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Critiques de Anaïs Llobet (202)
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Au café de la ville perdue

"L'eau des vagues cingle son visage, avale ses cris. Il lutte, puis finit par se taire. Une infirmière s'approche pour l'éloigner du bord, le mettre à l'abri. Il voudrait lui dire que ça ne sert à rien. Son port d'attache n'existe plus, Varosha n'est plus qu'un mot brodé de barbelés. (p174)"



Ce troisième roman est pour moi la confirmation du talent d'Anaïs Llobet. Après Des Hommes couleur de ciel que j'avais beaucoup aimé, elle nous convie sur l'île de Chypre où elle vit et qu'elle a choisi comme toile de fond  pour évoquer son thème de prédilection : l'exil mais également la perte, l'arrachement à ses racines, réussissant, une fois de plus, à nous entraîner dans un récit qui mêle habilement histoire, famille, politique et amour.



Ce j'ai particulièrement aimé c'est l'originalité de la construction utilisée par l'auteure mêlant sa propre histoire, celle d'une écrivaine en recherche des éléments nécessaires à la rédaction de son prochain roman (personnages, lieux, complexité géo-politique d'une terre divisée entre plusieurs pays et cultures : grecque, turque et chypriote) et cela sur plusieurs générations. Installée au café Tis Khamenis Polis (le café de la ville perdue) tenu par Andreas et sa fille Ariana, elle comprend que c'est dans ce lieu qu'elle va trouver l'inspiration et la trame de son récit, parmi ces gens qui ont vécu cette tranche d'histoire ou qui en sont les descendants, devenant ainsi les acteur(trice)s d'une occupation territoriale par la force et les porteur(se)s des sentiments de chaque camp.



Au fil des échanges avec Ariana elle va trouver sa source d'inspiration à

travers un lieu qui n'est plus qu'une ruine, une maison située au 14, rue Ilios à Varoscha, ville fantôme depuis l'invasion turque en 1974. Elle va y planter la lignée de ses occupants (comme le montre l'arbre généalogique sous forme d'un figuier figurant au début du livre et qui est bien utile je dois l'avouer) pour évoquer le drame d'un pays divisé, déchiré entre plusieurs communautés, celle d'Ariana, intimement mêlée à l'histoire de son pays et d'une ville aujourd'hui disparue.



Une nouvelle fois Anaïs Llobet explore le domaine de l'exil mais cette fois-ci quand celui-ci n'est pas au-delà des mers mais sur sa propre terre, quand l'arrachement à ce que vous avez de plus cher est à quelques kilomètres, derrière des barbelés infranchissables, sous la surveillance de l'armée d'occupation sans possibilité d'y retourner, un lieu où tout a été abandonné dans la précipitation, figé dans le temps et disparaissant peu à peu.



Une exploration pour laquelle elle a choisi de prendre le chemin le plus complexe et qu'elle réussit parfaitement à maîtrisé donnant à son récit un intérêt à multiples niveaux. L'histoire d'un conflit, des ressentiments des différentes communautés, de leurs confrontations anciennes et actuelles mais également comment s'élabore son roman permettant ainsi de voir les différentes étapes de sa construction, les pistes envisagées, les notes prises pour la cohérence de son récit, mais également les impasses où l'auteure se trouve parfois par manque d'éléments ou de pistes pour aborder des faits dont les blessures et cicatrices sont encore apparentes. Alors elle observe, questionne, écoute et comprend que c'est dans le café Tis Khamenis mais également grâce aux liens qu'elle noue avec ses occupants qu'elle parviendra à imaginer et comprendre ce qui anime encore certains.



C'est une histoire ou l'amour tient le rôle principal car nous sommes dans le bassin méditerranéen et la tragédie n'est jamais loin : tragédie humaine mais également amoureuse, celle d'un pays perdu, de rivalités et de pouvoirs pour arriver sous le couvert de double jeux à assouvir sa jalousie, où les silences et les absences hantent encore les lieux et ceux qui y sont restés. Comprendre son attachement à une terre, trouver sa place, être romancière et transmettre les dédales d'un conflit complexe, faire le lien entre réalité et fiction afin de dresser un portrait cohérent de l'attachement à une terre, d'une île convoitée par son emplacement stratégique.



L'originalité de la forme, de la construction peut dérouter dans un premier temps mais elle m'a séduite au fil des pages car cela a rejoint ma curiosité à savoir comment un roman se construisait. Je me suis attachée aux différents personnages, surtout féminins représentantes qui sont ici les figures emblématiques de la force, même quand elles sont bafouées,  leur ténacité à perpétuer les traditions de leurs racines, qu'elles soient turques, grecques ou chypriotes, endossant parfois le lourd fardeau de l'étrangère mais également à découvrir 



Je ne connaissais que peu de choses sur l'histoire de cette île et ai trouvé, à travers une forme romanesque, une histoire où la douleur de l'arrachement à une terre se transmet de génération en génération, même si d'autres quartiers ont été construits, ils ne remplaceront jamais, dans le cœur de ceux qui les ont habités, le lieu originel qui leur a été arraché. A travers la quête d'un lieu c'est la quête de soi-même à travers ses racines et quand un arbre est arraché c'est également ses racines que l'on arrache rendant la disparition définitive. 



"Certes, grâce à Giorgos, Ariana et peut-être aussi Andreas, j'étais parvenue à m'approcher au plus près de Varosha. Mais la contrepartie m'apparaissait de plus en plus insurmontable : cette obligation d'ériger mon roman en linceul pour le 14, rue Illios, d'être fidèle à ses murs et son jardin même si mes personnages s'y sentaient à l'étroit. (p177)"



J'ai beaucoup aimé pour l'originalité de sa construction, pour la manière dont l'auteure évoque à travers l'histoire d'un pays une histoire familiale brisée, son attention aux silences, aux blessures inavouées et à l'attachement à une terre perdue.
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Au café de la ville perdue

Ariana a grandi à l'ombre du 14, rue Ilios à Varosha, destination de rêve avec sa grande baie de sable fin et ses hôtels de luxe. Sa famille a perdu cette maison pendant l'invasion de Chypre en 1974, lorsque l'armée turque a, du jour au lendemain, vidé de ses habitants et ceinturé de barbelés Varosha la transformant en ville fantôme. Des milliers de réfugiés ont alors été relogés à Nicosie.



Tandis qu'elle débarrasse les tables du café de son père, elle remarque une jeune femme en train d'écrire. L'étrangère a pour projet d'écrire un livre sur Varosha pour laquelle elle éprouve une véritable fascination, elle trouve son inspiration dans l'ambiance et l'observation des habitués du café mais bute contre les mots : la ville, impénétrable, ne se laisse pas approcher.



Au même moment, Ariana apprend que son père a décidé de vendre la maison familiale. Sa stupeur est grande, d'autant plus que c'est dans cette demeure qu'ont vécu Ionnis et Aridné, ses grands-parents. Se défaire de cet héritage, n'est-ce pas un peu renier leur histoire ? Car Ionnis était chypriote grec, Aridné chypriote turque, et pendant que leur amour grandissait, l'île, déjà, se déchirait.



Ariana, qui voue une véritable obsession pour sa maison, propose dès lors un marché à la jeune écrivaine : si elle consigne la mémoire du 14, rue Ilios avant que les bulldozers ne le rasent, elle l'aidera à s'approcher au plus près des secrets du lieu.



Au sein d'une ville morte entourée de barbelés et de miradors, le 14 rue Ilios est un personnage à part entière de cette histoire qui se déroule sur une quarantaine d'années. J'ai aimé découvrir le contexte historique peu médiatisé de cette île divisée en deux parties qui s'ignorent, en deux communautés à l'équilibre fragile, chypriotes grecs et chypriotes turcs. Une île idéalement située aux confins du Moyen-Orient dont le contrôle est un enjeu majeur pour la Grèce et la Turquie. J'ai aimé la personnalité d'Ariana qui a couvert son corps d'un tatouage, un figuier qui grimpe sur ses côtes pour ancrer sa ville dans sa peau, "elle a gravé Varosha dans sa chair pour être sûre de ne jamais céder". Par contre j'ai moins adhéré à la partie romanesque dans laquelle le nombre de personnages et le mélange des époques engendrent une certaine confusion.




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Au café de la ville perdue

C'est un livre qui ne m'a pas déplu mais quelle tristesse de toujours devoir se battre pour conserver sa maison ou sa terre.

Que de vies gâchées, de villes ou villages détruits. On perd tous ses souvenirs, ses repaires, le pire est de se faire accepter ailleurs et d'essayer de s'adapter...

On assiste à la guerre entre Turcs et Grecs pour l'île de Chypre, mais au niveau des protagonistes il y a aussi de la jalousie, de l'envie, de la méchanceté. Ses mariages mixtes que personne ne veut accepter et qui créent tant de problèmes dans les familles.

Après Varosha, la ville devenue fantôme suite à l'invasion turque de 1974, on peut ajouter à la liste non exhaustive des villes assassinées ou victimes de tentatives d'assassinat :

- Pompéi, détruite par la colère d'un volcan, ensevelie sous les cendres.

- Constantinople, prise d'assaut par cent mille hommes et cent vingt navires de guerre.

- Le Havre, ville la plus détruite de France, pilonnée par les avions allemands.

- Prypiat, recouverte de mousse verte et radioactive, où la nature a repris ses droits.

- Grozny, dont l'armée russe a effacé jusqu'au fondations.

- Alep, au coeur historique transformé en ruines.

- Lukangol, petite ville du Soudan du sud, réduite en poussière par la haine.

- Varosha, principale station balnéaire de Chypre, placée sous cloche par l'armée turque, otage oubliée d'une guerre sans issue. P153

Et maintenant on peut rajouter

- L'invasion de l'Ukraine par la Russie, malheureusement il n'y a pas qu'une ville.

Je vous le conseille. Bonne lecture à tous.

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Au café de la ville perdue

beaucoup aime son premier roman et egalement son second.....jusqu a la page, 175 ou dans la liste des villes assassinees elle cite" le havre, ville la plus detruite de france, pilonnee par les avions allemands!

commennt ecrire une telle enormite!

oui en 1940 il y eut quelques bombardements , mais la ville , iabandonnee par l armee allemande fut rasee par deux bombardements, au mois de septembre 1944, de la RAF!

pour plus d info , voir" le havre table rase"et lire par amour de valerie tong cuong.

inutile d avouer que cette contre verite emise par une journaliste m a perturbe jusqu a la derniere page du roman.
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Au café de la ville perdue

Coup de coeur!

Varosha, Chypre. Grâce à la plongée dans ce livre, j'ai découvert l'Histoire de cette île et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle n'est pas simple. A Chypre, il y a les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs. A Chypre, il y a la guerre.

C'est dans ce cadre historique qu'Anaïs Llobet va nous emporter. Nous allons suivre une galerie de personnages hauts en couleur.

Il y a d'abord Ariana. Ariana est la fille d'Andreas. Andreas est le fils de Ioannis et Aridne. Il y a aussi Eleni qui est la sœur de Ioannis. Et enfin, nous avons Giorgos qui est le meilleur ami de Ioannis.



Tout semble simple pour le moment sauf que Ioannis est Chypriote grec et qu'Aridne est Chypriote turque. Les choses se compliquent.

En effet, Ioannis est allé contre tous les avis de sa famille et de son ami Giorgos en épousant Aridne.Il passera une partie de sa vie à tenter de la faire accepter par les siens.



J'oublie un personnage important: Varosha! Parce que oui, cette ville est un personnage de l'histoire! C'est autour d'elle que tout se tisse.

Cette ville, les chypriotes grecs et les Chypriotes turcs se la disputent. Elle va être le théâtre de tous les combats. Et c'est dans cette ville que vivaient tous ses personnages.



Les discussions vont bon train au Tis Khamenis Polis, un café situé à Nicosie, quand soudain Andreas, le patron, décide de vendre aux Chypriotes turcs la maison familiale abandonnée de Varosha après qu'elle ait été encerclée par l'armée Turque il y a 50 ans. Tout bascule alors. Les secrets de familles sont dévoilés et les masques tombent.



C'est donc en suivant tous ces personnages, dans le temps et dans l'espace, que l'auteure nous fait vivre les grands moments de Chypre.

J'ai adoré les suivre, les aimer et pour certains les détester. L'écriture est très agréable et très immersive. Le livre est très dur à lâcher une fois qu'on est plongé dedans.

Très belle découverte!



Merci à Version Femina et aux éditions de l'Observatoire pour l'envoi de ce livre.
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Au café de la ville perdue

Un coup de coeur !

Varosha, en Chypre ancienne station balnéaire devenue une zone militaire envahie par l'armée turque.

Déjà, coup de génie pour la couverture de ce livre. La photo montre l'avant Varosha quand elle était une station en pleine expansion, hupée. Le temps s'est figé sur cette dernière carte postale.

Tout au long de ce livre, on découvre le désarroi de ces familles chypriennes démunies sans aucune reconnaissance qui ont tout perdu, qui ont été chassées de leur maison.

Cette ville devenue "ville fantôme" à cause d'une guerre civile "turcs/grecs". La photo de la couverture pour moi peut aussi bien représenter la ville d'avant et celle d'après ! Celle qu'on espère voir renaître mais surtout pas la ville fantôme. Comment peut-on en être arrivé là ?

Une journaliste étrangère à cette ville décide d'en faire un livre et va à la rencontre des anciens habitants. La rancoeur est là. Et on découvre la vie d'avant de 1962 à 1974.

Chacun croit, espère à sa manière ou n'y croit plus à la réouverture de la ville.

J'ai aimé l'écriture et l'histoire. Et je remercie pour cela @versionfemina car je ne l'aurai pas choisi sinon et pourtant le livre est riche et donne à la réflexion.

J'ai découvert que contrairement cette armée qui pensait sauvegarder UN PEUPLE, elle n'a fait que arracher l'identité de ces habitants, leur enlever leurs racines.

On vit tout cela à travers une famille sur plusieurs générations et n'ayant pas les mêmes points de vue.

On aurait pu appeler ce livre "les oubliés de Varosha ". En effet, à travers les personnages du livre, on vit l'agonie d'une ville pourtant avant si attachante sans avoir pris en considération ses habitants.

GROS COUP DE COEUR

Je le recommande !
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Au café de la ville perdue

Chypre. Une île partagée en deux, déchirée entre les chypriotes turcs et les chypriotes grecs.



Depuis 1974, la ville de Varosha est derrière les barbelés, inaccessible, une ville fantôme qui fut, pourtant, dans les années soixante, une ville solaire, très prisée des touristes. Ariana n’a pas connu la maison que ses parents avaient dans cette ville, au 14, rue Ilios, à l’ombre d’un figuier majestueux, mais elle trimballe son histoire et lorsque son père vend cette maison pour qu’elle soit détruite, elle est sous le choc et ne comprend pas.



La construction de ce roman est très fine. C’est ce qui fait la réussite de ce roman. Une écrivaine (Anaïs LLobet elle-même ?) recueille les témoignages des personnes qui ont connu cette ville, qui y ont vécu et parallèlement, on découvre ce qu’ont vécu ces personnes devenus personnages de son roman.



L’intrigue sur les grands-parents d’Ariana est subtilement dévoilée au fil des pages, étroitement imbriquée avec le présent. Les époques valsent entre elles, s’entrecroisent, sans jamais nous perdre, on se laisse emmener au gré des vagues, au gré des rencontres, des non-dits. Le texte n’est pas linéaire, il faut en assembler les pièces pour comprendre les uns et les autres, pour que se dévoile la vraie profondeur des caractères.



Il est plein de détails qui forgent le texte, qui lui donnent de l’ampleur. Certains personnages secondaires provoquent des émotions fortes comme ce grand-père qui perd la tête mais qui a récupéré les photos du 14 rue Ilios. Les tatouages de la jeune Ariana, comme un condensé de son héritage…



Obligés de quitter leurs maisons, les habitants de Varosha ont dû déménager dans la partie grecque de l’île avec interdiction totale de revenir sur les lieux de leur vie d’antan. En abandonnant tout. Ce roman mêle adroitement les deux histoires : celle de l’île, en évoquant cet exil forcé dans son propre pays et celle d’une famille, en déroulant leur vie à l’image d’une tragédie grecque. C’est l’incapacité des hommes à vivre les uns avec les autres que l’auteure creuse à travers ces secrets de famille.



Un livre qui m’a passionnée.
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Au café de la ville perdue

Le temps s’est arrêté dans l’ancienne cité balnéaire de Varosha sur la côte orientale chypriote. Autrefois prisée des touristes étrangers, elle est devenu un vaste no man’s land suite à l’invasion turque de 74 qui a signé la partition de l’île. Dans la ville fantôme la nature a repris ses droits, et les bâtiments délabré et les maisons éventrées ne sont plus habitées que par des chats faméliques. Tout près, à portée de vue des barbelés, les habitués du café Tis Khaménis Polis vivent dans la nostalgie, la rancœur, et l’attente. Il y a le vieux Giorgios, hableur, beau parleur est un peu menteur, il y a Ariana la belle et rebelle serveuse qui n’a jamais connu Varosha mais qui rêve d’y revenir et de la reconstruire, il y a Andreas son père, qui a fui la ville a l’âge de 7 ans et qui sème la discorde en décidant de vendre la maison familiale du 14 rue Ilios, scellant ainsi un impossible retour dans un acte de renoncement et de capitulation intolérable pour les habitués du petit café.

Alors quand une écrivaine française s’attable pour écrire l’histoire de l’île, c’est l’occasion pour Ariana de faire revivre la petite maison, mais aussi de lever le voile sur les lourds secrets qu’elle abrite.

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J’ai eu un coup de cœur pour ce récit. C’est une plongée dans l’histoire contemporaine et dans les stigmates d’une plaie à vif laissée au cœur de cette île, « une île disloquée, percluse d’interdits et de paradoxes », à jamais meurtrie. C’est aussi une fresque familiale poignante, le récit d’un amour interdit, un amour maudit entre Ioannis et Aridné, nés chacun d’un côté de cette île, et qui pensaient «  que leur amour, peut être sutureraient les plaies de l’île divisée ». C’est une ambiance aussi dans cette ville morte, écrasée de soleil, en proie à la torpeur, silencieuse et noyée sous les effluves sucrées et entêtantes des figuiers. C’est une histoire d’exil, de deuil et de rancoeur, une tragédie grecque et turque captivante et romanesque, baignée d’une nostalgie écrasante qui alourdit les cœurs, étouffés par le poids des souvenirs. C’est surtout enfin superbement écrit et la construction complexe qui alterne les temporalités, les croise, les entremêle sert superbement le récit, livrant par touches successives les paradoxes de cette famille, ses secrets, ses non dits. C’est âpre et beau. A découvrir sans tarder.

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Au café de la ville perdue

Au café de la ville perdue, c’est l’histoire…

De l’île de Chypre, séparée en deux… les chypriotes grecs d’un côté et les chypriotes turcs de l’autre…

De cette île en guerre depuis des années, dont les conflits perdurent au-delà des générations, presque malgré elles…

C’est l’histoire d’amours d’interdites qui se répètent au fil des générations… de ces amours répréhensibles socialement… de ces amours entre chypriotes grecs et chypriotes turcs…

Et avec ces amours, c’est aussi l’histoire de cette question sans fin : l’amour peut-il triompher de tout ?

C’est l’histoire de Varosha… cette ville que les turcs ont envahi en 1974 condamnant de fait les grecs à la fuir dans l’urgence et la peur, en emportant rien ou presque avec eux…

C’est l’histoire de ces fuites, de ces abandons qui eux aussi se répètent au fil des générations…

C’est l’histoire de ces personnes à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession du fait de leur vieillesse ou de leur maladie… ces gentils petits papis qu’on dit adorables mème s’ils frôlent la sénilité et qui pourtant ont été des moins fréquentables il y a quelques années en arrière et capables des pires cruautés…

C’est l’histoire d’une quête de soi, de ses racines…

C’est l’histoire de la peur de voir le passé, son passé, disparaître à jamais…

C’est l’histoire de générations…

C’est l’histoire d’une romancière prise dans l’Histoire…

C’est l’histoire d’Ariana, d’Andreas, de Mélina, de Ioannis, d’Aridné, d’Eleni, de Giorgos… et de tant d’autres…

C’est l’histoire du 14 rue Ilios…

C’est l’histoire d’un coup de cœur 💛

Merci @editionsdelobservatoire pour cette nouvelle lecture qui confirme mon coup de cœur pour Anais Lobet 💛💛

Coup de cœur également pour les illustrations en débit de roman. L’arbre généalogique sur des feuilles de figuier 💛💛💛
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Au café de la ville perdue

Thème très intéressant mais rythme de l'écriture lent qui ne suscite pas l'adhésion du lecteur. Je n'ai pas été emporté par l'aventure des personnages. Le rebondissement à la fin du livre aurait justifié plus d'intérêt mais l'écriture ne permet pas d'y adhérer
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Au café de la ville perdue

Anaïs Llobet est une auteure que je suis depuis ses débuts. Son premier roman "Les mains lâchées" m’avait enthousiasmée. Le deuxième "Des hommes couleur de ciel" m’avait, de la même façon, emportée. Pour ce troisième opus, "Au café de la ville perdue", même si j’ai retrouvé ses talents de conteuses, j’ai été moins emballée.



Dans ce nouvel ouvrage l’auteur nous raconte Chypre, l’invasion turque de 1974 et le sort bien terrible de Varosha devenue ville fantôme entourée de fils barbelés et d’un no man’s land. C’est un peu une sorte de roman dans le roman. L’auteure, je veux dire la jeune femme qui s’apprête à écrire un ouvrage sur le sujet, s’entretient avec le personnage principal, Ariana, qui a grandi dans le souvenir du 14, rue Ilios, perdu par sa famille lors de l’envahissement. C’est toute l’histoire de cette famille qui va être mise au jour : Ioannis, grand-père d’Ariana, Chypriote grec et Aridné sa grand-mère Chypriote turque.



Si j’ai parfois eu l’impression de me perdre, d’être un peu dans le vague, de ne pas suivre le fil choisi par l’auteur. Si ce bémol, ce petit rien m’a empêchée d’aller jusqu’au coup de cœur, j’ai aimé ce roman qui m’a fait redécouvrir l’histoire de Chypre, qui m’a obligée à me replonger dans les remous de l’histoire. J’ai aimé les personnages, surtout Ariana et Aridné, femmes fortes et déterminées. J’ai retrouvé l’écriture poétique de l’auteur, sa puissance, son équilibre et sa juste simplicité qui rend la lecture aisée. J’ai retrouvé aussi sa précision de journaliste, une analyse géopolitique honnête des événements, l’intensité et la profondeur du propos. Encore une fois, elle traduit à merveille les sentiments, la douleur de la perte, les souvenirs heureux enfouis.



Un roman intéressant et particulièrement documenté.


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Au café de la ville perdue

C’est une histoire vieille comme le monde, celle de deux communautés prétendant ne pas pouvoir cohabiter. Celle-ci plonge ses racines dans l’antagonisme historique entre Grecs et Turcs, qui s’est douloureusement cristallisé à Chypre. Aujourd’hui, l’île est divisée en deux territoires : au sud-ouest, la République de Chypre ; au nord-est, la République turque de Chypre-Nord. Varosha, jadis florissante cité balnéaire de la côte orientale devenue une zone militaire en ruines, est l’amer symbole de cette scission. Et le coeur de l’excellent roman d’Anaïs Llobet déjà très remarquée pour Les hommes couleur de ciel.



Ariana vit dans le souvenir de la maison du 14, rue Ilios qu’elle n’a pourtant jamais connue. Son père Andreas était enfant, en 1974, lorsqu’il avait précipitamment dû fuir la ville au bras de sa tante Eleni sans même prendre le temps d’emporter quelques affaires. Depuis l’attaque militaire turque qui en avait chassé tous les habitants, Varosha est restée fermée, sombrant peu à peu dans le délabrement et interdisant toute possibilité de retour.



Mais ce drame n’était sans doute rien pour l’enfant qui n’a jamais revu ses parents. Le couple composé d’un père chypriote grec et d’une mère chypriote turque n’a en effet pas résisté au contexte de tension extrême régnant entre les deux communautés. Pour sa famille paternelle, qui n'avait jamais vu cette union d'un bon oeil, il ne fait pas de doute qu’Ariadni s'est enfuie avec un Turc. Ioannis s’est quant à lui enrôlé dans la marine pour ne jamais revenir…



Avec l’histoire de cette famille et à la faveur d’allers-retours entre l’époque contemporaine et les années 60 à 70, Anaïs Llobet bâtit une remarquable architecture narrative qui permet progressivement au lecteur de comprendre - et peut-être même de découvrir - l’histoire complexe de cette île qui a intégré l’Union européenne en 2004 en dépit des échecs successifs de réunification. Parfaitement documenté et ne négligeant aucun détail historique, ce roman ne sacrifie pourtant rien à la qualité de la fiction et au plaisir de la lecture, et confirme ainsi le talent de cette jeune auteure.
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Au café de la ville perdue

Superbe roman qui nous embarque dans la folle histoire de Chypre dont j'ignorais tout ! Varosha ville fantôme qui prend vie sous la plume de l'autrice, une belle réussite. Le style est fluide, hyper agréable à lire. Une très belle découverte pour ma part.
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Au café de la ville perdue

Un roman puzzle avec en toile de fond la magnifique île de Chypre que les peuples se disputent sans fin. Avec un immense talent de conteuse, Anaïs mêle la grande et la petite histoire.



De nos jours, une jeune autrice française enquête sur la zone frontière qui sépare l’île de Chypre en deux. Cette zone tampon, "no man's land", est aujourd’hui encore le symbole tragique des années de guerre qui ont déchiré l’île méditerranéenne. En 1974, suite à l’invasion par les turcs, le village de Varosha a été déserté par les familles grecques dont celle d’Andréas. C’est dans le café de ce dernier que la française a pris pour habitude d’écrire. Elle y rencontre Ariana, la fille d’Andréas, petite fille d’Aridné et Ioannis qui vivaient au 14 de la rue Ilios et dont la vie a explosé en 1974 … Aujourd’hui, de la station balnéaire fleuron de l’île, il ne reste que des immeubles éventrés, des maisons effondrées et des rues désertes. Peut-on faire revivre une ville fantôme ?

Ce livre, je brûlais d’envie de le lire tant j’avais aimé « Des hommes couleur de ciel » mais aussi parce qu’il y a quelques années, j’ai adoré cette île. Nous n’avions visité que la partie grecque qui est magnifique. La position stratégique de cette île que les peuples se disputent depuis la nuit des temps (hier les Perses et les Grecs, et aujourd’hui les Turcs et les Grecs) et la frontière qui coupait la ville de Nicosie en deux sont toujours restées présentes dans ma mémoire.

Anaïs Lloret avec un immense talent de conteuse a fait de cette actualité somme toute récente un roman puzzle fascinant. Alternant présent et passé (années 1960-70) elle nous raconte l’histoire de cette famille, n’hésitant pas à faire parler les fantômes pour faire surgir les secrets. Ce récit à la construction complexe mais parfaitement maîtrisée, faisant la part belle à l’amour se dévore comme un polar.



Avec ce nouveau livre, Anaïs Llobet explore de nouveau le domaine de l'exil et de l’attachement (ou l’arrachement) des hommes à leur terre natale, c’est à lire absolument.



Si vous aimez l’histoire (la petite et la grande), les traditions, les tragédies, les secrets de famille, les trahisons, lire et écrire … ce livre aborde tous ces sujets avec une extrême habileté. Anaïs Llobet brosse de beaux portraits de personnages, sans jugement … et je ne suis pas prête d’oublier Varosha, la ville perdue.
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Au café de la ville perdue

Un des personnages principaux de ce livre est la ville de Varosha, ancienne cité balnéaire chypriote réputée devenue ville fantôme depuis l'invasion turque de 1974 et qui est sous contrôle des turcs.

Ce roman, intéressant sur le plan historique, l'est nettement moins sur le plan de l'intrigue. Je ne suis pas arrivé à m’intéresser à la vie des chypriotes grecs expilsés de Varoshe...

Dommage

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Au café de la ville perdue

On se demande souvent ce qui fait un écrivain. Il me semble que pour Anaïs Llobet la réponse est évidente : l'alliance exceptionnelle de la caresse de son regard et de la sensibilité de sa plume, qui véhicule une émotion profonde, bien loin du sentiment éphémère d'un simple plaisir de lecture. Les personnages créés par l'autrice imprègnent longtemps l'esprit du lecteur. Après le coup de poing Des hommes couleur de ciel dont le crescendo criait l'urgence de l'injustice et la douleur des chocs d'identités, Anaïs Llobet nous offre ici un roman à la portée universelle, à l'échelle d'un territoire meurtri par des conflits sans fin et dont on oublie les histoires de celles et ceux qui y sont pris en otage. Il y est question d'identité, de pouvoir, de transmission, de mémoire, de perte. Mais aussi d'amour.



Et l'on découvre surtout l'incroyable histoire de Varosha, une ville située sur la côte orientale de Chypre, station balnéaire en vogue dans les années 70 avant l'invasion des turcs qui la transformèrent en ville fantôme. Les habitants furent expulsés, leurs maisons abandonnées, la zone entourée de barbelés et d'un no man's land. Une péripétie de plus dans le combat que se livrent Turcs et Grecs depuis la nuit des temps pour le contrôle de cette île, dans l'indifférence générale. Cette ville à l'abandon, une jeune écrivaine française l'observe derrière les barbelés. Son intérêt est renforcé lorsqu'elle fait la connaissance d'Ariana, serveuse au Tis Khamenis Polis (Le café de la ville perdue) où elle s'installe chaque jour pour écrire. Ariana est la fille d'Andreas dont les parents habitaient Varosha. Elle n'a jamais connu la maison du 14 rue Ilios et rêve du jour où la ville sera rouverte pour enfin la découvrir. Mais Andreas décide de vendre ce qui désole Ariana. Pour elle, ce sont bien plus que des pierres. Dans cette maison ont vécu ses grands-parents, Ioannis et Aridné. Un chypriote grec et une chypriote turque, bravant les antagonismes mais pas le destin qui leur fut tragique. Alors l'enquête de l'écrivaine fait peu à peu renaître ce passé, tandis que l'écho avec l'époque contemporaine ressemble à une impossible consolation face à l'absurdité.



Anaïs Llobet compose son roman comme un puzzle, alternant les époques et les points de vue, mêlant petite et grande histoire et ponctuant les chapitres d' interludes étonnants. L'ensemble est captivant, par la profondeur des personnages (inoubliable Aridné...), les éléments qui se glissent de façon fluide pour donner au lecteur un aperçu de la situation politique de l'île sans jamais prendre le pas sur le fil romanesque. Une atmosphère palpable, de soleil et de pleurs mêlés accompagne la lecture, charriant des siècles de tragédies. L'émotion jaillit de maints détails. Une photo accrochée aux barbelés et battue par le vent, le regard tourné en lui-même d'un vieil homme, le tatouage d'une adresse sur la peau, le goût d'un plat tant aimé. "Que restera-t-il de Varosha lorsque ses habitants auront fini de l'oublier ?" se demande la jeune française engagée dans l'écriture de son roman. Que peuvent les mots à part tenter de faire revivre et raconter inlassablement ? Quoi qu'il en soit, ceux d'Anaïs Llobet touchent au cœur, et offrent à Varosha et à Chypre l'écrin magnifique de la littérature. Et pourquoi pas, l'espoir d'une nouvelle vie.
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Au café de la ville perdue

Le scénario est bien construit : c'est à travers l'écriture d'un roman que l'auteur nous raconte l'histoire de l'île de Chypre séparée en deux par un no man's land.

On rentre dans son récit et en même temps dans l'Histoire de ce pays et là, ça m'intéresse car je lis difficilement des livres d'Histoire. Je ne connaissais pas ce déchirement que cette île a vécu après la colonisation anglaise.

On suit Ariana, étudiante en architecture, qui se sent le devoir épuisant de se remémorer la petite ville balnéaire de Varosha, maintenant entourée de barbelés qu’elle n'a jamais connue mais où avaient vécu ses grands-parents : devoir de mémoire.

Très beau livre même si parfois on se perd un peu.
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Au café de la ville perdue

Voici un livre qui n'aurait jamais atterri entre mes mains si je n'avais pas la chance de connaître la lumineuse @manonlit_et_vadrouilleaussi !!

En effet, je ne l'ai quasiment pas vu passer sur les réseaux et encore moins en librairie (mais ça, c'est de ma faute, je vais moins en librairie qu'avant, une sombre histoire de PAL à réduire, tout ça tout ça...)

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Et qu'est-ce que je suis contente de l'avoir lu !!!

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J'ai tout aimé dans ce roman, à commencer par le lieu : Chypre et son histoire politique si obscure à mes yeux, Chypre la belle île méditerranéenne qui semble cacher bien des secrets, Chypre, une seule île pour deux peuples...

Et puis au sein de Chypre, il y a Varosha, cette ville en ruines, ancienne station balnéaire, détruite en 1974 par la bêtise humaine, puis abandonnée, qui se meurt chaque jour un peu plus derrière ses grillages...

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Mais au delà d'un lieu, c'est avant tout une histoire de famille que nous conte Anaïs Llobet, une famille qui, comme cette île, garde en mémoire de nombreux secrets...

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Dès le début, j'ai eu la sensation de rentrer dans un univers à la Elif Shafak (et c'est un sacré compliment venant de moi, c'est une de mes autrices préférées ! mais c'est aussi un comble puisqu'Elif Shafak donne la parole aux femmes turques quand ici, Anaïs Llobet laissera la parole aux grecs principalement 😉), où chaque personnage a des choses à dire, où les femmes sont mises à l'honneur (même si celui-ci est parfois bafoué au sein même de leur foyer) et développent souvent un caractère bien trempé.

Que j'ai aimé Ariana et ses tatouages, qui défend l'histoire familiale comme si sa vie en dépendait, alors qu'elle n'a jamais vraiment réussi à communiquer avec son père Andreas...

Que j'ai aimé sa grand-mère, Aridné, femme chypriote turque qui aura tenté, jusqu'au bout, de s'intégrer dans sa belle-famille chypriote grecque...

Que j'ai aimé Ioannis, son mari, même si sa loyauté lui aura fait perdre ce qu'il possédait sûrement de plus précieux...

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Et que j'ai cru aimé Giorgos, ce petit vieux à la langue pendue,... jusqu'à ce que...

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Mais je ne peux vous en révéler plus, sous peine de trahir les protagonistes si bien dessinés par Anaïs Llobet, et qui m'ont tous convaincue, sans ambiguïté...

Mes comparses de lecture @hanyrhauz et @point.a.laligne y ont parfois décelé quelques imprécisions ou quelques questionnements (ce qui ne les a pas empêché d'aimer aussi ce roman) mais pour ma part, j'étais tellement embarquée dans cette fresque familiale que je me suis laissée porter sans me poser aucune question. Tout m'a plu !

Si vous aimez les histoires de famille, n'hésitez plus !

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La plume d'Anaïs Llobet m'a enchantée, j'ai trouvé son écriture fluide et son texte parfaitement équilibré ! J'espère lire ses autres romans très prochainement !!

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Encore merci à Manon pour cette découverte !! 🤩

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PS : j'avais abandonné un titre de Philippe Jarzaguet qui se passait à Chypre, où tout était trop emberlificoté à mon goût, mais là, ce texte m'a donné envie de lire d'autres fictions se déroulant sur cette île.

Je vais évidemment me précipiter sur le dernier d'Elif Shafak que je n'avais pas encore acheté, mais si vous avez d'autres conseils, je suis preneuse !!

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Au café de la ville perdue

Un livre très bien écrit qui nous plonge tout de suite à Chypre, dans les années 70 et de nos jours.

Une histoire de secrets, de non-dits sur un fond de guerre et de partition de l’île.



L’atmosphère est particulièrement bien rendue.

On se croirait assis à l’ombre d’un figuier, à discuter avec les autres, le regard perdu à travers les barbelés



Et même si je me suis un peu lassée vers la fin, le dénouement mérite vraiment d’aller jusqu’au bout.



Merci @babelio pour ce conseil
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Au café de la ville perdue

Ce roman est une quête, la quête d'un passé. Ariana a grandi à l'ombre d'une ville vidée de tous ses habitants, d'une maison familiale sise de l'autre côté de la ligne de démarcation au 14, rue Ilios à Varosha, quartier touristique de la ville de Famagouste à Chypre.

Bâtie en 1972, Varosha était une station balnéaire qui est devenue 2 ans plus tard, une ville fantôme. La raison ? L'intervention militaire turque en 1974 et son inclusion dans la zone d'occupation turque de Chypre du Nord.

Parce qu'une cliente du café dans lequel Ariana travaille enquête sur Varosha et parce qu'elle apprend que son père veut vendre la maison familiale de Varosha, Ariana tentera de comprendre mais aussi de reconstituer l'histoire familiale.



Bien que le sujet soit intéressant, la plume de Anaïs Llobet agréable, j'avoue que ma lecture a été poussive. Il aurait gagné à être plus ramassé. Était-ce vraiment indispensable de consacrer les 80 premières pages au fait que l'auteure ne savait pas par quel bout commencer l'écriture de ce roman ?

Selon moi, clairement non.

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