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Citations de Annabelle Combes (49)


Adémar me décrivait la mer, et je n entendais que les sons de ma montagne, le glissement des carres sur la couche tassée, le silence de nouveau monde lorsque la neige a pleuré la nuit entière, le bruissement des flocons qui, trop lourds, finissent par faire ployer les aiguilles des mélèzes, le crissement de la luge, sourd, comme le tonnerre quand il se gonfle avant de se fendre.
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J avais loupé une marche. J avais fait du surplace. Je m étais interdit toute progression, tétanisé par une escroquerie, un rapt de mes talents. J avais encore moult calculs à inscrire sur la liquidité bleue de ma vie. Sans logiciel.
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Nous avons fait naître ce miracle où le silence que la Nature fait éclore en chacun est lien à l'autre, où la descente en sa propre intimité n'a de sens qu'éclairée à la lumière des nécessités d'autrui.
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On pourrait presque écrire qu'Alexandrine ne fait que ça : lire. Qu'elle a tout lu. Tout. Si la littérature pouvait mourir un jour. Mais la littérature est increvable. Même si l'homme pense avoir déjà tout écrit, il cherchera toujours une voix particulière pour lui tendre des mots d'amour, des phrases de meurtres, des paragraphes de complots, des pages de douleur, des chapitres de prudence, de révolte, de corruption, d'envie, de grandiose, de bonheur.
P 235-236
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Leena aime ce mot : merci.
Elle propulse la douceur de ces deux syllabes, la perforation de son "r" en plein centre, en fait rouler la sonorité sur le bitume de la zone commerciale. C'est humble, merci. Cela engage, cela dit qu'on est reconnaissant, et Leena a envie d'être reconnaissante. De quoi ? [...]. A quoi peut-elle donc avoir envie de dire merci ?

Au chant.
Que libère ce mot.
Parce qu'il contient la puissance de la mer,
l'exacte jonction de la mer et du ciel.

Et le "si" infini des potentiels.

Mer, souffle d'air, Si.
Mer, souffle de mer, Si.
P 37
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Cette femme va attacher son coeur au sien avec un ruban de notes dans le vent d'ici.
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Le jazz m'offre l'éternité du ciel.
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Il a eu envie de dire comment le bleu se venge au petit matin, comment il mélange les émeraudes et les azurs, accouche d'une teinte qu'on ne peut voir nulle part ailleurs : seulement dans les toiles des poètes.
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Il souffle jusqu'à la perfection, la sienne, il met sa propre musique au monde dans le rire tonitruant de Bride, dans le claquement sur l'omoplate de Climb, dans l'écoute de Ragus qui pianissime le monde en noir et le fait naître bleu. Magique.
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Les intuitions des autres, Leena les devine à mille lieues à la ronde. Question d'écoute, de saisir les battements de coeur de l'univers qui sourdent et transmettent la musique indicible de chacun; et lorsque les intuitions des autres rejoignent les siennes, cela crée de la symphonie dans son dedans : elle se sent unifiée. Elle est la symphonie.
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Je ne sais pas si on peut appeler cela une librairie C'est plutôt un refuge. Un endroit où elle bâtit un monde poétique. Avec des cahiers. Des phrases d'écrivains qu'elle collecte. C'est un lieu à part. Difficile à décrire. Les gens peuvent partager les huîtres, un verre, ce qu'elle appelle les slouchs, au milieu des livres. Ils peuvent lire, emprunter, acheter, discuter, se disputer, s'enchanter. Elle ne parle pas beaucoup, elle anoblit. C'est elle la diseuse de bonne aventure. Leena et hors normes, et c'est exactement ce que le paysage d'ici réclame : de la démesure, de l'enthousiasme, des vies qui se donnent et surtout se reçoivent.
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Dans chaque livre, il y avait une phrase pour un homme, pour une femme, une phrase pour un unique hommeome, une unique femme. C'est pour cela que la littérature existe, qu'elle déroule des kilomètres de phrases depuis les commencements. Pour que chacun trouve la sienne, s'en empare et combatte avec. On ne pouvait apprivoiser le monde que par elle ; et c'est toujours l'autre qui vous la donnait. Construire sa propre phrase n'avait pas de sens, c'était tourner en rond, ne jamais s'engendrer. Les écrivains donnent les phrases-clés du monde et débloquent la croissance de chaque individu. D'ailleurs, n'indiquaient-ils pas à l'entrée de leur livre la phrase d'un autre : celle qui était censée les avoir eux-mêmes éclairés ?
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être soi, dans les contorsions, jusqu'à se redresser,
se dépouiller du cocon, éplucher, enlever
l'ancienne peau, couche à couche, pulpe à pulpe,
poser la distance, le recul, construire un nouvel
écrin, une nouvelle carapace, un tricot de mailles,
de la maille douce, faire face aux émotions, sans
trembler, les avaler, les digérer, avant de les
renvoyer, ou choisir de les faire disparaître, ne plus
fuir. C'est cela aimer. Il n'y a pas de point
d'interrogation. Juste une certitude. Et des
points de suspension. Il faut du temps pour ôter les points
de suspension.
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Gagner le silence.
Pénétrer en soi.
Ne se dire qu'à soi.

Comment peut-elle avoir rompu ce pacte
avec un murmure ?
Et un murmure qui dit Vite ?
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Son sourire, pour le moment,
s'inscrit avec des yeux qui plissent.
C'est un sourire de débutante.
Elle va apprendre.

Il est toujours mort au bord des lèvres. Avant.
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Dans la nef de San giorgio, Fendinand lui avait glissé : »C est votre lumière qui m'a décidé à vous aborder à l aéroport Pas vos larmes Tout me semblait éteint excepté vous ! vision inmaculée d Un monde en renouveau. » Bien la première fois qu on lui affirmait qu’elle pouvait être le blanc du noir.
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Si cet artiste, par mes textes, réamorce son œuvre, alors je suis capable de franchir la stérilité de notre couple, d éradiquer ma sécheresse. J ai mis au jour quelque chose d’intime, j ai accepté que quelqu’un s en empare, et par ce don j ai enclenché une fécondité que je ne soupçonnai pas : un renouvellement de mon inspiration. Ma direction se fait plus nette.
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Une arrivée. à deux ? à trois ? étrange que personne ne s inquiète de sa vie personnelle. qu elle puisse ne pas être célibataire, qu'elle doive gagner sa vie. Au fond, cela lui allait bien qu'on la voie comme un électron libre Cela lui donnait presque l Impression quelle l était En fait, elle n’avait pas eu le choix.
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Le bonheur, c'est si simple. C'est quelque chose qui a besoin d'être déposé pour être empoigné par quelqu'un d'autre.
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La vie qui engendre des trésors d ingéniosité pour contourner les systèmes à broyer, l imagination si puissante qu aucune dictature ne peut jamais l abattre, parce qu il faudrait anéantir chaque brin d herbe et jusqu’à l air qu on respire, et que l herbe et l air sont plus forts que les chaînes, puisqu’ils finissent par en faire sauter les cadenas.
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