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Critiques de André Blanc (III) (32)
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Rue des fantasques

Et bien , chers amis , voici un bon polar , un de ceux qui ouvrent les yeux sur la société dans laquelle nous évoluons, bien tordue , bien corrompue , bien gangrenée par l'un de ses principaux ennemis , le fric , le fric obtenu par tous les moyens . le fric pour lequel " tuer " n'est plus qu'un détail, hélas . Oui , soyons en certains , nous recevons dans cet ouvrage une leçon, une vraie leçon dont le titre pourrait bien être " Comment se faire du blé sans peine ". Je vous sens déjà intéressés , évidemment , c'est humain .Sauf que non , ce n'est pas si facile , oh non....Évidemment, si vous êtes un politique " important " et peu regardant sur le code de déontologie qui devrait , normalement ," accompagner " votre rôle d'élu , vous êtes en " pôle position ". Si vous fréquentez des mafias locales , voire mieux , internationales , vous prenez un tour d'avance ,et vos poches se remplissent à la vitesse "grand V ", comme on dit ...Si , cerise sur le gâteau , vous "connaissez bien" un policier , disons , " compréhensif ", ce n'est plus un tour d'avance que vous prenez ....mais plusieurs .On ouvre des comptes ici , on les transfère là, touchant au passage quelques dividendes en omettant de déclarer la " tév ", par exemple , ou en "aspirant des fonds" d'amis , auxquels on va avoir accès grâce à ses propres connaissances dans les " technologies nouvelles "......Ah que la vie est belle et facile , non , je vous sens tout émus, prêts à courir chez votre libraire acheter ce manuel " du parfait petit banquier malin " et demain , grasse mat , lettre de démission au patron , achat d'une belle bagnole , projets de croisière.....COOL !

Bon , les amis , un détail. Si vous vous souvenez de la fable de La Fontaine ," le loup et le chien " , vous allez vous poser la question " que me faudra-il faire en échange ? " Et bien , je vous le dis " trois fois rien " , voyez plutôt : risquer de tomber du septième étage, un balle dans " le buffet " et même si vous avez la satisfaction d'avoir " buté " un de vos assaillants , ce sera , vous me l'accorderez , une mince satisfaction....Dans ce camp , l'espérance de vie dessine une courbe franchement descendante.....Bon , ça , c'est dit .Ensuite , il y a Farel , un flic opiniâtre , humain , solide , réfléchi, entouré d'une super équipe de copains voués à une cause , la découverte de la vérité, unis comme les doigts de la main . S'ils vous chopent , sûr qu ' il va vous en falloir de l'imagination pour leur faire " avaler les couleuvres " auxquelles vous serez les seuls à croire......Si Pinocchio était interrogé par Farel , je vous laisse imaginer la longueur de son nez ....Pour vous , c'est plutôt votre mine qui risque de s'allonger en pensant à la nouvelle vie qui vous attend ...Farel ...sacré flic...bien aidé aussi par Foux , une sacrée nana ...de la Financière .

Vous l'avez compris , j'ai aimé ce polar " à l'ancienne ",ce polar dans lequel l'auteur " donne à voir " , nous place au milieu des actions , des discussions ,des réflexions , des déductions des policiers , nous transporte près des truands , nous informe de façon très claire sur ces nouvelles malversations ou arnaques qui ont envahi le monde avec le développement des outils contemporains et sur l'avidité des hommes grisés par le pouvoir , grisés par l'argent facile...Corruption....

Ajoutez à tout cela un style parfaitement maîtrisé avec un langage collant , lui aussi au sujet , et c'est une belle ballade ,un peu " agitée " toutefois , qui vous attend à Lyon , dans les mystérieuses " arêtes de poisson " et la rue des Fantasques....

Entre nous...Un prix Lyon Polar 2018 , c'est une référence tout de même....

Allez , les amis , on déchire la lettre de démission , on décommande la bagnole et la croisière. Trop voyant pour Farel ... Non , on lit et ....on verra bien après , vous me direz !

PS: je vous autorise quand même la " grasse mat " , ça, ça peut pas faire de mal....COOL !
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Farel

Guillaume Farel est flic, fils de juge, rejeton de l'élite locale lyonnaise, il refuse les règles du jeu.

La ville de Lyon est l'un des personnages de ce roman. On y découvre ses encombrements, ses deux fleuves, son temps de chien, ses pots de Beaujolais et de Côtes du Rhône, ses traboules et ses bouchons, pour le côté face.

Côté pile on y trouve la grandiloquence des ses élus et leur sentiment d'appartenance à une élite autant que leur sentiment d'être propriétaires de la capitale des Gaules.

On ne peut s'empêcher de penser à Michel Noir et Gérard Colomb en lisant les lignes que André Blanc consacre à la ville.

Côté énigme on retrouve la traditionnelle guerre entre la justice et la police mais aussi les affrontements entre les différents services de police.

Dans le récit de Blanc toutefois on relève "Des rumeurs au palais laissaient entendre qu'il ne fallait jamais avoir affaire au tandem F2, Fournier-Farel. Une même approche personnelle du respect du droit, des libertés individuelles et de l'application de la loi en avait fait une sorte de couple jalousé et craint."

L'histoire s'appuie sur la complicité entre la Juge et le Flic.

Dommage que l'on devine très vite qui est l'assassin...

Malgré ce bémol, Blanc nous livre un très bon polar, ancré dans la réalité lyonnaise et écrit avec amour par un artisan de la plume. Un travail bien fait et une lecture au cours de laquelle on ne s'ennuie jamais.



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Violence d'État

Un polar ambitieux, aux frontières de l’investigation policière et des manipulations barbouzardes et politiciennes. L’auteur y fait montre d’une grande connaissance des milieux policiers et des services spéciaux. Un peu surprenant si on reprend sa présentation par son éditeur Jigal : docteur en chirurgie dentaire !

Pourtant, passé une ouverture au cordeau, qui voit le commandant Farel intervenir avec son équipe sur l’accident et l’incendie sur le périphérique lyonnais d’un corbillard, chargé en fait de stupéfiants et d’armes, le roman montre des « trous ». Certains enchaînements de l’intrigue ne sont pas détaillés et la situation bouge d’un chapitre à l’autre sans que le lecteur ne comprenne d’où Farel a obtenu ces nouvelles informations. L’auteur use et abuse aussi du passé de son héros, ancien officier des forces spéciales, pour lui permettre de rencontrer, comme par hasard, les personnes utiles à son enquête.

L’un des problèmes principaux tient de la présentation des personnages. La situation où se trouve Farel et sa conjointe Maud, blessée à Berlin au tome précédent de cette série n’est pas franchement expliquée. Après, me direz-vous, c’est ma faute de commencer par le tome trois. Peut-être, mais même des individus qui se rencontrent pour les besoins de cet épisode ne font l’objet d’une présentation en bonne et due forme que deux chapitres plus loin. Encore cette impression de rater quelque chose…

Ceci étant l’écriture de Blanc a un certain punch qui fait passer le roman. On se raccroche à la trame globale du récit, plus qu’aux détails. Mais du coup, ce qui pouvait être une excellente histoire aux connotations politiques, avec des rappels indirects de scandales passés, se limite à un polar assez tendu. Dans un genre assez proche, le Kisanga d’Emmanuel Grand fait lui figure de réussite totale.

Dernier détail, très anecdotique, j’ai lu ce livre au format poche dans une édition de mai 2017 et c’est la première fois chez Jigal que je vois une composition ratée. Les coupures pour sauts de ligne interviennent sans respect des syllabes. Le tiret "–" est placé n’importe quand.
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Rue des fantasques

Je vous invite à faire un tour Rue des Fantasques. C'est une rue de Lyon, elle longe la pente est de la colline de la Croix Rousse. C'est aussi le titre d'un roman policier écrit par André Blanc. Non loin de là coule le Rhône tranquillement, ce n'est pas une promenade de tout repos qui vous attend. Cette rue est un personnage à part entière dans l'intrigue qui va surgir.

Celle-ci est réaliste, de belle facture, tirée au cordeau. Elle se déroule dans les coulisses du pouvoir, avec pour toile de fond une incroyable et juteuse arnaque à la taxe carbone. Les méchants, les crapules sont tout autant des cols blancs qui parlent le verbe haut que des voyous, des petites frappes au langage châtié. Voilà deux mondes qui s'opposent et le montrent bien à différents moments, à d'autres endroits ils s'entendent copains comme cochons, ont besoin les uns des autres pour assouvir leur désir, ici d'argent là de pouvoir, et n'hésitent pas à faire d'un « droit à polluer » un « droit à tuer ».

C'est un polar à la psychologie bien trempée. Certes, tous les bons ingrédients sont réunis: sexe, drogue et sang. D'ailleurs l'une des premières scènes du livre est une scène de crime. Nous découvrons sur le trottoir le cadavre d'une femme qui vient de plonger du 7ème étage d'un immeuble de la fameuse rue des Fantasques, le corps bien abîmé, touché d'une balle. Le commandant Farel, de la BRB, dépêché sur les lieux de cette mort plus que suspecte, va dérouler de manière méthodique l'écheveau de cette histoire complexe. Le policier est atypique, humain, intègre, loin des clichés ; nous découvrons sa vie, ses certitudes et ses doutes, et puis il y a Maud, flic elle aussi, leur histoire d'amour, tous deux survivants des risques du métier et des morsures de la vie, résistants à leur manière. Il sait s'entourer, ses coéquipiers sont à la hauteur, ils sont soudés, complémentaires, dévoués. Chacun tient sa place. Et Farel, têtu, minutieux et sans relâche, continue de dénouer ce fil vers les plus hautes sphères de la politique, là où ça ne sent pas toujours bon et forcément ça dérange ces beaux messieurs en cols blancs qui veulent continuer à tirer les ficelles du pouvoir et de la finance sans qu'un flic, même talentueux, ne vienne traîner dans leurs jambes…

Nous voyons les personnages glisser dans l'intrigue, se croiser, cheminer inexorablement vers le dénouement, pas à pas. De temps en temps, des voix off nous font entrer dans leurs pensées machiavéliques, au plus profond de l'intime, cortège de mots froids et cyniques, comme venant presque d'outre-tombe. Et pendant ce temps-là, nous nous égarons à notre tour dans les pas du commandant Farel et dans l'ombre de cette femme qui rôde, joueuse d'échecs, intrigante, sans doute manipulatrice... Peu à peu, la toile d'araignée se tisse et se referme autour de nos gestes hagards. Nous avançons à tâtons et nous ne savons plus comment sortir de ce labyrinthe... Pourtant, tout n'est pas noir. Nous écartons des pans d'ombres et il y a des lambeaux de lumière qui s'accrochent brusquement à nos doigts... Est-ce l'amour de Farel et de Maud, l'amitié de ses coéquipiers, ou peut-être tout simplement la vérité qui finit par surgir au fond du gouffre...

André Blanc n'en est pas à son premier coup d'essai, mais je l'ignorais. Son personnage du commandant Farel revient pour la quatrième fois. Je découvre cet auteur, son univers tout en rouge et noir, une histoire ciselée, un suspense réglé comme du papier à musique et disons-le aussi franchement : une manière détournée de dénoncer les arcanes d'un certain pouvoir… André Blanc connaît par cœur son affaire pour y avoir traîné ses guêtres de long en large dans une autre vie.

Contre toute attente, j'ai apprécié ce roman quelque peu déroutant. Le milieu financier, les coulisses de la politique, autant vous l'avouer, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé dans le choix qui dicte mes lectures habituelles, mais je dois reconnaître m'être laissé emporter ici par l'intrigue saisissante, une forme de poésie urbaine et nocturne, des dialogues incisifs et aussi par un doute qui est venu ébranler ma candeur : est-ce donc ainsi que les hommes de pouvoir vivent ? Tiens ! Je croyais que l'homme politique était là pour servir l'intérêt de la nation et la cause du peuple... Je tombe de haut, comme cette femme du septième étage... À la différence que je m'en suis relevé, prêt à découvrir les autres romans d'André Blanc. Alors, vous venez faire un petit tour du côté de la Rue des Fantasques… ?

Je remercie Babelio et les Éditions Jigal de m'avoir fait découvrir ce polar hors norme.
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Rue des fantasques

Retour auprès du commandant Farel dans les rues de Lyon.



Une morte tombée malencontreusement d'un balcon, tireuse douée qui a tué un de ses adversaires, Farel prend l'enquête en main.



A partir de là, on retrouve une partie des personnages qui gravitent autour de Farel, son équipe mais aussi ceux de sa vie privée. On part à la recherche de la vie de la femme morte, Yougoslave d'origine, ayant vécue dans un quartier pauvre aujourd'hui richissime.



Complexe l'enquête nous entraine dans les milieux politiques et sur les traces de quelques belles arnaques.



C'est du Farel c'est un bon polar bien rythmé mais je dois avouer ne pas avoir retrouvé l'emballement total des autres tomes. L'histoire d'amour avec Maud semble rendre "gnangnan" le super commandant.



J'y reviendrais quand même car Farel reste un beau personnage .
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Tortuga's bank

Troisième rencontre avec Farel grâce à cette lecture , mais c'est en fait le premier tome... tout lu en désordre , mais ce n'est en rien gênant.



Farel ,c'est du polar bon comme du bon pain . On en a pour son argent, une valeur sure, pas vraiment de fantaisie mais du sérieux ,on ne vous lâche pas n'importe où n'importe comment , c'est construit , efficace, crédible et on se retrouve scotché à tourner les pages sans s'en rendre compte.



Par un été caniculaire, Farel le Lyonnais, qui est à peine rentré de vacances se retrouve avec un cadavre encombrant sur les bras. Un homme qui a trainé dans les arcanes du pouvoir et qui se fait descendre chez lui c'est toujours source d'enquête délicate.



Et Farel ne va pas être déçu, il va soulever, voir arracher, des voiles pudiquement posés sur la corruption qu'occasionnent les partenariats heureux entre BTP, banques et politiques.



Quand en plus sa compagne devient la cible de tueurs, cet ancien militaire va savoir faire jouer ses réseaux personnels et utiliser ses méthodes qui sans être illégales ne sont pas forcément pile poil dans les clous...



Farel est un personnage de flic que j'aime bien, sa droiture et son respect des amitiés m'impressionne, taiseux, du genre granit , il échappe aux vapeurs d'alcool et aux échecs sentimentaux qui accompagnent bien des héros de polars.



A découvrir
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Rue des fantasques

Vous ne connaissez pas encore le commandant Farel de la PJ de Lyon ? Non ? J'avoue que moi aussi j'ignorais l'existence de ce personnage récurrent, jusqu'à ce que je fasse sa connaissance à travers cette série policière d' André Blanc.

Je le découvre donc à travers ce tome, 4e d'une série qui commence en 2013 avec Tortuga'Bank, si j'ai bien compris. Pour autant bien qu'il soit préférable de commencer par le 1e tome, rien n'empêche le lecteur de faire connaissance de ce policier hors norme, par celui-ci. Quelques références aux aventures précédentes n'alourdissent pas l'intrigue, ni ne gênent à la compréhension de l'histoire.

André Blanc brosse le portrait d'un flic à l'autorité naturelle, un homme de convictions, obstiné, un flic talentueux, un ex-commando dont les actions du passé viennent parfois le titiller un peu trop pour son bien être personnel. Un flic comme les fans de polar les aiment, moi la première.

Des personnages donc bien campés, un groupe d'amis et une équipe auxquels le lecteur s'attache tellement c'est réaliste.

Quant à l'intrigue particulièrement bien ficelée, elle fait assez froid dans le dos, fait travailler votre petite cervelle et instruit le lecteur sur un volet très particulier, celui des arnaques financières via la toile.

Tous les ingrédients sont là, argent, pouvoir, manipulation, rêve d'ascension sociale, crime organisé,et sexe, pour une mayonnaise qui prend particulièrement bien.

Quel lien donc entre une femme défenestrée, des hommes de pouvoir de la sphère ministérielle, la loi Carbone et la mafia russe ?

Dans ce polar somme toute assez classique dans sa construction, avec un style assez factuel, le lecteur cherche plutôt à comprendre les tenants et aboutissants, les motivations de Mara Tessador, sa personnalité. Un jeu de questions réponses qui me laissera un peu insatisfaite.

Outre l'enquête, le lecteur plonge avec Farel dans son introspection personnelle.

Si le démarrage semble assez poussif au début alors que tout se met en place, le rythme s’accélère et le lecteur se laisse séduire et surprendre par les rebondissements à point nommés.

Un polar passionnant, bien documenté, méthodique et semble si pro que l'on se demande dans quel univers l'auteur évolue dans la vie. Mais non André Blanc, n'est ni flic, ni juge... juste un auteur qui s'applique à rendre son roman réaliste avec des personnages aux personnalités travaillés, des ambiances bien brossés avec des interrogatoires, des scènes d'actions vivantes qui donnent au lecteur l'impression d'y participer. Quant au plan diabolique avec ses malversations, ses histoires de commanditaires, sa fraude à la TVA (basée sur des faits réels ), il n'est que plus effrayant encore tant il est crédible et mettant à mal les représentants de l' Etat que l'auteur égratigne au passage dans une mise en scène, reflet d'un quotidien bien réel.

Un opus qui donne envie de suivre le commandant Farel dans ses enquêtes à venir, avec cette fin ouverte et les précédentes aussi qui me permettront d'en apprendre d'avantage sur ce personnage récurrent d' André Blanc.

Merci à Masse Critique Babelio et aux Editions Jigal pour ce SP qui m'a permis de découvrir un nouvel auteur Français de polar. Je conseille aux fans du genre de lire les aventures du Commandant Farel.
Lien : http://missneferlectures.ekl..
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Farel

Reçu d’une amie lyonnaise, ce roman policier plonge ses racines dans la ville aux roses et nous y balade durant près de 300 pages. Peu de roses mais beaucoup d’épines dans ce récit réaliste où se mêlent meurtres, faits divers et politique. Un cocktail explosif s'il en est.



Point de départ, un meurtre sordide d’une bourgeoise bien en vue. La mise en scène laisse penser qu’elle connaissait son assassin et que celui-ci était déterminé. Une vengeance ? Pourquoi ? Très vite, cela rappelle au commissaire Farel une ancienne affaire qu’il a gardée en travers de la gorge. L’occasion peut-être de la mener à bien cette fois-ci. Si on le laisse faire...

L’enquête sur la victime éclaire très vite des faits nauséabonds et révèle une vie scabreuse au possible. Méthodique, obstiné, Farel avance lentement, patiemment. Il sait qu’il marche sur des œufs et se sait épié. Ce meurtre n’est que la face visible d’un iceberg qui fera du bruit, il en est conscient. Peu après, un second crime est commis. Les circonstances présentent des similitudes. Cette fois, il sera difficile de garder le black out. Il y a des fuites, la presse s’en donne à cœur joie. En fin tacticien, Farel tente de comprendre ce qu’on ne lui dit pas. Il entre dans l’esprit de ses adversaires, des suspects. Il veut comprendre et ne lâche rien.



Evoluant dans le Lyon des beaux quartiers, des nantis, de ceux qui font et défont la vie lyonnaise, bref des gens de pouvoir et d’influence, il se doit d’éviter les pièges. Rusé, opiniâtre, il arrivera à ses fins en douceur, se glissant dans les arcanes de la vie politique avec l’intention d’y trouver les failles.



J’ai beaucoup aimé le personnage de Farel, ce flic intelligent, intègre, un peu ours, qui a quelques fois des réactions imprévisibles mais toujours calculées. Brut de décoffrage, il a des relations assez tendues avec beaucoup, à commencer par son père. Les concessions ne font pas partie de son vocabulaire. Il est entier. Et parfois, cela le désert.



J’ai aimé retrouver l’ambiance lyonnaise, cette ville que j’apprécie et connais de mieux en mieux.



J’ai découvert une plume implacable au service d’un récit sombre, sobre et réaliste. L’auteur nous dépeint des horreurs avec doigté. Il ne s’appesantit pas sur l’indicible, il suggère et c’est déjà bien assez. Il maîtrise parfaitement son intrigue et l’art d’amener des indices. Même s’il prévient que toute ressemblance serait fortuite, on sent qu’il a longuement observé les hommes, ce que le pouvoir en fait, ce qu’il leur impose. La frontière entre réalité et fiction est souvent ténue, témoignant, je pense, du regard désabusé de l’auteur sur cet establishment.



Ce roman acéré et juste aurait pu être un coup de cœur, si je n’avais pas trop vite compris qui tirait les ficelles. J’aurais aimé rester dans le flou un peu plus longtemps. Mais je vous recommande chaudement la découverte d’André Blanc, ce dentiste lyonnais, lui-même adjoint au maire durant une courte période. Farel est son deuxième roman et certainement pas son dernier. A suivre !

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Farel

Une introduction assez dure et cruelle, qui est accompagnée d'un affront direct contre la Suisse, ceci dès la deuxième page. Attention André Blanc! Bon d'accord, tu n'y es pour rien, c'est un personnage qui s'exprime, et pas toi. Tu as eu de la chance pour cette fois. ;-)



Le soleil ne va pas vous éblouir durant cette lecture. Nous sommes à Lyon, l'hiver approche - ou nous y sommes déjà, je ne sais plus -, il fait moche, il fait gris et froid; il ne pleut pas vraiment, mais il ne neige pas vraiment non plus. Un de ces fameux entre-deux qui n'est pas à placer dans le top 10 des merveilles de la météo.



Un temps qui ira bien avec le contexte, bien entendu.



L'auteur ne traîne pas beaucoup pour nous dérouler son histoire. Cela va vite, on avance, dans une ambiance aussi froide que le temps qu'il fait sur Lyon, avec un ton aussi froid que la météo.



Nous comprenons rapidement que nous aurons à faire à des personnages qui ne font pas dans la dentelle, au franc-parler, aux caractères forts. Je dois admettre que c'est un vrai régal, je ne m'en lasserai jamais.



Nous découvrons justement une belle brochette de personnages. Le commandant Guillaume Farel, évidemment, de la police judiciaire de Lyon. Jean Le Han, psychiatre spécialisé en psychocriminologie. Charles Vobslinger, dit le Vobs, journaliste local qui n'hésitera pas une seule seconde à déterrer de la merde bien enfouis pour la servir aux citoyens, sur un plateau.



Une petite équipe soudée qui se retrouve tous les mercredis au bistrot pour discuter, faire le point, pour en apprendre un peu ou pour donner des renseignements. Le monde politique lyonnais est souvent mis sur le tapis, un univers de girouettes, de menteurs, de faux-cul ou encore d'opportunistes. Un univers assez standard finalement. Il manque peut-être encore Marc, mais je ne vous en dirai pas plus.



Le commandant Farel, vous le connaissez déjà si vous avez lu le premier roman d'André Blanc, "Tortuga's Bank". Voilà comment j'avais décrit ce personnage dans ma chronique de ce premier roman:



"... Un chef de groupe que chaque brigade voudrait sans doute avoir à son actif. Extrêmement observateur, intuitif, perspicace et très à l'écoute envers les personnes qu'il côtoie, mais surtout envers les suspects ou témoins qu'il interroge. Une force de persuasion assez remarquable. Mais Farel, c'est aussi un ex-commando ayant oeuvré dans la jungle africaine, notamment, ..."



Ce personnage me fascine énormément; tout un roman à lui tout seul! Lorsque je mentionnais des personnes au franc-parler, c'est certain que celle-ci en fait partie! Un type intègre, très juste, qui ne supporte surtout pas les petits loosers prétentieux et malhonnêtes qui, pourtant, occupent des places non négligeables. Il n'hésitera pas, pour certains, à leur envoyer quelques belles franchises dans la gueule.



Honnête, courageux et incorruptible; j'aime ce personnage qui souhaiterait nettoyer le monde et éliminer toute la merde qui s'y trouve et qui, d'une certaine manière, sait qu'il n'y arrivera jamais. L'espoir fait vivre non?



Nous rencontrons à nouveau Maud, la compagne de Farel, qui bosse à Interpol et qui n'arrive plus vraiment à faire face à cette violence permanente. Une sordide - évidement! - affaire de pédophilie, trois ans auparavant, impliquant probablement du haut gratin régional ne l'a pas aidée à remonter la pente, bien au contraire. D'autant plus que certaines personnes ont réussi à rester dans une ombre protectrice, histoire de passer entre les gouttes de la machine judiciaire. Lamentable.



Farel va nous emmener sur une scène de crime particulière, soit la chambre d'un grand hôtel lyonnais. Une femme a été retrouvée asphyxiée sur son lit, sac en plastique scotché sur la tête, liens aux pieds et aux mains. Une longue agonie, si on se réfère au petit trou qui a été fait dans le sac en plastique, pour cette nymphomane aux mœurs plutôt particulières. Une première relation sera faite avec la "vieille" affaire de pédophilie; l'enquête va-t-elle reprendre un nouvel élan? Pour Maud, peut-être une bonne thérapie.



L'affaire sera traitée par le groupe Farel, un ensemble de personnes qui, encore une fois, sont toutes d'une épaisseur remarquable et muni d'un caractère relativement fort, je dois dire. Chacun avec sa propre personnalité, ses propres atouts ou encore ses propres qualités face à une enquête de police.



L'enquête qui nous occupe, justement, sera dirigée par madame le juge Fournier. Une aubaine pour le commandant Farel. Un duo de choc appelé par la presse ou par certaines personnes, F2 (Fournier - Farel). Une association crainte à des kilomètres à la ronde, une alliance qui tape là où ça fait mal et, surtout, - c'est ça qui est merveilleux! - à tous les échelons de la société! Çà fait rêver, j'avoue. Une coalition, si j'ose dire, qui représente la vraie justice, le respect du droit pur et dur, une application de la loi contre toutes épreuves, point barre.



Cette enquête aura comme mot d'ordre; silence absolu. Trop de monde impliqué, tout secteur confondu; c'est navrant, mais c'est la réalité. Une enquête sensible, inquiétante, qui aura immanquablement des retombées non sollicitées, surtout dans le camp des enquêteurs, soit celui de la police, et peut-être aussi un peu dans celui de la justice. Lorsqu'on plante un pieu dans une haute sphère dirigeante, il y a forcément des bouts de déchets qui s'éparpillent un peu partout pour ainsi polluer l'atmosphère. Et là, cela devient forcément dangereux, autant concernant l'opinion publique que pour sa peau!



Un volet de l'affaire nous emmènera dans un centre pour enfants handicapés. Pour le commandant Guillaume Farel, ce pan de l'enquête sera douloureux et va beaucoup le bouleverser. Des souvenirs vont resurgir, il y a des choses qu'on n'oublie jamais. Certaines ardoises bien remplies attendent encore d'être effacées, et nous constaterons que Farel garde un chiffon dans sa poche depuis bien longtemps, histoire de nettoyer cette sale ardoise, une fois que tout le monde se sera acquitté de sa dette. Une dette envers qui? Vous le verrez bien.



Parallèlement, pendant qu'un grand projet immobilier bancal secoue un peu la mairie, l'adjoint au maire, responsable des travaux publics, va se retrouver dans une situation un peu périlleuse, dont il aura certainement du mal à s'en sortir. Mais finalement son compte sera vite réglé, pas le temps de se faire d'énormes soucis, il sera retrouvé mort. Mode opératoire? Le même que la femme de l'hôtel. Cette fois-ci, pour Farel, il n'y a plus de doute, des liens apparaissent.



Nous serons face à une affaire rassemblant tout ce qui se fait de plus dégueulasse, impliquant des enfants, orchestrée par des personnes aux fonctions plutôt inquiétantes. C'est clair que la pédophilie relie toutes les classes sociales, et cela ne date pas d'aujourd'hui!



Concernant le tueur qui semble échapper aux enquêteurs, froid et méthodique, il ne va pas se contenter de "simplement" tuer; d'une certaine manière, il va s'adresser directement à Farel. Un joueur? Peut-être pas. Il y a des choses, comme je le mentionnais avant, qu'on n'oublie jamais. C'est valable pour tout le monde.



Bref, je ne vais pas vous en dire plus sur l'histoire. Je voudrais encore dire que les dialogues, les interactions, sont gorgés et inondés de subtilités, de franchises et d'énergie. André Blanc semble absolument à l'aise pour diriger ses personnages. Pour les confrontations, les interrogatoires ou encore les propos entre collègues, l'auteur donnera juste le ton et l'impulsion, les personnages feront le reste.



Les dialogues, les fameuses confrontations, dans bien des situations, nous les attendons avec une grande impatience, curiosité et même une certaine excitation. L'épaisseur de la plupart des personnages en est la raison principale. Toujours ce franc-parler, je suis fan! C'est profond, direct, toujours avec une certaine sensibilité et subtilité.



Et je m'engage à dire aussi que l'auteur doit certainement accorder une grande importance - une valeur non négligeable - à l'amitié, la fraternité et, d'un côté professionnel, à l'esprit de corps; cela se ressent dans les personnages - Farel - et la manière d'exprimer les choses.



Concernant l'intrigue en elle-même, à son fil rouge, sa trame, c'est impeccable. Pour le dénouement, je n'ai pas été surpris, il est tel que je l'avais imaginé. Je pense même que l'auteur ne voulait pas forcément nous surprendre en nous dévoilant et démasquant une personne improbable, telle que dans les aventures de Scoubidou! Mais rassurez-vous, le charme du roman ne se trouve pas de ce côté-là, comme vous avez certainement pu le comprendre en lisant cette chronique.



Bonne lecture.
Lien : http://passion-romans.over-b..
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Farel

Ce qui est bien chez Jigal, c'est que spécialiste des romans noirs et/ou polars, on en trouve pour tous les goûts : des flamboyants avec Janis Otsiemi, des rapides et très noirs avec JO Bosco, des plus classiques, des tordus, des romans noirs ou d'aventures avec dans le désordre, Maurice Gouiran, Pascal Thiriet, Olivier Maurel, Gilles Vincent, Philippe Georget, Florent Couao-Zotti, pour ceux que j'ai lus et sans doute encore plein de qualificatifs pour ceux que je n'ai pas lus. André Blanc avec son Farel fait dans le polar réaliste : on suit l'enquête pas à pas. Tout est précis, formel, tant les procédures que l'autopsie -et je vous rassure tout de suite, rien de purement administratif et donc rébarbatif ou de gore, la description de l'autopsie est plutôt technique. La construction du roman est classique (je me suis même douté d'un point très important concernant le coupable très vite, mais ça n'a pas gâché ma lecture d'autant moins que j'ai appris par la suite plein de détails, et puis je me doute assez facilement, parce que j'ai tendance à soupçonner tout le monde, mais là, quand même, j'avais une idée assez précise), l'écriture aussi qui colle parfaitement à l'ambiance et aux personnages décrits qui pourraient être vous ou moi ou vos voisins voire même les miens. "Un polar efficace et sans concession" est-il écrit sur le bandeau de couverture. J'opine. Sur fond de magouilles politico-financières, de réseau de pédophilie ou de pratiques sexuelles débridées, Farel avance sans lâcher le morceau, un limier besogneux qui ne fait confiance qu'aux faits qui doivent corroborer ses intuitions, sinon, ses intuitions, il les laisse de côté. Et il est très bien secondé, son équipe de lieutenants est vaste et compétente, pas vraiment drôle comme dans certains autres romans policiers, là l'humour n'est pas le fort de ces flics lyonnais, quelques remarques ou vacheries de temps en temps, mais surtout des coups de gueule, des regards noirs et des susceptibilités qu'il faut ménager et que pourtant aucun ne ménage. On ne se marre pas, mais comme André Blanc écrit avec réalisme, il a tout à fait raison, je doute que les flics rient beaucoup lorsqu'ils ont en mains une affaire liée à un réseau de pédophiles, même avec un sens de l'humour très développé, certaines blagues sont difficilement acceptables. "Peut-on rire de tout ?" demandait en son temps Pierre Desproges. Finalement, peut-être pas...

Guillaume Farel est le personnage central, inévitable du bouquin, un type complexe, très bien décrit, pas trop physiquement, plutôt psychiquement. Il vit avec Maud une flic d'Interpol une relation pas toujours très calme, n'est pas au top relationnel avec son père, juge à la retraite mais un profond respect les lie l'un à l'autre. Il a un réseau amical fort qui date de ses années d'études entre Jean Le Han psychocriminologue, Charles Vobslinger journaliste, ne manque que Marc Philippe avocat fiscaliste, mort des années auparavant, mort dont Farel ne se remet pas et qui le hante toujours.

Décrit comme cela ce polar pourrait sembler sec, austère. Il l'est sans doute un peu, mais en l'occurrence, c'est plutôt une qualité qui fait que l'on reste pris de bout en bout par l'histoire, ses rebondissements, ses ramifications dans le monde politique -quelques remarques fort judicieuses sur les collusions entre la politique, les affaires, l'argent, le goût et l'attrait du pouvoir qui ne redorent pas le blason des politiciens sans pour autant crier au "tous pourris"-, ses personnages attachants malgré leur manque de détachement et d'humour.
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Violence d'État

Un accident sur l'autoroute à Lyon, onze morts, trois véhicules impliqués, rien d'extraordinaire ...sauf quand on trouve des armes et de la drogue dans l'un des véhicules, un fourgon funéraire qui aurait dû abriter un cadavre.



Farel et son équipe se mettent en route pour trouver qui se cache derrière ce joli trafic. On y trouvera, pelle mele , la mafia de l'est avec du petit et du grand truand, du barbouze, du politique, de l'argent ... de quoi faire une belle mayonnaise !



Le personnage de Farel, rencontré ici, s'épaissit peu à peu, un beau personnage de flic torturé, droit et taiseux.



Un polar qui se lit bien, rythme, personnages, actions, peut-être un poil trop complotiste mais assurément bien ficelé
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Violence d'État

André Blanc fait partie de ces auteurs qu’il faut lire : pour la qualité de son écriture, pour l’émotion qu’il sait faire partager à travers ses lignes, pour l’originalité de ses récits et surtout, dans le cas présent, pour une fin, totalement inattendue et remarquable.

Une fin qui fera réfléchir sur ce que peut engendrer la nature humaine. De pire. Ou de meilleur...

Un auteur qui sait retranscrire des scènes, des impressions, des sentiments avec délicatesse mais qui, parallèlement, sait également écrire "à double tranchant". Une écriture double dans le cas présent, sans concession dans certaines scènes, en totale opposition avec la sensibilité de certaines lignes.
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Violence d'État

J'ai déjà rencontré l'équipe du commandant Farel dans le roman précédent d'André Blanc, sobrement intitulé Farel. J'avais alors été surpris par le réalisme et la minutie des descriptions de l'auteur. C'est toujours le cas avec Violence d'état. L'intrigue est totalement crédible, elle serait l'une des nombreuses affaires politico-financières dont on a vent depuis une quarantaine d'années. Ce qui m'étonnera toujours, ce n'est pas qu'il y ait des gens de pouvoir tentés par des malversations de tout ordre, mais plutôt qu'ils osent franchir le pas, sachant qu'à un moment ou un autre, ils vont se faire gauler. Ils sont tellement nombreux nos politiques à avoir eu affaire à la justice -et de tous les partis, même ceux du FN qui prétendent être plus blancs que blancs- que le "tous pourris" -que je déteste car je reste persuadé que beaucoup sont honnêtes- devient un leitmotiv que je n'ose plus qu'à peine contredire.



Mais bon, revenons à nos flics lyonnais qui enquêtent sur le trafic d'armes et de drogue. Il n'est pas toujours très simple de s'y retrouver, il faut s'accrocher un peu, parce que l'affaire est complexe, les meneurs sont roués et de peur de fouineurs ou de juges et de flics trop zélés, ils font des montages abscons. André Blanc nous donne des indices à petites doses, pas suffisamment pour que l'on puisse seul, comprendre la totalité de l'affaire. Mais patience, Farel et son équipe nous expliquerons tout à la fin. Belle équipe d'ailleurs que celle de Farel, soudée, une confiance absolue les uns dans les autres, de forts caractères, notamment ceux de Farel et de Lucchini son second, les plus présents dans le roman, avec Jimmy, le nouvel arrivant, as de l'informatique. Et puis, il y a Maud. Maud, c'est l'amie de Farel. Flic à Interpol, elle était déjà là sur le premier tome et se remet très douloureusement d'une agression.



Pour revenir un instant à la construction du livre, j'ai eu la sensation étrange tout au long d'icelui de ne pas tout comprendre, de me dire qu'il valait mieux avoir lu Farel avant de lire Violence d'état, notamment pour les relations entre les personnages. Et puis finalement, non, pas du tout. C'est André Blanc qui construit un puzzle, nous donnant des pièces de temps en temps, mais évidemment jamais trop proches les unes des autres. Il nous oblige à réfléchir, à faire une partie du travail de regroupement nous-mêmes, c'est du grand art. Ce n'est qu'à la fin que tout s'emboîte parfaitement. Ça peut paraître assez classique ce que j'écris là, mais le classique lorsque c'est bien fait et maîtrisé, ça a du bon. La preuve !
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Rue des fantasques

Le Polar Rue des Fantasques ( Prix Lyon Polar 2018- éditions Jigal)

de l’ Ecrivain André Blanc, docteur en chirurgie et passionné d’archéologie ,

adjoint au Maire de Lyon, nous présente le suicide ? le meurtre ?

d’une jeune femme riche, à Lyon, en 2018, en plein climat des attentats,

dont le commandant de Police, Farel, en pleine nuit

et sous la pluie, va s’occuper, selon son instinct d’ancien militaire.

Cette affaire requalifiée de meurtre va entraîner le héros,

sa copine d’Interpol et son équipe à poursuivre la pègre étrangère

et son contrat, jusqu’au haut rang de la sphère politique,

au moment venu.

A noter que les éditions Jigal s’occupent de publier des Romans Noirs

et contemporains, critiques envers l’Histoire en prise directe avec notre

époque et les hommes qui la font.

Nous allons donc voir comment cette histoire nous parle de la Police,

nous entraîne dans la chasse d’une Femme Fatale et dénonce

la corruption à travers l’affaire de la « Taxe Carbone ».

D’abord, le Romancier décrit minutieusement les différents services de la Police

(médecin légiste, BRI, les différentes réunions de travail ….) mais aussi le cercle

des journalistes et des juges intègres. Pour le meurtre de la jeune femme défenestrée,

nommée Tessador, tout le monde est coupable (relations politiques, sexuelles et d’argent)

tant qu’il n’y a pas de preuve pour prouver le contraire, pour le chef de Police.

C’est ainsi que Farel va se confronter à une Femme Fatale, à une prédatrice sexuelle

qui, partie de rien ( père violent et mère soumise), étrangère habitant

« Couscous city », aux sphères de la société du pouvoir (à travers ses amants) ,

va donc monter un réseau autour d’elle et grimper l’échelle sociale.

A noter que dans son nom « Tessador » , il y a le mot « or » donc l’ avidité de

cette femme pour le pouvoir et l’argent. De plus, il faut noter que dès la couverture

en noir et blanc du Livre , sexe et pouvoir sont présentés, avec la présence

de fines belles jambes et des escarpins que l’on devine rouge passion.

C’est donc un face à face entre un homme doué d’une solide réputation

dans les milieux de la Pègre, et une femme très belle et très intelligente.

Enfin, dans un Paris parée des « ors de la République » et un Lyon marginal

(« rue des Fantasques » ) que vont se jouer la mise à jour et l’ordre de la Justice

dans l’affaire des « Taxes Carbones » : arnaque financière qui consistait à créer

des sociétés bidons pour frauder la TVA sur les quotas de Carbone de l’Union Européenne.

Sujet déjà traité dans le film de gangsters Carbone d’Olivier Marchal.

C’est donc une bonne histoire illustrant les relations de sexe et pouvoir, contrat

pour espionner et éliminer les actrices qui en savent trop et le portrait d’une femme

traquée , prête à sacrifier ses amies et amants, et policier intègre

et meurtri qui ne sombre jamais dans les travers de la Justice.

Un Polar sobre et efficace comme un bon café avant le travail.





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Farel

Avec un style diablement efficace André Blanc nous embarque ici dans un roman troublant de réalisme ! On y retrouve le commandant Guillaume Farel, cet ex-commando indestructible devenu chef de groupe de la BRB. Farel est un flic attachant. Après cinq aventures on commence à bien connaitre ce héros récurent d’André Blanc. Et on sait aussi combien Blanc sait nous concocter des histoires millimétrées. C’est le cas encore ici :



Une femme a été sauvagement assassinée dans une chambre du Grand Hôtel, c'est la première victime. Le commandant Guillaume Farel mène l'enquête dans la ville de Lyon.



En effet, un nouvel fois André Blanc nous convie dans les coulisses du pouvoir et de la l’argents avec son lot de corruption et de magouilles en tout genre. Avec Farel on vit à cent à l’heure, on côtoie les puissants, mais aussi la mafia. On découvre des personnes d’une humanité nauséabondes. Mais pourtant on le suit jusqu’au bout quitte à y laisser des plumes.



Il faut dire que l’auteur sait tenir son auditoire en halène et qu’à chaque livre il nous propose un scénario intelligent et souvent diabolique alors comment y résister.



Non, c’est du grand art. Rien ne dépasse, tout est calibré alors qu’ici tout n’est que dépravation, dérèglement, manigance, malversation dans un monde en déliquescence gangréner par l’hégémonie du fric et du leadership. Le monde vu par l’auteur est à la fois troublant, fascinant et écœurant. Mais heureusement Farel veille et même si notre héros doit y laisser des plumes, il sera toujours là pour rétablir la balance entre le bien et le mal !



Bravo Monsieur Blanc, une nouvelle fois votre histoire est fourbe et astucieuse, parfaitement tenue, c’est du cousue main. C’est une intrigue captivante presque enivrante et surtout c’est très intelligemment mené et construit. Un pur moment de suspense et d’actions.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Violence d'État

Suite à un tragique accident survenu sur le périphérique de Lyon, le commandant Farel découvre un important stock de drogue et des armes planqué dans un cercueil. Les responsables ? Le grand banditisme local, un mafieux russe, des hommes de main en provenance des balkans, une société de sécurité privée liée au plus haut sommet de l'Etat.
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Farel

Ancien militaire devenu flic, le commissaire Farel oeuvre à Lyon où exerce aussi sa compagne Maud. Ils se sont rencontrés trois ans auparavant sur une enquête de pédophilie. Il rencontre régulièrement sa bande de copains même si l'un d'entre eux, Franck, manque à l'appel.



Un premier cadavre va interpeller Farel, une femme morte étouffée, pieds et poings liés dans un hotel de luxe.Très vite des zones d'ombre apparaissent dans la vie de cette femme qui avait l'habitude d'avoir des rendez-vous sexuels et secrets dans cet hôtel. Directrice d'une maison pour enfants handicapés,elle s'avère avoir des liens avec les hommes politiques de la ville et avec les réseaux de pédophiles.



Un deuxième crime, similaire au premier, a, cette fois-ci un adjoint du maire comme victime. Cet adjoint avait été pressenti dans l'enquête précédente. De plus, l'assassin se paie le luxe d'envoyer des messages personnels à Farel...



Dans un trio, justice/police/politique , l'auteur a écrit un polar vif où se dessine une belle équipe de flics et une énigme interessante
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Farel

Roman policier classique, avec une équipe dont le responsable est irascible mais sympathique, une incursion chez les francs-maçons, le monde de la politique et de la pédophilie. Pour ceux qui aiment les héros récurrents et la ville de Lyon.
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Tortuga's bank

En fait, le scénario est fort linéaire et progressif. Pas de grosses révélations ou de gros retournement de situation dans le dénouement. A noter même que le dernier chapitre en est même plutôt décevant. Impossible de dire si j'ai aimé ou pas. Ca se lit bien, c'est pas complètement inintéressant, ce n'est pas trop mal écrit (quoique les dialogues soient parfois grotesques) mais ça ne casse pas trois pattes à un canard. Un polar quelconque, en somme.
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Violence d'État

C’est un accident de la route comme un autre. Ça aurait pu passer inaperçu, mais les hasards de la vie font que de petits événements ont des conséquences qui peuvent être lourdes. Dans l’explosion de la citerne pleine de carburant sur le périphérique de Lyon, dix morts sont à déplorer, dont les quatre occupants du corbillard qui suivait le camion. Sauf que dans ce corbillard, il n’y avait pas de corps dans le cercueil, mais des armes et de la drogue. Le commandant Farel et son adjoint Lucchini sont appelés sur place.



Lors du débriefing du matin, Jimmy Liergal, le petit nouveau, expert en informatique, détaille le trajet du fourgon mortuaire grâce à l’exploitation des cameras. Celui-ci est identifié au péage de Vienne. Après avoir fait une pause à Bron, où ils rencontrent des complices, ils se retirent de l’argent puis s’échangent deux sacs lourds. L’analyse des dents des morts donnent des identités : Joseph Corbin, ancien militaire et actuellement connu comme mercenaire et Igor Strabine, connu des services de police et fils de Jean Strabine, dit le traqueur, redoutable assassin. Le véhicule appartient aux Pompes Funèbres Méditerranéennes, dirigées par Lazar Varlamov d’origine russe. Avec ces quelques indices, le commandant Farel et la juge Fournier vont mettre à jour un montage financier qui dépasse l’entendement.



Si je donne autant de détails sur le début du roman, c’est pour mettre en valeur plusieurs choses qui sont, à mon avis, les qualités dont fait montre cet auteur :



Premièrement, l’enquête regorge de détails, et tout est remarquablement réaliste. Des différents services de police aux moyens d’investigation mis en œuvre, tout cela confère à une immersion totale dans le service du commandant Farel et on a donc énormément de plaisir à être plongé au cœur de l’action.



Deuxièmement, ça va vite. Imaginez que mon résumé ne fait que balayer les trente premières pages. C’est vous dire comme de nombreuses choses se passent et que le rythme est soutenu du début à la fin.



Troisièmement, cette écriture est tout bonnement diabolique. Les dialogues sont succincts et formidablement prenants, les descriptions ne dépassent pas quelques lignes. Tout est dosé, millimétré. C’est du pur régal.



Quatrièmement, les personnages qui peuvent paraitre caricaturaux (ce sont des justiciers modernes, incorruptibles, sortes de chevaliers sans peur et sans reproche) sont passionnants, car André Blanc nous les montre dans leur simplicité, sans en rajouter sur leurs failles ou leurs peurs.



Enfin, le sujet est tout bonnement effarant. Gageons que tout ceci n’est que de la fiction … mais quand même ! Sur les milliards que brasse un pays, combien (de milliards) passent inaperçus dans la poche de l’un ou de l’autre … ou d’un pays à l’autre.



Si le but de l’auteur n’est pas de marteler que tous nos politiques sont pourris, j’y vois en tous cas une volonté d’ouvrir les yeux du lecteur, qu’il arrête de croire ce qu’on lui serine au journal télévisé pour essayer de comprendre ce qu’il y a derrière les décors de papier que l’on veut nous faire prendre pour des ors.



En cela, ce roman est extraordinaire, c’est une formidable réussite. Et je dois bien dire que dans ce genre là, Violence d’état est un roman intelligent, passionnant et que vous vous devez de le lire … pour découvrir un pan caché et inavoué des scandales de la république. Violence d’état est un roman important, qui vous fait prendre conscience de votre état de citoyen. Et un citoyen a pour devoir de juger ses représentants sur ce qu’ils font.
Lien : https://blacknovel1.wordpres..
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