Citations de Amy Ewing (130)
Vous savez Violet, je me préoccupais sincèrement de votre bien-être. (Elle soutient mon regard, l'air chagrinée.) Pourquoi a-t-il fallu que vous me fassiez cela ?
J'ai à peine le temps d'entrevoir la lame. Un éclair argenté glisse sur la gorge d'Annabelle. Ses yeux s'écarquillent de surprise et une entaille rouge apparaît sur son cou.
- NON !
Annabelle me regarde; son visage si charmant, si fragile. A présent, je comprends la question qu'elle me posait en silence. Elle n'a plus besoin de son ardoise pour l'exprimer.
Pourquoi ?
Le sang dégouline en abondance le long de son buste, imprégnant sa chemise de nuit. Puis son corps s'affale par terre.
Des voix s'élèvent autour de moi, mais elles me semblent très lointaines. Je ne parviens pas à me concentrer sur ce qu'elles disent. Ma tête cogne; une pensée défile en boucle dans mon esprit.
Ils ont enlevé...
J'ai vu l'océan, énoncé-je d'une voix presque imperceptible.
Ash est perplexe. Je garde les yeux rivés a l'étang.
-C'était comment, demande-t-il
-Infini.
Je me souviens de toi! s'exclame Sienna avec un mouvement de recul. La maison de la Pierre , c'est ça?
-Je m'appelle Raven Stirling.
-toi aussi, elle t'a kidnappée ?
-Elle m'a sauvé la vie, rétorque Raven
-On raconte que tu est morte .on a organisé des funérailles et tout le tralala pour toi, dit Sienna en la jaugeant de pied en cap. Tu étais enceinte, non ?
-Plus maintenant, répond Raven, laconique
Sienna affiche un sourire suffisant.
-Dans le Joyau, les gens raffolent des mensonges, observe-t-elle .Ma maîtresse feignait d'adorer ta duchesse, alors qu'en réalité elle ne la supportait pas. Elle l'enviait terriblement et passait son temps à médire dans son dos.
La porte arrière s'ouvre et Ash pénètre dans la maison.
- Cet endroit est quasiment impossible à trouver, constate Lucien avec un sourire. Croyez moi. J'ai passé des heures à fouiller cette forêt sans succès.
- Mais... où sommes-nous ?
- Dans votre nouvelle maison.
Son sourire s'élargit.
- Bienvenue à La Rose Blanche.
Les larmes se muent en sanglots qui me déchirent la poitrine, et je pleure jusqu’à ce que ma gorge soit écorchée et que mes poumons brûlent, jusqu'à ce que mon corps me paraissent comme une enveloppe vide.
On ne choisit pas de mourir.
La nature est désintéressée. Son seul désir est de survivre. L'humanité lui inflige des souffrances, creuse la terre, empoisonne les eaux, exploite les roches, les métaux et les pierres dans son propre intérêt. Nous en sommes les protecteurs. Nous sommes le lien entre l'humanité et la nature. La nature recherche sans cesse un équilibre. [...] Cette île a perdu son équilibre depuis très longtemps.
- Violet?
C'est Ash qui vient de se réveiller et me cherche. Je me lève et chasse la poussière de mon pantalon. Sil récupère le porte-documents et le serre contre son buste.
-Il n'a pas sa place ici, tu sais. Il n'est pas des nôtres.
Mon dos se raidit.
-Sa place est avec moi.
-Il t'empêchera d'y voir clair. Il troublera ton jugement.
-Comme Azalea a troublé le votre?
Les yeux de Sil lancent des éclairs.
-Précisément.
-Eh bien, je ne suis pas comme vous.
Et sur ces mots, je pivote sur mes talons et me dirige vers la grange, où Ash m'attend.
Notre baiser est tendre et langoureux. Nous n'avons plus a nous presser, a nous préoccuper des leçons de Carnelian ou de l'apparition soudaine de la duchesse. Nous sommes a l'abri du danger et j'ai souffert de ne pas avoir partagé cette intimité avec lui. Je glisse mes mains sous son pull et lui caresse le bas du dos. Il applique sa bouche sur mon cou. Ses lèvres sont douces et chacun de ses baisers avive une flamme au plus profond de mon être.
En un battement de cil, je lui ôte son haut. J'avais presque oublier la douceur de sa peau, le dessin de sa clavicule, la puissance de ses épaules. Mes mains courent sur son ventre, lui arrachant un soupir de plaisir. Il agrippe mon pull et le remonte. je lève les bras pour lui faciliter la tache.
Au contact de son corps, un frisson de désir me parcourt. ma peau s'électrise sous son toucher. J'engouffre les doigts dans sa tignasse à l'instant ou sa bouche revient s’écraser sur la mienne.
Inconsciemment je récite le mantra.
(Un: le voir tel qu'il est. Deux: se le représenter mentalement. Trois: Le plier à sa volonté.)
Sans même avoir besoin d'ouvrir les yeux, je sais qu'il est redevenu châtain. je veux qu'il soit lui, tout simplement.
Il part d'un rire léger contre ma joue.
-Tu as recoloré mes cheveux?
Sa voix m'embrase la peau.
-Commet le sais-tu?
-Un courant de chaleur me traverse quand tu le fais. Et puis...ça chatouille.
-Ah bon?
Je suis ravie qu'il trouve le processus agréable. C'est a peine si je ressent un léger élancement a la base de mon crâne.
Il glisse un doigt le long de ma taille et je lâche un petit gémissement de plaisir.
-Humm...
On cogne à la porte.
-Violet?
La voix de Lucien m'oblige brusquement a redescendre sur terre; mon ventre se noue. Je m'empresse de revêtir mon haut.
-Super, marmonne Ash qui se rhabille aussi.
J'ouvre la porte.
-Bonsoir, dis-je, le souffle saccadé.
Mes joues me brûlent. Je ne pourrais pas avoir l'air plus coupable.
Le regard de Lucien navigue entre nous deux.
-Si jamais vous posez encore vos sales pattes sur elle, je vous casserais la figure.
-Vraiment, Lucien?! m'écriais-je exaspérée
-Je crois que nous savons déjà qui de nous deux est le plus fort, réplique Ash.
Violet m'a donné le sentiment d'être de nouveau un homme. Elle m'a redonné goût à la vie.
J’aimerais sortir de cette enveloppe corporelle et lui montrer cette place que je réserve à Ash. Il est inextricablement mêlé à mon sang, ma chair, mes os. Je veux que son camarade voie que nous sommes des âmes sœurs.
- Savoure cette sensation quelques moments. Tout sera différent dorénavant. Saisis cet instant. C'est le commencement de ta nouvelle vie.
- Nous aurons tenté de changer la face du monde.
Il esquisse un sourire.
- De changer notre petit coin de monde, tout du moins.
Mais cette Vente ne sera comme aucune autre.
J'y veillerai personnellement.
- Je me rappelle la première fois que je vous ai entendue jouer du violoncelle, reprend-il. Au bal de l'Exéteur. L'intensité de votre jeu, la simplicité de la mélodie, l'expression de votre visage... Je me souviens avoir songé : Je connais ce sentiment.
Pour l'instant, je suis saine et sauve, je suis vivante et en sécurité, et je suis entourée des gens que j'aime.
Oui, gronde la terre.
Oui, murmure le vent.
Oui, pleure l'océan.
- Mais... où sommes-nous ?
- Dans votre nouvelle maison.
Son sourire s'élargit.
- Bienvenue à La Rose Blanche.
Le choix, c'est la liberté, Violet.