Citations de André Comte-Sponville (901)
• La politique •
Le monde ne cesse de changer ; une société qui ne changerait pas serait vouée à sa perte. L’histoire n’attend pas ; ne reste pas bêtement à l’attendre.
L’histoire n’est pas un destin, ni seulement ce qui nous fait : elle est e que nous faisons, ensemble, de ce qui nous fait, et c’est la politique même.
• La politique •
« L’homme est un animal politique » parce qu’il ne saurait m, sans la politique, assumer tout à fait son humanité.
• La politique •
Parce que nous sommes des citoyens, parce que nous devons l’être, et pour que nous puissions le rester.
• La politique •
Une élection, sauf exception, n’oppose pas des bons et des méchants : elle oppose des camps, des groupes sociaux ou idéologiques, des partis, des alliances, des intérêts, des opinions, des priorités, des choix, des programmes...
• La politique •
La morale, dans son simple principe, est désintéressée ; aucune politique ne l’est.
La morale est universelle, ou se veut telle ; toute politique est particulière.
La morale est solitaire ; toute politique est collective.
• La politique •
Générosité : vertu morale. Solidarité : vertu politique.
• La politique •
Être solidaire, c’est défendre les intérêts de l’autre, certes, mais parce qu’ils sont aussi (directement ou indirectement) les miens.
La solidarité est une façon de se défendre à plusieurs ; la générosité, à la limite, une façon de se sacrifier soi, pour les autres.
• La politique •
La politique n’est pas le contraire de l’égoïsme, mais son expression collective et conflictuelle : il s’agit d’être égoïstes ensemble.
• La politique •
L’inaction n’est pas une excuse. Ne pas faire de politique, c’est renoncer à une part de ton pouvoir, e qui est toujours dangereux, mais aussi à une part de tes responsabilités.
L’apolitisme est à la fois une erreur et une faute : c’est aller contre ses intérêts et contre ses devoirs.
• La politique •
Qu’est-ce que la politique ? C’est la vie commune et conflictuelle, sous la domination de l’État et pour son contrôle ; c’est l’art de prendre, de garder et d’utiliser le pouvoir. S’occuper de la vie commune, du destin commun, des affrontements communs.
• La politique •
L’État de nature, montre Hobbes, c’est la « la guerre de chacun contre chacun ». Mieux vaut un pouvoir commun, mieux vaut une loi commune, mieux vaut un État : mieux vaut la politique !
• La politique •
Nous voulons obéir librement : nous voulons que le pouvoir auquel nous nous soumettons, loin d’abolir le nôtre, le renforce ou le garantisse.
La politique suppose le désaccord, le conflit, la contradiction. Quand tout le monde est d’accord ce n’es pas de la politique
• La politique •
Qu’est-ce que la politique ? C’est la gestion non guerrière des conflits, des alliances et des rapports de force. C’est donc l’art de vivre ensemble, dans un même État ou une même Cité. Elle commence où la guerre s’arrête.
« Le pouvoir est partout » comme dit Foucault. Mais ils ne peuvent coexister que sous l’autorité reconnu ou imposée du plus puissant d’entre eux.
• La politique •
L’homme est un animal sociable : il ne peut vivre et s’épanouir qu’au milieu de ses semblables. C’est pourquoi nous avons besoin de politique. Pour que les conflits d’intérêts se règlent autrement que par la violence.
Ce que nous recherchons dans l'art, comme dans la pensée, c'est la vérité.
Le miracle, esthétiquement parlant, c'est qu'il y ait un monde. Que ce qui est soit.
Le point de vue esthétique sur le monde consiste-t-il essentiellement en la contemplation du monde par un regard heureux ?
La vie est sérieuse, l'art est serein.
Le beau artistique est plus élevé que le beau dans la nature. Car la beauté artistique est la beauté née de l'esprit et renaissant toujours à partir de l'esprit.
Nous n'avons besoin de morale que faute d'amour, et c'est pourquoi, de morale, nous avons tellement besoin ! C'est ce que le devoir exprime ou révèle, qui ne nous contraint à faire que ce que l'amour, s'il était là, suffirait, sans contrainte, à susciter. Ce n'est pas l'amour que la morale prescrit, c'est d'accomplir, par devoir, cette même action que l'amour, s'il était là, aurait déjà librement accomplie.
Le sujet idéal du règne totalitaire, remarquait Hannah Arendt, n'est ni le nazi convaincu, ni le communiste convaincu, mais l'homme pour qui la distinction entre fait et fiction et la distinction entre vrai et faux n'existent plus. La sophistique fait le jeu du totalitarisme : si rien n'est vrai, qu'opposer à ses mensonges ?
La générosité, comme toutes les vertus, est plurielle : jointe au courage, elle peut être héroïsme, jointe à la justice, elle se fait équité, jointe à la compassion, elle devient bienveillance, jointe à la miséricorde, la voilà indulgence. Mais son plus beau nom est son secret, que chacun connaît : jointe à la douceur, elle s'appelle la bonté.