Fleurs
Pas plus haut,
où elles s’arrêtent, ces eaux
bleues ! Que le premier escarpement des fleur tout à coup transpirant dans l’air froid,
et aussi rude.
Mais le baiser, venu
par les fonds raboteux, où, poussiéreuse brassée, je disparais dans le jour qui attend le soleil.
Qu’elles ne l’arrêtent pas, la façade
sera rendue, elle, aux pierres.
Parmi les fleurs, encore, ceinturée par la chaleur
du nuage, puis par le vent, au cœur des routes,
le nuage ! Se heurtant à
ce qui a fleuri.
S’il faut, pour qu’elles grandissent, avoir
croulé
jusqu’au bleu,
la sauge,
à quelque route.
Plus tard, comme le pas,
la nuit, les voit, leurs faces maintenant tendues,
linge dans l’air ras !
L’air –
sans atteindre au sol, seulement- sous la foulée,
revient »,
« … parole – non : cela, la parole, elle seule, le dit, scindant… »
Cette contradiction chatoyante,
Cette clef
dans l’espace blanc
entrer, sortir
— c’est le même pas
un pas, et
la route ira où j’ai été.
P 137
« je reprends ce chemin qui commence avant moi
comme un feu en place dans l’air immobile
l’air qui tournoie au-dessus du chemin.
Tout a disparu. La chaleur déjà».
P 87
« Météore »
« L’absence qui me tient lieu de souffle recommence à tomber sur les papiers comme de la neige. La nuit apparaît, J’écris aussi loin que possible de moi »
p 38
par cela même
qui,
au fur et à mesure
qu’elle s’énonce, lui
sera
soustrait …
LA NUIT, c’est.…
…dire…entendre.… ce qui sur le pas brille,
Par instants crisse, espacé.…
(« Poussière sculptée », l’ajour)
« Un chemin, comme un torrent sans souffle. Je prête mon souffle aux pierres. J’avance, avec de l’ombre sur les épaules.
d'un trait qui figure et défigure
C'est regarder le ciel qui m'a empêché d'avoir un métier.
« dire que je suis debout, je
ne le peux pas, sans pouvoir tomber également : c'est la phrase. »
on se voit
comme ça : le coeur sur
la main, cette pe-
tite flamme, ce ha-
lo d'air, cette auréole de pure
parole dont on
est fait quand tout se
défait autour de sa
personne...
ne laissant qu'un ou
deux mots en quoi on se re-
connaît : une brève suivie d'un dièse
qui ne riment qu'en
silence dans le bruit que sa tête
répand à la vitesse de
l'éclair
le corps est un intervalle
du vide
… à grands pas
mes pas
dans ceux du bleu
de
façon à ce qu’ils soient
sans vestige.
… cela est proche
… cela
est proche
puisque
la substance en moi qui souffle
est
la même
que
l’autre des lointains.
Quand la nuit tombe
Quand la nuit tombe,
la route inutile est couverte de pays noirs
qui se multiplient.
[laisses]
Je reste sur le jour comme un corps après soi.
mots comme signes de la ponctuation prononçables subitement – et sur lesquels alors, ouvrant à autre chose, l'esprit qui portera sur l'intervalle renouvelé, demeure en suspend.
[..]
choses circulant dans la fraction du temps qu'on aura prise à les tracer, et qui – dès lors qu'elles se précisent, ont – pour se confondre un jour avec lui, touché, comme élargies déjà, à un autre temps.