Citations de Alison Goodman (168)
- Promets-moi de ne pas faire de plaisanteries aussi déplorables à Almack, poursuivit sa tante .
- Promis, assura docilement Helen.
Toutefois, elle ne put s'empêcher d'ajouter:
- Peut-être devrais-je cesser de parler jusqu'à mon mariage .
Il est parfois impossible de choisir pour le mieux. Il faut simplement choisir.
- C'est beau la mer, répliqua Martha. Mais c'est aussi une vraie salope, passez-moi l'expression. Ma mère avait coutume de dire : " Ne tourne jamais le dos à la mer, et rappelle-toi que ce qu'elle cache est toujours plus dangereux que ce qu'elle montre."
- Il semblerait que Mr Pike ait attendu l’absence de sa Seigneurie, observa-t-elle en le précédant dans l’escalier.
- Oui, approuva Mr Hammond. C’est assez troublant. Enfin, nous devons nous rappeler que Mr Pike est dans le même camp que nous.
- Vous voulez dire qu’il n’est pas notre ennemi ?
Il sourit non sans ironie.
- Je n’irais pas jusque-là.
Un mariage solide devrait avoir comme fondements la vérité et la confiance.
- Les gens comme Mr Quinn et moi ne font pas de voyage de noce, milady. Je me souviens que lorsqu'un des fermiers de mon village s'est marié, lui et sa nouvelle épouse sont retournés traire les vaches deux heures plus tard.
- Je crois que lord Carlston, comme la plupart des hommes, est incapable de dépasser sa conception de la vie d'une femme, dit Darby avec circonspection. en fait, je crois que tout le monde est convaincu que le monde d'une femme est toujours plus pauvre que celui d'un homme.
Je suis certain que vous êtes très intelligente, mais vous êtes une femme, c'est à dire que vous vous fiez aux sentiments plus qu'à la logique .
- Vous ne vous êtes pas défendu, chuchota-t-elle.
Elle vit qu'il partageait son trouble. Il inclina la tête vers sa bouche, et elle sentit sur sa joue son souffle tiède quand il répondit :
- Non, je ne me suis pas défendu.
Elle leva la tête. Sa bouche était maintenant si proche qu 'elle eut l'impression, en sentant le souffle du comte s'accélérer, que c'était son propre souffle.
- Pourquoi, Demanda-t-elle. J'aurais pu vous tuer.
Il se pencha encore et elle ne vit plus que son visage – la fossette de son menton, la courbe de sa lèvre inférieur, une tache de sang.
En vacillant en avant, elle sentirait sa bouche sur la sienne.
- Non, dit-il. C'est moi qui aurait pu vous tuer.
– Pendant toute mon existence, dit-il enfin, presque tout mon entourage, qu’il s’agisse de mes relations, de mon Église, de la société où je vivais, m’a répété que ce que j’éprouvais n’était pas réel. Pire encore, que c’était une abomination. Une maladie de l’âme, qui finirait par me vouer à l’enfer. Pourtant, ce que j’ai appris, c’est que l’amour est un acte de foi. Un acte qui vous mène non seulement à la personne que vous aimez, mais à la vérité de ce que vous êtes. Les gens que vous aimez et la façon dont vous les aimez vous en apprendront davantage sur vous-même que n’importe quoi d’autre au monde.
- Il est plutôt avare de ses mots, n'est-ce pas , milady ? observa Darby.
Il n'était pas moins avare de ses sentiments...
Même sans le lien du Vigilant Suprême, Helen, vous êtes mon cœur qui bat. La pulsation de ma vie. Le feu dans mon sang et le rire dans mon âme.
Les dieux ne cessent de se rire de nous, répliquai-je. Comment expliquer autrement que l’avenir d’un empire repose sur mes épaules ?
« Helen ploya son genou gauche et fit sa révérence, la tête baissée. Ses gestes étaient aisés, sans rien de vacillant. Elle respira – tante Leonore serait contente. Sous ses yeux, la main gantée de la souveraine était crispée sur l’accoudoir sculpté. Dans un bruissement de soie bleue, elle vit s’approcher le corsage cousu d’étoiles d’or et parsemé de diamants de Sa Majesté qui se penchait pour lui donner le baiser royal. Helen leva son visage vers un suave parfum de girofle et l’éclat de diamants brillant sur une peau tachée par la vieillesse. Puis elle sentit des lèvres desséchées se poser doucement sur son front.
- Vous êtes la fille de la comtesse de Hayden ? demanda Sa Majesté d’une voix si basse que Helen ne sentit guère qu’une haleine tiède sur sa peau.
Elle avait donc posé la question fatale. Helen sentit sa gorge se serrer et n’eut que la force de hocher la tête.
- Mon enfant, ne croyez pas tout ce qu’on dit de votre mère »
– Êtes-vous certaine de vouloir en parler, lady Helen ?
Il rejoignit le sofa et s’assit sur la soie damassée bleue, en écartant soigneusement les basques de son frac.
– Je ne voudrais pas vous inquiéter sans nécessité.
– Je vous assure que je trouve l’ignorance nettement plus inquiétante, répliqua-t-elle.
Si jamais tu veux te marier, tu dois apprendre que l'obéissance est la pierre angulaire de la féminité .
- Cette séparation est dure pour eux.
- Oui, acquiesça-t-elle en tentant d'empêcher sa voix de trembler. Je suis sûre qu'elle pensera à lui.
- Et il pensera à elle, dit-il tout bas.
Elle serra les poings : " Chaque jour."
- Chaque jour, approuva-t-il.
En 1810, le roi d'Angleterre Georges III sombra dans une folie mélancolique dont il ne se remit jamais.
En 1811, son fils, le prince de Galles, un gros homme frivole de quarante-neuf ans, fut proclamé régent et chargé de gouverner un pays en guerre et en proie à une grave récession. Le nouveau prince régent, qu'on appelait généralement "Prinny", donna aussitôt une fête somptueuse pour plus de deux mille membres de la haute société, annonçant ainsi ce que serait sa régence : neuf années de dépenses vertigineuses et de scandales incessants sous la menace permanente des émeutes et de la révolution.
En 1812, cela faisait un an que Prinny était régent. L'Angleterre voyait se profiler une guerre avec les États-Unis alors qu'elle entrait dans sa dixième année de lutte presque ininterrompue avec la France et son empereur, Napoléon Bonaparte. Cependant, on ignorait dans tous ces pays qu'une autre guerre était en cours : un combat secret qui avait commencé voilà plusieurs siècles contre une horde de créatures démoniaques sévissant au grand jour à l'insu de tous dans les villes et les villages du monde entier. Seul un petit groupe d'initiés s'opposait a ces adversaires innombrables et aux ravages insidieux qu'ils faisaient chez les êtres humains.
Londres, aux derniers jours d'avril 1812. L'agitation sociale était à son comble, on se battait avec férocité sur le continent et la toute jeune nation américaine semblait prête a passer à l'attaque. Ce fut également ce mois d'avril que la reine Charlotte choisit, après deux ans d'interruption, pour reprendre les cérémonies de présentation à la cour des jeunes filles de l'aristocratie. Encore un champ de bataille, mais d'un autre genre.
- Comment vas-tu t'habiller ? reprit sa tante d'un air songeur. La robe de soie bordeaux conviendrait peut-être. Sombre, comme l'exigent les circonstances, mais pas trop. Les deuils publics posent tellement de problèmes, au printemps.
Helen ne put s'empêcher de demander :
- C'est encore pire en été, vous ne trouvez pas ?
- Tout à fait, approuva tante Leonore. On n'a pas envie d'avoir du chagrin en été.
Rien n'est plus agréable que d' être au chaud et au sec, à manger des gâteaux pendant que la pluie fait rage dehors.