogivale. C’est probablement là aussi que le style gothique modifia d’abord la peinture. D’après les recherches faites jusqu’ici, l’église de Sainte-Ursule, à Cologne, renferme les plus anciens monuments de ce style dont l’époque soit constatée. Ce sont les images des apôtres, peintes sur des tables d’argent : les unes décorent l’autel central du choeur, et les autres, le mur de l’aile droite. Quoiqu’elles aient souffert, les dernières en particulier, on n’y voit cependant pas de retouches; les apôtres sont assis et coloriés; les contours se laissent à peine saisir. Une des tables porte la date de l’année 1224.
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Pour le retable de Beaune, dont on a voulu faire honneur à Van der Weyden, il n'a aucun rapport avec sa manière. Il la dépasse comme le génie dépasse le talent : la main puissante des Van Eyck l'a marqué de leur empreinte, y a tracé leur nom en lumineux caractères.
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Une chose singulière , c'est que Diepenbeck ne se fit pas recevoir franc-maître avant 1638. On ne peut expliquer une admission si tardive que d'une manière : avant cette époque, il travaillait uniquement pour Rubens et n'avait pas besoin du diplôme qui autorisait à travailler pour le public. Les jésuites avaient fondé à l'église Saint-Jacques , en 1585, une pieuse confrérie que l'on nommait la Sodalité de la Vierge. Abraham van Diepenbeck s'y affilia et, le 18 juin 1639, fut promu au grade de consultor, espèce de titre honorifique.
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Les personnages de Teniers sont aussi réels que la scène où il les place. Beaucoup d'amateurs, de critiques s'étonnent de les voir si courts et si trapus. Ils se demandent pourquoi l'artiste leur a donné ces lourdes proportions, quelle race humaine lui a fourni de pareils types. Soyez sûrs qu'il n'a pas été les cher cher bien loin, car il tenait au sol de sa patrie comme les vieux chênes de la forêt de Soignes.
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Rubens était mort à propos pour ne pas voir la décadence de sa patrie, comme Raphaël pour ne pas voir le sac de Rome par les troupes du connétable de Bourbon. Sous un gouvernement inepte, la Belgique tombait dans la langueur et le marasme. Les soldats de la France et des Provinces-Unies saccageaient tour à tour son territoire. Commencée en 1635, après l'alliance du cardinal de Richelieu avec les Hollandais, la lutte s'envenimait de jour en jour. Les bandes espagnoles, d'abord victorieuses, essuyèrent des échecs réitérés.
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Les solitaires de Laach accomplissaient dignement leur tâche laborieuse. L’un d’eux , Thomas Kupp, a enrichi de savants traités les mémoires publiés par l’académie de Manheim. Une biblio¬ thèque volumineuse entretenait leur goût pour l’étude. Ils cultivaient aussi les arts ; l’abbaye possédait une collection de tableaux actuellement dispersés ou anéantis. Les chartes curieuses, les œuvres manuscrites , ont éprouvé le même sort durant l’occupation française. De ces richesses, amassées avec une longue patience , la guerre ne nous a laissé qu’un faible souvenir
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Somme toute ,on ne connaît point les traits que la nature avait donnés à Memling , et si l'on cherche son image ,il ne faudra point oublier qu'il était assez gras et avait le teint rubicond ,c'est à dire que son visage ne répondait nullement au caractère mystique , à l'expression douce et rêveuse des tableaux
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Bernard Van Orley fut un des artistes flamands qui accueillirent sans jalousie le pauvre Albert Dürer. Il le festoya, comme nous le dirons plus loin. Entretenant une correspondance avec son maître et ami, Raphaël, il lui adressait des esquisses et en recevait d'autres en échange, qu'il gardait soigneusement. Le peintre des Madones avait fait, durant les années 1513 et 1514, les cartons des précieuses tapisseries destinées par Léon X à la Chapelle Sixtine. Son élève fut chargé d'un surveiller l'exécution dans les manufactures d'Arras. On les termina en 1519. Depuis lors, on les déployait le jour de la Fête-Dieu et la beauté du travail augmentait la piété des fidèles. Mais elles ne devaient point échapper aux coups des révolutions.
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Le premier qui attira sur lui l'attention publique s'appelait Jean et vint au monde en 1585. Il paraît avoir exécuté des scènes familières et des scènes comiques : une Réunion de buveurs.et de joueurs, gravée par Houbraken, rentre dans cette catégorie. Le seul travail de son pinceau que l'on connaisse jusqu'à présent, l'Intérieur d'une verrerie où l'on imite le corail,il se trouve dans le musée de Christiansborg, à Copenhague. Il porte la signature : J. V. Loo. C'est une oeuvre de fortes dimensions, car les personnages y sont de grandeur naturelle et en pied. Jean habitait L'Écluse, puisque son fils Jacques y vit le jour. Comment pouvait-il subsister dans cette pauvre bourgade? Sans doute il vendait ses toiles à Bruges et dans les villes circonvoisines, puis rentrait au logis en suivant les dunes, et voyait de loin sa maison fumer sur la grève aride, près des eaux mortes et silencieuses qui reflétaient jadis tant de vaisseaux et de gais pavillons. Cette existence retirée, presque solitaire, ne convint pas à son héritier, selon toute apparence, car il abandonna le pays et alla chercher fortune dans la grande
cité d'Amsterdam.
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Une de ces familles, domiciliée à Anvers, mérite toute notre attention. Six de ses membres figurent sur les registres de la corporation de Saint-Luc. Le premier, Victor van Loo, entra comme élève, en 1479, chez Pierre van Nispen,probablement pour se former à l'art de peindre, quoique le texte ne le dise pas. En 1542 fut admis aux privilèges de la maîtrise le libraire Jean van Loo. Douze ans après, Gérard van Cleve, peintre, reçut dans son atelier Henri van Loo. En 1575, Godefroid Henri van Loo obtint d'emblée le titre de franc-maître, comme fils de maître. En 1602, sous l'administration de Jean Brueghel et d'Otho Voenius, un nommé Adrien Loo (sans la particule) devint apprenti chez Rombout van de Veken, fabricant. de verre et peintre-verrier. En 1612 fut reçu franc-maître Bernard van Loo, relieur.
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Charles Eisen, comme son père François, avait peu le sentiment de la couleur, et devait, par suite, préférer le crayon au pinceau. Dès l'âge de vingt-sept ans, il fut chargé de décorer, d'illustrer, comme on : dit maintenant, la belle édition de Boileau publiée par Saint-Marc, la plus savante, la plus intéressante, la plus parfaite qui existe encore. Ce début le lança en pleine mer : il fut depuis ce moment occupé surtout à orner des livres. Ses coquettes images obtinrent un grand succès, lui conquirent la faveur de Mme de Pompadour, l'intelligente courtisane. Ne voilà-t-il pas qu'elle choisit le peintre flamand pour maître de dessin ! car elle n'aimait pas seulement les beaux-arts, elle pratiquait : de sa main élégante et impure, elle a gravé de très jolies eaux-fortes. Et non-seulement elle chargea notre artiste de lui donner des leçons, mais elle le fit nommer professeur des pages et des chevaulégers de la garde, postes lucratifs où Eisen gagnait par an sept mille cinq cents livres à ne rien faire.
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Un autre tableau de Jean Van Eyck eut aussi une destinée singulière. Il représentait un jeune homme et une jeune fille, contractant mariage et unis par la Fidélité : nous en avons déjà dit un mot. Cette composition allégorique tomba entre les mains d'un barbier à Gand. La princesse Marie, soeur de Charles-Quint et gouvernante des Pays-Bas, eut l'occasion de la voir chez lui : elle la trouva si belle, si brillante, qu'elle en fit l'acquisition et donna pu propriétaire, pour l'obtenir, une charge qui lui rapportait cent florins annuellement.
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C'est donc entre la date de 1432 et celle de 1436 que Van der Weyden termina, dans l'atelier de Jean Van Eyck, son éducation d'artiste, comme dans une école supérieure.
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En effet, la ville ayant besoin d'un peintre officiel, Van der Weyden obtint la préférence. A quelle époque? On ne le sait pas précisément, mais ce fut
avant 1436, comme le prouve un acte dont nous parlerons tout à l'heure. Les conditions que lui offrit la régence nous sont connues. Le traitement annuel de ceux qui exerçaient une fonction publique ou municipale, en Brabant, se composait alors d'une quantité plus ou moins grande d'étoffe, dans laquelle ils faisaient tailler leurs vêtements de cérémonie. Van der Weyden recevait chaque année un tiers de drap, terme qui désignait probablement le tiers d'une pièce; les maîtres ouvriers, dirigeant la maçonnerie, la menuiserie et les différents travaux, en recevaient un quart, c'est à dire un nombre d'aunes moins considérable. Ceux-ci portaient leur manteau sur l'épaule gauche, le peintre en couvrait son épaule droite. L'étoffe qu'on leur partageait sans distinction ne valait pas celle que l'on donnait aux magistrats, au changeur, à l'avocat, au pensionnaire, au médecin, au chirurgien, aux secrétaires et aux clercs ou greffiers de la ville.
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L'imagination de Rubens avait même un caractère si tranché, si absolu, qu'il ne copiait pas fidèlement les toiles italiennes et les modifiait sans le vouloir, quand il ne le faisait pas à dessein. Une répétition d'un tableau de Raphaël, exécutée par lui et conservée à Vienne, dans la collection Esterhazy, met ce fait hors de doute. Il est curieux de voir comment le peintre anversois, en reproduisant la grâce et les nobles lignes de son modèle, a gardé tous les caractères distinctifs de son propre coloris. Le musée de Madrid possède une toile où Rubens a poussé plus loin encore la liberté du pinceau, et comme l'original, l'Adam et Ève du Titien, se trouve dans la même galerie, la comparaison est facile. Les deux tableaux sont d'égale dimension, mais le Flamand n'a respecté ni le dessin ni la couleur du Vénitien, en sorte que l'imitation ne rappelle l'oeuvre primitive que par le sujet et les lignes essentielles.
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