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Critiques de Amir Gutfreund (12)
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Pour elle, volent les héros

Arik, Yoram, Benny, Tsion, Guidon , "la bande du bloc", cinq gamins, fin années 60 dans une cité prolétarienne de Haïfa. de la voix d'Arik, le fils Brochi, on écoute leur histoire qui débute à l'orée de l'adolescence en 1968, l'année qui suit la guerre des Six Jours de juin 1967 qui changera définitivement la face du conflit israélo-palestinien et le destin du Moyen Orient. Malgré la peur, le danger, les morts en famille en permanence et la guerre du Kippour qui s'en suivra, les garçons traversent les affres classiques de l'adolescence indépendamment du milieu et du pays, les filles, les putes, les quatre cent coups, les mensonges aux parents....Et à la sortie, le service militaire, ici trois longues années et d'une toute autre nature. Une jeunesse aussi qui commence à se rebeller aux règles strictes du judaisme orthodoxe.

L'auteur raconte la petite histoire celle des compères dont la dynamique change avec le temps, à travers la grande histoire, celle d'Israel de 1968 jusqu'en 1995. Des garçons assez singuliers, traînant leurs propres soucis et dont les chemins ne cesserons de se séparer et se recroiser dans le temps, avec une ultime retrouvaille surprise, qui confirmera leur fusion interne.....

La richesse du récit vient de son contexte et de ses personnages. Sur toile de fond de l'histoire d'Israel empêtré dans le conflit du Moyen Orient, la société prolétarienne de Haïfa, particulière, où on n'est ni de droite ni de gauche mais de Haïfa et une multitude de personnalités originales qui pullulent dans l'orbite de la bande du bloc, dont la fameuse Mikhal l'emmerdeuse, soeur de Benny, Dalia la maîtresse d'Arik qui pratique l'abstinence les jours de commémorations d'événements tragiques, Yankele Breid le marieur, qui même mort gère sa fortune 😁 ......Gutfreund a beaucoup d'humour, lequel dégainé à des moments insolites de l'histoire en accentue l'effet. Ses personnages sont bien cernés avec toute leurs facettes, terriblement humains, leurs failles, leurs désirs, leurs aspirations..... Une histoire dont le vrai protagoniste est en faite Israël, ce pays qui clame d'avoir ses racines judaïques depuis des millénaires dans cette région, mais un pays créé artificiellement en 1948, regroupant des gens extrêmement différents de par le Monde et dont le seul point commun est le judaïsme. Gutfreund y en fait défiler un bon nombre d'entre eux avec toutes leurs disparités.

Un livre intéressant, une histoire passionnante, mais dont la multitude de personnages n'en facilite pas la lecture à ses débuts et qui nécessite un minimum de connaissance sur, et intérêt pour l'histoire d'Israel.

Étant demi-adepte de tsundoku ( voir questionnaire , pratiquez-vous le tsundoku ?)

ce livre totalement oublié dans les tréfonds de ma Pal a refait surface grâce à ma copine Pecosa, Peco pour les intimes. Donc voilà un autre avantage de Babelio et des amis babeliotes.......





« Je ne crois pas en Dieu mais l'enfer existe », m'avait un jour dit Yankele Breid.
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Pour elle, volent les héros

C’est l’histoire de cinq inséparables copains. Yoram, Guidon, Tsion, Benny et Arik le narrateur vivent dans le même bloc, à Haïfa, en Israël. Les matchs de foot endiablés sur un carré de pelouse, les escapades, les quatre cents coups, les bizarreries des parents, les frangines, les profs qui passent et ceux qu’on n’oubliera jamais, les parties de baby-foot, les brulures de l’adolescence et les premiers amours…

Des histoires de gamins, mais dans un pays assiégé, en guerre perpétuelle. Eux ne connaîtront pas la chevauchée fantastique de la guerre des six jours, ni l’incroyable revirement de celle du Kippour où les chars israéliens s’arrêteront à trente kilomètres de Damas. Quand Tsahal les appellera, ils auront le droit à l’opération paix en Galilée ou à la lutte contre l’intifada. Des batailles de rues sans gloire, de brutales opérations de police, de violentes escarmouches, âpres et sanglantes. L’un des compagnons n’en reviendra pas, et hantera à jamais la mémoire de ceux restés encore debout.

Ils avanceront dans la vie à tâtons, cahin-caha, hésitants, sans rien voir devant eux, un peu comme ces hommes aveuglés par le soleil… Ils prendront des chemins différents, cohabiteront le moins mal possible avec leurs cauchemars ; ils se sépareront et même se haïront, mais ils se retrouveront au bout du compte pour sauver une âme perdue dans un simulacre de l’opération Entebbe. L’organisation israélienne des copains en marche. Pour elle, volent les héros !

J’ai beaucoup appris sur l’histoire d’Israël, entre la guerre des six jours et l’assassinat de Yitzhak Rabin… Un roman extraordinaire, d’une incroyable vitalité et en même temps totalement désespéré. C’est drôle, c’est touchant, c’est acerbe et dramatique. C’est écrit dans l’extrême urgence, comme si le temps était compté.

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Pour elle, volent les héros

« Que tu comprennes bien, je ne suis ni de gauche, ni de droite, mais de Haïfa ».



Dans une cité ouvrière à la fin des années 60, la vie s'écoule tranquillement dans une joyeuse cacophonie où les Russes côtoient les Irakiens, les Polonais, les Sabras…Cinq amis inséparables au destin tout tracé, Yoram, Benny, Tsion, Guidon et Arik le narrateur, qui aime les livres et se rêve écrivain ont noué des liens indéfectibles. Autour d'eux gravite Mikhal, la petite soeur un peu collante de Benny.

A travers le prisme de l'amitié et des rêves d'enfance, Amir Guttfreund nous offre une extraordinaire plongée dans 30 années de la vie politique, sociale et culturelle israélienne de la bataille de Karameh en 68 à l'assassinat de Rabin en 95.

Roman d'une grande intelligence, brillamment construit, incroyablement dense -environ 600 pages dont on tente de rationner la lecture pour ne pas le terminer trop vite- Pour elle, volent les héros est une magnifique chronique de la vie quotidienne dans un pays peu ordinaire.

Tragique parfois, drôle souvent, tendre, le roman est un canevas sur lequel Guttfreund brode la solitude des uns, la folie des autres, entrelace des lignes piochées chez Agnon (discours de réception du Nobel), dans la Déclaration d'Indépendance, ou chez Flavius Josèphe.



Ce magnifique roman lu par hasard parce qu'il était crédité au générique de la série When heroes fly qui s'en inspire assez vaguement (les 60 dernières pages , réécrites ) est une lecture marquante, qui mérite bien plus que les 5 lecteurs recensés sur le site. L'ouvrir vous emporte comme nous a emporté jadis Les Trois Mousquetaires. Mais il n'y aura ni Vingt Ans après, ni Vicomte de Bragelonne, l'auteur étant décédé en 2015. Je souhaite à qui passerait par là de se plonger dans Pour elle, volent les héros et de s'envoler pour Haïfa, dont le cimetière abrite la tombe de Mike Brant, fantôme qui apparait ça et là.
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Sous le signe du corbeau

«  Son existence était devenue une vaine errance dans un petit labyrinthe .

Il stagnait sans même trouver de repos momentané » .



Extrait de ce récit traduit de l'hébreu d'Amir-Gutfreund né et mort à Haïfa ( 1963—2015 ) .

Le héros ( dont nous ignorerons le prénom ) ne va pas bien: le personnage est hanté par ses failles .

Maltraité par la vie, déprimé par la mort brutale de son père, en bonne santé , bien que rongé par la dépression——terrassé par une violente crise cardiaque à l'âge de 52 ans——un vide difficile à combler...

Giora , son frère aîné , intransigeant , s'était consacré à la fondation d'un nouveau Kibboutz dans l'Arava où les principes érigés en dogmes , laissaient une maigre part à l'agriculture .



Son petit frère Elie, 18 ans, à la mort de leur père était devenu avocat après d'exigeantes études de droit, il épousa Dalit , son amie d'enfance . Ils ne parvenaient pas à avoir un enfant .



Le héros et Élie assistent médusés à la «  Renaissance » de leur mère , veuve, elle , si discrète jusque là.

L'oncle Elie, frère du père , un mercenaire disparu en Afrique hante ce récit. de bout en bout..

Dana , son amie l'a quitté après plusieurs mois d'une tendre idylle.

Dans un état d'errance chronique , hanté par ses douleurs, ses fantasmes le héros décide de participer à la recherche de Lir Ohayon , jeune fille de 17 ans disparue , près de chez lui, à Haïfa, avec des bénévoles hétéroclites : druzes, bédouins ,

ultra - orthodoxes, collégiennes , religieuses , colons et juifs canadiens ..

Parmi ces bénévoles figure Shefer Tzur , pilote dans l'épandage aérien de pesticides , à qui le narrateur conte ses déboires: il ne lui épargne aucun détail, enthousiasme , triomphe lors de la création de «  SA société Higt - Tech » :« Mermaid » puis premières complications , conflits , chute, ses adversaires avaient restructuré Mermaid jusqu'à évincer le narrateur

...

Mermaid survivait tant bien que mal, dans la course folle au progrès ,..

Pétri d'humour noir et de dérision , mi- policier, mi -roman d'amour , subtilement politique aussi, doté du superbe personnage de Dana, ce roman narre les différents visages de la disparition, la marche douloureuse et rocambolesque d'un narrateur en train de se reconstruire .

Il deviendra apprenti - détective - privé ...



Il développe les obsessions et révèle la malaise de la société israélienne , au sein de laquelle paradoxes incroyables, violence , malheurs ( attentat , disparition, tabassage , séquestration ) affleurent en permanence .

Peut - être les disparitions ,successives hanteront toujours ce héros anonyme cet homme déboussolé ——-errant qui avait tout perdu —- avant sa renaissance ..

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La légende de Bruno et Adèle

un bon roman policier, original. Comme souvent dans la littérature israélienne, c'est un récit "à tiroirs", rien n'est simple. Les personnages sont compliqués et sombres, l'intrigue ici est vide résolue et l'interêt du livre se situe plus dans l'étude et l'histoire de chacun. Instructif sur la culture du pays, on voyage au travers des pages, très agréable
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Sous le signe du corbeau

Les différents visages de la disparition ou la marche funambulesque d'un homme en pleine reconstruction. Avec un féroce humour pince-sans-rire, Amir Gutfreund signe un roman discrètement virevoltant où les déboires d'un homme dessinent en creux le malaise d'une société israélienne dans laquelle malheur et violence sont en permanence latents. Sous le signe du corbeau oscille alors du roman policier (une enfant disparaît et crée une fascination aux conséquences risibles et violentes chez le narrateur) à une très belle (fragile et douloureuse) histoire d'amour, toujours en écho aux disparitions qui hante le personnage.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Pour elle, volent les héros

Si peu de lecteurs et aucune citation pour un grand livre...

Gutfreund, prix Sapir (équivalent de notre Goncourt) pour "Les gens indispensables ne meurent jamais" donne à lire dans ces plus de 600 pages une chronique tendre et drôle de la ville Haïfa de 1968 à la mort de Rabin en 1995.

Haïfa est une enclave particulière en Israël où, comme le dit le narrateur, on est souvent ni de gauche, ni de droite, mais d'Haïfa.

Depuis cette cité ouvrière où Ashkénazes et Séfarades cohabitent harmonieusement, une bande d'amis va dérouler sa petite histoire tandis que la Grande agite Israël et le monde. Guerres, amours, départs, retours; tout part et tout revient à Haïfa et à ses habitants touchants et souvent cabossés.

Gutfreund et tout à la fois tendre, drôle, cynique et humble. Arik, le narrateur, rêve d'écrire. Il n'y parvient qu'à la maturité, quand jeunesse et pusillanimité ont épuisé leurs feux. C'est un peu l'histoire de Gutfreund, décédé quand ce livre paraissait en France. Un grand écrivain venait de mourir, et si peu l'auront su...
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Les gens indispensables ne meurent jamais

Amir Gutfreund « les gens indispensables ne meurent jamais », publié par Gallimard en 2007 (ISBN 978-2-07-077384-8)



L'auteur est né en 1963, en Israël, à Haïfa. Le thème de son livre réside dans la vision de la Shoah qu'eurent les enfants des rescapés.



Il mélange habilement et constamment trois registres :

premièrement, les témoignages directs fournis par les rescapés âgés revenus des camps de concentration ainsi que par les fiches rédigées sur des criminels nazis,

deuxièmement la quête pour savoir la vérité de deux enfants israéliens qui voudraient savoir mais se heurtent à la barrière instaurée par les adultes sur le thème «tu n'as pas encore l'âge»,

dernièrement la vision qu'il a maintenant, à la fin des années 1990, en tant qu'adulte.



Le récit est prenant, il est indéniablement bien mené. La description de l'impact du passé des parents et grands-parents sur les enfants m'a fortement intéressé. Ces derniers tentent à tout prix d’extorquer des informations à leurs parents (exemple page 93) ; le rabbin Hirsch tente de trouver une justification de la Shoah (pages 298-299), le repositionnement nécessaire des enfants par rapport aux parents une fois qu’ils ont atteint l’âge adulte et qu’ils ont obtenu le récit de tel ou tel destin particulier pendant la Shoah (pages 362-363), une tentative de justification du sionisme (page 391).



Mais... peu à peu, le doute s'infiltre, et la question se pose dès la moitié environ du livre. Comment un auteur vivant en Israël aujourd'hui, ancien colonel de l'armée de l'air, peut-il mettre en scène des personnages vivants entre 1970 et 1990 sans jamais lâcher le moindre mot sur la guerre menée contre les palestiniens par l’Etat d’Israël ? Pendant que je lis ce livre (février 2009), Israël se livre une fois de plus à une démonstration de force dans la bande de Gaza : des bombardements aveugles contre les populations civiles engendrent plus de mille morts en quelques jours du côté palestinien contre tout au plus deux ou trois militaires tués côté israélien.



La fin de l'ouvrage réserve deux surprises de taille : l'irruption du personnage du juif ayant collaboré avec les nazis (oui, cela a réellement existé), doublée de celle du bon allemand lui aussi victime lointaine de l'idéologie nazie. Ces deux thèmes sont sans doute fortement originaux, voire tabous, pour un public israélien, ils le sont moins pour le public occidental ayant déjà quelque connaissance de la Shoa.



L'auteur peut donc, par ces artifices, détourner l'attention de ses compatriotes, mais cela ne marche pas avec les autres. On attend toujours l'auteur israélien qui osera expliquer de façon crédible le lien entre la Shoah, la création d'Israël et la persécution des palestiniens rejetés de leurs terres... La Shoah pourra-t-elle jamais justifier Sabra et Chatila ?

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Les gens indispensables ne meurent jamais

Énorme coup de coeur pour ce roman sur la shoah qui lors de sa parution en 2000 en Israël a annoncé un tournant dans la façon d'aborder cette période qu'on ne peut qualifier.

*

Le narrateur, Amir, est un descendant de survivants. Enfant, il vit dans un quartier d'Haïfa où se sont installés des rescapés. Ses parents, pour compenser un peu les pertes familiales et offrir du lien, ont élargi leur famille : Amir et son amie Efi ont ainsi toute une série de grands-parents et d'oncles et tantes d'adoption. Lors des étés de leur enfance, ils n'ont de cesse d'élucider le mystère du big bang de 1939 qui a rendu les adultes autour d'eux un peu bizarres... Mais les adultes occultent parce qu'ils veulent les épargner. Le passage à l'âge adulte sera une véritable rupture. Amir poursuivra son enquête et découvrira les destins tragiques de ces hommes et ces femmes.

*

C'est un roman émouvant et très riche qui aborde beaucoup d'aspects : la shoah bien sûr mais aussi la vie des survivants et celle de leurs descendants, le rapport aux Allemands, le statut de victime et celui de bourreau dans toute sa complexité entre victime allemande et bourreaux juifs.

Un roman magnifique mais dur aux personnages inoubliables.
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Sous le signe du corbeau

Coup de cœur : belle découverte que cet auteur israélien. Le héros de ce livre a tout de l’anti-héros : il vient de se faire virer de sa propre boîte hi-tech, sa petite amie l’a quitté, l’homme déprime et, au milieu de ses consultations avec son psy, décide de se rendre disponible afin de participer aux recherches afin de retrouver Lir Ohayon – jeune fille de dix-sept ans portée disparue dans la région d’Haïfa.

Cette recherche effrénée se révèlera être soit sa planche de salut, soit sa perte définitive. Au fil des pages, la frontière entre les deux hypothèses est souvent bien ténue.

Cette histoire, bien que dramatique, se révèle être écrite avec énormément d’humour, de cynisme, de second degré et, beaucoup, beaucoup, de dérision.

J’ai vraiment passé un très bon moment de lecture et envisage maintenant de découvrir les six autres romans d’Amir Gutfreund (malheureusement décédé en 2015 d’un cancer).
Lien : https://letempslibredenath.w..
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La légende de Bruno et Adèle

Histoire policière assez facile à lire car les auteurs du crime sont identifiés assez rapidement… le pourquoi du crime est aussi assez simple à comprendre… il n'empêche que c'est avec plaisir que j'ai suivi l'enquête car les personnages sont intéressants car complexes et attachants.
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La légende de Bruno et Adèle

Un vrai-faux polar peuplé de personnages pittoresques et de fantômes.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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