Citations de Amy Jo Burns (45)
La télévision vous donne des idées, au lieu de vous laisser faire les vôtres, me disait-il.
Mon père estimait que les gens devaient être aussi faciles à manœuvrer que des serpents. Malgré tous ses dons, il n'a jamais pu maîtriser le cœur de ma mère. Du coup, il l'aimait égoïstement. C'est la leçon la plus vraie que mon père m'ait donnée: l'amour qui espère conquérir ne peut que se muer en haine.
Il y a deux façons de voir la montagne, m’a-t-elle dit en protégeant du soleil ses yeux noisette. La vue depuis le sommet et la vue du sommet.
« Y a pas de mal à être des moutons, ai-je dit. Mais trouvez-vous un meilleur berger. »
Les chasseurs, les bûcherons et les paysans avaient enseigné à Flynn et Briar qu'une jeune femme était une terre inhabitée jusqu'à ce qu'un homme se l'approprie. Les deux garçons considéraient Ruby comme un territoire à conquérir, et se voyaient l'un et l'autre comme le pionnier légitime.
p.164
Les hommes de la montagne tenaient la barre de leur propre histoire, et les femmes leur tenaient lieu de rames.
P.17
Les histoires de mon père plastronnaient de bravoure, celles de ma mère sanglotaient de chagrin.
« Il y a deux façons de voir la montagne, m’a-t-elle dit en protégeant du soleil ses yeux noisette. La vue depuis le sommet et la vue du sommet. »
'La télévision vous donne des idées, au lieu de vous laisser vous faire les vôtres', me disait-il.
p.37
L'héroïne fournissait aux gens le sentiment de communauté que l'église leur apportait jadis - avec un leader et des fidèles, une résolution partagée à survivre encore à un long hiver. (P.201)
Il était persuadé de posséder les seules histoires méritant d’être racontées, et il n’avait jamais compris ce que ma mère avait fui toute sa vie pour la seule raison qu’elle était née femme. La vérité s’aigrit si elle s’attarde trop longtemps dans nos bouches. Les histoires, comme les bouteilles de moonshine, sont faites pour être distribuées.
« Leurs mères avaient bercé Ivy et Ruby du même refrain depuis leur plus tendre enfance : les filles audacieuses devenaient des filles faciles, et les filles faciles, on les brise. »
"T'as jamais eu envie de t'échapper? ai-je demandé. Et de quitter ce monde pour un monde meilleur?"
Caleb a secoué la tête."Y a qu'un seul monde.""
Dans nos collines, les gens buvaient du poison au nom de Dieu et manipulaient les serpents sous la conduite de l'Esprit saint.
Pour nous, la maladie ne logeait jamais dans le corps. Elle logeait dans l'esprit. Si la maladie s'en prenait à l'un des fidèles, on priait et on attendait l'intervention divine. La preuve de la faveur de Dieu reposait sur le nombre de fois où l'on trompait la mort après l'avoir frôlée. (P.51)
Flynn aimait tant son whisky qu'il se gardait de décrire son parfum. Et poutant, tous ses clients le lui demandaient. Il n'avait jamais possédé l'élocution fleurie de Briar, mais il avait retenu une ou deux choses du langage de son ancien ami. Les gens ne voulaient pas spécialement des détails, ils voulaient qu'on leur raconte une histoire. Et Flynn mettait un récit dans chaque bouteille - toujours le même, à vrai dire. Lorsque les acheteurs potentiels se mettaient à l'interroger sur le goût, Flynn leur parlait de Ruby.
"Il a le goût d'un coeur brisé à minuit."
Ou : "Le goût des lèvres de la fiancée de ton meilleur ami quand tu lui voles un baiser."
p.206
Fabriquer du bon moonshine, c’est un peu comme raconter une bonne histoire, or personne ne raconte les histoires mieux qu’une femme. La femme sait que les légendes et l’alcool sont meilleurs concoctés à l’arrière d’un pick-up à la tombée du jour, et elle sait raconter lentement, distillant son récit comme le whisky qu’on fait couler goutte à goutte à travers le tamis.
Je suis passée si près d'arrêter le temps avec tes lèvres sur les miennes et ton whisky dans ma bouche que ça m'a rendue craintive de ce qui va suivre. Un mariage, un couple, un bébé, un autre. Le reste du monde ne me connaît qu'à travers les hommes à qui j'appartiens. Je suis la fille d'Hasil Day, je suis la fiancée de Briar Bird. Tu crois que je ne peux pas comprendre ce que ça fait à un homme d'avoir son cœur fendu en deux. Mais c'est pire que ça pour les femmes. (P.184)
"T'as pas envie d'être la femme de quelqu'un ?
- Être la femme de quelqu'un, c'est la même chose qu'être la propriété de quelqu'un."
La souffrance est ta seule amie, lui avait dit Harper. Parce qu'elle ne ment pas.
Mon père avait une histoire tout aussi magique, celle de l’origine de sa vocation d’homme de Dieu. Le plaisir qu’il prenait à la raconter était proportionnel au regret qu’avait ma mère d’y avoir cru un jour.