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Critiques de Amélia Matar (48)
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Ainsi naissent les mamans

"Ainsi naissent les mamans" de Amélia Matar

Éditions Eyrolles romans

Parution le 07/07/2022

195 pages

Note : 9/10

Le Club Lecteurs Eyrolles



Une lecture époustouflante et bouleversante qui m'a beaucoup touchée, une très belle surprise.

Ce roman est construit de sorte à donner la voix et le point de vue de chaque personnage : Valentine la mère, Alice la fille et Fatima la nounou. Et c'est ainsi qu'on aborde le thème fort de l'amour maternel et de la relation maman enfant.

Valentine est mariée avec Pierre, qui n'a pas le sens de la famille, c'est le moins qu'on puisse dire. Volage et très absent, il ne sera ni mari ni père. Elle, de son côté, très prise par son travail, décide très tôt de rechercher une nounou pour sa future petite fille Alice. C'est ainsi que Fatima entre dans leur vie.

Elle est devenue nounou par vocation et bien contre l'avis de sa mère, qui la voyait soit médecin, soit à l'Elysée. Mais Fatima s'est démarquée et n'a pas accédé aux désidératas maternels. Elle a suivi son coeur : sa place est auprès des enfants. C'est d'ailleurs ce qu'elle fait depuis toujours, au sein de la cité où elle habite. Elle fait donc la connaissance d'Alice quelques mois après sa naissance. Elle lui donne l'affection maternelle que Valentine n'est pas en mesure de lui accorder. Les câlins, les consolations, sans oublier ses fameux Makrouts, c'est Fatima qui les lui offrira.

Forcément, huit ans passés avec cette enfant, les liens se tissent, se renforcent.

Jusqu'au jour où Valentine, se laissant influencer par sa propre mère despotique, décide de remercier Fatima sous prétexte, entre autres, qu'Alice doit apprendre l'anglais aux côtés d'une fille au pair.

"C'est le lot des nourrices. Nous payons la primeur de leurs câlins par la douleur d'en voir la fin."



C'est la dégringolade. Une immense tristesse envahit Alice et le désarroi s'empare de sa nourrice. Mais c'est sans compter sur la perspicacité de la jeune fille qui a plus d'un tour dans sa poche. Parviendra-t-elle à ses fins ?

"Je sens ses larmes tièdes tomber sur mes joues. Je regarde par la fenêtre. Des cordes de pluie nettoient le trottoir. Des cordes de larmes nettoient notre histoire."



Pour sûr, cet acte sera un véritable coup de fouet sur Valentine, qui lui ouvrira enfin les yeux, la conduisant à changer les choses...



Assister au tissage de ces liens entre Alice et Fatima est un délice mais aussi un déchirement car cela accentue et illustre  l'absence de sa maman. Bien évidemment, je me suis énormément attachée à elles, je n'avais qu'une hâte, retourner à ma lecture pour les retrouver.

Ce premier roman est une source jaillissante où tous les sentiments nous éclaboussent et s'entrechoquent, mais également une belle leçon d'apprentissage, qu'agrémente une citation de Maria Montessori à chaque nouveau chapitre. Je confirme les dires de Marie Robert sur le bandeau "Que l'on soit parent ou non, cette narration bouleverse."

C'est en effet un texte précieux, divin. Chère Amélia Matar, je vous décerne un coup de coeur 😍.

Un immense merci aux Editions Eyrolles et à son Club Lecteurs pour cette superbe parenthèse littéraire.



"Faut-il porter la vie dans sa chair pour être mère ? Nourrir, soigner, éduquer, cajoler, égayer, aimer un enfant, jour après jour, année après année, sans discontinuer, voilà ce qu'est être parent."



https://littelecture.wordpress.com/2022/08/16/ainsi-naissent-les-mamans-de-amelia-matar/
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Ainsi naissent les mamans

Ainsi naissent les mamans de Amélia Matar.

Quel joli petit livre, 165 pages sur ma liseuse, lu en quelques heures. J'ai passé un très bon moment. Il est rempli de tendresse et beaucoup d'humour.



C'est une histoire à trois voix : Valentine, Alice sa fille, Fatima la nounou.

La première a été élevée, par une mère indifférente, aucune caresse, pas de tendresse, le néant côté amour maternel. Tout ce qui comptait, c'était son rang dans la haute bourgeoisie, l'apparence et la réussite. Une éducation très rigide qui ne laisse pas de place aux émotions. Cela fait froid dans le dos.

Suivant le schéma familial, Valentine s'élève dans la société et réussit pleinement tout ce qu'elle entreprend.

Vient le moment, où elle est enceinte d'Alice, ne se voyant pas dans le rôle de mère, elle décide d'engager une nounou, qui aura la tâche d'en être une à sa place.

Fatima, au contraire de Valentine, a été entourée d'amour, d'enfants et d'une mère toujours à l'écoute.

A une semaine, ce beau bébé, sera aimé, entouré, caressé, cajolé. Fatima sera sa seconde maman dans tous les sens du terme. Elle l'élèvera durant ses huit premières années. Une enfant très intelligente et aimante.

"Allez, Fatima, tu sais bien que je vais bien et que c'est pour être avec toi. Et moi je sais bien que, toi aussi, tu en as très envie. C'est toi qui le dis, il faut savourer les cadeaux que Dieu nous envoie. Et là, ton Dieu nous amène sur un plateau d'argent des morceaux de bonheur. D'alléchantes tranches de plaisir et de rires. Il ne nous reste plus qu'à les croquer à pleines dents. Faisons de cette journée un festin de gaieté, un gueuleton de rires, un banquet d'amusements. Ma Fati chérie, dis oui, dis oui, dis oui.

Je la serre contre moi. Je m'enfonce dans ses bras. J'attends sa réponse."

Malgré la négligence de ses parents, Alice sera la plus heureuse, jusqu'au jour où Fatima sera licenciée. Pour elle, c'est la fin de tout cet amour qu'elle reçoit. Elle a huit ans et se battra contre les principes, la méchanceté, les codes d'une société, qui bien souvent ne prend pas en compte le bonheur des enfants.

Alice, se bat aussi avec ses mots, elle est très drôle dans ses réparties. Un moyen de cacher ses sentiments.



Un vrai bonheur ce roman, de l'amour qui fait du bien, le poids de l'éducation familiale, l'écoute. Tout est amené par des citations de Maria Montessori, au début de chaque chapitre.



Laissez-vous aller et plongez dans ce petit bijou.

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Ainsi naissent les mamans

J’ai reçu ce roman par la maison d’Éditions Eyrolles par le biais du club lecture.

C’est un roman que j’ai beaucoup aimé. Un roman à plusieurs voix, Alice, Valentine et Fatima s’exprime chacune dans un chapitre. On y découvre le passé glaçant de Valentine la maman d’Alice. Le manque d’amour, de considération et de bienveillance durant son enfance qui continuera par la suite dans sa vie. Elle se noiera dans le travail pour être toujours meilleure que les autres, elle aimera montrer son luxe aux autres. Mais un moment est-ce qu’elle ne perdra pas pied sans amour et de considération ?

D’un autre côté on aura le récit de cette petite fille Alice qui connaît Fatima depuis sa naissance et des parents absents, qui ne font aucune activité avec elle ou très rarement.

Et d’un autre côté nous avons Fatima qui a été élevée dans l’amour et qui en donne tellement à Alice. N’est-ce pas trop ? Est-ce que les rôles ne se confondent pas ?

C’est un roman que j’ai beaucoup aimé, il parle des places différentes des femmes de nos vies, sur les comportements des unes et des autres.

Chaque début de chapitre commence par une citation de Maria Montessori, il y a du vrai dans ce qu’elle dit je suis d’accord. J’ai entendu du bon comme du mauvais sur ces méthodes. Pour moi la meilleure façon d’éduquer nos enfants c’est de faire de notre mieux, dans l’amour et la bienveillance. Nous sommes tous différents, nous avons une enfance différente des uns et des autres et des fondations parfois fragiles. Il faut savoir l’accepter et ne surtout pas critiquer l’éducation des uns et des autres. Certains auront toutes les clés pour être auprès de leurs enfants et d’autres non malheureusement.

Avez-vous envie de le découvrir ?
Lien : http://elleetsonavis.com/202..
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Ainsi naissent les mamans

Tout le monde sait comment on fait les bébés, mais personne sait comment on fait les mamans... Qu'est-ce qu'être mère, cela a-t-il à voir avec les liens du sang, l'éducation, l'amour ? Comment être une bonne mère, qu'est-ce qui fait une mère mauvaise, et quel est le rôle du co-parent dans tout ça ?



La réalité est rarement sans nuance et « Ainsi naissent les mamans » le démontre parfaitement. Les trois narratrices Valentine, sa fille Alice, et la nounou Fatima sont des femmes aux personnalités complexes, avec des qualités et des défauts, des forces et des faiblesses. Ce roman se lit facilement, comme un roman feel good, mais est plus profond qu'il n'y paraît.



L'autrice aborde les questions complexes de ce que c'est que de faire famille, devenir parent, les schémas familiaux dont on hérite et l'épineuse question de les reproduire ou de briser le cycle. La part belle est donnée à l'éducation, chaque chapitre est introduit par une citation de Maria Montessori. Beaucoup de thèmes abordés sont aussi féministes, comme la charge mentale, les grossesses adolescentes, l'éducation confiée aux femmes racisées précarisées par la bourgeoisie, comment concilier carrière et vie de famille et comment être une femme de pouvoir dans un monde d'hommes.



Dans « Ainsi naissent les mamans », on s'interroge sur ce que de devenir parent dans la société moderne dans les pas de sa propre famille, sur le déterminisme. Les personnages de ce roman ont le droit à l'erreur et ne sont pas prisonniers de celles de leurs parents. Très belle découverte que ce livre touchant dont les personnages me suivront longtemps !
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Ainsi naissent les mamans

Alice, Valentine, Fatima, Madeleine...

C'est un roman de femmes qui naviguent à vue, entre injonctions, colères et désirs refoulés. De femmes qui se pensent libres et accomplies quand elles ne font que suivre une logique aveugle.

C'est une histoire de filles qui choisissent de se soumettre ou de résister au désir de l'autre. De filles qui se dressent ou n'ont même pas l'idée de se révolter. De filles qui cherchent des bras pour contenir leurs chagrins.

C'est un ballet de mères, de corps entravés par l'inconscient qui mène la danse et ordonne une chorégraphie dont elles ne savent rien. Ou si peu.

C'est une polyphonie qui interroge les conditions du devenir mère. Ou, plus précisément, du devenir maman.

Un joli premier roman qui donne à penser.
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Ainsi naissent les mamans

Un roman beau, tendre, bouleversant. Il nous conte avec une infinie finesse et une belle justesse le fait d’être maman. Maman de sang ou maman de coeur, celle qui va tout donner pour faire grandir l’enfant.



Une histoire qui nous parle de bonheurs mais aussi de difficultés. Car il n’est pas simple d’être maman et nombreuses seront les erreurs commises. Deux femmes. Valentine qui, pour le bien de sa fille, a choisi de confier l’éducation de cette dernière à une autre. Fatima, celle qui n’a pu enfanter mais qui transmet tellement à ses enfants de coeur. Et puis Alice avec son ressenti d’enfant. Avec de subtils retours en arrière, c'est aussi le poids de générations qui se dévoile.



Alice, une petite fille très intelligente, à l’humour irrésistible et très attachante. Valentine, qui se perd dans ses ambitions mais qu’on sent folle de sa fille malgré son éloignement. Fatima, qui se donne corps et âme pour faire grandir la petite graine.



Un roman intelligent qui nous éveille sur le rôle d’une maman. Il nous montre que malgré la bonne volonté, rien n’est simple, qu’il y aura des erreurs, des peines. Mais il nous parle surtout d’amour, du souhait de bien faire.



Être maman, c’est ce qu’il y a de plus beau mais aussi ce qu’il y a de plus difficile. Chaque enfant, chaque mère, tous sont différents. Un roman qui, au-delà de sa merveilleuse histoire, nous apprend la vie et nous donne de petites astuces.



En tant que mère de trois enfants, j’y ai trouvé une belle richesse et c’est avec une pointe de tristesse mais le sourire aux lèvres que je quitte Valentine, Alice et Fatima.
Lien : https://mespassionsmesenvies..
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Ainsi naissent les mamans

Mais quel merveilleux livre!

Je ne m'attendais pas à être à ce point emportée par cette histoire. Alors oui, bien évidemment, le résumé me plaisait mais à l'origine j'avais prévu de le lire en 4 jours avec une amie (à raison d'une 50aine de pages par jour) mais, à peine les premières pages lues, il nous a été impossible de le lâcher, il a donc été lu dans la journée.



C'est un roman polyphonique, les chapitres alternent avec les points de vue d'Alice, 8 ans, de sa mère Valentine et de sa nounou Fatima.

Il y a donc Valentine, élevée dans la grande bourgeoisie ou seules les apparences et la réussite comptent. Sa mère ne s'est jamais montée aimante et alors qu'elle est désormais adulte, Valentine peine à se sortir de ce schéma familial.

Fatima, elle, a connu l'amour d'une mère bien que celle-ci ait eu de grandes ambitions pour ses enfants. Elle n'a jamais pu avoir d'enfant mais elle a consacré sa vie à ceux des autres. Fatima est une mère dans l'âme, ses enfants elle ne les a pas porté dans sa chair mais dans son cœur.

Et enfin, il y a Alice, cette petite fille remarquablement intelligente laissée aux soins de sa nounou alors qu'elle n'avait qu'1 semaine à peine. Si ses parents la néglige au quotidien, elle a pourtant grandi dans l'amour grâce à Fatima.



Dans ce roman il est donc essentiellement question d'amour, et du poids de "l'héritage" familial. Valentine et Fatima ont beau être de milieux différents et être déjà des adultes, elles restent les filles de leurs mères et subissent encore leurs jugements. On se rend compte qu'il est difficile de s'affranchir de l'éducation qu'on a reçue et que celle-ci forge à jamais l'adulte que l'on deviendra.

L'importance de bien réussir l'éducation de nos enfants dans l'amour et l'écoute est appuyée à chaque début de chapitre par une citation de Maria Montessori dont les méthodes éducatives longtemps utilisées puis mises de côté un temps reviennent au goût du jour.



C'est vraiment une lecture que j'ai énormément appréciée et que j'ai trouvée très touchante. J'ai beaucoup aimé l'approche de l'auteure et cela m'a poussée à en savoir davantage et à aller voir ce qu'était le projet COLORI dont elle est la cofondatrice. Je peux vous dire que je regrette que mon fils soit déjà trop grand car j'aurai adoré qu'il s'initie à cette méthode!



Bref vous l'aurez compris, je suis totalement charmée et je ne peux que vous inciter à lire ce très beau roman!

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Ainsi naissent les mamans

📘Au premier chapitre, la voix d'Alice-l'enfant-traduit l'atmosphère familiale sans qu'il soit besoin de douter des heures durant de l'absence d'affection. Lorsque le second chapitre donne la parole à Valentine-sa mère- il justifie le titre du roman : "Ainsi naissent les mères".

➡️ Amélie Matar donne tantôt la voix à la fillette, tantôt à sa mère ou sa nounou mais selon moi, elle raconte surtout une histoire d'enfances.

Ce que l'on a reçu sera-t-il ce que l'on donnera ?

➡️L'auteure décrit la manifestation protéiforme de la parentalité, de la maternité et la féminité chez Valentine et Fatima (la nounou). Ces femmes restituent ce qui les ont nourries.

La tâche de l'éducation semble aussi naturelle et simple à Fatima qu'incongrue et déshonorante pour Valentine. L'éducation qu'elle mène est dépourvue d'affection patente, s'apparentant davantage à une tâche à accomplir et qui ne réjouit pas (voire agace) qu'à une manifestation d'amour.

➡️Finalement, ce n'est pas tant une incapacité à aimer chez Valentine qu'une incapacité à signifier l'amour qui essaie pourtant de se faufiler un chemin à travers son corps et son cerveau corsetés, emprisonnés dans des diktats maternels et normatifs.

➡️Ces deux femmes ont reçu une éducation avec un but commun unique malgré un milieu social différent : réussir socialement, à savoir se marier avec un beau parti et avoir un travail que l'on situe en haut de l'échelle.

Ainsi, lorsque l'une essuie un revers familial à propos de son mariage, l'autre subit le courroux maternel sur l'éducation qu'elle donne à sa fille.

Éternelles filles.

➡️Puis il y a la voix de la fillette, Alice, qui ne se départ pas de la candeur et de la spontanéité de l'enfance et qui sera peut-être celle qui saura rompre et ne pas répéter ce qui l'aura blessée.



Une lecture que j'ai beaucoup aimée que ce soit pour le rythme, le sujet et l'évolution des personnages

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