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Citations de Andri Snaer Magnason (36)


Il ferma les yeux, réfréna ses larmes et souhaita ardemment que tout redevienne comme à l’époque où l’amour était aussi rouge qu’une fraise et la vie aussi dorée et douce que du miel en pot.

(Zulma, p.68)
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Une idée est telle une faim incontrôlable ou un désir charnel trop longtemps réprimé. Ceux qui en sont la proie sont les gens les plus dangereux du monde parce qu'ils sont prêts à prendre tous les risques. Ils veulent simplement voir ce que ça donnera, leur pensée ne va pas plus loin que ça.
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Si son âme avait été un bateau, il aurait foncé, ivre, droit sur les brisants.
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L'amour, Dieu, les oiseaux, les papillons et les mouches à miel. Tout est matière. Le surnaturel n'existe pas. Nous avons toujours trouvé ce que nous cherchions. Aux quatre coins du monde, les gens prient pour des raisons diverses. Leurs prières doivent bien aller quelque part. Ce n'est pas plus idiot que l'amour n'est ce pas?
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Crée par LoveStar, ReGret avait la capacité de tout prévoir. Les gens n'avaient qu'à appeler ou envoyer un courriel, le monde était alors "calculé" et la réponse leur parvenait aussitôt. Le plus étrange était qu'à chaque fois qu'on posait la question : Que serait-il arrivé si..., la plupart des réponses revenaient à dire : Vous auriez péri.
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Face à la bêtise de la population, les savants hochaient tristement la tête. Il n’avait jamais été prouvé que les ondes eussent le moindre effet sur la santé, déclaraient les médecins. Quant aux scientifiques sérieux, ils refusaient de se laisser entraîner sur un terrain réservé aux hurluberlus.
Dans un hangar désaffecté de l’aéroport de Reykjavík s’était en revanche réuni un groupe international constitué d’ornithologues, de spécialistes en aérodynamique et en chimie organique qui s’était fixé pour objectif de se pencher d’un peu plus près sur les ondes. Jour et nuit, ils travaillaient à disséquer et analyser des sternes, des
colombes, des frelons, des saumons et des papillons monarques. Animés d’une foi inébranlable, ils avaient la certitude qu’il était possible de découvrir le secret régissant le sens de l’orientation. L’entreprise avait été baptisée LoveStar. C’est
également sous ce nom qu’on connaissait son directeur. Aucune précision ne fut communiquée sur le choix de cette dénomination.
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Ils ne se nourrissaient pas uniquement de paroles, mais aussi de silence. Quand ils se taisaient, le moment était si riche, si plein et si intense que lorsque l'un d'eux prononçait un mot ou une phrase, c'etait toujours afin de completer la pensée qui traversait l'esprit de l'autre. (p.77)
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Chaque occasion inexploitée pesait sur le présent, mais ce n'était pas tout. Le futur recelait des millions d'options possibles qui en engendraient elles-mêmes des million d'autres et pour finir, lorsque les gens avaient fait un choix au profit d'un autre, une chose étrange se produisait. La kyrielle d'options qu'ils avaient écartées se transformait en regrets. Ainsi, constamment comprimés dans le présent, les gens ployaient sous le poids d'un futur et d'un passé conjugués, ce qui n'arrangeait rien. Les options se multipliaient, les regrets augmentaient proportionnellement jusqu'à ce que les individus se voient figés sur place, enferrés dans une toile aussi invisible qu'inextricable. C'est alors que ReGret entrait en scène pour les secourir et les aider à faire table rase du passé. D'après ReGret, chacune de leurs décisions était l'UNIQUE choix ADEQUAT. Le moindre écart les aurait conduit à une mort certaine ou aurait provoqué la fin du monde. Chaque individu c'était trouvé en danger de mort il en avait échappé parce qu'il avait pris la SEULE ET UNIQUE BONNE décision. Voilà pourquoi on avait toutes les raisons de se réjouir, après tout, on était vivant.
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C'est étrange, pensa-t-il, on n'a conscience d'avoir un coeur qu'au moment où il s'arrête.
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L'idée monopolise l'ensemble de l'activité cérébrale, elle met à l'écart les sentiments et les souvenirs, vous conduit à négliger votre famille et vos amis en vous poussant vers un but unique : sa mise en oeuvre. Elle s'empare de sphères langagières du cerveau et prend toute la place. Elle vous prive d'appétit, diminue vos besoins en sommeil, déclenche dans votre cerveau la fabrication d'une hormone plus puissante que les amphétamines et peut vous maintenir en éveil des mois durant. Lorsqu'une idée voit le jour, l'homme dont elle s'empare se vide de sa substance. Même si, nimbé par sa lumière, il essaie de s'y accrocher et s'emploie à l'associer à sa personne, voir la baptise de son propre nom, il n'en tire aucune satisfaction. Celui qui a senti en lui une idée grandir et se préciser, celui qui en a été l'esclave pendant des mois, voir des années, sait que l'idée en soi ne vaut rien. Avoir eu une idée un jour et s'en satisfaire reviens à se satisfaire d'avoir connu la jouissance une seule fois, assouvi sa faim ou étanché sa soif une seule fois. Celui qui a connu le goût d'une idée ne désir rien plus ardemment que d'en voir arriver une nouvelle, qui le réduira une fois de plus en esclavage. Rien n'est aussi triste qu'un homme qui a inventé une seule chanson, une seule histoire, trouvé une seule idée, puis plus rien. Il ne sera jamais rien d'autre qu'une douille de cartouche vide. Dans ce cas, mieux vaut n'avoir jamais goûté à rien. Les idées sont une drogue. Celui qui y est sensible est condamné à négliger ses filets ou son ordinateur, à sacrifier l'ensemble de ses richesses et de ses biens. Lorsqu'une idée lui ordonne : Suis-moi ! Il va jusqu'au bout.
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Partout sur la planète, des files de voitures gravissaient les montagnes et longeaient les gorges, les gens s'asseyaient, silencieux et recueillis, autour des feux de camp qui crépitaient en attendant qu'un être cher devienne dans le ciel une étoile filante.
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On est ce que l’on mange
Mon grand-père était à 70 % eau
il était à 70 % le ruisseau
qui longeait la maison
descendant des montagnes
Il était à 30 %
la truite dans le ruisseau
la perdrix dans la bruyère
et les agneaux dans les herbages
qui ondulaient au vent
autour de la maison
Je ne suis pas à 70 % eau
tout au plus 17 % d’eau minérale gazeuse
le reste est un mélange de Coca light et de café
Je suis pâtes italiennes et riz chinois
je suis jambon danois et ananas sud-africain
dans mes veines coule du ketchup américain
On est ce qu’on mange
je suis un monde en miniature
Je suis un Bónus en miniature
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L’amour imbécile et contraire aux lois de la science était en jeu. Toutefois, l’instinct maternel du Grand Méchant Loup était si puissant que l’animal sentait Indriði s’éloigner. Il avait l’impression qu’on tirait un élastique depuis les profondeurs de son cœur. Si cet élastique lâchait, il lui reviendrait comme un boomerang en un claquement affreusement douloureux. L’animal se tordait et écumait tandis que l’élastique s’allongeait, mais bientôt, il n’y tint plus et se mit à hurler à la mort, à souffler, à gratter et à mordre la paroi d’acier tandis que les renards aqqaqaqqaient, que les Mickey s’affolaient et mickeyaient comme s’il en allait de leur vie. Mikkamikk ! Mikkamikk ! Le chef de la sécurité rampa, tremblant comme une feuille, sur la passerelle d’acier et lui décocha une dose d’anesthésiant. Le calme revint, un expert suédois en ingénierie animalière accourut et les deux hommes entreprirent d’attacher la bête en la fixant au sol, ignorant que la drogue avait manqué sa cible. Couchée sur le dos, langue pendante, la louve attendit que l’occasion se présente et arracha le bras du chef de la sécurité qui se mit à hurler. Elle bondit sur la passerelle, traversa la salle des pluviers et sortit dans la rue. N’écoutant que son instinct maternel, elle détala droit vers le nord.
Debout sur la passerelle de verre entre son bureau et l’usine à pluviers, Grímur la regarda partir.
– Adieu le loup ! marmonna-t-il en allumant sa pipe. Il fallait s’y attendre. Les Mickey sont méchants, le loup est gentil et tout converge vers ce trou noir dans le nord, soupira-t-il tristement, le front plaqué contre la vitre.
Le ciel s’assombrissait étrangement sur le mont Esja.
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D'ici trois cent ans, le soleil franchira la crête des montagnes qui se trouvent à l'est. La lumière mettra cinq secondes environ à éclairer l'ensemble de la ville. en un concentré de citron qui coulerait d'un goulot circulaire, les rayons jaillissent et inondent les lieux telle une pluie de cendres pompéienne ; telle la sève d'un arbre qui engluerait les hommes : ceux-ci bougent si lentement qu'il leur faut une année entière pour se brosser les dents, mais sans doute cette clarté ressemble-t-elle bien plus à du miel parce qu'elle passe à travers les paupières d'un homme qui s'éveille en marmonnant : Miam, du miel...
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Le ciel n'est jamais bien loin.
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S'il existe une idée parfaitement inepte, c'est bien celle du libre arbitre quand il s'agit du choix du conjoint. [...] On avait beau parler de libre choix, la vérité était tout autre. La plupart des gens se résignaient à la seule option qui s'offrait à eux. En réalité, presque tous désiraient une autre personne qu'ils croisaient dans la rue et doutaient constamment de leurs décisions. Coucher avec une personne revenait à s'en interdire un millier d'autres. Le libre choix donnait lieu à quantité d'histoires ennuyeuses peuplées de quadragénaires solitaires, de femmes aigries et insatisfaites, de remords, de regrets et d'enfants de divorcés. Personne ne semblait à même de mettre fin à ce cercle vicieux qui ramenait les êtres humains à l'état animal de singes au cul rouge. Afin d'attirer l'autre sexe, ils se faisaient gonfler les seins ou les lèvres, ou encore ils gâchaient l'énergie qu'ils aurait dû consacrer à leur travail en tentant d'acquérir des abdominaux parfaitement inutiles. On ne pouvait plus revenir à l'ancien système, du reste, la volonté conjointe des parents était de l'histoire ancienne et plus personne ne croyait à Dieu ni à l'enfer. Mais lorsque chez LoveStar nous avons découvert la méthode de calcul permettant d'unir les gens, tous les problèmes se sont trouvés résolus une bonne fois pour toutes. Et nous n'avons pas besoin de l'enfer.
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L'oeuf humain ne pèse pas lourd mais le premier oeuf de l'homme contenait en germe tout ce qui advint ensuite : l'amour, la joie, la haine, le malheur, l'art, la science, l'espoir.
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Déception
La tête d’agneau roussie me lance
un regard glacial
comme si c’était moi
qui lui avait dit
que les morts par l’épée vont au Valhalla
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Miracle
Les graines germèrent quand elle toucha le paquet
de müesli et ses bras se chargèrent de tournesols
qu’elle jeta par terre pour atteindre le
congélateur qui dégela et s’emplit d’une eau
où nageaient en cercle des aiglefins aux écailles argentées
et les feuilles s’épanouirent sur les étagères et enfoncèrent
leurs racines dans le linoléum tandis que des gigots d’agneau
rejoignaient leur dos et leur tête roussie puis couraient
en bêlant à travers le magasin et qu’elle arrachait
son tailleur et disparaissait dans la forêt profonde
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Jamaguchi projeta sur le mur une kyrielle de conclusions. Quand le cobaye avait faim, la ligne restait immobile. Elle l'était également quand il recevait un stimulis sexuel, elle ne bougeait pas non plus quand il était plongé dans le silence et qu'il avait envie d'un peu de musique, et rien ne se produisait quand il avait peur, quand il se mettait en colère ou qu'il ressentait du dégoût. Lovestar parcourut la liste des conséquences ou plutôt l'absence de conséquences produites sur la ligne par toutes sortes de stimuli.
- Captivant, répéta-t-il.
Jamaguchi le regarda droit dans les yeux.
- Non, cela n'a rien de captivant, corrigea-t-elle. ce qui est passionnant ne vient que maintenant.
Elle s'approcha du cobaye.
- Puis-je vous demander encore une petite chose ? Essayez de faire ce que votre grand-mère vous a enseigné. Essayez de prier.
- dans quel but ?
- Faites une prière, priez pour nous, priez pour votre grand-mère.
L'homme ferma les yeux et se concentra.
la ligne se mit soudain à onduler. Lovestar s'approcha du mur bleu et promena son index au sommet de la courbe en un geste élégant.
- Cette courbe ne se forme que quand il prie ?
- En effet, confirma Jamaguchi.
- Et alors ?
- Nous pensions qu'il s'agissait peut-être de vestiges d'une aire du cerveau dont les êtres humains se servaient il y a un milliard d'années, à l'époque où l'homme était un poisson ou une paramécie, des restes de quelque chose qui aurait disparu au fil de l'évolution.
....
Nous avons d'abord pensé qu'il s'agissait d'un système primitif, puis nous nous sommes penchés sur le phénomène de la prière. les animaux sont incapables de prier. La prière est le propre de l'homme.
- Je vois.
- Et une partie du genre humain continue de recourir à ces ondes. Aux quatre coins du monde, des vieilles femmes apprennent à leurs petits enfants comment émettre ce type d'ondes. Il doit bien exister une raison à ça, non ?
- J'ai une théorie.
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