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Citations de Anatoli Rybakov (29)


Il pointa un doigt vers l'inscription gravée dans les deux langues et me demanda tranquillement:
《 Dis-moi ,Boris,ont-ils bien traduit le texte russe?》
Dans mon enfance ,probablement jusqu'à huit où neuf ans ,j'ai fréquenté le kheder, puis je suis allé à l'école russe et donc depuis longtemps oublié l'alphabet hébreu.
Pourtant,près de soixante ans plus tard ,ces lettres et ces mots ont surgi des profondeurs de ma mémoire, et j'ai lu:
VENIKOSI DOMOM LOI NIKOISI.
Ce qui veut dire :《 Tout se pardonne ,mais ceux qui ont versé le sang des innocents ne seront jamais pardonnés. 》
Voyant que je tardais à lui répondre ,Sidorov me jeta un regard futé, preuve qu'il avait compris ,et il me demanda à nouveau:
《 Alors ,ils ont traduit comme il faut?
--Mais oui,tout est bien,tout est exact.》
YALTA-PÉRĖDELKINO
1975-1977
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Et à nouveau ce fut la place publique ,à nouveau on rassembla ces gens harassės qui n'étaient plus que des fantômes d'êtres vivants, et parmi eux,il y avait ma mère à qui il ne restait plus que Olia. Au milieu de la place ,agenouillė, les mains attachées derrière le dos, il y avait le petit Igor.Derriere lui,un SS avec une hache.Oů avaient-ils trouvé cet instrument ? Je n'en ai aucune idée. C'était un vieux modèle, en croissant de lune.Je sais qu'elle servait de jouet aux SS,dans la cour de la Kommandantur .Le jeu consistait à mettre un enfant à genoux les mains ligotėes derrière le dos,à lui faire baisser la tête et à le frapper avec la hache .Le vainqueur était celui qui réussissait à fendre d'un coup l'enfant en deux par le milieu.C'etait l'amusement auxquels ils se livraient dans la cour de la Kommandantur et qu'ils faisaient maintenant partager au public.
Stalbe dit à ma mère :
--《 Ton petit-fils est allé trouver les partisans.S'il nous montre le chemin,il aura la vie sauve,sinon il mourra.
--Il ne connaît pas le chemin des partisans ,répliqua ma mère.
C'est alors que le petit Igor se mit à crier:
--《 Grand-mère ,j'ai peur!》
Et maman lui dit:
-《 Ne crains rien mon chéri,ils ne te feront rien,baisse seulement la tête et ferme les yeux .》
Igor inclina la tête, cligna des yeux le bourreau leva la hache et,d'un coup ,coupa l'enfant en deux,juste au milieu,parfaitement .Le sang gicla mais le bourreau ayant revetu son tablier de cuir,ne fut pas éclaboussé.
Stalbe l'ancien maître d'école, déclara alors:
《 C'est ce qui arrivera à tous les enfants que nous trouverons hors du ghetto. Sachez-le!》
Puis s'adressant à ma mère :
《 Ramasse ton petit-fils personne ne le fera à ta place.》
Maman retira ses guenilles et y deposa,les morceaux ensanglantés du petit Igor.Elle les ramena à la maison et,le jour même ,l'équipe des fossoyeurs alla ensevelir ces restes au cimetière.
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....Mais elle n'avait pas le choix. Elle envoya Igor pendant la nuit.Il atteignit le village et transmis le message de sa grand-mère.
Mais au retour ,il fut arrêté par une patrouille ,alors qu'il était presque dans la ville .
《 Tu sais comment aller chez les partisans ,lui dirent les Politzeï.
--Non ,je ne connais aucun partisan ,répondit Igor.
--où es-tu allé alors?
--Au village.
--Pour quoi faire?
--Demander à manger.
--Et on t'a donné quelque chose?
--Oui
--Qui cela?
--Une femme.
--Viens avec nous et montre -nous cette femme.
--Non.Elle m'a donné du pain et, à cause de cela ,vous la tuerez.
--Non,il faut qu'on la voie pour qu'on puisse croire que tu n'es pas allé chez les partisans.
--Non,vous la tuerez.》
Ils le frappęrent à coups de lanière et de fouet,mais il tint bon:elle lui avait donné à manger et ils allaient la tuer non il ne La leur montrerait pas voilà tout.
Ce gosse de huit ans avait inventé son histoire et se contentait de répéter :Elle m'a donné du pain et vous allez la tuer.》
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Ils commencèrent à deviner quand ,ayant repris leur souffle et consolé les enfants ,ils scrutèrent les abords et que, dans la brume glacée de l'aube qui pointait à peine ,entre les arbres, ils aperçurent des tourelles munies d'escaliers sur lesquelles étaient postés des soldats armés de fusils -mitrailleur et,tout autour de la clairière ,des SS et des Politzeï avec des mitraillettes,ainsi que dans les passages qui séparaient les groupes...huit cents personnes se trouvaient encerclées, prises au piège, attirées dans le guet-apens. Avec une rigueur exemplaire ,Stalbe avait conçu et organisé sa première extermination.
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La première 《action》 toucha les habitants de la rue de la tranche.A quatre heures du matin la colonne des travailleurs partit en forêt et,une demi-heure plus tard ,dans la nuit noire,les SS et les Politzeï, accompagnés de chiens firent sortir les gens dans la rue sous prétexte de désinfecter les maisons par crainte du typhus;à coups de fouets,de lanières et de crosses,ils les chassèrent du lit sans leur laisser le temps de s'habiller.Il fallait mettre les malades sur des brancards ou les porter sur le dos;les infirmes claudiquaient avec leurs béquilles, sous les injures et les mots obscènes ;ceux qui ne pouvaient bouger étaient abattus dans leur lit.Mais en dépit de cette précipitation, des jurons,des aboiements,des coups de trique et des décharges de revolver,aucun d'eux ne soupçonna que c'était la fin,qu'il ne leur restait que quelques heures à vivre.Chaque opération s'accompagnait d'injures,violences,de coups de fouet,de décharges et il fallait aller plus vite,toujours plus vite,sans réfléchir, en courant ,vite,vite! Celui qui s'attardait une minute était tué sur place! Plus vite!il fallait former une colonne de dix personnes par rangée, se donner la main plus vite!Lorsqu'une femme portait un bébé dans les bras et ne pouvait donner la main ,les soldats le lui arrachaient et fracassaient sa tête contre la chaussée où l'angle d'une maison;plus vite ,vous dit-on sales bêtes !les seuls bébés épargnés étaient ceux que leurs mères avaient eu le temps d'attacher contre elles avec des fichus ou des serviettes .Une seule chose comptait:se hâter, vite,vite!en moins d'une demi-heure, on avait chassé des maisons huit cents personnes voisines ,on avait tout entendu,le ghetto était réveillé et tous s'étaient barricadés dans les maisons.Vaine protection....
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Cependant,il ne les mit pas tout de suite en application.Il n'en eût pas le temps. Peu après sa conversation avec Iossif,le ghetto fut victime de la première extermination.Cela dut probablement avoir lieu en février où mars 1942 ,selon certains ,en hiver ,selon d'autres au printemps ,je dirai donc entre fin février et le début mars.
Une semaine ou deux auparavant les Allemands avaient ordonné la réquisition de toutes les pinces,pioches et pelles pour les travaux de construction de la route,avaient-ils dit.
Des bruits couraient lå-dessus depuis longtemps : ce devait être une grande route allant du Nord au Sud et d'ailleurs Iossif en avait lui-même parlė à grand-père .La rėquisition n'eveillait aucun soupçon, tout le monde y était habituė depuis longtemps. Les Politzeï chargèrent les outils sur un véhicule qui les transporta dans la forêt ,près du kiosque d'Oriol, le pharmacien comme il fut établi plus tard ......
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On les obligeait à porter l'étoile jaune et on les enfermait dans le ghetto ;On les empêchait de sortir,sauf pour aller au travail,où ils se rendaient en colonnes ,escortés par des soldats et des chiens policiers;on leur interdisait les maladies contagieuses pour lesquelles ils étaient fusillés séance tenante;on leur interdisait de donner la vie,et,comme je vous l'ai déjà dit, on empoisonnait les nouveau-nés ;On interdisait de faire entrer au ghetto produits alimentaires et bois de chauffage ,de manger et de boire autre chose que du pain ,des patates et de l'eau;on avaitvcoupe l'électricité ,interdit de ramener des fleurs des champs ,d'apprendre à lire aux enfants ,d'utiliser le bain de vapeur et pour les femmes ,de se maquiller.Cela faisait des dizaines d'interdiction et à la moindre entorse vous étiez fusillé.
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Mais nous logions aussi des hommes et des femmes de Sosnitsa ,tous aptes au travail.J'attire votre attention là-dessus :quatre mille personnes chassées de leurs villages parce qu'elles étaient aptes au travail et qui avaient dû abandonner leurs enfants et leurs vieux parents.Notre maison ,elle, comptait dix-huit enfants,dont l'aîné ,Vėna le fils d'ongle Gricha, avait dix-sept ans et la cadette ,Tania Kouznetsov quatre ans à peine.....
Les Allemands ne se contentaient pas d'exterminer les juifs:ils voulaient les détruire comme des bêtes, non,comme des êtres humains.Il était plus simple et plus aisé de les traiter comme du bétail!Mais pour transformer des gens en animaux,il faut auparavant détruire en eux tout ce qui est humain,tuer tout ce qui fait d'eux des êtres humains et ,en premier lieu ,leur dignité.
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Je devais en tirer la conclusion qu'il fallait que nous songions au mariage .Mais qui etions-nous,l'un et l'autre?Moi,j'étais cordonnier et je faisais des études par correspondance à l'institut de technologie de Leningrad. Pourquoi la technologie?parce que j'etais entré à l'institut d'industrie Coopérative, mais en 1939 ,on l'avait transformé en Institut de technologie.J'étais donc en quatrième année, sur le point de devenir ingénieur, chef d'atelier,mais malgré tout,ma profession était la cordonnerie, ce qui n'est pas très prestigieux. Elle était actrice et non dans le premier théâtre venu,actrice dans un des théâtres les plus vénérables du pays,celui de Kalinine, entre Moscou et Leningrad, et elle pourrait même devenir un jour Artiste du peuple de L'U.R.S.S.

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Mon père avait-il quelque chose de particulier? Rien ,sinon qu'il était né en Suisse à Bâle. Et des citoyens suisses dans notre petite ville,il n'y en avait guère. Il était même le seul,C'est vous dire!
Pour le reste,c'était un simple cordonnier et pas des plus experts.Son père -mon grand-père était professeur à l'académie de médecine et ses frères -mes oncles ėtaient tous médecins.Mon père aurait dû lui aussi devenir médecin,mais au lieu de cela,il se fit cordonnier.
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--Camarades,dit-il.Ce jour est particulièrement solennel car,par décision du bureau du comité des J.C. de l'arrondissementde Khamovniki, nous avons admis au Komsomol le premier contingent des meilleurs pionniers de notre détachement à savoir.....
Les amis rougirent. Guenka et Slava fixaient le sol.Micha regardait toujours le soleil, et l'horizon lui paraissait semé de milliers de petits disques brillants.
--....A savoir,continuait Kolia en ouvrant son bloc-notes,Marguerite Voronina,Zinaïda Krouglova,Alexandre Ogourėev, Sviatoslav Eldarov, Mikhaïl Poliakov,Guennadi Pėtrov..
Quoi? Ils n'avaient pas la berlue ?Les amis se regardèrent.....
Guenka fou de joie,donna un coup de poing dans le dos de Slava.Celui-ci voulut lui rendre la pareille,mais Alexandra Serguéevna, assise non loin d'eux,les menaça du doigt et Slava se borna à un coup de pied.
Puis tous se levèrent. On entonna l'internationale. Micha chantait d'une voix sonore ,vibrante.
Le soleil prenait de plus en plus d'éclat.Sa clarté inondait l'horizon, où se profilaient les immeubles ,les toitures,les clochers ,les tours du Kremlin.
Micha fixait toujours ce disque de feu.Et il revoyait le convoi ,les soldats rouges,Polévoï en capote grise,et l'ouvrier vigoureux brisant à coups de masse les chaînes qui emprisonne le monde.
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-Allons ,mes enfants,dit le militaire.Vous avez bien travaillé-Il se leva -Micha,je vais te prendre la dague pour quelque temps.Ne t'inquiète pas, je te la rendrai.Je vois que tu as un secret.Peut-être nous le diras -tu ?
-Je n'ai aucun secret,dit Micha. Nous voulons simplement connaîtrecelui de la dague.
- C'est juste! Le militaire lui mit la main sur l'épaule. Je vous aiderai dans cette affaire.Tout ce que j'apprendrai,je vous le communiquerai. Vous aussi,tenez-moi au courant.Mais bornez-vous-en à la bibliothèque-- Il rit--ne vous mêlez de rien d'autre.Votre tâche est terminée .Mon nom est Sviridov, camarade Sviridov. Eh bien tope-là ?-- Il tendit à Micha une main grande et large comme celle de Polėvoï, et Micha la serra.
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Ce n'est qu'à la fin de la journée que les amis quittèrent le club hospitalier.Enthousiasmės par ce qu'ils avaient vu,ils suivaient les boulevards de la Sadovaïa pour rentrer chez eux.
--《 Le pionnier est robuste et endurant》 ,perorait Guenka en gesticulant.C'est la meilleure des règles. Oui,la meilleure.Il nous faut faire plus de gymnastique et développer nos muscles.
-- Il y a des règles plus importantes,remarqua Slava.
--Lesquelles,s'il te plaît ?s'enquit Guenka, dédaigneux.
--Par exemple :《 Le pionnier aspire aux études. Le savoir et la compétence sont la force dans la lutte pour la cause du travailleur. 》
C'est plus important? Tu n'y comprends rien.Si tu es faible,les bourgeois te vaincront en cinq secs, c'est pas ton savoir qui te tirera d'affaire.Pas vrai ,Micha ?
-- Il y a deux règles les plus importantes,dit Micha,sentencieux: 《 Le pionnier est fidèle à la cause de la classe ouvrière 》 et 《 Le pionnier est brave ,persėvėrant et toujours vaillant》.Mais le principal c'est ce qu'a dit Lénine. Vous avez écouté ce qu'à lu le moniteur? 《 Les enfants ,qui sont le prolétariat futur,doivent aider la révolution.》 C'est ça ,le principal.
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--Souviens - toi,Micha: la vie c'est comme la mer.Si tu ne vis que pour toi,tu seras comme le pêcheur qui est seul dans une mauvaise barque.Il ne te restera qu'à fuir les profondeurs, à ne voir qu'une rive et boucher les trous au petit bonheur.Tandis que si tu vis pour le peuple,tu navigueras au large sur un grand vaisseau. Aucune tempête à craindre, le monde te sera ouvert! Un pour tous ,tous pour un.Compris? A la bonne heure!-- Il tendit la main à Micha, sourit encore une fois,et partit par la voie ferrée aux traverses irrégulières, grand,robuste,uneccapote grise sur les épaules.
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REVSK

LA CHAMBRE À AIR ABÎMÉE.

Micha s'habilla sans faire de bruit et se glissa vers le perron.
La rue,large et déserte, somnolait au soleil levant.Seuls des coqs s'interpellaient et,de temps à autre ,une toux où le marmottement d'une personne endormie troublaient la fraîche sérénité du matin.
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Tout est relatif, tout coule, un an plus tôt, un an plus tard, la vie humaine ne dure qu'un instant au regard de l'histoire.
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"Curieuse logique : on ignore l'identité du meurtrier, mais on sait déjà qui l'a soudoyé. Bizarre. Plus que bizarre. Et encore plus révélateur.
- On dit que Kirov était un type bien, un bon orateur, aimé du Parti. Qui a osé attenter à sa vie ?
Jilinski s'assit sur le banc, la tête calée au mur :
- Quel que soit l'assassin, Sacha, il y a une certitude : nous entrons dans la nuit."
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Tous ses camarades l'avaient abandonné. Et seule Varia, la petite Varia n'avait pas délaissé sa mère. Sacha se rappelait son fin et clar visage, ses yeux en amande, sa frange bien nette recouvrant en partie son front droit, ses regards - pareils à ceux que lancent toutes les jolies petites filles de quinze ans por troubler les garçons -, ses genoux nus qui lui servaient à copier en classe : une petite femme pleine de grâce et de charme... il se la rappelait jacassant devant la porte cochère avec une bande d'adolescents, vêtue d'un manteau sombre au col négligemment relevé. Il se rappelait sa jour d'avoir été invitée au Caveau de l'Arbat et de danser avec lui : "Ramona, j'ai fait un rêve merveilleux. ramona, nous étions partis tous les deux...." Il se rappelait aussi qu'elle s'était serrée contre lui, déployant tout l'arsenal peu compliqué de ses charmes.
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En cette deuxième année du plan quinquennal, les usines produisaient des automobiles et des tracteurs, les hauts fourneaux, de la fonte, les fours Martin, de l'acier, les exemples d'ardeur au travail ne manquaient pas.... Par ailleurs, les procès se multipliaient, les organes de répression se renforcaient , toute tentative de fuite à l'étranger était passible de la peine de mort et les proches du fuyard étaient condamnés à dix ans de prison à cause d'un crime qu'ils n'avaient pas commis. Toutes ces mesures visaient à accroître la puissance d'un seul homme. Et cet homme était le symbole de la vie nouvelle : il incarnait tout ce à quoi croyait le peuple, ce pourquoi il luttait et souffrait. Tout ce qui se faisait en son nom était donc juste ?
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Anatoli Rybakov
En ce temps-là, au Caveau de l'Arbat, elle l'avait cru un heros. Et il n'avait rien d'un héros. Elle le comprenait maintenant. D'ailleurs, il n'y a pas de héros. Il y a une énorme maison sans soleil, sans air, dont les sous-sols exhalent des relents de choux et de pommes de terre pourries. Il y a des appartements communautaires surpeuplés, avec leurs disputes et leurs jurys de locataires. Il y a des escaliers imprégnés de pipi de chat. Il y a des queues pour le pain, pour le sucre, la margarine. Il y a des cartes d'alimentation qu'on ne peut pas faire honorer. Il y a des intellectuels au pantalon rapiécé, des intellectuelles au corsage crasseux.
Et il y a à côté, au coin de l'Arbat et de la place de Smolensk, le magasin appelé Torgsin où l'on trouve de tout, pourvu qu'on ait de l'or ou des devises étrangères. Et il y a, toujours à côté, dans la rue des Charpentiers, au Centre d'attribution, interdit au public, où il y à aussi de tout. Et même, sur l'Arbat, il y a le Caveau, où il y a encore de tout, quand on a de quoi. Et cela est injuste, malhonnête.
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