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Critiques de André Aciman (270)
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Appelle-moi par ton nom

Appelle moi par ton nom est un étrange titre..

Appelle moi par ton nom est un  beau film...

Appelle moi par ton nom est un livre raffiné et bouleversant..



Proustien, par son sujet -un premier amour, sensuel et fort, qui est aussi une découverte par le narrateur, de son homosexualité -.



Proustien par son sens minutieux et pénétrant de l'analyse : Elio,  à l' âge mûr, se penche sur son passé,  à la recherche d'une page inoubliable de son adolescence, avec toute la perspicacité de l'homme qui a vécu, et plein de tendresse pour ce jeune lui-même , fougueux et  intrépide, qu'il fut alors.



Comme chez Proust, le récit se deroule par résurgences successives de souvenirs, amenés par une lumière, une odeur, une réminiscence littéraire, un geste, un mot qui ouvrent les portes du temps retrouvé. 



 D'où une structure musicale: la trame,  pas vraiment  linéaire et résolument rétrospective,  fait des boucles, des retours en arrière , des sauts en avant qui intriguent, puis se clarifient, émaillent le récit de leurs signes,  comme les clochers de Martinville dansant dans la campagne normande...



Ils  vous enlacent, vous prennent subtilement dans leurs filets..comme chez Proust, mon addictif Proust.



Pour le temps et le lieu du récit,  on est dans la parenthèse lumineuse d'un été italien, un été unique, où  Elio, le jeune narrateur de dix sept ans - avatar transparent d'André Aciman lui-même-  rencontre un homme jeune, de sept ans son aîné,   déjà professeur de philosophie dans une brillante université américaine et ancien élève de son père.



 Il en tombe presque aussitôt amoureux.



Il s'appelle Oliver, il est blond, charmant,  brillant et ses  "À plus!" qui semblent si détachés , si  désinvoltes , intriguent  et piquent au vif le jeune Elio, stimulant, comme Albertine pour le Narrateur, son désir de séduire cet "être de fuite "...



On est dans une famille unie, ouverte, chaleureuse, accueillante, dans les annees 80, où l'on se parle, se comprend à demi-mots, et où la liberté,  la confiance et le respect de l'intimité sont de mises.



Une famille de juifs  non pratiquants mais attachés à leur judéité,  de juifs "discrets" comme dit le père d'Elio -  Oliver, lui, l'est moins, qui porte assez ostensiblement une étoile de David- une famille cultivée, polyglotte :   le père d'Elio, éminent professeur de lettres,  est un grand intellectuel, helléniste et latiniste chevronné, sa mère, italienne et mélomane,  possède cette grande maison où toute la famille vient passer , rituellement, les deux mois d'été. Et rituellement on y accueille un étudiant.  Un côté de Guermantes intello et ligurien..



Et puis il y a les lieux, enchanteurs: on aimerait avoir l'adresse de ce village-là pour y filer, en vélo et en douce, par une belle journee d'été - c'est sûrement une "contaminatio" de plusieurs lieux, j'ai cherché mais Aciman brouille savamment les pistes!-:  Shelley s'y est noyé, Monet y a peint sur un tertre enfoui dans la verdure, la mer en est proche, des fouilles aussi...et Rome n'en est  pas si loin puisque les deux amants y passent trois jours fiévreux et fous, avant de se quitter pour de longues années.



Les personnages principaux,  Elio et Oliver, sont d'une vérité et d'une profondeur incroyables,  et échappent à tous les clichés d'une gay story!



Faux désinvolte et vrai timide, Oliver est plein de délicatesse et tente d'abord de garder avec Elio une certaine distance. Elio est un solitaire, un sensible et un audacieux, un timide lui aussi. Quelle précocité dans l'analyse de son tumulte sentimental, quelle justesse dans ses intuitions!

Les silhouettes des personnages de second plan  ne sont jamais décoratives, mais toujours sensibles, émouvantes, justes: ainsi, le couple d'Italiens qui servent la famille- surtout Mafalda, la "Françoise "ďu livre, si perspicace et attentive aux intermittences du coeur de son Elio!- ou encore le vieux jardinier répondant à  l'antique prénom d'Anchise , ou Marzia ou Chiara, jeunes filles en fleurs, et surtout trois personnages si peu secondaires qu'ils émeuvent autant que les deux  protagonistes: le père, magnifique de pudeur et de tact avec ce fils tout chamboulé, la mère, vive et enjouée,  et Vimini,  la petite voisine leucémique de dix ans, amoureuse du bel Oliver comme seules peuvent l'être les petites filles qui savent qu'elles n'auront  jamais le temps de devenir des femmes.

 

J'ai été conquise par tant de finesse, par des qualités d'écriture rares - servies par une remarquable traduction.  Appelle-moi par ton nom est un roman où l'auteur a sûrement mis une grande part de lui-même, un roman  plein de sensualité heureuse, jamais coupable,  et délicieusement bouleversant comme l'est, pour la vie entière, un premier amour.



La fin est à l'image du souvenir lui-même : pudique, émouvante.



Les larmes qu'elle fait couler sont comme une libation, un rituel purificateur, une prise de congé. 



J'ai eu beaucoup de mal à m'arracher à ce livre-là. 

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Appelle-moi par ton nom

Force est de constater que je lis beaucoup de romans, ces derniers temps, ayant été adaptés soit au cinéma, soit à la télévision. C’est parfois un exercice périlleux, certes, mais je pense qu’en découvrant l’une ou l’autre œuvre avec un certain recul, il est tout à fait possible d’apprécier les deux. Avec Appelle-moi par ton nom, j’ai préféré attaquer par le roman. D’une part parce que je savais plus ou moins que le récit était très émotionnel et donc qu’il allait être plus développé de ce côté-là, et ensuite parce que j’étais curieuse de voir combien le réalisateur pouvait rester fidèle à l’œuvre. J’espère ne pas être déçue.



Deux éléments m’ont particulièrement marqué dans ce roman. La première, le style du récit. J’ai un peu été perdu au niveau chronologique car je n’avais pas l’impression de voir le temps passer. J’ai plus eu l’impression de lire le journal intime d’un adolescent, passant au travers de toutes ses émotions, plutôt qu’un récit structuré. On ne nous narre pas une romance, nous la vivons avec son protagoniste principal. C’est un peu déroutant au début mais au final cela rend bien plus intense ce qui se déroule sous nos yeux. Même si j’ai eu un certain détachement vis-à-vis de Elio, j’ai été très réceptive à tout ce qu’il traversait. Il y a une grande passion dans le texte et en même temps, une retenue très adulte et perspicace.



La maturité du récit est le second élément qui saute rapidement aux yeux. Elle est même peut-être trop présente. J’entends par là que nous suivons un jeune homme de dix-sept qui est certes très intelligent mais qui semble avoir déjà l’âme d’un vieil homme. Je pense que c’est en partie pour cela que je ne me suis pas attachée plus que cela à Elio. Il est adorable, ne vous y trompez pas, mais j’ai eu cette impression de distance vis-à-vis du langage et de la sagesse de notre narrateur. Il est pourtant encore jeune. Il agit comme un enfant à certains moments, doute énormément de lui, manque d’expérience, est impulsif et irréfléchi, un peu mélodramatique… et si les dialogues nous rappellent son jeune âge, les mots que j’ai lu ne me donnaient pas l’impression de vivre la vie de ce jeune homme.



Il n’en reste pas moins que le texte est beau. Plein de poésie, avec une grande réflexion sur l’amour et la liberté. Un peu élitiste mais nous voguons en même temps dans cet univers. Appelle-moi par ton nom est vraiment un roman à part. Je ne crois pas avoir lu un texte si délicat et plein d’émotions jusqu’à présent. La romance est d’ailleurs placée sous le même sentiment. Elle est entière même si avoir plus de ressenti d’Oliver aurait donné plus de poids à cette aventure.



La tendresse a aussi une place importante et je pense sincèrement que le message est bon et juste. Autant lorsque nous explorons les sentiments d’Elio, allant même jusqu’à son dégoût, marquant ainsi une exploitation globale du ressenti du jeune homme, que par le biais des personnes qui l’entourent. Il y a bien de la négativité mais à très très petite dose, faisant passer un message de tolérance et d’amour qui fait du bien.



L’auteur prend aussi le temps de nous faire voyager dans le temps, poussant la relation des deux hommes un peu plus loin que cet été-là. J’ai été frustrée et contente en même temps de voir ces bons dans le temps. Des sentiments contradictoires qui font que pour moi la fin est douce amer et qu’elle n’est pas réellement une fin en soi. Etrange, mais tellement semblable à tout le roman qu’il est difficile de ne pas l’apprécier elle aussi malgré cela.

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Appelle-moi par ton nom

Une bande annonce, un film présenté sur un plateau de télévision, deux acteurs charismatiques , et me voilà embarquée dans le superbe roman d'André Aciman. Quand je dis superbe je pèse mes mots. Elio, jeune et bel italien vient juste de fêter ses 16 ans. Il est le fils d'un professeur de renom qui chaque année ouvre les portes de la maison familiale de B. à un jeune écrivain afin de lui accorder six semaines de soleil, de confort, de bien-être et un cadre idyllique pour avancer dans ses écrits. Cette année c'est Oliver,25 ans, qui descend du taxi . Il est beau, à l'aise, désinvolte et Elio va rapidement se sentir attiré par cet homme tout en essayant de le fuir.Premiers émois , questions existentielles propres à l'adolescence. Ils se retrouvent d'abord autour de la musique, de la littérature et ensuite apprennent à se découvrir..

Si le début du roman peut sembler un tantinet fastidieux, si la rencontre décisive peut surprendre certaine pudibonderie, André Aciman m'a littéralement conquise. Tout sonne juste, tout est là, dit ou suggéré , les mots sont puissants mais en même temps légers et aériens. L'amour est là incontournable, intemporel et je voudrais laisser parler Elio" Nous étions passés sur l'autre rive, là où le temps s'arrête et où le Ciel descend sur terre et nous donne cette part de bonheur divin qui nous est due. Nous détournions les yeux. Nous parlions de tout sauf... Mais nous l'avions toujours su, et notre silence à présent ne faisait que le confirmer. Nous avions trouvé les étoiles, toi et moi. Et cela n' est donné qu'une fois".

Un remarquable roman d'André Aciman servi par la superbe traduction de Jean-Pierre Agustin. Un immense merci aux éditions Grasset via NetGalley pour ce partage.
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Les variations sentimentales





Comme dans un journal intime, Paul nous raconte sa vie sentimentale, tout du moins cinq personnes qui ont le plus compté pour lui : Nanni, Maud, Manfred, Chloé, Heidi. A chaque fois, il délaisse l'être aimé. Est-ce par lassitude, par besoin de nouveauté, par espoir de rencontrer le grand amour. Par jalousie aussi, même s'il déteste ce mot, lorsqu'il croit comprendre que sa partenaire s'est entichée d'un autre homme. Il suffit qu'il croise quelqu'un pour que son cerveau s'emballe et qu'il fantasme, qu'il invente ce que pourrait devenir sa vie avec cette personne nouvellement entraperçue.



Enigma Variations, le titre original, est plus approprié et évocateur que la traduction française. Paul est une énigme, sans cesse à la recherche du désir qui s'offre à lui aussi vite qu'il disparaît. Même entouré, il se retrouve seul, confronté le plus souvent à ses souvenirs.



Aciman dissèque au scalpel l'inconstance de Paul. La première partie est de toute beauté, évoquant son éveil sexuel et son incapacité à analyser les sentiments.



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Appelle-moi par ton nom

Petit rappel : ce roman est sorti en 2007 chez L'Olivier. Même excellente traduction, mais avec un titre différent : "Plus tard ou jamais" et curieusement une différence dans la première édition française : à la dernière ligne on lit "... et appelle-moi par MON nom", devenu depuis" par TON nom".

Cela peut paraître logique depuis le tapage fait autour de l'adaptation du livre par James Ivory et la sortie du film de Guadagnino qui arrive sur nos écrans. D'où l'habillage de l'édition chez Grasset avec cette belle couverture qui sent le marketing à plein nez.

Cela n'enlèvera rien à la beauté du livre et au talent d'André Aciman qui mériterait d'être mieux connu tant il bâtit au fil de ses livres une œuvre de grande qualité, puissante, sensible et dans laquelle on se retrouve, comme à lire la lettre d'un ami ou d'un frère. Disons un cousin car l'auteur né en Égypte, a vécu en Italie, parle français et vit aux États-Unis. Un cosmopolitisme qui est loin de nuire à la littérature n'est-ce pas ?

Pour revenir au scénario d'Ivory (qui n'est pas encore publié mais le sera-t-il ?) il vaut mieux avoir vu le film puis lire le roman car on ne peut que rester sur sa faim avec le film, sympathique et délicat, parfois émouvant et drôle aussi (tout le talent de Guadagnino) mais qui ne fait qu'évoquer que de loin et en passant vite, sur l'essentiel du roman, la véritable trame qui ne se contente pas d'être un énième récit de Coming of Age (ce passage de l'enfance à l'âge adulte) adoré par le cinéma anglo-saxon et une certaine littérature à la page. La différence entre le résumé du roman sorti chez l'Olivier en 2007 (https://www.babelio.com/livres/Aciman-Plus-tard-ou-jamais/136999) et celui qui suit la toute récente sortie chez Grasset : dix ans après, l'approche est différente et la poésie qui émane du texte très nostalgique d'Aciman est laissée loin derrière l'attirance physique d'un adolescent pour un garçon de sept ans plus vieux, avec tous les détails parfois croquignols (l'épisode onaniste de la pêche) mis en avant par le Communiqué de presse du livre à l'instar de celui du film... Dommage. "Appelle-moi par ton nom" alias "Plus tard ou jamais" est bien plus que cela. Le parcours nostalgique du héros, Elio, qui se souvient vingt ans plus tard de cet été 1983 et nous révèle ce que fut pour lui cet été et tout ce qui a été sa vie. Une grande émotion prend le lecteur au fil des pages car nous avons tous vécu ce genre d'aventure formatrice et nous ne serions pas ce que nous sommes devenus sans cette période le plus souvent douloureuse mais que nous regrettons toujours. Il serait dommage qu'on se contente désormais d'assimiler ce roman à ce que le cinéma en a fait, Cela étant, la prestation du jeune Timothée Chalamet est époustouflante tant il incarne avec un naturel surprenant le héros du livre...
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Appelle-moi par ton nom

La dolce vita, l'Italie, le soleil, la mer, c'est une parenthèse fort agréable... une très belle histoire pleine de poésie, l'attirance d'un être, et puis le temps des adieux, le temps qui atténue cette idylle.

Parfois dans la vie, il suffit d'un moment, un jour, ou quelques semaines pour que votre destin change complètement, ou que le bonheur se matérialise à tout jamais dans cet instant : "Nos vies s'étaient juste effleurées, mais nous étions passés sur l'autre rive, là où le temps s'arrête et où le Ciel descend sur terre et nous donne cette part de bonheur divin qui nous est due." Par cette phrase, nous comprenons l'ampleur de ce vécu, et la profondeur de cet amour intense, magique que peuvent vivre deux êtres. Cette chose si magique, si fragile qu'on la met sous verre pour ne pas l'abimer, pas la perdre, et pouvoir la contempler sans que rien de l'ait altérée.

C'est un roman un peu à part aussi, qui peut déranger certains, mais la poésie qui s'en dégage nous permet d'aller au-delà. C'est beau, intense, et l'Italie fait le reste. Nous embarque ailleurs vers ce besoin de se fondre dans ce décor de rêve, de toucher le temps d'une lecture cette insouciance juvénile, et puis garder ces vacances à jamais gravées en soi.

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Appelle-moi par ton nom

Voilà qui est compliqué. Ecrire une critique sur un livre encensé mais que je n'ai pas aimé. Ecrire une critique sur un livre qui m'a été prêté par un ami qui attend mon retour.... Un ami qui a été visiblement enchanté par le livre et le film qui en a été tiré.

.

Peut-être en attendais-je trop ? Un livre reconnu, transposé au cinéma et que mon ami a décrit en des termes si élogieux....

Or moi je n'ai pas réussi à m'intéresser ni à Elio et ses troubles, ni au glaçant Oliver. Je me suis sentie comme éloignée, distante. La montée du désir, la chaleur de l'Italie sont bien là, mais je ne sais pas, trop de longueurs, de l'ennui qui m'ont emmenée vers d'autres livres lus entre deux (c'est mauvais signe chez moi ça !).

.

Je suis toujours gênée quand un roman si vivement apprécié me passe à côté. J'ai l'impression d'avoir raté quelque chose. Pourtant c'est bien écrit, c'est intelligent, mais rien à faire.

Maintenant la principale difficulté pour moi : que vais-je dire à cet ami ? Ca m'angoisse un peu....
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Appelle-moi par ton nom

Elio, dix-sept ans, passe ses vacances d’été avec ses parents dans une maison de famille en Italie. Son père a l’habitude d’y inviter un protégé, tous les ans différent. Cette année là, c’est Oliver qui débarque, un juif américain de vingt quatre ans, professeur à Columbia: sa beauté, sa nonchalance, son intelligence… tout attire Elio qui se meurt de désir à côté de lui, tout en feignant l’indifférence.

J’ai acheté le livre « plus tard ou jamais » dans une vieille édition chez un bouquiniste, du coup je n’ai pas fait le rapprochement avec le film « call me by your name » et c’est en le lisant que je me suis dit que cela ne m’était pas inconnu. Mais j’étais déjà sous le charme d’Elio qui, comme le soleil, se consume de désir à la vue d’Oliver…

Pas de doute, j’ai adoré ce livre. Je ne sais pas s’il est plus captivant que le film - qu’il faut que je revoie car mes souvenirs datent un peu-, mais j’ai adoré la façon dont l’auteur est entré dans ce personnage d’Elio, magnifique adolescent solaire (et pas que par le nom…) avec une belle âme d’artiste en devenir qui découvre le désir ardent et la cruauté de l’amour durant un été italien. J’ai rarement lu des pages aussi poignantes: on a l’habitude de parler des amours adolescentes en enchainant les scènes stupides d’emprise et de sexe, ici ce n’est pas du tout ça, l’évolution du désir comme de l’attrait réciproque reste toujours réaliste et intéressant, ne tombe jamais dans les poncifs ou la caricature, comme tous les livres de romance que l’on trouve aujourd’hui. Vraiment, ce n’est peut être pas non plus un chef d’oeuvre mais c’est une performance incroyable quand même de décrire tout ça sans tomber dans le ridicule, rester toujours au plus proche des émotions et des sentiments.

J’ai été impressionnée !!!
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Les variations sentimentales

À travers cinq chapitres qui se lisent comme des nouvelles, Paul raconte sa vie amoureuse, depuis l’ébauche de son amour pour Nanni, l’ébéniste de son village de vacances, dont la première phrase est digne de Proust « Je suis revenu pour lui » (je la trouve magnifique), à Heidi, dont la relation compliquée -essentiellement épistolaire, souvent épisodique mais toujours passionnée - durera des années, en passant par Manfred, dont le désir le consumera pendant des mois avant qu’il ose lui parler, mois pendant lesquels il fera jouer son imagination…

Ce roman est avant tout une variation sur le thème du désir, car il n’est question que de cela à toutes les pages: une fois qu’on est tombé.e sous le charme, et que notre imagination nous fait perdre pied, comment revenir dans le réel et avancer?

Certaines des pages écrites dans ce livres sont, selon moi, parmi les plus belles écrites sur le désir et sur l’envoûtement dans lequel il nous tient piégé. Il n’y a pas de faux fuyant: l’auteur ne nous épargne rien, ni sur l’attraction ni sur les stupidités qu’elle nous fait faire ou dire., ni sur les complications que cela entraine quand nous succombons. Et souligne que, dans ce domaine aussi, la précédente aventure ne nous sert jamais de leçon.
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Appelle-moi par ton nom

Je ressors de cette lecture avec un sentiment mitigé. L'écriture de Laurent Aciman m'a séduit, son histoire moins.



"Appelle-moi par ton nom" est un texte poétique, sensuel et foisonnant où la beauté surgit à tout moment au détour d'un objet, d'une fleur ou d'un visage. Les descriptions parfois longues ne nous égarent pas en chemin mais confèrent au livre une touche aérienne, vaporeuse. Les mots irradient, réveillent nos sens et nous portent. Mais où ?



Sur la riviera italienne un adolescent et un jeune homme, tous deux beaux, riches et brillants vont se rencontrer, s'apprivoiser et vivre leur passion. Leur histoire m'a malheureusement laissé au bord de la route car la naïveté et l'obsession de l'un ainsi que l'ascendance de l'autre aboutissent à une relation d'élève à mentor finalement assez convenue.



"Appele-moi par ton nom" est un livre très esthétisant autour d'une passion qui ne m'a pas beaucoup inspiré. Reste la très belle plume de Laurent Aciman qui à elle seule justifie le détour.

























































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Trouve-moi

Vous avez été nombreux (et peut-être nombreuses) à vous laisser séduire par la beauté gracile de Timothée Chalamet dans le rôle d’Elio, adolescent de dix-sept ans enivré d’une passion estivale aussi insaisissable qu’inattendue pour Oliver, étudiant américain de vingt quatre ans venu partager pour l’été la maison familiale du bord de mer de son professeur, en Italie. C’était dans le film Call me by your name réalisé par Luca Guadagnino, adapté du roman éponyme (et paru en France sous deux titres, Plus tard ou jamais paru aux Éditions de l’Olivier en 2008, puis Appelle-moi par ton nom chez Grasset en 2018) et qui eu un beau succès dans les salles en début d’année 2018 et énormément de récompenses, permettant au livre de connaître le même succès en librairie.



Il aura donc fallu attendre près de deux ans pour voir arriver en librairie une suite à cette histoire d’amour hors norme, et si le roman a paru aux États-Unis en octobre 2019, il est pour le moment inédit en français, son éditeur Grasset ayant repoussé la sortie au 27 mai 2020. Mon impatience à retrouver Elio et Oliver fut telle pendant cette période de confinement que je n’ai finalement pas pu attendre un mois de plus, et j’ai craqué en achetant le livre numérique sur ma liseuse Kindle en anglais. Voilà, fébrile, impatient, j’allais pouvoir me replonger dans cet amour indicible.



Je suis partagé entre deux sentiments vis-à-vis de ce roman que j’ai dévoré en deux jours : d’un côté, une terrible déception, celle de ne pas avoir trouvé un roman conforme à mes attentes, à mes espoirs, et d’avoir mis en doute jusqu’à environ la moitié du roman, le fait qu’il s’agisse d’une suite à Appelle-moi par ton nom. D’un autre, celui d’un plaisir rare, la lecture d’un livre à l’écriture musicale, mélodieuse, qui m’a même poussé à lire régulièrement à voix haute, pour le plaisir solitaire d’entendre la beauté des phrases dans mes oreilles.



Le livre nous amène donc plusieurs années après ce qu’on pourrait appeler « l’été italien » , auprès des différents personnages. Dix ans après, pour débuter, avec le père d’Elio, à Rome. Une rencontre inattendue dans un train, une passion flamboyante, que rien n’arrête, entre une jeune artiste photographe et un professeur de deux fois son âge. Entre eux, la séduction comme un jeu, le désir, le plaisir, et la peur de la fugacité et de l’abandon. Absolument pas ce à quoi je m’attendais en débutant le roman, mais il faut le dire, une belle histoire.



Cinq ans plus tard (donc quinze ans après l’été italien), avec Elio cette fois, à Paris. Une rencontre inattendue dans une église, une passion flamboyante, que rien n’arrête, entre un jeune artiste musicien et un avocat de deux fois son âge. Entre eux, la séduction comme un jeu… bref, vous avez compris. Un second acte comme un parfait miroir du premier.



Cinq ans plus tard, enfin, avec Oliver, cette fois à New-York. Marié à celle qu’il allait retrouver après l’été italien, il s’apprête à quitter leur appartement face à l’Hudson pour retourner vivre et enseigner dans le New-Hampshire. Le soir de ses adieux, lors d’une petite soirée organisée dans leur appartement vide, il se montre fidèle à l’ambiguïté sensuelle qu’on lui connaît et à sa tendance à désirer sans barrière, hommes ou femmes…



Pour le dernier chapitre… et bien il faudra lire le livre. Je ne souhaite pas vous en dévoiler plus, sachez que ces dernières pages m’ont fait pleurer. Je suis une âme sensible, il faut dire.



Ô, comme j’ai trouvé facile de m’arracher quelques larmes pour me faire oublier ennui et déception qui avaient accompagné ma lecture jusqu’à cette fin savoureuse. Si l’écriture est sincèrement magnifique, j’ai été un peu agacé de ces vies romanesques, trop faciles, surfant sur ce cliché nord-américain d’une vieille Europe vouée aux amours libertins et à la transgression de tous les interdits, fantasme d’une certaine indolence. Un livre étonnant, parfois, sur ce rapport aux pères, omniprésents de la première à la dernière page, tandis que les mères, elles, sont quasiment inexistantes. Sur cette obsession, également, de mettre ensemble de jeunes gens et des hommes plus âgés, qui m’a fait penser aux érastes et aux éromènes de la Grèce antique. Enfin, j’ai trouvé dommage que ce roman comme le précédent évitent soigneusement de nommer l’homosexualité et la bisexualité, et se contentent d’en montrer les aspects pratiques et en l’évoquant comme un désir, une envie de bonheur, de plaisir. Comme si cette orientation sexuelle n’était qu’une envie éphémère, qui pourrait être balayée le lendemain par une envie contraire.



Un avis mitigé donc : une histoire décevante un peu douceâtre servie par une plume magnifique.
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Les variations sentimentales

Récit à la première personne, un narrateur Paul, qui par certains côtés semble ressembler à l’auteur, qui a vécu dans les endroits et de la même manière que celui-ci, se raconte. D’une façon discontinue, il évoque quelques moments clés de sa vie, en entremêlant passé et présent, souvenirs et l’instant en cours. Ce qui relie ces différents points de sa vie est le sentiment amoureux, l’attirance, le désir intense, le mouvement vers l’autre qui fait, ou qui donne envie de sortir de soi, de construire un nous. Difficile, rarement abouti, Paul a du mal à être simple, à vaincre ses barrières. Mais d’une certaine façon, il préfère peut-être l’imagination, l’attente, ou le souvenir, à un assouvissement qui fait disparaître tout le mystère et tous les possibles pas encore advenus.



Giovanni, Maud, Manfred, Chloé, Heidi font surgir des fantasmes, éveillent l’imaginaire, mais au fond restent lointains, comme des continents mystérieux entrevus dans la brume. Parfois le vent dissipe un peu la brume, les continents semblent se rapprocher pour un temps, mais un autre coup de vent va rapidement les dissimuler et les éloigner. Resteront les souvenirs et les rêves de ce qui a été entraperçu, de ce qui aurait pu être si seulement…



Un beau livre, mélancolique et doux, qui au-delà d’une aspirations primordiale à une union, à un contact, se confronte à un sentiment irrémédiable de solitude, de l’impossibilité de pénétrer l’autre, de s’oublier soi-même. Paul restera toujours enfermé dans son univers, les rencontres qu’il fait et les sentiments qu’il éprouve ne font au final que nourrir cet univers intérieur sans le transformer réellement au contact des gens auquels il s’attache. Ce pourquoi, le côté inaccessible, impossible, des attachements qu’il éprouve est ce qui le séduit le plus : la distance qui ne pourra être franchie, ou alors juste pour un court moment est ce qui lui convient le mieux, le travail intérieur autour de l’aimé ne pourra que plus facilement se déployer.
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Les variations sentimentales

Grace aux éditions Grasset, via net galley, j'ai eu le plaisir de lire Les variations sentimentales d'André Aciman.

Paul est encore adolescent quand il s’éprend de Giovanni, le menuisier de ses parents, pendant des vacances estivales sur une petite île italienne. Premier amour. Plus tard, à New York, c’est avec la belle Maud qu’il pense construire une vie de couple. Il l’aime et la jalouse fiévreusement. Trop peut-être. Il y aura aussi Manfred puis Chloé sans oublier Heidi, une jeune musicologue...

Paul nous parle de ses amours, de ses émois. Il est dans la séduction, homme, femme.. il varie.

Les variations sentimentales est un roman qui porte bien son titre.

J'avais beaucoup aimé Appelle-moi par ton nom d'André Aciman, c'est donc avec plaisir que je me suis plongé dans son nouveau roman.

J'ai bien aimé découvrir Paul et ses amours, c'est sympathique, agréable à lire toutefois cette fois ci je n'ai pas eu de coup de cœur. Il manque quelque chose pour me captiver totalement et je n'arrive pas à définir quoi !

J'ai apprécié ma lecture, les personnages, l'histoire mais pas de là à mettre cinq étoiles. En fait, je dirais qu'il est légèrement en dessous de son premier roman, tout simplement :)

Mais Les variations sentimentales est un bon roman qui se lit rapidement et avec plaisir. Je sais déjà que je lirais le prochain ouvrage de cet auteur :)

Ma note : 4 étoiles.
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Appelle-moi par ton nom

Appelle-moi par ton nom de André Aciman m'a été envoyé par net galley et les éditions Grasset. J'en ai fait la demande après avoir entendu parler du film, dont la bande annonce me tentait bien. Je n'ai pas eu l'occasion d'aller le voir au cinéma mais j'ai dévoré ce très joli roman.

Appelle-moi par ton nom c'est l'histoire de Elio Perlman, qui se souvient de l'été de ses 17 ans, à la fin des années 80. Chaque année, pendant l'été, ses parents accueillent dans leur maison située sur la coté italienne un jeune universitaire pour qu'il assiste le père d'Elio, éminent professeur de littérature.

Cette année là, ils accueillent Oliver, charmant jeune homme de 25 ans dont l'assurance et le charme va leur plaire.

Elio notamment est sous le charme..

Nous avons ici un très joli roman, lu d'une traite. J'ai aimé l'écriture, c'est joliment conté. Le ton est juste, ce n'est pas mièvre, nian-nian...

L'histoire est simple mais je suis rentré dedans rapidement et j'ai tout apprécié, de la première à la dernière page.

J'ai apprécié les personnages. Notamment Elio, très touchant dans cette découverte de ses premiers émois amoureux.

Appelle-moi par ton nom est un très bon roman, que je vous invite à découvrir, et qui mérite bien cinq étoiles :)
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Appelle-moi par ton nom

Une lecture dont j'attendais peut-être un peu trop.

Si j'ai aimé l'écriture, ciselée et évocatrice, j'ai eu toutefois le sentiment de ne jamais réussir à m'immerger dans le récit, telle une spectatrice tenue à distance.

J'ignore ce qu'il m'a manqué exactement, mais malgré les qualités incontestables du texte, l'émotion n'a été que très rarement au rendez-vous...





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Les variations sentimentales

Certes, il y a toujours cette belle écriture, fine, douce, linéaire et donc sans à-coups mais, il n'y a pas de magie dans ce qui est évoqué. Et ce, même si l'on fait abstraction de "Call me by your name". Comment en vouloir à l'auteur si chaque artiste n'est en définitive l'auteur que d'un seul chef-d'oeuvre?
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Appelle-moi par ton nom

Une fois n'est pas coutume, c'est le film qui m'a mené au livre.



Il faut dire qu'avant de découvrir et d'aimer passionnément "Call me by your name" de Luca Guadagnino et sa beauté fragile, triste et surtout vertigineuse qui m'ont tant marquée, je n'avais jamais, au grand jamais, entendu parler d'André Aciman et de ses romans.



En réalité, je ne me suis d'ailleurs procuré "Appelle-moi par ton nom" que dans le but, pas franchement honorable, de faire se prolonger les sensations bouleversantes nées du film en attendant de pouvoir le revoir et pas dans l'idée de découvrir une oeuvre à part entière et pour elle-même.



J'ai aimé ce roman pour tout ce qui m'a fait succomber au film et -littérature bénie- je l'ai adoré pour tout le reste: son extrême finesse, son analyse aigue du désir et du sentiment amoureux qui pour toute intellectualisée qu'elle soit n'en demeure pas moins poignante -ardente même-, sa narration où se mêlent l'écriture de l'intime et l'universalité des premiers émois et du désir et où la première et la deuxième personne se confondent parfois comme les corps dans l'amour et les esprits penchés sur le même livre ou la même partition.

Je l'ai adoré pour son élégance et sa distinction, pour sa délicatesse d'orfèvre, pour cette écriture, marbre et dentelle, proustienne sans aucun doute mais surtout d'une beauté à se damner.



Et pour ses frémissements, pour Elio qui ressemble un peu à celle que j'étais à 17 ans, pour Oliver qui n'a pas été sans me rappeler ce premier amoureux avec lequel je pensais que ça durerait toujours parce que c'était lui et parce que c'était moi, parce que c'était le printemps puis l'été, parce qu'on était beaux-ensemble surtout- et qu'on en revenait pas de ce qui nous liait soudain, de ce besoin et de cette envie d'être l'un à l'autre pour toujours, de cette fièvre et de cette soif que rien ne pouvait étancher.

Ce roman a cela en lui de beau et de mélancolique, de presque triste, de faire revivre ces sensations, ces frémissements et ces premières ivresses, ces premières douleurs et ce premier chagrin dont on a cru qu'on en mourrait avant de se cuirasser et de grandir.



Et je l'ai aimé de m'avoir menée en Italie, d'avoir fait en sorte que je sente vraiment sur ma peau la caresse puis la brûlure du soleil.

De m'avoir offert aussi l'espace de quelques pages le bleu, la mer et le sel, le jus des abricots gorgés de miel et l'odeur des pins et la langueur des soirs d'été qui n'en finissent pas.

Et Rome, et les soirs d'ivresse et de musique. Et la violence du premier amour.



Je l'ai aimé pour cette mélancolie qu'il m'a offerte et que je garde encore un peu, pour cette urgence qu'il a fait naître en moi de chérir et de garder en mémoire les instants volés et fugaces dont la saveur ne reviendra jamais et pour ce bain de beauté qui a mis de la lumière dans ce presque hiver éclaboussé de gris et de brouillard.



Mais je ne crois pas que je lirai la suite, l'histoire me semble plus belle comme ça.

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Appelle-moi par ton nom

Cette écriture est addictive, comme une passion dévorante. Notre auteur nous fait tant ressentir la tension, l'impatience, l'égarement, l'envie, puis l'explosion des sens. Il fait chaud, et il est terriblement sensuel cet été-là, entre le jeune Elio et Oliver, le professeur de philo, invité des parents de celui-là. Épris de cette histoire, sans pouvoir quitter mes yeux de ces pages, comme notre héros est épris de la peau d'Oliver et aveuglé par son amour naissant et plutôt tabou. Le livre plus fort que le film, comme souvent. Je me rappelle les images du film, je n'oublierai jamais les sensations du roman. Et puis, tout lire pour finir en apothéose avec la conversation avec le père, de toute beauté. Et pour souvenirs cette phrase qui m'avait déjà tant parlé lors du film : "Mais ne rien ressentir pour ne rien ressentir - quel gâchis !".
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Trouve-moi

En 2017, je découvrais une merveille du cinéma : Call me by your name, film que je ne recommanderais jamais assez ! Elio et Oliver ont marqué mon cœur de cinéphile…l’histoire d’un premier amour le temps d’un été italien de 1983. C’est donc logiquement que j’ai décidé par la suite de me plonger dans l’œuvre dont il a été tiré : le roman Appelle-moi par ton nom, d’Andre Aciman. Si l’œuvre écrite n’a pas détrôné l’œuvre cinématographique à mes yeux, elle n’en est pas moins restée un coup de cœur, dont la conclusion fait partie des plus belles de la littérature !



Lorsque j’ai appris qu’une suite aux aventures d’Elio et Oliver venait d’être éditée par Le Livre de poche, je me suis empressée de m’y intéresser ! Voilà chose faite ! J’ai encore une fois admiré le talent de romancier-poète d’Andre Aciman dont les mots m’ont envoûtée par leur force et surtout leur justesse. Néanmoins, si Appelle-moi par ton nom est le roman de l’adolescence, de l’éveil de sentiments et de la découverte de la sexualité, empli de sensualité et d’insouciance, Trouve-moi est son penchant plus « mature ». Les années ont passé, Elio et Oliver ne se sont jamais revus depuis cet été inoubliable, chacun a mûri en évoluant dans un monde différent, aux Etats-Unis, en Italie ou à Paris, mais le souvenir est encore là, comme une ombre que chacun porte en lui. Parallèlement, le lecteur suit le papa d’Elio, Samuel, dont l’existence est chamboulée par l’apparition d’une jeune femme, Miranda, rencontrée dans un train.



Dans chacune des histoires contées dans ce roman (centrées sur Samuel, Elio puis Oliver), j’ai été particulièrement frappée par la noirceur ainsi que le pessimisme des récits, évoquant des vies pleines de regrets, où le bonheur n’a finalement jamais été réellement présent, où les choix de vie n’ont pas été dictés par le cœur mais ont été faits par devoir ; bref, où le sentiment d’être passé à côté de sa vie prédomine…Voilà pourquoi j’assimile Trouve-moi à un roman de la maturité, qu’il est certainement plus facile d’appréhender avec les années mais qui m’a malgré tout séduite malgré mon « jeune » âge !



J’ai été surprise par certains éléments de l’intrigue, comme la séparation des parents d’Elio, qui représentaient pourtant un couple modèle ; la dernière partie est certainement ma préférée, pour des raisons évidentes, notamment une conclusion particulièrement réjouissante !



Quel plaisir de retrouver Elio et Oliver qui, malgré les années, n’ont pas fini de me toucher et de constituer l’un des plus beaux couples qu’il m’ait été donné de croiser !



A lire !



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Trouve-moi

C'est avec une brute sensibilité que je vous offre cette critique.

Comme beaucoup d'entre nous, j'ai attendu la suite du grand succès au cinéma "Appelle-moi par ton nom" qui a également fait sortir de l'ombre le best-seller d'André Aciman.



Quitte à être déçu, il fallait que je connaisse la fin de cette histoire : celle du jeune et fourbe Elio et de son amour de vacances, Oliver. La boucle devait être bouclée. Je pense sincèrement que les critiques de ce livre sont durement donnés car, après le succès du livre ainsi que du film, nous avons tous interprété - durant deux ans - la suite que pouvait avoir l'histoire des deux amants. Nous nous sommes tous imaginé une suite qui nous convenait et je pense sincèrement que ce livre est noté par notre imagination mais aujourd'hui, je voudrais le faire avec un avis extérieur afin que le livre soit parfaitement bien évalué par mon esprit et mon cœur.



C'est après une longue attente que je dévore "Trouve-moi" en seulement deux jours. Chaque chapitre parle d'un personnage (Samuel, Elio, Oliver...), c'était appréciable de me retrouver dans la tête et le corps de chacun afin de mieux comprendre comment chaque personnage vit la situation.



Samuel a été l'un de mes chapitres favoris, beaucoup pensent qu'Elio et Oliver sont les seuls personnages principaux mais, j'ai toujours pensé que le père était le véritable équilibre du roman. Entrée aussi intimement dans ses sentiments m'a parfois mis mal à l'aise, comme si en étant enfant, je pouvais regarder par la serrure de la chambre de mes parents (chose que je n'ai jamais fais, mais certains passages m'ont donné ce sentiment). Samuel est passionnant, captivant, élégant et rempli d'une sauvagerie que je ne soupçonnais pas. Je voudrais en dire plus, mais je ne veux pas dévoiler davantage à propos de l'histoire.



Oliver est parfaitement dans son rôle, le respect de son personnage a été parfaitement exploité par l'auteur. Je crois que cet homme a le parfum du sexe et de l'amertume, du regret. L'idée qu'il se fait d'avoir loupé vingt ans de sa vie m'a retourné les tripes, comment peut-on se réveiller seulement maintenant ? Tant de personnes ont dû, dans la vie, se construire une vie qui n'ait finalement pas la leur. Explorer ce sentiment est de loin, le plus beau du livre.



Pour Elio, nous retrouvons parfaitement sont esprit furtif, fourbe et sexuellement fantastique. Elio qui est maintenant un jeune homme me donne l'impression d'être un homme enterré vivant, son corps comme propre cercueil. La violence de ses émotions et de ses sentiments me chamboulera toujours, comme André Aciman sait parfaitement décrire la douleur de l'amour et la douleur tout simplement. Je suis ravagé à chaque ligne de cette écriture fluide, faite de mélodies et de tempête.



Seul bémol une incohérence avec l'un des nouveaux personnages Je le trouve barbant, rabat-joie L'intrigue qui tourne autour de lui n'est même pas éclairée j'ai trouvé ça terriblement dommage. Mais, il y a bien une merveilleuse surprise dans ce roman . Ainsi, j'ai été ému par cette découverte et je vous l'avoue, des larmes ont ruisselé le long de mes joues.



Je ne vais pas trop en dire sur la fin au risque de vous gâcher la surprise mais, je suis entièrement satisfait par la finition de ce roman mais à la fois triste d'en finir avec cette belle histoire d'amour. J'ai été ému, tourmenté et amoureux.. merci monsieur Aciman.
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