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Critiques de André Aciman (273)
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Appelle-moi par ton nom

Appelle-moi par ton nom raconte l’histoire d’un jeune garçon de dix-sept ans, Elio, qui va tomber sous le charme puis amoureux d’Oliver et découvrir, pour la première fois, le sentiment amoureux, le désir, la douleur d’aimer, le feu brûlant qui consume de l’intérieur, la peur face à l’inconnu, la séparation, la tristesse, le manque, bref, l’amour quoi. Elio va être le personnage qui va d’abord aimer sans y être autorisé, sans savoir s’il a le droit, s’il peut le montrer, s’il doit le montrer et si l’autre est sur la même longueur d’ondes. Il va se pourrir la vie à aimer un autre avant de ne plus pouvoir garder cela pour lui, et de cette confidence va découler une histoire d’amour toute en complexité et finesse, en rondeur et en beauté, portée par une écriture qui a tout pigé et qui a su me parler.

Mon seul bémol va se trouver à la fin de la première partie. Celle qui instaure le sentiment amoureux, la confusion, le désir, celle qui fait grandir au creux des ventres ce sentiment si grisant et tortueux qu’est l’amour, et en ça, elle est géniale, parlante, vraie. Mais à force de trop étirer, j’ai trouvé la fin un peu longuette. Et pourtant, j’ai tout à fait compris ce besoin de maintenir le fil tendu, j’aurais probablement agi de la même façon ; ressasser les sentiments, se poser mille questions, imaginer mille possibilités et scénarios, rêver, anticiper, refaire l’histoire… C’était finalement nécessaire pour amorcer la suite.

Puis est arrivé la seconde partie avec ses explosions de saveurs et de mots pour exprimer un amour qui n’ose pas éclore, difficile à assumer, à dompter et à comprendre jusqu’à ce qu’il devienne authentique et puissant. Alors les personnages se fuient, se cherchent, se perdent, se retrouvent, et l’histoire d’amour, elle, résonne toute leur vie comme un réel premier amour, comme vous et moi pensons peut-être encore dix, vingt, trente ans après, peut-être plus ! à cette délicieuse ou douloureuse expérience qui a façonné notre façon d’aimer et nos attentes.

Bien sûr que cette histoire est romancée, mais elle n’est pas arrondie. Elle est touchante oui. Elle donne envie d’aimer, mais elle est tout aussi meurtrière. L’auteur n’a pas fait le choix de faire uniquement une belle histoire d’amour. Il l’a faite douloureuse et impitoyable, rare et complexe.



J’ai dégusté. Il est bien cliché de dire qu’en tant que lecteur, on vit des histoires, on ressent, on souffre par procuration, on pleure, on rit, on est heureux et malheureux à la fois… mais qu’est-ce que j’ai pu vivre et ressentir par procuration avec ce roman. Et c’est si beau mais si cruel et déchirant à la fois, que j’aurais pu sentir mon cœur craqueler si je l’avais écouté, tant ce livre est tout en émotions et en ressentis, tant les personnages véhiculent leurs sentiments avec justesse et violence. Un très beau livre qui parle d’amour, le vrai, le fragile et le difficile, celui que j’aime trouver dans les romans.

En refermant le livre, j’avais tout gardé comme si c’était moi qui avait vécu l’histoire d’Elio et comme si cette histoire était la mienne et finalement, n’en était pas une, mais était un vécu. Le mien. Je ne sais pas si je souhaite que les prochains lecteurs vivent ce livre de la même façon, parce qu’il a exploré une de mes faiblesses et que ça a quand même remué beaucoup de choses et ne m’a pas fait que du bien. Plusieurs jours plus tard, en me retrouvant seule avec mes pensées sous la couette, je pleurais encore en repensant à ce roman. Et pourtant, je me replongerais dedans sans hésiter.
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Appelle-moi par ton nom

Appelle-moi par ton nom - André Aciman



Quelques jours en Italie m’ont servi de prétexte pour commencer ce roman, le film du même nom est paraît-il très beau, je voulais l’avoir lu avant de le voir



L’histoire se déroule sur le côte italienne, sous les pins, les cigales chantantes dans les oreilles, l’odeur iodée de la mer et le goût des jus d’abricots.



Élio, fils d’universitaire voit s’installer dans la demeure familiale chaque année un étudiant américain finissant sa thèse. Quand il croise Oliver, le dernier en date, tout est différent. Son assurance, sa désinvolture et son charisme le bouleversent. Une obsession s’installe chez l’adolescent.



La première partie du roman m’a tenu en haleine, je vibrais au moindre minuscule événement entre les garçons, m’agaçais devant l’indifférence d’Oliver, frémissais à leur anodin contact . L’atmosphère est agréable, entre la torpeur estivale, les discussions philosophiques de la famille et les fantasmes du jeune italien. Oliver est très attirant et on comprend le désir ardent d’Elio et sa fascination dévorante. Je n’avais jamais lu de romance homosexuel, j’ai trouvé cela assez troublant, touchant et beau. Le dernier tiers m’a moins plu, certaines scènes à la limite de l’obscène m’ont faite sortir du livre, rattrapées par d’autres d’une superbe théâtralité j’entendais presque l’accent italien au-dessus du tintement des verres de vin dans les rues de Rome. L’écriture est belle mais je reste un peu frustrée du manque d’enjeu et de la simplicité de l’histoire. J’ai eu le sentiment que l’auteur voulait coucher une blessure de jeunesse



C’est un joli court roman, sur une histoire d’amour et d’adolescence, finalement plutôt léger et estival.
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Appelle-moi par ton nom

Un été, en Italie, dans les années 80. Le jeune Elio, 17 ans, doit, comme tous les étés, prêter sa chambre à un étudiant étranger invité par son père, professeur. À l'arrivée d'Oliver, un Américain, Elio est fasciné et se met à éprouver des sentiments déroutants.

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Qu'est-ce que j'ai aimé ce livre... J'avais vu le film il y a un certain temps déjà, et je l'avais beaucoup apprécié, mais le roman m'a littéralement transcendée. C'est très dur de parler d'un livre qui nous a transporté à ce point, parce qu'on a peur de ne pas lui rendre justice. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas été chamboulée par une histoire, puisque j'ai de certaines attentes. Il me faut une ambiance particulière, une plume délicate, des personnages complexes et attachants, un décor bien mis en scène... Et tout cela, je l'ai retrouvé dans Call me by your name. À la lecture, on ressent la torpeur d'une Italie en plein été, on se remémore ses souvenirs de vacances, on profite de la fraîcheur de l'eau de la piscine, on écoute les morceaux joués par Elio. On assiste à l'éclosion d'un sentiment amoureux, au jeu du chat et de la souris qui s'instaure entre les deux jeunes hommes, le tout avec une délicatesse, une intelligence et une élégance rares qui poussent à l'admiration.

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L'expression du corps et de l'intimité est à la fois explicite et pleine de pudeur, presque de l'ordre du divin. La sensualité est poussée à son paroxysme jusqu'à faire de deux corps une seule entité. Cet été est une parenthèse chaude et érotique, non seulement pour les deux protagonistes, mais aussi pour son lecteur qui quitte son quotidien pour vivre, voire revivre, un amour de jeunesse par procuration. André Aciman aborde avec finesse la nostalgie d'un temps révolu et l'expérience réprouvée d'un amour homosexuel, et offre aussi une très belle leçon de tolérance et d'acceptation.
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Appelle-moi par ton nom

Quand j'ai annoncé à une amie (grande lectrice elle aussi) que je souhaitais lire ce roman, elle a été très étonnée, parce qu'elle était sûre qu'il était mièvre, et ne me plairait donc pas. Certes, le début est assez niais. Les deux personnages principaux jouent au chat et à la souris, Elio interprète les moindres faits et gestes de l'objet de sa flamme, il se consume de désir, se pose des tonnes de questions, se fait des films... Cela ne m'a pas tant exaspérée parce que je me disais qu'il était normal que les premiers émois plongent l'adolescent dans un abîme de questions... et de mièvrerie.

[...]

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Appelle-moi par ton nom

Je ressors de cette lecture bouleversée. Je n'ai pas lu beaucoup de roman M/M, mais je commence à réaliser que ce genre d'histoire me touche au plus profond de moi-même, s'empare de mon coeur à chaque lecture. J'ai lu ce roman avec la boule au ventre tellement il m'a habitée.



On suit l'arrivée d'Oliver, jeune universitaire, chez la famille d'Elio dans un petit village d'Italie. A première vue le jeune américain venu seconder le père d'Elio est froid, et surtout exaspérant avec son infernal "A plus !" lancé à tout bout de champ. Mais certains regards ne trompent pas et Elio ne peut combattre l'attirance croissante qu'il ressent pour cet étranger. Deux juifs en Italie, quelques semaines pour comprendre ce qu'est l'amour et accepter des désirs enfouis... une bombe, ce livre.



André Aciman crée un récit lent mais plein d'émotion, qui certes ne peut pas plaire à tout le monde, mais qui m'a fait chavirer.

Sa plume est fluide et poétique, presque mélancolique. On ressent chaque sentiment et on découvre comment des liens aussi forts peuvent se créer en si peu de temps.

Honnêtement, je suis rentrée dans ce livre sans en attendre énormément, et j'ai été extrêmement surprise. Comment en l'espace de plusieurs centaines de pages l'auteur a-t-il réussi à me dérober mon cœur ? A me faire ressentir autant, à me laisser dans un état de trouble et d'appréhension face à la fin de ce roman ? Je ne saurais le dire mais en tout cas je ressors changée de cette lecture.



Les personnages sont uniques, on suit Elio, qui est plus jeune qu'Oliver, dont on sent encore la naïveté et l'innocence de son âge. Lui n'a pas peur des mots, il les affronte et les crie haut et fort au monde entier.

Oliver peut paraître froid, mais une fois que la glace fond il ne reste qu'amour et dévotion. J'ai adoré ce duo inédit !



La fin...... je ne vous dirais pas ce que j'ai ressenti car maintenant c'est à vous de lire ce livre, et de vous forger votre propre opinion.

Tout ce que je pourrais vous dire c'est que comme à mon habitude, j'ai beaucoup pleuré et j'ai été hantée par cette histoire pendant des semaines.



Si vous aimez ce genre d'histoire, je vous assure que vous adorerez vous plonger dans Appelle-moi par ton nom !



Bonne lecture !

Sacha
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Appelle-moi par ton nom

J’ai adoré me replonger dans l’histoire d’amour d’Elio et d’Oliver, en découvrant par la même occasion la plume intelligente et magnifique d’André Aciman, qui écrit avec délicatesse les souvenirs d’Elio concernant l’été où il a rencontré Oliver. Les personnages sont attachants, et le fil de l’histoire est bien mené. Le roman diffère légèrement du film, et on est peut être plongés un peu trop vite dans les sentiments d’Elio, mais ce n’est pas gênant du tout. En bref, ce livre est une vraie petite pépite !
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Appelle-moi par ton nom

Un véritable roman pour l'été ! C'est un roman sur une belle histoire d'amour entre deux hommes durant un été dans le sud de la France.

J'avais vu le film avant (ce que je n'aime pas faire en général), mais cela ne m'a finalement pas gênée et ai apprécié tout de même la lecture.

J'ai parfois trouvé des moments un peu long, et ce sentiment s'est parfois accentué quand finalement Elio ne faisait pas grand chose de sa journée, étant en vacances.

Ce qui m'a beaucoup plus, ce sont les sentiments très bien exprimés par l'auteur aux différents moments du livre.
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Appelle-moi par ton nom

J'ai d'abord vu le film et ai eu envie de lire le livre. Les deux présentent deux parties distinctes, la première un peu longue, la seconde beaucoup plus poignante, attachante.

L'histoire est jolie bien que pas très originale, le verbe, les connaissances ou la psychologie d'Elio, 17 ans ne sont pas très réalistes, et pourtant j'ai passé un bon moment de lecture ( malgré de longues longueurs et les tergiversations à n'en plus finir des héros), car il y a l'Italie, l'été, la découverte et l'amour.

Et aussi, c'est plutôt bien écrit et bien traduit surtout !



Au final, je ne saurai dire si j'ai préféré le film ou le livre... ce sont deux choses différentes racontant "presque" la même histoire et réussies toutes deux.
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Appelle-moi par ton nom

« Appelle-moi par ton nom » m’a d’abord accroché l’œil par sa couverture, tout en charme et délicatesse. Et puis j’ai lu la quatrième de couverture et j’ai su qu’il fallait que je le lise. J’aime les histoires d’amour puissantes, les sentiments nouveaux qui vous éclatent le cœur. A mes yeux, ce sont les romans les plus difficiles et périlleux à écrire et dès que j’en repère un, j’essaie de me le procurer. Je remercie donc profondément les éditions Grasset et NetGalley pour m’avoir permis de découvrir ce roman que j’ai dévoré en quelques heures.

Le roman d’André Aciman, c’est un roman sur l’envie, la soif, l’appétit que l’on ne soupçonnait pas dans son corps et qui tinte soudain, qui palpite soudain. C’est un roman sur la démangeaison des chairs, sur l’attraction, sur la curiosité aussi, l’attente et le désir : "pourvu que je ne le perde pas. Je savais que je n’avais aucune prise sur lui, rien à offrir, rien pour le séduire. Je n’étais rien. Juste un gosse."

Les pages sont emplies de sensualité, d’une exigence de l’autre, parfois très pure et parfois beaucoup plus violente et plus sauvage. Il y a de l’avidité dans les mots d’Elio, 17 ans, de l’âpreté parfois. Et si j’ai bien compris que ses mots parfois crus reflètent la violence exceptionnelle de ce qu’il ressent en lui, j’ai tout de même préféré le Elio douceur.

Ces passages d’une grande finesse, avec une profonde qualité d’introspection, m’ont vraiment fait brasiller le cœur. A l’inverse, lorsque l’écriture devenait trop crue et trop brutale, j’ai été beaucoup moins touchée. Mais c’est une préférence très personnelle : je préfère le désir suggéré à du sexe brut. C’est pour cela que je n’ai pas adhéré au chemin que prend le livre vers le milieu de la seconde partie. Aussi attendrissant et sincère soit-il, ce roman a fini par me mettre profondément mal à l’aise. Certains paragraphes m’ont embarrassée, d’autres m’ont littéralement rebutée – et là je pense à une scène très précise dont je ne peux rien dire mais qui, je pense, ne gênera pas que moi.

J’attendais une lecture beaucoup plus douce, je crois. De ce fait, dès que l’histoire a pris ce tournant explicite qui ne m’aurait absolument pas gênée si je ne l’avais pas trouvé vulgaire, je suis sortie du livre et j’ai perdu toute envie de poursuivre ma lecture. Je l’ai poursuivie néanmoins et j’ai bien fait puisque dans la dernière partie, j’ai retrouvé cette délicatesse des débuts qui m’avait tant charmée. Les toutes dernières pages m’ont d’ailleurs énormément émue.

Dans tous les cas, ce qui me frappe en refermant ce roman, c’est cette analyse très belle et très juste des tourments intimes de l’adolescence : "Voulais-je être comme lui ? Voulais-je être lui ? Ou voulais-je seulement l’avoir ?" Cette brutalité dans la chair qui ne demande qu’à s’élancer. Cet appel vers l’autre, presque insupportable, que la peur étreint et oppresse.

« Appelle-moi par ton nom » ressemble à un long poème acharné, une sonate voluptueuse jouée par Elio pour Oliver, de sept ans son aîné, dans la chaleur caniculaire d’une Italie sensuelle.

Par curiosité, j’ai visionné la bande-annonce du film « Call me by your name » adapté du roman et dans ces quelques images j’y ai retrouvé tout ce qui m’avait plu : la délicatesse des hésitations, l’attraction irrésistible des peaux, les regards parfois fuyants, parfois brillants, mais toujours gorgés d’ambiguïté, la candeur et la violence d’émotions et de sentiments naissants.

Même si je n’ai pas tout aimé dans cette lecture, j’ai envie de n’en conserver que la grâce et la sincérité du cœur et des corps. Je garde donc les balades à vélo, le soleil caniculaire pesant sur les peaux, la confiance, magnifique, le don de soi dans ce qu’on a de plus innocent, de plus excessif et de plus sincère, et cette Italie qui enrobe les pages, pointillant de ses mots mélodieux les décors et les gens. "Je repense à ces jours et n’en regrette rien, confie Elio, ni les risques, ni la honte, ni la totale insouciance de l’avenir."
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Adieu Alexandrie

Le titre original anglais du livre dont je vais vous parler est Out of Egypt, il a été traduit en Français par Adieu Alexandrie, mais cette traduction est épuisée, trouvable dans quelques bibliothèques. Il s’agit d’un récit autobiographique de l’auteur, racontant la période qu’il a vécue en Egypte avec sa famille. La plupart des membres de cette famille sont originaires de Turquie, mais les événements historiques, poussent cette famille juive à partir et à s’installer à Alexandrie, avant d’être de nouveau obligée de s’exiler vers différentes destinations.

Quand j’ai lu le résumé du livre, j’ai été dans un premier temps plutôt réticente pour me lancer dans cette lecture. Le côté saga familiale, famille juive avec des personnages pittoresques mais déjà tellement vus ailleurs, la nostalgie obligatoire dans ce genre de récit, bref je craignais pas mal de clichés, et une sentimentalité presque obligée lorsqu’on raconte des événements liés à l’histoire familiale. Or le livre est le contraire de cela. André Aciman dépeint les membres de sa famille certes avec tendresse, mais jamais avec complaisance, il n’hésite pas à mettre en évidence leurs défauts et petitesses, il y a des gens qu’il aime plus que d’autres et partage avec nous ses sentiments. Il nous décrit des personnages de façon juste, tels qu’il s’en souvient, sans en dresser un portrait idéalisé. Il décrit par exemple les injures quasi racistes que certains parents, surtout par alliance, ne s’épargnaient pas, les Turc et les Syriens entre autres n’avaient que peu d’estime réciproque. En filigrane figure même quelque chose comme une prise de distance avec la façon de vivre de cette famille, entre ses tapis de prix et la belle porcelaine, tellement en décalage avec la misère de la majorité de la population du pays où ils ont vécu.

Il a une façon de faire avancer son récit particulièrement intéressante, c’est chronologique certes, mais en même temps c’est comme la mémoire d’un enfant, le passé le plus ancien est noyé dans la brume, ne surnagent que certaines impressions ou souvenirs les plus marquants, et le reste est flou et incertain, et plus nous avançons dans le temps, et plus les images sont précises et claires. Et donc au début, c’est les autres personnages qui sont au premier plan, le mythiques oncle Wili au premier chapitre, puis les deux grand-mères de l’auteur, puis ce dernier devient clairement le narrateur de ce qui lui arrive.

De même le livre n’est pas du tout nostalgique au début, puisque nous sommes à un moment où de toute façon tout fonctionne bien, le regret des choses perdues, l’envie de revoir certains lieux ou personnes disparues n’arrive que vers la fin, au moment où le départ devient imminent.

André Aciman ne force jamais le trait, n’abuse pas d’effets faciles, il est toujours subtil et intelligent, toujours avec une petite distance de ce qu’il décrit, ne se laissant jamais submerger par un trop de sentiments. Dans une très belle écriture, il évoque ses souvenirs, une époque, des personnes proches, mais sans idéaliser ni moraliser. Un très beau livre, un très beau voyage dans le temps et dans l’espace, dans les méandres de la mémoire. Tellement beau qu’il est difficile de lire quelque chose d’autre tout de suite après, tellement la musique d’André Aciman ne se laisse pas chasser tout de suite.

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Appelle-moi par ton nom

Comme chaque été, la famille d'Elio reçoit un étudiant à passer quelques mois en pension dans leur résidence italienne au bord de la mer. Cette année, Elio,, âgé de 17 ans rencontre le nouvel arrivant : Olivier, un jeune professeur dont il tombe littéralement amoureux. Troublé, il essaiera de l'éviter, d'être distant, de feindre son attirance, mais impossible de résister devant son magnétisme et son charme.



Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman aussi émouvant sur la passion amoureuse. L'écriture est d'une incroyable beauté, décortiquant à la fois avec pudeur et crudité les sentiments de cet adolescent. La montée de son désir, ses doutes, ses paradoxes face à Olivier sont magnifiquement dépeints. Les événements nous sont racontés avec la distance des années, Elio, essayant de reconstituer ces quelques semaines qui le marqueront à jamais.



Et puis, l'Italie. Un pays que j'aime beaucoup et que j'ai eu plaisir de retrouver dans cette histoire, l'impression d'y être (sa chaleur, la plage, ses rues...) ou d'entendre les personnages parler (plusieurs passages ou expressions sont en italiens et participent au décor et à l'ambiance).



Certains reprocheront à André Aciman son écriture peut-être trop cérébrale et ampoulée. Néanmoins, elle participe à la montée en puissance de l'histoire, celle du désir et des pulsions des deux protagonistes.
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Appelle-moi par ton nom

Ce livre est avant tout un voyage dans l'esprit d'un jeune homme en plein questionnement sur sa vie, ses envies, vouées à rester de simples fantasmes adolescents ou à conditionner sa vie future ? Un livre très poétique mais aussi très cru. Les pages se tournent toutes seules tellement l'envie de suivre Elio se fait pressante. J'ai vu qu'une suite existait... mais je préfère rester sur cette fin que j'ai trouvé très douce.

Je pense revisionner le film prochainement !



Et vous ? Vous l'avez lu ? Vous aimez les romances lgbt ?
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Les variations sentimentales

« Si ma vie était un bateau, tu serais celui qui est monté à bord, a allumé les feux de navigation, et dont on n’a plus jamais entendu parler. Tout pourrait aussi bien être dans ma tête, et subsister dans ma tête. Mais j’ai vécu et aimé grâce à ta seule lumière. (…) Nous n’aimons qu’une seule fois dans notre vie, avait dit mon père, tantôt trop tôt, tantôt trop tard ; les autres fois sont toujours plus ou moins réfléchies. »



Paul a aimé, Paul aime. Paul aime aimer. De Giovanni, le menuisier de ses parents, à Manfred, ce partenaire de tennis si longtemps observé, décortiqué, espéré. Et Chloé, d’un coup de foudre a l’évidence complice. Et les autres…



Au fil de mille variations infimes ou radicales, André Aciman poursuit son analyse du sentiment amoureux, cherchant autant l’exhaustivité des émotions que leur poésie. Ce roman pourrait être le carnet dans lequel chaque pensée, chaque sensation, chaque instant contradictoire de l’âme de Paul se consigne. Un puzzle dont seule compte vraiment chacune des pièces, aussi minime soit-elle. Car il ne semble vraiment vivre qu’à l’occasion de ces étincelles. Il y a ainsi dans ces pages autant de passion que de mélancolie.
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Appelle-moi par ton nom

Après la lecture de quelques pages seulement, on comprend comme l'oscar de la meilleure adaptation à été décerné au film éponyme.

D'une incroyable sensibilité, ce livre décrit l'indescriptible et ce, sans aucun tabou. On replonge dans les passions qui nous rendent adultes et dont on se souvient, bien des années plus tard.

Lu en novembre 2023
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Appelle-moi par ton nom

Aucun cinéma de ma région de projetait ce film, j'ai donc décidé d'acheter le livre.

Je savais l'histoire grâce aux nombreuses interviews que j'avais écoutées, pourtant, je me suis retrouvée très vite emportée à en oublier ce que je croyais savoir.

Très rapidement, j'avais l'impression de connaître Elio, comme s'il faisait partie de moi, comme si certaines (je dis bien certaines) de mes idées avaient été retranscrites par ses paroles.

Ce roman est une ode à la lenteur : la chaleur, la moiteur, la torpeur. La relation entre Elio et Oliver prend son temps. Lorsqu'on la croit acquise, elle s'évanoui pour mieux revenir ensuite.

Certains passages sont presque choquants tant ils sont graphiques mais à la fin, on comprend simplement l'amour incroyable qui s'est écrit entre ces deux individus le long des pages.

Le livre est difficile à poser. Je l'ai lu en cinq fois à peine, des dizaines de pages à la fois, ne voulant pas laisser Elio seul face à lui même.

C'est beau, comme une chanson que l'on ne veut pas entendre se finir, comme un poème que l'on relit sans arrêt pour le laisser vivre encore en nous, comme un rayon de soleil d'été. On est bercés, on se sentirait même amoureux nous aussi.



La seule remarque que je ferais néanmoins est sur la fin :

Cette fin est si belle et pourtant, elle laisse un goût d'amertume. Elio n'avancera-t-il donc jamais après Oliver ? Certes, d'après ses dires, il rencontrera d'autres personnes mais il semble que jamais plus il n'aimera. Tristesse.

Quant à Oliver, il semble lui presque regretter sa vie.

Alors, pour les aider, on n'a qu'une envie : recommencer le livre et arrêter notre lecture lorsqu'ils se disent un dernier adieu et les laisser vivre un futur impossible.
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Appelle-moi par ton nom

Il est 10 000 fois mieux que le film ! J'ai voulu lire ce livre avant de voir le film dont tous le monde parle depuis tant d'années et je l'ai fait l'été 2021. J'ai lu ce livre et j'y suis rester scotchée. L'histoire monte crescendo au cours des pages et on ne s'ennuie pas une seule fois. En revanche, le film manque énormément de details !!!! Si on a pas lu le livre avant, croyez moi que vous ne comprendrez pas grand chose. Tout du long du film j'ai dû expliquer à mon petit copain pourquoi ceci se passait comme ça, ce que pensait Elio dans sa tête réellement d'après le livre etc pour que ce soir cohérent. Donc si vous avez vu le film et que vous l'avez aimé, vous ne pourrez qu'aime encore + ce livre ! Et si vous n'avez pas vu ce film, foncez sur ce livre il est incroyable !
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Appelle-moi par ton nom

Je viens avec ce que certain.e.s considèrent comme un roman phare pour la représentation LGBT, Call me by your name — Appelle moi par ton nom en français — d'André Aciman.



Je ne sais pas si c'était une lecture que j'ai beaucoup appréciée. La différence d'âge entre un mineur — Elio est âgé de 17 ans — et un doctorant — on imagine bien qu'il est beaucoup plus vieux que le premier — est problématique d'après moi. C'est dommage pour quelque chose que l'on dit être une belle « romance » mais qui en réalité est entachée de rapports de force. Je m'explique, plusieurs fois nous allons voir qu'Oliver va passer du chaud au froid dans ses interactions avec Elio. De plus, c'est un professeur de philosophie et est donc une figure d'autorité malgré lui. On s’imagine difficilement comment on ne peut pas insuffler une relation professeur-élève ici et c’est ce qui va se faire, dans une certaine mesure. Aussi, Oliver ne va pas se limiter à un seul adolescent mais va en « courtiser » une autre, Chiara. Bref, ça m'a pas mal mis mal à l'aise tout au long du bouquin. Surtout les moments où Oliver va venter la maturité d'Elio par rapport aux autres jeunes gens, ce qui donne une ambiance assez étrange sur fond de « toi c'est pas pareil tu fais plus vieux ».

Bon, après ils vont faire ce que les grandes personnes font quand elles s’aiment et qu’elles en ont envie et là, j’ai plus trop aimé. C’était très descriptif et explicite. Le fait que ça soit au milieu de discussions sur Dante ou Héraclite m’a franchement déstabilisé et fait sourire. Sachez que je ne pourrais plus jamais regarder les abricots et les pêches de la même façon. Franchement il y a des trucs assez durs à lire, à coup de caca et de liquide blanc. Ça me met mal. Pourtant, en ayant lu le livre j’aurais du déjà me douter du retour de la scène. Pour les non prudes, je ne peux que vous conseiller de ne pas faire attention à ce que je viens d’écrire.



En ce qui concerne les émotions intérieures d’Elio, elles sont très bien traitées. J’ai pu lire d’autres critiques qui stipulaient que l’amour porté était « obsessionnel » et dans un sens, malsain. Mais, je trouve que justement ça correspond bien à l’épanouissement de premiers sentiments à l’adolescents, tous plus intenses et bouleversants et qui plus est, pour le même sexe.



Pour terminer, petit regret de ma part quand on personnage du père, qui aurait été intéressant et utile à développer…

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Trouve-moi

Voici une lecture qui me laisse mitigée. Le livre est divisé en différentes parties qui ont un lien puisque on y retrouve les personnages de Appelle-moi par ton nom. Tempo, la première partie évoque les amours du père d'Elio avec une jolie et jeune italienne, Miranda. Cadence nous permet de retrouver Elio, devenu pianiste de concert, jeune virtuose qui n'a pas oublié son amour. Il a une liaison avec Miche, un avocat plus âgé que lui. Capriccio et Da Capo nous remettent face à Elio qui cette fois retrouve Oliver. Ecrit avec élégance, nourri de références poétiques, musicales et romanesques, le texte d'André Aciman n'a pas réussi à me convaincre peut être parce qu'il brasse trop de références sur l'amour, la nostalgie, le passage du temps...

Fallait-il vraiment nous parler d e nouveau d'Oliver et d'Elio et si oui, de cette façon ? Je reste perplexe...

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Les variations sentimentales



DE LA DIFFICULTE D'AIMER...



▶️Paul revient sur le lieu des vacances de son enfance ; il se souvient alors de Giovanni, le menuisier du village pour qui il s’était pris d’une profonde passion, entière et excessive comme ont peut en ressentir à 12 ans...

▶️Plus tard, à New-York, c’est avec Maud qu’il tente de construire quelque chose, qu’il aime d’un amour ardent et inquiet : «Et pourtant, je ne suis pas jaloux. Parce que je crains plus la jalousie que la perte de l’amour »....

▶️...puis c’est Manfred qui occupe toutes ses pensées jusqu’à l’obsession, de qui il espère un geste, un simple mot, juste un "bonjour" : «je préférais n’importe quoi plutôt que rien »....

▶️C’est alors qu’il retrouve Chloé, perdue de vue depuis la fac ; "nous nous étions aimés elle et moi. Mais qu'avions nous fait de notre amour? Rien". Ils se quittent, se voient à nouveau, se quittent encore : "Je ne peux pas vivre avec le personnage que je deviens chaque fois que nous nous séparons"...

▶️...Il fait ensuite la connaissance d’une jeune musicologue piquante et exaltée, Heidi - s’ensuit une joute amoureuse et intellectuelle tout en séduction... jusqu’à...

▶️Un roman comme une partition amoureuse, qui, au travers d’un personnage inconstant et pourtant sincère, dans une perpétuelle quête de bonheur faite d’atermoiements, d’espoirs et de doutes, dissèque le sentiment amoureux...

▶️L’auteur est un spécialiste de Proust et cela se sent dans le style - de longues phrases, de nombreuses digressions qui alternent entre passé et présent et interrogent sur le sentiment amoureux, sa fragilité, sur la difficulté d'aimer et d'être aimé en retour - sur la constance et la durée de l'amour, enfin...

▶️Une belle écriture ample et introspective, des références littéraires (Lawrence Durrell, Edith Wharton..) - un exercice de style d’une grande maîtrise - un beau roman mélancolique, merveilleusement désenchanté...

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Les variations sentimentales

Les variations sentimentales - André Aciman



Renversant !



L’auteur nous emmène dans l’histoire de Paul alors âgé de 12 ans jusqu’à sa vie d’adulte avec des chapitres en partie décousus qui pourrait ressembler à des nouvelles. André Aciman retrace avec une belle analyse, une habilité d’écriture, différents amours et une quête qu’une passion romantique qui vient hantée Paul.



Il sera tout d’abord question de Nani un garçon plus âgé que lui pour lequel il est un bonheur secret mêlé d’angoisse et de honte. Puis vient le tour de Maud qui après l’avoir trompé ne sait pas s’il éprouve de l’amour ou de la compassion. Sa rencontre avec Manfred (un homme), il pense alors connaître le même circuit : celui de l’attirance à la tendresse puis au désir obsessionnel et ensuite à l’abandon, le recul, l’apathie, la lassitude…Après quelques années il revoit Chloé dont tous deux s’aiment sans conviction, sans but, sans lendemain…Puis, pour conclure, Heidi dont il pense qu’une femme qui sait ce que vous pensez doit avoir les mêmes pensées que vous et que tout devrait fonctionner, enfin c’est ce qu’il pense…Et la fin réserve bien sa surprise !



Cela peut faire écho à « la confusion des sentiments » de Stefan Zweig



Un coup de cœur !

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