Amélie C. Astier

Je souris, je n’ai pas peur, au contraire. Je vois la possibilité d’amorcer une relation. De faire de cette âme brisée mon allié dans cette nouvelle vie.

Il croit me menacer, il se trompe, Dante vient de plonger dans mes secrets.

Il croit négocier, mais il va succomber.

Bienvenue dans mon enfer, Dante.

Ce soir, je profite de ta présence, de ta respiration, des battements de ton cœur, du mien qui bat de plus en plus fort quand tu es près de moi.
Ce soir, je profite de toi et des moments qu'on partage.
Qu'importe tes bagages, les miens. Ce soir, il n'y a que les boums boums qui résonnent. Comme l'étrange peur qui creuse son nid au fond de moi, en me murmurant que tout ça va bientôt finir. Que les bons moments ne durent pas.

Kade se lève, mes yeux glissent sur son corps à moitié nu, il n’y a que son short, bas sur ses hanches, qui laisse apercevoir le V prononcé de sa taille. Je l’ai déjà vu torse nu, cependant je ne suis pas autorisé à le détailler comme je le fais maintenant. Il est taillé dans le sport et l’effort, sa peau brille de sueur et rend ses muscles plus prononcés. Mes yeux dévient sur son visage, il avale une gorgée d’eau tout en m’observant le mater ouvertement. Il basse sa bouteille, son visage affirme m’apparaît. Son regard m’a marqué la première fois qu’on s’est vus sur la pelouse, il y a l’audace de ses vingt ans dans le brun de ses yeux et en même temps quelque chose de douloureux que je ne comprends pas. On se dévisage dans ce vestiaire bondé, comme s’il n’y avait que nous, comme si on voulait savoir ce que cache l’autre. Kade ne cache rien, il ne cache même pas sa sexualité controversée dans notre milieu, alors qu’est-ce que je vois en lui ? Qu’est-ce qui retient mon attention ? Je l’ignore, mais le magnétisme qui émane de lui est en train de m’attraper et je n’arrive pas à m’empêcher de le regarder.

— Ça ne se fait pas, un bon Anglais a des manières, ironise-t-il.
— Tu n’as pas de manières, Vin.

Sans que je comprenne vraiment ce qui se passe, ses lèvres se posent sur les miennes. On s’embrasse maladroitement, avec incertitude sur ce que veut l’autre, pourtant c’est bon, c’est même délicieux, tellement c’est surprenant. Et puis tout dérape, nos langues se frôlent, on se lève, les chaises tombent au sol et je me retrouve dans ses bras à l’enlacer autant qu’à l’embrasser comme si ça pouvait me sauver la vie.

Je frissonne, entre nous, l’ambiance change et quelque chose de spécial s’établie, comme une sorte de connexion. Mon cœur se met à battre plus rapidement et sous le regard de Vedran, j’ai comme l’impression d’entrer en combustion. Des papillons naissent au creux de mon ventre, ma respiration s’emballe et mon instinct me dit de prendre la fuite, tous les signaux sont en alerte. Je ne comprends que tardivement qu’il s’agit des signes de l’attraction

— Jaloux ?
Mes yeux plongent dans les siens, et je note une lueur d’excitation. Bon sang !
— Totalement.

Mais lorsqu’on arrête de se fier aux apparences, on découvre les gens tels qu’ils sont véritablement, et c’est là qu’on baisse les armes.

Je ne sais pas dans quelle direction aller, et d’après mon instinct, il n’y a pas que cette affaire qui va bouleverser ma vision du monde, ma partenaire aussi, parce que la façon dont elle me regarde me fout des putains de frissons et c’est aussi dangereux que d’affronter le quarterback en conférence de presse

Un père célibataire qui fait du sport, ancienne star de l’université, et qui soulève du poids, ça en intéresse plus d’une. Pas moi.

— Je ne peux pas répondre à sa place, mais si tu te demandes si tu l’aimes, c’est que c’est déjà le cas, Abe.
— Et si je ne veux pas ?
Mon ami rit de nouveau, fort cette fois, avant de secouer la tête en me regardant comme si j’étais stupide.
— Parce que tu penses vraiment pouvoir décider ?

J’ai parlé avec assez de vétérans pour savoir qu’être le survivant est parfois plus compliqué qu’être mort.

Avant, je croyais en un tas de choses et puis, lorsqu’on connaît l’horreur, on finit par trouver les espoirs et les illusions utopiques.

Abe parle pendant le sexe, ça ne m’étonne même pas.

— T’as vu des trucs moches.
— J’ai vu la vérité.
— Elle est rarement belle.

« si je ne le fais pas, qui le fera ? Si le mal n’est pas confronté au bien, il a déjà gagné et peut être que ça me coûtera la vie, mais je serai du bon côté. »

Ce mec est un danger, il incarne l’instabilité. Ça ne me plaît pas du tout, il me met dans un état de nerfs constant.

Une bande de SEALs énervée, ce n’est pas beau à voir. Surtout lorsqu’elle est accompagnée de Marines contrariés.

J’ai un truc avec tous les uniformes. Ce qu’ils représentent est bandant, que ce soit la police, les pompiers ou l’armée. Ils incarnent un certain ordre et surtout, ils respirent le danger. Je suis fasciné par leur dévouement, par le fait qu’ils soient prêts à donner leur vie pour en sauver d’autres. Cette force et cette conviction qu’il faut pour s’engager m’épatent

Chaque fois, c’est comme si je m’ouvrais le thorax pour lui exposer l’organe dans ma poitrine et me mettre à nu. Il n’y a plus de barrières, plus de doutes, plus de questions ou d’hésitations, juste lui et moi. Avec l’envie d’aimer, de s’aimer, d’être aimé, de l’aimer à en crever, et tant pis si j’y laisse mon cœur, de toute façon, il lui appartient. Depuis le premier jour, jusqu’au dernier.