AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Anna Starobinets (64)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Refuge 3/9

Et bien me voilà bien attrapée ! Comment rédiger un avis sur un roman aussi étrange ?

Je peux à peine esquisser ce qui attend le lecteur sans prendre le risque de le perdre si j'en dis trop peu et de le spoiler si je vais trop loin...

Je me lance : c'est l'histoire d'un petit garçon qui disparaît d'un manège de maison hantée et bascule depuis son wagonnet de train fantôme vers un monde parallèle peuplé de créatures sorties tout droit de contes russes. Mais c'est aussi l'aventure singulière de Marie, une photographe russe en voyage à Paris, qui sent son mal-être croître autant que sa mémoire se trouble et qui ressent le besoin impérieux de retourner en Russie, mais ce sera au prix d'une métamorphose physique particulièrement radicale. C'est enfin les déboires de Joseph, un escamoteur un peu canaille qui veut quitter l'Italie pour ses terres russes d'origine, mais qui se trouvera quant à lui transformé en araignée venimeuse pour effectuer son long périple.



Complexe vous vous dites ? oui, mais aussi sombre, fantastique, effroyable, obscur...

Je crois que ce roman m'a plu mais ne peux l'assurer véritablement. Je reste encore troublée, dérangée par ma volonté de donner du sens à ce qui ne doit peut-être pas en avoir.

Je me suis cependant laissée embarquer sans résistance dans ce roman foisonnant, lyrique, coloré et cocasse, tout en restant quelque peu sur ma faim sur les dernières pages.

Comment dire... La frontière entre le monde réel et fantastique, entre l'éveillé et l'onirique, s'estompe page après page ; à moins qu'elle ne soit au contraire très marquée et qu'il y ait de multiples passerelles entre ces deux mondes ; à moins...



Argh. Rien à faire. Ce roman ne peut être raconté sans en dévoiler l'intrigue, ni sans élaborer d'hypothèses alambiquées difficiles à partager.

Si vous aimez les contes des frères Grimm, les légendes et le folklore russe, si vous appréciez le roman gothique tout autant que le roman d'anticipation, si vous goûtez à la satire politique, alors ce roman est peut-être pour vous. Ou pas...
Commenter  J’apprécie          234
Le vivant

Encore une déception avec la jeune garde de l'imaginaire russe (après Verkine et son « Sakhaline » (Actes Sud), relative, et Vagner avec « Vongozero », chez le même éditeur, Mirobole, absolue !), mais qui ne m'empêchera pas de continuer à lire ce genre de littérature, avec une grosse pile sortie de cette maison d'éditons bordelaise à la très habile ligne graphique, mais en général bien salopée lors de sorties poche chez Pocket… plutôt coutumière du fait... (ils ont parfois la bonne idée de simplement reprendre l'original… mais quand ils tentent de faire de l'esthétique, ça grince…).



Donc un très joli livre déployant une dystopie oscillant entre Matrix, 1984, le Grand Secret, et autres ouvrages traitant du contrôle de la population, avec cette société entièrement connectée, au nombre d'habitants bloqués sur 3 milliards d'individus, immortels car « renaissant » sans cesse après 60 ans maxi pour chaque nouvelle existence.

Bref, un pitch classique et engageant pour l'habitué du genre, reste à voir comment il sera traité…



Niveau forme, c'est à la fois très clair et bien confus… désolé, mais c'est le genre de phrase qui ferra seulement hocher la tête à une partie des déjà-lecteurs… comme s'il y avait une volonté d'en compliquer le déroulement sans en avoir bien les « capacités », alors que l'apparente simplicité est probablement encore plus difficile… (mettons de côté la littérature jeunesse ou pire, « young adult » pour ce genre d'assertion…). Rien à signaler niveau plume (je n'ai pas noté beaucoup « d'exercices de style » contrairement à l'avis d'un sympathique mouton babéliote (si,si, littéralement) ), reposant surtout sur une pagination convoquant les menus informatique, mais sans aller bien loin dans leur potentiel graphique; sans non plus de réel pouvoir évocateur, ni grand soin apporté aux personnages… Sur ce dernier point, on pourrait faire l'hypothèse d'une volonté de souligner la prévalence apathique de cette société complètement droguée (le mot est faible) à son Socio, réseau universel et omnipotent, évident miroir, ressort habituel de ce genre de livre.



Ce qui nous renvoie vers le fond, où comme notre mouton de tantôt nous étions en droit d'attendre un « message », restant finalement dans l'ordre d'un certain nihilisme, avec très peu de réflexion sur cette nouvelle forme de Malthusianisme, doctrine longtemps vilipendée, jusqu'à en faire un adjectif dépréciatif (« malthusien ») dans la bouche des socio-économistes « orthodoxes », mais qui aujourd'hui reprend forcément du service…

Tout les éléments sont là pour y réfléchir, mais l'auteur jamais ne s'y emploie, montrant par là une forme de renoncement devant cette société du spectacle, dans la fiction comme dans la réalité, n'offrant au lecteur avide qu'un brouillon d'histoire aux indignations bien marquées, la glaciale bienveillance de notre époque donnant un peu de couleurs à l'ensemble.



Rendez-vous restent pris pour son « Refuge 3/9 » sorti chez Agullo (et encore chez Pocket…), et les livres Mirobole de Slavnikova, Hlasko, du moldave Lortchenkov, etc.
Commenter  J’apprécie          722
Le vivant

C'est un roman incroyable ! Rarement lu quelque chose d'aussi original. Par la puissance des images qu'elle crée, l'auteure parvient à donner corps à notre monde sous emprise numérique, où la communication est devenue presque exclusivement virtuelle.

Mais aussi au sentiment que nous avons parfois de vivre dans une grande fourmilière humaine qui nous broie, et nous empêche à la fois de laisser exister nos individualité comme de vivre ensemble. Mais ici, pas de parodie SF : la collectivité broie l'individu, certes, mais l'individu est aussi un être replié sur lui-même, en apnée dans le tréfonds de des "strates", sorte d'équivalent tout à la fois de nos couches de psychismes et de nos réseaux sociaux.

Le roman se dévore, tout en étant très littéraire : les images sont très troublantes, et c'est au lecteur de s'en faire une idée, une image : qu'est-ce que la couleur "occupé"? la couleur "disponible" ? Qu'est-ce que le "moulin à parole" par lequel communiquent certains personnages? Le lecteur se trouve invité à collaborer avec l'auteure et à créer ce monde avec elle.

J'ai lu d'autres critiques de lecteurs, qui trouvent a fin frustrante. Je suis d'accord : j'ai l'impression que Starobinets n'a pas su comment finir ! C'est à la fois alambiqué et flou. Cependant, l'écriture est d'une telle qualité, et c'est si original que ça ne m'a même pas déçue, tant le plaisir de lecture est grand!
Commenter  J’apprécie          10
Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

J’aime beaucoup découvrir des horizons littéraires différents ! J’ai découvert l’autrice russe avec son roman Le Vivant, et je poursuis ma découverte de son œuvre avec un recueil de nouvelles. Je suis la reine d’Anna Starobinets pose une ambiance glauque à travers des histoires toutes plus étranges les unes que les autres.



Anna Starobinets ne propose pas des histoires d’horreur frontale. Ses textes montrent au contraire une grande finesse dans les aspects psychologiques. Elle bâtit des histoires où elle aborde des problématiques variées et plus profondes qu’elles n’en ont l’air : la maladie mentale, le lien familial, l’attachement, la métamorphose… La première nouvelle par exemple traite d’un enfant qui semble atteint de Troubles compulsifs du comportement, ou est vraiment hanté par une voix qui le pousse à un comportement extrême ? La chute de cette nouvelle montre la grande maîtrise de l’autrice dans ses aspects narratifs. La nouvelle est une forme exigeante, dont l’intérêt souvent dans la façon dont la fin est tournée. Et Anna Starobinets est définitivement très talentueuse à ce sujet.



En un sens, certaines nouvelles ont quelque chose d’assez kafkaïen. C’est notamment le cas de la dernière nouvelle du récit, où un homme nommé Yacha découvre un matin qu’il ne respire plus. S’ensuit alors un ensemble d’aventures absurdes qui rappelles beaucoup “La métamorphose” de par le décalage créé par la situation du personnage face à sa propre réaction et à celle de son entourage. L’horreur s’installe donc de manière graduelle, naît d’une discordance avec le quotidien et installe une sensation de malaise lancinante et durable. Anna Starobinets nous met constamment face à la vallée dérangeante. Bref, c’est du new weird comme on l’aime.



Anna Starobinets a de particulier qu’elle propose un récit fantastique dans une veine traditionnelle. Le malaise vient qu’elle insère de manière lancinante des éléments dérangeants dans le quotidien. En cela, elle présente toujours des personnages d’une grande banalité, parfois affligeants de banalité. C’est le cas dans de nombreuses nouvelles. Celle d’un mystérieux Agent qui se décrit lui-même ainsi “Je n’ai ni famille ni amis. Physiquement, je suis quelconque, transparent. Taille moyenne. Corpulence moyenne. On peut me confondre avec n’importe qui. On ne se souvient pas de moi. Si je commentais un vol en plein jour, la victime serait incapable de m’identifier en cas de confrontation.” Dans la nouvelle où une personne est fascinée par la moisissure, on ne sait rien d’elle tant son identité est diluée dans son obsession. Enfin, celle où un homme découvre une vie qui ne lui dit rien, il a toujours mené une existence anecdotique. Il est facile de s’identifier à ces créatures un peu médiocres et définitivement normales, tristement banales.



Le glauque est également soutenu par l’écriture de l’autrice. Si la plume d’Anna Starobinets peut paraître froide, elle n’en est que d’autant plus adaptée au format et au ton global. La palme va à la nouvelle éponyme au recueil, Je suis la reine, qui est aussi la plus longue. L’autrice peut y construire une histoire structurée, qui joue avec les chronologies, les formats et les points de vue. Cette nouvelle est de loin la plus dérangeante, car plus crue, et m’a beaucoup rappelé les ouvres de Stephen King. La froideur de la plume sert le propos en créant une distanciation qui rend plus malsaine, car la nouvelle tient dans un huis-clos familial malsain qui s’écoule sur des années. Que faire quand un membre de notre famille adopte du jour au lendemain un comportement tellement étrange qu’il devient impossible de mener une vie normale ?



Anna Starobinets a une plume singulière, assez froide, mais qui convient parfaitement à ces nouvelles. Parfois absurdes, parfois gores, chaque histoire mêle avec habileté fantastique, glauque et psychologie. Sans jouer la carte du terrifiant frontal, l’autrice préfère jouer sur le malaise, le dérangeant, qui s’insinue lentement dans l’esprit du lecteur. Une bonne lecture pour ceux à la recherche de romans étranges, j’ai personnellement beaucoup apprécié.




Lien : https://lageekosophe.com/202..
Commenter  J’apprécie          100
Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

Emballée de découvrir ce recueil de nouvelles d'une auteure russe que je ne connaissais pas, j'aurais voulu être plus enchantée de ma lecture; j'ai eu de la difficulté à maintenir un intérêt constant. J'ai beaucoup aimé la première nouvelle, traitant d'un petit garçon aux prises avec un trouble obsessionnel-compulsif, l'auteure décrivant finement les pensées pouvant s'agiter dans la tête de ce dernier, et sa chute, glaçante. On dit d'Anna Starobinets qu'elle est la « reine russe de l'horreur », et on la compare à Stephen King et à Kafka : je m'attendais peut-être à rester dans la veine « effroi » de l'horreur. Or, certaines nouvelles comme celle qui donne le titre au livre, particulièrement dérangeante, sont davantage dans la veine « répulsion » de l'horreur, et c'est bien du dégoût qu'elles m'ont fait ressentir. Amnésie, métamorphoses, désintégration de la personnalité, inceste… tous les personnages ont des problèmes de santé mentale, et à travers l'absurde, on questionne toujours la fine ligne de nos perceptions et de la réalité : sont-ils fous, délirants, en train de rêver, ou est-ce autre chose qui ne s'explique pas ? Je lis peu de littérature fantastique et j'en connais très peu les codes; peut-être n'étais-je tout simplement pas assez bien préparée pour en apprécier la lecture.
Commenter  J’apprécie          90
Refuge 3/9

Je suis sortie de ma zone de confort pour découvrir Anna Starobinets, une auteure russe de littérature fantastique. On peut lire en liminaire : « son style unique la place dans la lignée de Kafka et de Stephen King. »



Marie est une photographe russe en séjour professionnel à Paris. Elle va sans comprendre ce qui lui arrive se transformer en vieux SDF du nom de Coudrec. Pour elle, il devient urgent de rentrer en Russie.



Au fur et à mesure de son voyage, elle va se remémorer ce qu'elle a oublié… quelque chose qui a un lien avec l'histoire d'Hansel et Gretel.



En parallèle, on suit l'histoire d'un petit garçon qui est dans le coma. Coupé du monde réel, il évolue dans un univers dérangeant qui, au fur et à mesure de son exploration, m'a donné la nausée. le fantastique n'est décidément pas pour moi.



J'ai abandonné au début de la troisième partie, vers la moitié du livre.



Au-delà de cela, je dois quand même reconnaître que l'écriture de Starobinets a quelque chose de particulier. Certaines scènes décrites sont d'une réalité saisissante, quelques-unes d'entre elles me font encore frissonner d'horreur.



Ce roman a reçu le prix Imaginales du meilleur roman étranger en 2017.









Challenge SFFF 2021

Challenge ATOUT PRIX 2021

Challenge mauvais genres 2021

Challenge multi-auteures SFFF 2021
Commenter  J’apprécie          379
Le vivant

Ce roman russe traînait dans ma PAL depuis quelques années déjà, alors même que son histoire est très intrigante. Le vivant d’Anna Starobinets nous propose un monde dans lequel tous les humains sont interconnectés, formant comme une unique conscience. Un parti pris de départ qui ne manque pas d’originalité et nous entraîne dans un univers unique en son genre.



Le début du récit est très séduisant. Anna Starobinets propose un monde qui repose sur des fondements vraiment originaux. En effet, nous sommes dans un monde où les individus sont tous interconnectés par Le Socio, une sorte d’internet mais qui est implanté à un très jeune âge au sein même des individus. Cet aspect leur donne accès à différentes strates, un phénomène complexe, qui ressemble à la capacité à des individus à accéder à des niveaux de conscience. La première strate est le monde physique, la deuxième leur donne accès au Socio, où chacun peut regarder des divertissements ou communiquer avec ses amis.



On a très vite l’impression d’entrer dans une société étrangère qui obéit à ses propres, bien différentes de la nôtre. L’autrice prend le parti classique mais bien mis en place de nous y faire accéder via différents personnages. Notamment Zéro, un être né sans incode et qui donc n’appartient pas réellement au vivant. En effet, dans cette société, chaque individu est sauvegardé et à sa mort (du moins sa pause, car “la mort n’existe pas”), il se réincarne dans un nouveau-né. Zéro n’a pas de vie passée et est donc une curiosité.



Anna Starobinets construit un monde vraiment singulier sur le fond comme sur la forme. Elle utilise pour cela des métaphores très claires. Le Vivant fonctionne comme des sociétés existantes parmi les insectes, qui sont très présents tout au long du récit. Ainsi, Zéro est envoyé dans une maison de correction où les résidents peuvent élever des Pupilles, des insectes. Mais il existe d’autres individus qui élèvent des pupilles. Au contraire, les animaux comme les chiens sont terrifiés par Le Vivant, ce qui marque le détachement de la société des animaux pour bâtir une organisation qui tient plus du domaine des insectes. Il y a quelque chose terrifiant dans cette société d’absolu où toute liberté individuelle ne s’exprime que dans le prisme limité de ce qui est autorisé par le Tout, le Reste, le Vivant.



Cet aspect glacial se traduit du côté de la narration. Plusieurs personnages donnent de la voix à cet univers pluriel. L’autrice utilise différentes formes dans les dialogues. Par exemple, ce qui se passe dans la première strate peut être coupé de textes qui ont lieu dans d’autres strates. Les échanges sont parfois ponctués d’émojis qui rendent la conversation étrangement factice, tant les émotions et les plaisirs ne semblent être qu’un ensemble faux, comme un miroir aux alouettes. L’arrivée de Zéro vient bouleverser cet état de fait, car il pose la question de la place du singulier au sein d’un groupe. Menace ? Sauveur ? Sa naissance dévoile les enjeux de pouvoir qui sont sous-jacents.



La première partie du roman est passionnante et nous immerge immédiatement. Le récit peut parfois se révéler un peu complexe, car beaucoup de voix se font entendre. Les choix de l’autrice sont cependant efficaces et convaincants. Elle parvient à mettre en place un rythme addictif qui nous donne envie d’en savoir plus sur Zéro et son destin singulier, mais aussi cette société étrange. Ce la s’installe malgré le style de l’autrice, qui se veut parfois très expérimental et peut perdre même le lecteur le plus aguerri dans des métaphores virtuelles sous acide.



Le dernier tiers du roman se révèle cependant un peu différent. dans un premier temps, la transition vers cette dernière partie est assez maladroite et déstabilise complètement la lecture. Ensuite, l’histoire de vient très floue avec une partie politique qui prend beaucoup de place, ainsi qu’une évolution peu convaincante de Zéro. La toute fin n’est malheureusement pas très compréhensible et laisse une impression de manque qui gâche un peu un récit qui autrement était plutôt agréable.



Inattendu et déconcertant, Le Vivant séduit par la singularité de l’univers qu’il propose. Poussant la réflexion dur l’individualité et la nécessité de la conformité, le récit est très cru quand il parle de marginalité. L’autrice construit un monde aux fonctionnements qui servent parfaitement son discours, sur une humanité conquise par le transhumanisme au point de devenir une conscience unique, stable et interconnectée. La coercition est douloureuse autant qu’elle est subtile. Le récit est cependant déstabilisant de par des choix narratifs ainsi qu’une écriture qui se veut opaque et métaphorique, nuisant à la compréhension et pouvant perdre le lecteur. L’apothéose étant une fin franchement absconse qui laisse avec plus de questions que de réponses.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
Commenter  J’apprécie          50
Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

Certaines personnes peuvent vous faire acheter n’importe quel livre dès lors qu’il vous en parle, même un tout petit peu, même si le genre n’est pas celui que vous préférez. C’est ainsi que j’ai découvert Je suis la reine, un recueil de six nouvelles flirtant avec le fantastique, vers lequel je ne serais pas allée seule.



Il est des histoires qui vous laissent sonnés, en mode « mais… mais quoi ? Qu’est-ce qu’il vient de se passer ? ». La famille est de celles-ci. Une nouvelle qui fait suite à une autre bien trop courte pour en parler, Les règles, et annonce la couleur et donne le ton. Un homme, du jour au lendemain, se retrouve à vivre une vie qui n’est pas la sienne, dans une famille dont il n’a aucun souvenir. Chaque individu qu’il va rencontrer, chaque lieu qu’il va visiter, vont lui parler, lui rappeler des souvenirs de sa vraie vie, sans pour autant coller à ce dont il se souvient ni à ce dont il est persuadé d’avoir vécu.

Cet homme va imager l’angoisse d’être enfermé dans une famille que l’on n’a pas voulue et qui a fermé les portes au nez d’une vie que l’on aurait souhaitée. En même temps, elle exprime assez bien la façon dont on accepte notre destin, par dépit, parce que c’est ainsi. Mais ceci n’est peut-être qu’une interprétation parmi d’autres, tant je suis restée en mode « mais… mais quoi ? » en tournant la dernière page de cette nouvelle que j’ai beaucoup aimée.



Après un rapide interlude de cinq pages appelé J’attends, c’est la nouvelle centrale qui a fait son entrée : Je suis la reine. Une nouvelle qui raconte le changement d’un petit garçon à mesure qu’il grandit, et sa déchéance suite à une otite qui a duré plusieurs semaines. Une maladie qui va avoir un impact dramatique et une fin tout à fait étonnante. Je n’ai rien vu venir, je n’ai rien soupçonné malgré le titre évident une fois qu’on a découvert l’histoire complète. Un texte ambitieux avec un thème qu’il fallait oser aborder parce qu’un peu perché tout de même, pour une nouvelle marquante des plus réussies.



Puis L’agent et L’éternité selon Yacha sont venus clore ce recueil ; il est donc tant de passer à la conclusion générale.

Je n’ai pas parlé de toutes les nouvelles, par choix, des nouvelles bien trop courtes pour en parler et dévoiler ne serait-ce qu’un élément. En revanche, une caractéristique commune à toutes les nouvelles ressort : l’étrangeté. Oh, bien sûr, elle est positive, cette étrangeté. Elle se rapproche d’ailleurs plus de l’originalité qu’autre chose tant les histoires, les personnages et les univers sont atypiques et changent de ce qu’on a l’habitude de lire.

L’autrice m’a embarquée dans un univers fantastique intéressant, novateur et ambitieux, le tout raconté d’une plume précise et très jolie : une parenthèse que je referme à contrecœur, mais que j’ai été heureuse de découvrir. En somme, un recueil gourmandise qui fond sous la langue, qui fait du bien et change.
Lien : https://aufildelhistoire.com..
Commenter  J’apprécie          30
Refuge 3/9

L’intrigue :

Marie est une photographe russe en reportage à Paris, sa mémoire la fuit et sa santé se détériore brutalement. Son collègue Anton lui conseille de demander l’asile politique avant de partir mais Marie est appelée par la Russie. Son périple démarre sur une métamorphose étrange, c’est sous les traits d’un clochard malade qu’elle va remonter le fil de ses souvenirs enfouis. En parallèle, le Garçon est un enfant qui se fait enlever dans un manège et se trouve catapulter dans un monde étrange où tout le monde l’appelle Ivan alors que ce n’est pas son prénom. Enfin, Joseph voit son destin rejoindre celui des deux premiers, prisonnier en Italie, il s’enfuit de prison pour obéir à ce désir lancinant, rejoindre la Russie.



C’est sur une annonce de fin du monde que ces 3 destinées vont se rejoindre.



Les personnages :

Marie est photographe et d’origine russe. Elle est soudainement incapable de se souvenir de ce qu’elle a fait la veille, qui elle est et qui est son président élu récemment et pour lequel son collègue refuse de rentrer dans leur pays. Marie se sent de plus en plus malade et à son réveil, elle se rend compte qu’elle n’a plus son apparence mais celle d’un SDF, très malade qui plus est. Le périple qui la ramènera dans son pays natal fera ressurgir un à un tous les souvenirs qu’elle avait enfouis jusqu’au plus sombre.



Le Garçon est l’identité sous laquelle on rencontrera notre deuxième protagoniste. Il est dans une fête foraine et lors d’un tour de manège dans un train fantôme, il y a une panne et le Garçon se fait enlever par une étrange créature. Il se retrouvera dans un monde parallèle, fermé sur lui-même et aucun moyen d’en sortir ou plutôt, un pacte va être sellé et le Garçon surnommé Ivan par ses nouveaux amis va apprendre à développer ses pouvoirs.



Notre troisième personnage est Joseph qui se trouve dans une prison italienne. Un jour il ressent le désir irrépressible de rentrer chez lui en Russie pour retrouver sa famille et sa fuite va être assez rocambolesque. Il se rend compte qu’il est transformé en araignée et c’est sous cette forme qu’il va entamer son périple. A cette occasion il va repenser à son activité de tricheur de cartes, sa maitresse, ses erreurs et sa famille.



Chaque destin est lié on se doute d’ailleurs de qui est Joseph arrivant très tard dans le récit.



Les thématiques :

Anna Starobinets nous livre un récit mélangeant science fiction, weird et fantastique avec également l’utilisation de contes pour enfants. Celui d’Hansel et Gretel est le plus présent mais il y a également quelques personnages de la Belle au bois dormant. Anna Starobinets invoque également le folklore de sa culture russe, Baba Yaga étant la plus importante mais également Celui qui raconte peut-être le dieu Peroun qui est celui qui s’exprime à travers le tonnerre. si vous vous y connaissez mieux en mythologie slave vous pourrez me dire si ça vous parle.



Pour Marie comme pour Joseph, on est sur la métamorphose comme forme de pénitence, qu’ont-ils bien pu faire et qu’est-ce qui les lie ? Tout le récit va nous le faire découvrir au fur et à mesure. On reste toujours à la lisière du monde du rêve qui se mêle au réel, la touche de science fiction est plutôt ténue, il y a quelques bribes d’information comme quoi un deuxième soleil s’approche et qu’une catastrophe climatique massive s’annonce mais c’est plus une ambiance et comme je vous le disais plus tôt, la weird est bien présente, attendez vous à quelque chose de surréaliste dans le style, si vous n’aimez pas…ça va être compliqué ^^



En bref, le roman avec lequel j’ai eu le plus de mal pour raccrocher les wagons, je l’ai trouvé un peu longuet mais j’aimais bien le mélange de folklore et de contes pour enfants.
Lien : https://lemondedelhyandra.co..
Commenter  J’apprécie          00
Le vivant

L’intrigue :

En 439 après le Vivant, Hanna est une jeune femme enceinte mais dont le bonheur va rapidement déchanter. Le gynécologue n’arrive pas à scanner l’incode de son enfant, c’est une anomalie qui ébranle fortement tout le Vivant au plus haut niveau, il faut faire un choix. Hanna garde son bébé mais cet enfant sera toujours vu comme un virus et Zéro, notre héros, sera scruté et surveillé tout au long de sa vie. Comment le monde parfait du Vivant a-t-il pu déraper ? Zéro est-il un ennemi ? Les scientifiques ne savent qu’en penser…



Le monde :

Un jour, il y eu une grande Compression, le nombre d’humains a drastiquement chuté sous différentes formes, guerres et pandémie de masse entre autres. Dès que le nombre d’humains a baissé à 3 milliard, tout s’est arrêté d’un coup et le Vivant est apparu. Cette entité est la perfection incarné, la mort a été annihilée, la maladie également, tous les humains sont connectés entre eux dans une parfaite symbiose et surtout ce chiffre rond est fait pour durer éternellement….jusqu’à l’arrivée impromptue de Zéro qui est le +1 le plus craint de tout le Vivant par sa seule existence.



La mort a disparu, oui et non, disons qu’il y a une parfaite synergie entre « Mise en pause » et « Reproduction » pour que le chiffre de 3 milliards dure toujours. Pour la vie comme la mort, on se rend dans le festival d’Aide à la Nature qui comporte deux zones, la zone de Pause pour ceux qui vont cesser momentanément d’exister et et la zone de Reproduction qui va permettre la réincarnation des mis en pause. C’est un cycle sans fin. Quand on gratte le vernis le côté « magique » se barre assez rapidement, il est interdit de ne pas faire d’enfant, de prendre un contraceptif ou pire d’avorter, pour ne pas s’astreindre à la reproduction une femme doit produire un certificat médical psychologique pour se voir délivrer une contraception, je ne sais pas ce qu’il en est pour les hommes mais comme ce ne sont pas eux qui portent les enfants et que les parents ne s’occupent pas des enfants sur le long terme, j’imagine qu’ils ne sont pas concernés. Par contre pour la mise en pause, l’égalité revient. Cette mise en pause commence à être proposée à 45 ans, à 50 les autorités te le rappellent un peu plus fermement, si à 60 ans tu ne t’y es toujours pas rendu on vient te chercher, la Pause sera forcée.



Cette réincarnation est suivie tout au long du processus grâce à l’incode, une sorte de code-barre unique pour chaque humain qui permet de retrouver n’importe lequel partout où il peut se trouver. On peut louer des coffres dans la banque Renaissance pour entreposer nos souvenirs de nos vies antérieures, on aura un droit d’accès à partir d’un certain âge. Ce flicage généralisé a permis de rendre les prisons obsolètes, à la place il y a des maisons de correction où on place les anciens criminels dès leur naissance où ils devront se corriger en général sur plusieurs incarnations pour revenir dans la vie normale. Il y a tout de même une Liste noire où les criminels sont enfermés dans les maisons de correction à perpétuité.



L’humain devenu un programme informatique :

En plus de l’incode qui nous est attribué une fois pour toute quelque soit notre ADN à travers les siècles, on a un implant qui permet aux humains d’être connectés cerveau à cerveau. Ce système permet de tchatter avec les gens que l’on souhaite, se faire des groupes d’amis, sortir dans le Socio et créer toute sorte de choses pour s’amuser. On peut aussi bien s’envoyer des mails, des documents que faire des parties d’échecs ou de sexe dans ce monde virtuel sans limite. On télécharge dans cette implant des logiciels d’apprentissage pour les enfants au point qu’ils ne savent pas écrire dans la vie réelle (première strate) mais ils le peuvent parfaitement dans le monde virtuel.



Cette vie en réseau se fait sur plusieurs strates, la première strate est la vie réelle et elle est pas mal méprisée pour ceux comme Zéro et les déficients mentaux qui y sont condamnés, ne pas être connecté au Socio est extrêmement mal vu, être un aSocio c’est se retrouver à l’écart du Vivant et des autres. Les autres strates sont au nombre de 12 au total et plus on est puissant socialement et plus on monte haut dans les strates et dans le gouvernement. Le problème de vivre constamment dans sa tête c’est qu’en première strate, les gens ne bougent jamais, il y a un énorme problème d’obésité assez généralisé dans cette société, tout se fait de manière virtuelle.



Zéro ne faisant absolument pas partie de ce tout, il est considéré comme un bug, un virus. Le Vivant est une sorte d’entité type Intelligence artificielle bien plus qu’un être…vivant justement, les termes employés par l’autrice nous renvoient toujours sur le thème de l’informatique, de l’internet en général et cette société est extrêmement surveillée, le bonheur est obligatoire, ce qui est vu comme une anomalie peut nous rendre criminel et nous envoyer en maison de correction pour plusieurs vies, et ce qui est criminel c’est : vouloir garder ses enfants auprès de soi, ou son compagnon de vie, vouloir faire famille comme dans l’ancien temps et d’autres détails de ce qui ce faisait avant l’apparition du Vivant.



En bref, ce roman d’anticipation est intéressant dans sa façon de présenter nos travers actuels, cette vie à travers les écrans plutôt que dehors, la force des réseaux sociaux, le souci de l’écologie et le drame vis-à-vis des animaux qui ayant été perçus comme vecteurs de maladie face aux pandémies ont été pratiquement exterminés avant l’apparition du Vivant, ça aussi c’était une réflexion qui était bien actuelle en cette période de…pandémie justement. Ce roman est bien plus SF que le premier que je vous ai présenté, la weird est plus présente dans le prochain roman à venir, Refuge 3/9.
Lien : https://lemondedelhyandra.co..
Commenter  J’apprécie          10
Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

Le genre du New Weird est développé à la fin des années 1990 et début 2000. Il se définit comme une réaction aux codes existants de la SF et la fantasy ce qui donne un récit qui prend ancrage dans un univers réaliste intégrant des éléments surréalistes avec de l’horreur. Le new weird apparaît afin de transcender les barrières pouvant exister entre les genres.



Présentation des nouvelles :

Les règles : Sacha est un petit garçon qui suit les règles d’un Jeu féroce. Aucune récompense n’est à attendre, mais s’il n’obéit pas, la punition sera terrible. Avec cette Voix qui lui parle et l’oblige à faire toutes ces petites choses, on se demande si Sacha ne souffrirait pas plutôt de TOC. La conclusion de cette nouvelle fait basculer le récit dans l’horreur.



La famille : Dima est un homme saoul dans un train couchette. Son métier est éducateur canin, il se rend à Moscou pour pour affaire. Dans sa cabine se trouve un gros homme dont le crâne est bourré de chose à manger une jeune femme très plate. Le gros homme affirme que Dima est son gendre, hors celui-ci ne s’est jamais marié…sauf que son passeport ne comporte plus les éléments qui le définissent depuis sa naissance, ville de naissance changée, marié à la jeune femme Liza qui est dans sa cabine, autre métier, Dima dessaoule aussi sec. Delirium Tremens ou monde parallèle ?



J’attends : Cette nouvelle très courte est basée sur une hallucination ou quelque chose d’approchant. Le héros ne nous sera jamais présenté, on connait seulement sa passion pour les moisissures jusqu’à l’obsession et ce qu’il en fait….hyper particulier ^^



Je suis la reine : Cette novella éponyme est absolument fabuleuse pour ceux qui ont aimé la trilogie des fourmis de Bernard Weber. Marina est une femme divorcée vivant avec ses jumeaux, Maxime et Vika. On aura plusieurs flash back pour comprendre l’évolution inquiétante de son fils qui fait peur à tout le monde au fur et à mesure qu’il grandit, sa propre famille est effrayée. A cela s’ajoute des extraits de journaux intimes écrits par Maxime puis quelqu’un d’autre. Dans ce récit on s’enfonce peu à peu dans l’horreur quand les questions font place à la compréhension.



L’agent : Cette nouvelle très courte nous présente un écrivain. Il travaille pour une agence qui permet de créer des histoires et les rendre réelle. Mais est-ce la réalité ou le personnage est-il fou ?



L’éternité selon Yacha : Cette fois on plonge à pieds joints dans un récit joyeusement surréaliste. Yacha se réveille dans un silence tellement surnaturel qu’il peine à trouver ce qui pose problème avant de procéder à une minutieuse inspection de sa personne…son coeur ne bat plus, sa respiration est inexistante et apparemment….il va très bien…S’ensuivent des discussions et actes totalement abracadabrants. Le médecin lui annonce qu’il est mort et se voit donc obligé de signaler ce fait, sa femme et sa famille se préparent aux funérailles tout en lui parlant et il ne peut plus travailler, ses collègues lui souhaitent leurs condoléances tout en le regardant bizarrement, pour un mort il est quand même rudement actif ^^.



En bref, « ah ouais mais Anna Starobinets, je ne sais pas ce qu’elle fume mais c’est de la bonne« , voilà ma pensée quand j’ai lu les 3 premières nouvelles de ce recueil. Je suis la Reine m’a permis de me remettre en selle, j’étais à deux doigts de lâcher l’affaire mais je suis heureuse d’avoir persévéré au point de vous conseiller de lire cette novella à défaut des autres. L’éternité de Yacha est tout de même marrante dans son côté totalement barré.
Lien : https://lemondedelhyandra.co..
Commenter  J’apprécie          20
Le vivant

Le roman se lit vite, le lecteur voyage dans une époque où les humains n'ont plus de liberté de penser, tout est réglé par des ordinateurs. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, à m'attacher à ses personnages.
Commenter  J’apprécie          00
Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

Un recueil de nouvelles vraiment intéressant, fan de sciences fictions et d'histoires étranges c'est une belle découverte.
Commenter  J’apprécie          00
Le vivant

Je suis assez déçu par ce roman.Pourtant, la trame initiale semblait correcte :Chaque humain est membre du Vivant, dont le nombre est fixé à 3 milliards.Aucun humain ne meurt, ils cesse juste temporairement d'exister avant d'être réincarné.Dans sa réincarnation, il ne se souvient pas de sa vie précédente, mais peut se passer des lettres d'une incarnation à l'autre.En revanche, il garde toujours le même incode (code d'incarnation, quoi).Tous les humains sont par ailleurs connectés au socio, le réseau social multi-strates accessible ia un implant.Et un jour, l'impensable arrive : zéro, l'homme sans incode, naît.Il est donc l'anomalie évidente.Il ne recevra pas le socio.Et sa présence fera la mort du Vivant.En fait, je trouvais plusieurs des prémices de ce roman assez intriguants pour m'y lancer. Et c'est vrai que j'ai été vraiment étonné par ce monde futuriste et ses idiosyncrasies.Par exemple, il semble y avoir des robots ... dont on apprend au bout d'un moment qu'ils sont en fait des humains sans incode.Il n'y a plus d'autres animaux que les insectes (et quelques animaux de ferme qui craignent le Vivant, mais pas zéro).Et tout un tas d'autres notions curieuses, comme par exemple luxure, l'environnement virtuel de sexe décomplexé. Qui rappelle furieusement le sexe de Demolition Man, à bien y réfléchir.Bref, le monde est intriguant.Mais le récit, lui, n'a pas la même valeur. En effet, il y a dès le début un gros passage sur les maisons de correction, où sont enfermés les inadaptés, et ça n'aide pas à découvrir le monde. Surtout quand l'auteur s'amuse avec le suicide supposé de zéro.Il y a ensuite une autre forme de prison.Et en quelque sorte, c'est là que réside la plus grande faiblesse de ce roman. En effet, un peu comme ma description, il souffre d'être à la fois peu cohérent et sans grand enthousiasme. Je m'attendais par exemple à ce que Zéro soit un rebelle, par volonté ou par construction, mais il ne cherche rien d'autre que la tranquillité. Du coup, il pourrait être un anti-héros valable, sauf que le roman ne le met pas dans cette posture.De la même manière tout un tas d'éléments sont soigneusement édulcorés : sa relation avec Ef (le policier chargé de le surveiller) ou Cleo (au rôle invraisemblablement ambigu) ou encore le rôle majeur, mais souterrain, de Cracker.Bref, tout un tas de potentialités qui sont soigneusement et, j'ose le dire, volontairement effacées pour laisser place à un truc aussi vide qu'inepte.Non, vraiment, je n'ai pas aimé cette histoire.

9782811218249"
Commenter  J’apprécie          00
Refuge 3/9

Un roman fantastique vraiment unique, une vraie perle. Une plongée dans une histoire folle, portée par des légendes russes, pour un mélange qui fonctionne totalement. Une histoire vraiment très surprenante. Une très bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          00
Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

J'ai bien aimé ce recueil de nouvelles, même si j'ai trouvé l'ambiance très... russe, c'est-à-dire que ça ne respirait pas la joie de vivre.

Au-delà de certaines situations totalement absurdes - dans le sens kafkaïen -, qui m'ont mise assez mal à l'aise, l’atmosphère générale était assez grise, terne, morose, voire lourde.

Comme si les personnages étaient englués dans cette morosité et trouvaient ça normal, même quand il leur arrive des trucs de fous.

Il n'y a que dans la longue nouvelle qui donne son titre au recueil que je n'ai pas retrouvé cette ambiance, mais elle met suffisamment mal à l'aise sans ça, tout en étant totalement fascinante. C'est sans conteste ma préférée du recueil.

La première était très intéressante mais beaucoup trop courte à mon goût. J'aurais vraiment aimé que l'auteur aille plus loin dans le développement et la progression des problèmes psychologiques du petit garçon.

Quant à la dernière nouvelle, je dirai qu'elle est limite angoissante par son côté absurde et la manière dont le personnage principal accepte sa situation, mais que les dernières pages ont vraiment tout rattrapé par leur poésie, de sorte qu'elle m'a laissé un très fort souvenir.

Finalement, il n'y en a qu'une que je n'ai pas du tout aimée, ce qui est vraiment pas mal.

J'ai un autre livre de l'auteure dans ma PAL (un roman) et je le lirai avec intérêt, en espérant que l'ambiance sera moins déprimante.
Commenter  J’apprécie          10
Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

Je suis la reine est un recueil de 6 nouvelles fantastique. Dès la fin de la première nouvelle, j’étais conquise : enfin du « vrai » fantastique, du comme j’aime, du qui correspond à la définition de base du genre. Ici comme dans Poe, du début à la fin on ne sait pas si ce qui arrive au personnage principal est quelque chose de paranormal ou s’il est fou/drogué… On se plonge dans une ambiance qui fait peur sans tomber complètement dans l’horreur. Sur les 6 nouvelles, j’ai beaucoup aimé 5 nouvelles et moyennement aimé une d’elle qui était une peu trop conceptuel pour moi. L’ambiance est oppressante et sert différents types de relations humaines principalement familiales. Entre le monsieur qui prend le train et pendant le trajet se retrouve avec une nouvelle vie (laquelle est la vraie ? ) et le gamin qui suit plein de règles propre à l’enfance (ne pas marcher sur les rainures des pavés) pour qu’il n’arrive rien à ses parents, on est plongé dans un quotidien qui allie banalité et sueurs froides. Ca a été une lecture excellente, un très bon retour aux sources du fantastique.

Commenter  J’apprécie          40
Le vivant

Ce livre a été difficile à lire, et m'a laissé un goût amer dans la bouche.

Mais l'auteur est un visionnaire selon moi sur l'impact des réseaux sociaux. C'est pourquoi il faut quand même le lire, hélas...
Commenter  J’apprécie          00
Refuge 3/9

Je ne sais pas trop quoi penser de ce roman. Marie (Masha) est une journaliste russe en déplacement professionnel à Paris. Alors qu’elle discute avec son collègue, elle s’aperçoit qu’elle subit des pertes de mémoire. Bientôt même la réalité de son identité vie lui échappera puisqu’elle se retrouvera dans le corps d’un sans-abri parisien. Malgré cette situation, Marie va tout tenter pour retourner en Russie. En parallèle de cette histoire, on va suivre Le Garçon dont la vie se situe entre réalité et fantastique avec l’apparition d’un tas de personnages issus du folklore russe tel que Baba Yaga (l’Osseuse).



Ce récit est à la limite du rêve et de la réalité (voir même de l’hallucination). J’ai adoré explorer le passé de Marie qui s’assemble au fur et à mesure de l’histoire comme un puzzle et trouver le lien qui unissait les différents personnages. Le style d’écriture est assez fluide pour que le roman soit digeste en dépit de la présence de situations très absurdes. Néanmoins, la fin était très confuse et on assiste à un défilé de personnages sans pouvoir précisément comprendre la situation.



Je n'ai vraiment pas de note à mettre, ce roman m'a laissé une impression bizarre.

Chronique complète:
Lien : https://lutinreveurblog.word..
Commenter  J’apprécie          00
Refuge 3/9

Un récit comme un pont entre deux mondes : le nôtre , France , Italie et Russie ,glauque , dégradé , traversé de peurs millénaristes relayées par Internet ,l’autre celui des contes slaves dans leur férocité originelle ,plus proche de « Freaks » que de « Peau d’âne » . Pour les deux , l’Apocalypse est pour demain et tous recherchent la nouvelle arche de salut , le « Refuge 9/3 ». Un livre âpre et dur porté par une voix originale .Du fantastique original , dépaysement garanti.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Anna Starobinets (196)Voir plus

Quiz Voir plus

La Boîte à Merveilles

Quel est le vrai nom de l'auteur ?

Ahmad Safrioui
Sidi Mohamed
Mouhsine Raissouni
Ahmed Sefrioui

30 questions
562 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}