Citations de Andrea Ellison (67)
S'il y avait une sensation à laquelle elle aspirerait avant de rendre son dernier souffle, ce serait la caresse de Baldwin. Et ne souhaiterait-elle pas emporter, comme unique viatique, une ultime vision de ses traits ? Ses lèvres sur les siennes, une dernière fois, ses mots coulant à son oreille. Mourir avec l'être aimé près de soi. Une grâce.
Implorant Lincoln du regard, Taylor adressa un signe de tête à Baldwin et à Simari. Ils se précipitèrent dans la maison et trouvèrent un intérieur étrangement similaire à celui des King. De nouveau, ils gravirent en courant un escalier double en arc de cercle. De nouveau, ils furent accueillis par des essences de jasmin flottant dans l’air. Taylor sentit sa poitrine se resserrer.
La victime ne fut pas difficile à trouver. Il suffisait de suivre à la trace les serviettes de toilette jonchant le sol : apparemment la mère avait dû monter avec une panière de linge. Le prénom « Ashley » était inscrit en lettres bulles roses sur une plaque. En dessous, un signal indiquait « Domaine d’Ashley. Entrée interdite ! »
La porte était entrouverte. Taylor enjamba le tas de draps de bain et pénétra dans la chambre. L’adolescente gisait sur le dos, les bras étirés au-dessus de la tête. Ses cheveux bruns étaient attachés en queue de cheval et un masque vert avait séché sur sa peau. Un flacon de vernis à ongles ouvert était posé sur sa table de chevet, dégageant une odeur entêtante de solvant. Ashley se faisait un soin de beauté, procédant à une manucure maison : un après-midi typique dans la vie d’une lycéenne. Et la mort était venue interrompre brutalement ces innocents préparatifs.
Lorsque j’étais enfant,je parlais comme un enfant, je pensais comme un
enfant, je raisonnais comme un enfant ; mais lorsque je sui s devenu adulte, j’ai renoncé à ce qui était de l’enfant. » Pour elle, le temps de la pureté était passé.
« Non, je vous en supplie. » Cinq mots, tout simples,sans emphase. Pas de grandes phrases, ni de dilemmes moraux. « Non, je vous en supplie. Non, je vous en supplie. » Encore et toujours.« Non, je vous en supplie. » Des mots à vous faire rêver de l’enfer.
Cette bibliothèque était un havre de paix et de confort, un refuge. Un endroit où tout oublier pour se laisser aller , se retrouver , loin de la folie du monde.
Elle arracha la feuille et la lui tendit. Elle vit son visage passer par quatre teintes successives de rouge avant qu’il ne lâche un profond soupir. Puis il sourit et leva la tête vers elle. — Je ne peux pas te reprocher de vouloir te rapprocher de Memphis, dit-il. Je reconnais que je n’ai pas été d’un accès très facile, ces derniers temps. Il lui prit brusquement la main, renversant au passage le moulin à poivre. — Pardonne-moi, ma chérie, poursuivit-il. Je suis vraiment désolé, dans tous les sens du terme. Je ne sais pas trop ce que je dois faire pour me qu’on arrête de se faire la gueule. Mais je te supplie de me pardonner… Taylor sentit son cœur se décrisper un peu. C’était bien cela qu’elle désirait, non ? Qu’il s’excuse platement. Qu’il exprime son envie de réconciliation. Leur complicité leur était bénéfique, à tous les deux. Ensemble, rien ne leur était impossible. Séparément, ils étaient comme deux icebergs isolés, dérivant tristement, chacun de son côté, vers une inéluctable désagrégation. Elle chassa alors Memphis de son esprit...
On pouvait effacer les traces en surface, mais on n’effacerait jamais le mal qui s’y était déchaîné.
Il est plus difficile qu’on ne le croit d’étrangler quelqu’un à mains nues.
A force de faire semblant d’avoir des problèmes cardiaques, vous aurez un infarctus… Un vrai !
Les potins, les rumeurs, les insinuations malveillantes… Rien n’était plus délicat à démêler, pour un enquêteur de la police criminelle, que les bruits qui couraient, les changements d’allégeance, les secrets qu’on dévoilait, les calomnies qu’on répandait. Il fallait un talent rare pour débusquer le vrai parmi tant de mensonges et d’élucubrations.
Un acte d’une telle violence, perpétré au domicile de la victime, survenait le plus souvent à la suite d’une querelle conjugale qui tournait mal. Tant de maris meurtriers de leurs épouses avaient réussi à abuser les meilleurs enquêteurs…
Les braves gens n’ont pas d’histoires ; il n’y a qu’aux méchants qu’il arrive des malheurs…
C’était une famille comme les autres. Ils avaient parfois des différends, mais qui me semblaient superficiels.
Il était toujours pénible et délicat d’apprendre à quelqu’un la mort d’un de ses proches, et la présence d’un prêtre n’était pas seulement d’un grand secours, elle était réglementaire, et même obligatoire depuis peu.
Simplement, cela faisait deux ans qu'elle naviguait à vue, dans un épais brouillard de chagrin et de solitude qui semblait ne rien masquer d'autre qu'un gouffre sans fond.
Ce qu’il y a de plus terrifiant avec l’univers, ce n’est pas son hostilité mais son indifférence.
On ne tue jamais pour de bonnes raisons.
Certaines rancœurs durent toute la vie.
— Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Elle est tombée dans les pommes.
— Eh bien, réveille-la. C'est toi le docteur, fais ce qu’un docteur ferait en pareilles circonstances. Il faut qu’elle nous dise où se trouve Reese. Elle doit sûrement le savoir. C'est sa sœur, après tout.
— Je suis psychiatre, Taylor, pas secouriste.
Taylor traversa le bois en compagnie de Marcus et de Lincoln. Elle avait des élancements dans la tête et elle n’y voyait plus très clair de l’œil droit. Elle se sentait merveilleusement bien.