AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de André Hardellet (169)


Elle se passe comme ça, la vie, braves gens : entres des morts auxquels on a coupé la parole et des vivants qui se taisent

p101 (Édition L’imaginaire Gallimard)
Commenter  J’apprécie          00
"Ta main lente, bien huilée. Tes yeux quand tu prends ton plaisir..."

p80 (Édition L’imaginaire Gallimard)
Commenter  J’apprécie          00
"Son appétit me rendait heureux"

p71 (Édition L’imaginaire Gallimard)
Commenter  J’apprécie          00
Le clitoris pointe son petit museau coléreux. Elle y est. Elle se rencontre. Une championne. Lentement, méticuleusement elle se travaille de la pulpe du médium, s'effleurant à peine. Elle s'appartient. Quelques gémissements. Son rideau de fer

Il ne reste que nous deux sur terre. Un cataclysme vient d'anéantir l'humanité sauf elle et moi ; rien d'autre pour accepter la fin du monde qu'un plaisir porté au niveau du suicide.

p70 (Édition L’imaginaire Gallimard)
Commenter  J’apprécie          00
De temps en temps, elle vient derrière ma chaise, renverse ma tête et m'embrasse longuement. Je devine un lourds poids de tendresse dans ses gestes, ses regards, et je lui sais gré au plus haut point de cette entente muette. Depuis quand ai-je été aussi heureux - et fatigué ?

p49 (Édition L’imaginaire Gallimard)
Commenter  J’apprécie          00
A peine suis-je en elle qu'elle verrouille ses bras autours de mon cou, maintient ma bouche contre la sienne, me donne sa langue tiède et grenue. A chaque plongée, je gagne un peu plus en profondeur. C'est tellement onctueux et lubrifié dans le fourreau, que je la sens à peine - et j'aime ainsi. Ça clapote. Son coup de rein long, élastique, je n'en ai jamais connu l'équivalent. Elle prononce des mots incompréhensibles, elle se rue contre un mur opaque, une malfaisance ancestrale. Elle quitte ma bouche, secoue sa tête à droite, à gauche, râle. Je l’assassine, la cloue, la défonce. Elle tombe dans sa nuit éblouissante - et je me délivre à mon tour

P49 (Édition L’imaginaire Gallimard)
Commenter  J’apprécie          00
- Manger ton trésor. Le casse-croute du Diable.
- What ?
- The Devil's lunch.
- Oh !
Elle a compris
" - Mais je suis sale. Quite dirty. Je n'ai pas eu le temps...It's so intime, you know what I mean.
- Justement, c'est meilleur comme ça. Je sais ce que tu mean, je sais ce que tu aimes.
- Mais...depuis ce matin.
- Non.
- Vous êtes un porc, un cochon de Français.
- D'accord, d'accord. Je vais te manger toute crue. Ton miel. Toi. Tu sens bon. Installe-toi confortablement.
- Écoutez, Stève.
- Grande fauve !
- You are...
Nous sommes.

p47 (Édition L’imaginaire Gallimard)
Commenter  J’apprécie          00
J'ai du me tromper de route, à une carrefour du Temps, mais j'ai toujours douze ans et Germaine n'est pas morte. Elle n'est absente que sur cette mauvaise terre que j'ai choisie."

p34 (Édition L’imaginaire Gallimard)
Commenter  J’apprécie          00
On s'est embrassé comme du bon pain, debout, embrassé comme le vent et les feuilles, comme des chiens, comme à la fin du monde (...) "Tiens-moi bien, mon grand, ne me lâche pas. Je n'en peux plus, moi aussi d'attendre. Je veux te garder. Je t'apprendrai. On s'en fera crever, tous les deux..." Elle m'écarte de ses mains, regarde mon sexe recourbé de petit faune "Je vais te le faire avec ma main, d'abord. Après tu entreras en moi autant qu'il te plaira" Ses yeux prirent une couleur de métal froid, sa voix un tranchant inconnu. "Debout, comme un petit soldat. Je veux voir partir ton...ton toi, ta crème. Tends-moi bien en avant...comme ça, oui"
Par quelle intuition cette "bonne", cette fille de crassiers devinait-elle aussi surement ce que je souhaitais sans oser me l'avouer et encore moins l'avouer à elle ? Cette créature qui n'était que douceur, maternité, consentement.
Elle enduisit ses mains de salive. Son coup de poignet très lent, tournant, effleurant à peine, je n'en ai connu de pareil qu'à Joyce, mais Joyce avait trente-huit ans et un palmarès fameux dans Londres. "Retiens-toi, mon biquet, je te le fais lentement, tu vois. Garde toi le plus longtemps possible, ce sera meilleur. Tu me donneras tout jusqu'à la dernière goutte" Ses yeux intraitables ne quittaient pas les miens, suivaient mon orage. On s'aimait par les yeux autant que par le reste ; et que vaut notre plaisir, notre orgasme comparé à celui de l'autre ?
Je délirais, hurlais ma joie dans cette chambre qui nous appartenait comme elle n'a jamais appartenu à personne "Maine...peux plus - Va, mon grand, lâche toi maintenant. Je t'aime...Là, encore, encore, arrose moi". J'ai éclaboussé son ventre, ses seins. J'ai cru mourir.
La nuit venue, je suis descendu à la cave et j'ai pris une bouteille de champagne, du meilleur, que nous avons bu dans de gros verres. Ensuite, nous avons fait l'amour (on ne fait pas l'amour, c'est lui qui nous fait).

P 31-32 (Édition L'imaginaire Gallimard)
Commenter  J’apprécie          00
Ses cuisses. Le colosse de Rhodes ; l'été.

P30 (Édition L'imaginaire Gallimard)
Commenter  J’apprécie          10
L'amour, on devrait entendre son appel au fond de cet espace où les parallèles, à force de désir, finissent par se rejoindre

p25 (Édition L'imaginaire Gallimard)
Commenter  J’apprécie          00
Je vais employer des mots sales, il le faut. Il faut que je vous tire de votre sommeil et de votre hypocrisie. Que je vous explique comment ça se passe.
Gueulez au charron, ameutez les pouvoirs publics tant que vous voudrez, mais accordez-moi ceci: je reste encore bien en deçà de vos divertissements cachés, de vos ballets oniriques.
Commenter  J’apprécie          40
L'été est entré, a tout envahi dans la maison. Il s'est installé avec le bourdonnement d'une guêpe où est-elle? un assaut d'odeurs, le bruit des gouttes d'eau chez le voisin qui arrose sa pelouse; il règne. Depuis que mes parents sont partis pour deux jours, ce matin, quelque chose a basculé. Germaine est là, mais je ne l'entends pas; étrange complicité du silence qui rapproche. Je me tiens assis, immobile, sur le rebord de la fenêtre ouverte qui donne sur le jardin, possesseur d'une journée dont j'ignore encore les trésors.
Commenter  J’apprécie          51
Il se leva, s’approcha de la fenêtre couverte de buée. De la rue, elle devait produire un halo rose et Masson se rappelait, au temps de sa misère, l’hiver, la fascination exercée par ces lumières qui signifiaient un repas, un feu, une nuit à couvert — ces vies frôlées mais jamais surprises dans leur déroulement secret derrière les murs et les vitres troubles.
Commenter  J’apprécie          10
Elle ne m'avait pas entendu entrer et, pendant une minute, je la regardai accomplir ces gestes simples qui dessinaient ses épaules, ses fesses, sa plénitude.
Commenter  J’apprécie          20
André Hardellet
Poème

Le mystère - c’est la voix étouffée des ramoneurs derrière les murs et le parcours de la Grange- Batelière sous l’Opéra.

La peur - c’est un roulement de tombereau, la nuit, dans un bois où ne passe aucune route.

La douceur - c’est un vol de chouette, sous le taillis, au crépuscule.

Le contentement - c’est l’odeur d’une blonde qui, lente, efface ses bas noirs.

L’angoisse - c’est la congestion, comme une émeute violette, sur le bitume où bouge un soleil

ahurissant.

L’été - c’est l’ombre de la jarre qu’emperle son frais et cette parole qui traverse encore le dédale de vacances.

L’Île-au-Trésor - c’est la touffe de parfums entre tes cuisses - salées.

Le désir - c’est la flèche de rubis qui voie par-dessus 1’Orénoque en flammes et décochée sans bruit.

L’amour - c’est ce pays à l’infini ouvert par deux miroirs qui se font face.

L’enfance - c’est la clef rouillée que cachent les buis - celle qui forcerait toutes les serrures.

Le rêve - c’est l’instant où tombe enfin la robe des clairières.

La plus belle récompense de l’homme - c’est encore son sommeil.

Et le mien tarde bien à venir.
Commenter  J’apprécie          31
André Hardellet
« J’ai marché aussi sur les routes tracées entre la bonne terre grasse des labours, chaussé de lourds godillots, foulant un sol indiscutable. J’ai déjeuné de pain, de camembert et de gros rouge - et parfois couché avec des servantes un peu maternelles, aux cuisses solides. Je ne regrette rien, sinon le temps qui m’a pris de vitesse et s‘est bien payé ma gueule ».
Commenter  J’apprécie          20
André Hardellet
Vous raconterai-je la jeunesse des roseaux et des mares ? Vous dirai-je les déambulations nocturnes des statues qui changent de socle au clair de lune ?

Nous explorions les balcons et les toits où l’on pénètre dans des flaques de musique inexprimable. De haut et de loin, nous apercevions le Guet, si ridiculement pesant qu’il devait renoncer à l’espoir de nous atteindre jamais. Le vin puissant de la tristesse nous faisait chanter. Nous mettions les filles à mal en exigeant l’Olympe dans leurs yeux, dans leurs reins. Puis, redescendus sur le pavé, nous nous battions au poignard contre les assassins de l’aube, les peaux-rouges surgis de coupe-gorge atroces.

Mais le plus souvent, nous nous contentions de regarder ; n’importe quoi - des promesses par exemple. C’est un art subtil où nous étions passés maîtres.
Commenter  J’apprécie          00
André Hardellet
« Le rêve - c’est l’instant où tombe enfin la robe des clairières. » (La cité Montgol.)
Commenter  J’apprécie          00
André Hardellet
Chacun lutte comme il peut contre l’angoisse de la mort et la solitude ; tracer des mots pour les écarter ne constitue pas l’un des plus mauvais moyens inventés par l’Homme. (Donnez-moi le temps)
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de André Hardellet (208)Voir plus

Quiz Voir plus

Quelques Femmes ...

La première femme élue à L'Académie Française est ...

Marguerite Yourcenar
Marguerite Duras
Marguerite de Navarre

13 questions
214 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}