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Citations de André Maurois (304)


Dans l'effroyable méchanceté de l'espèce, les Anglais établissent une oasis de courtoisie et d'indifférence. Les hommes se détestent ; les Anglais s'ignorent.

Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" https://filsdelapensee.ch/
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[...] ... Des amis et disciples de Colet, le plus remarquable, Thomas More, fut à la fois un grand fonctionnaire et un grand écrivain de qui l'"Utopie" est le meilleur livre du temps. More avait inventé ce mot, "Utopie" (pays qui ne se trouve en aucun lieu) comme Renouvier, plus tard, inventa l'"Uchronie." Rien de plus intéressant que de connaître les rêves d'avenir d'un (H. G. ) Wells du XVème siècle. Hostile à la gloire militaire, More souhaitait la mort de l'esprit de chevalerie ; il annonçait le communisme, le mépris de l'or, le travail obligatoire pour tous, mais limité à neuf heures par jour ; il blâmait l'ascétisme monacal et croyait à l'excellence de la nature humaine ; enfin, dans son "Utopie", toutes les religions étaient autorisées et le christianisme lui-même ne jouissait d'aucun privilège. On a souvent rapproché ces idées théoriques de More de sa vie pratique et on s'est étonné que ce prophète de la tolérance ait été un chancelier intolérant, puis un martyr. Mais créer un pays imaginaire et administrer un pays réel sont deux opérations sans rapports entre elles et les nécessités de l'action ne sont pas celles de la pensée libre. ... [...]
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[...] ... La Guerre de Cent Ans fut donc une guerre dynastique, une guerre féodale, une guerre nationale et surtout, une guerre "impérialiste". L'objectif des marchands anglais, quand ils faisaient don au roi de vingt-mille sacs de laine pour payer les frais d'une campagne, était de se réserver les deux zones d'influence indispensables à leur commerce : les Flandres, acheteuses de laine, et le Bordelais, producteur de vin, l'argent touché à Bruges et à Gand payant les tonneaux venus de Bordeaux. Enfin, il faut ajouter que cette guerre fut populaire en Angleterre parce qu'elle conduisit les armées dans un pays riche où elles firent un butin abondant. Edouard III et ses barons étaient "la fleur de la chevalerie" mais "leurs écus emblasonnés servirent d'enseignes à une entreprise de pillage" dont on peut suivre, dans Froissart, les déplorables progrès. "Et furent les Anglais, en la ville de Caen, seigneurs trois jours ; et envoyèrent par barges tous leurs gains ; draps, joyaux, vaisselle d'or et d'argent et toutes autres richesses jusqu'à leur grosse marine ... On ne peut croire en la grande foison de draps que les Anglais trouvèrent en la ville de Saint-Lô ... Louviers était une ville de Normandie où l'on faisait beaucoup de draperies ; elle était grosse, riche et marchande mais point fermée, elle fut robée et pillée ..." Toute l'Angleterre était remplie des dépouilles de la France de sorte qu'il n'y avait pas une femme qui ne portât quelque ornement ou n'eût en sa main du beau linge ou quelque gobelet, part du butin envoyé de Caen ou de Calais. ... [...]
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