Citations de Allan Stratton (70)
Je suis chez les voisins, chez Andy. On joue à marquer des paniers dans l’allée, avec Marty et lui. Les grandes vacances se terminent ce week-end et on ne s’est quasiment pas vus de l’été. Andy a passé tout le mois de juillet en cours de rattrapage pour combler ses lacunes en maths. Début août, il est parti avec ses parents dans leur chalet, dans la partie canadienne des Mille-Îles. Marty les a accompagnés. Ils ne sont rentrés qu’hier.
Andy m’avait invité aussi, sauf que papa a refusé de me laisser partir. Les autres fois, il m’avait donné son autorisation ; mais cet été, quand il a appris que M. et Mme Johnson ne seraient pas avec nous 24 heures sur 24, il a mis son veto. « Tu es trop jeune pour prendre ce genre de responsabilités », a-t-il prétexté.
– Quelles responsabilités ? On va nager, pêcher... Papa, s’il te plaît ! Je vais avoir seize ans.
Chanda, il faut que tu t'accroches à tes rêves, tu m'entends ? Cette situation n'est que provisoire. Les rêves sont pour toute la vie. (p.357)
Je marche jusqu'à la maison, la tête droite, les épaules en arrière, comme si je n'avais peur de rien.
Il y a toujours une raison pour laquelle on pense quelque chose.
À ta place,je n'y compterais pas.De nos jours personne ne pense à personne.Quand tu seras aussi vieux que moi,tu ne te rappelleras même plus combien d'amis ont disparu.
Maman referme la porte. Je m'apprête à éteindre, mais des images surgissent, M. Sinclair, et les chiens, et le garçon que j'ai peut-être vu dans l'étable. Qu'est ce qui rôde là-bas dans le noir, qui tourne autour de la maison pendant qu'on dort ? Qu'est-ce qui peut bien rôder là-dehors ?
Je laisse la lampe allumée.
" Je me rappelle que maman me conseillait de garder ma colère pour combattre l'injustice. Désormais, je sais ce qui est injuste: le silence qui règne autour du sida."
Les commandants intelligents s'emparent toujours des armes les plus maniables, et aucune arme n'est plus facile à obtenir et à contrôler qu'un enfant.
Un bon livre à suspense où un adolescent se démène pour découvrir la vérité sur son père.
Une terrible pensée m'est venue ensuite : et si elle avait raison ? Sara souffrait depuis la minute où elle était née. Elle pleurait tant que j'en oubliais parfois que c'était ma sœur. Je la voyais comme une créature poussant des cris stridents insupportables. Elle avait des diarrhées, était couverte de plaies purulentes qui la démangeaient horriblement. Le moindre mouvement la torturait, alors elle ne bougeait presque pas.
" Lorsque maman se lève, Iris la regarde dans les yeux.
D'une voix claire et calme, elle dit :
- Est ce que ara est partie faire le même voyage que le papa de Soly ?
Maman inspire profondément :
- Oui.
Le silence retombe. Plus personne ne pleure. "
- Bon, il est 9 heures. Tu reviens ici à midi, après la baignade ?
- Bien sûr.
S'il y a une piscine au cimetière.
— Qui te dit qu'on jouait ici ?
— J'ai supposé.
— Alors comme ça, tu supposes ? De quelle façon ? Tu es du genre qui suppose qu'il sait ou du genre qui sait qu'il suppose ?
— Je suppose que je ne sais pas.
[Milan, 2015, p. 129]
- Je suis là, Mamie, dis-je d'une toute petite voix.
- Oui, c'est vrai. Tu es comme Teddy.
- Tu m'as déjà dit ça hier.
- Ah bon?
- Tu ne parles jamais de lui. Et là, tu as prononcé son nom deux jours de suite.
- Si tu le dis..., murmure Mamie. Je pense de plus en plus à lui. C'est étrange, non? Plus on vieillit, plus on pense au passé. Va savoir pourquoi...
- Parce que le passé augmente un peu plus chaque jour.
Mamie s'esclaffe.
- Toi, alors !
- Si c'est trop personnel, dites-moi, mais... c'est comment de ne pas beaucoup voir vos enfants ?
Il me regarde droit dans les yeux.
- C'est un peu comme mourir. C'est mes mômes, et pourtant ils ne vivront plus jamais avec moi. Ils font des choses dans lesquelles je n'ai aucune place. Ils se créent des souvenirs que je ne partagerai jamais. ça me tue. Oui. ça me tue. (p.145-146)
- Cameron, ces terreurs que tu as, ce n'est pas ta faute. C'est à cause de ton père. Chaque fois qu'on déménage, les cauchemars reprennent. Mais ils se calmeront. Ils se sont toujours calmés. Ce sera pareil cette fois. Penses-y. (p.66)
Même quand on discute sur Skype, je me sens seul : tout ce qu'on se dit est faux. Rien que des mensonges pour donner l'impression qu'on ressent des choses qu'on n'éprouve pas. Je comprends très bien qu'on veuille éviter d'inquiéter papi et mamie, et je comprends qu'ils veuillent nous éviter de penser qu'ils s'inquiètent. Mais ne pas être sincères n'aboutit qu'à augmenter notre inquiétude. Quand on dissimule tout, comment savoir ce qui est vrai ? Impossible. (p.15)
Il - lui- le type dans la voiture : papa. (p.10)
- Zoé, vous êtes jeune, et je sais que c'est dur à entendre, mais parfois, il vaut mieux laisser les choses comme elles sont...
Oncle Teddy, tu es comme ces objets qui traînent dans le grenier. On ne les voit plus, mais ils sont toujours là...