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EAN : 9782702134023
220 pages
Calmann-Lévy (03/09/2003)
3.78/5   9 notes
Résumé :
Blind date…

se dit d’un rendez-vous à l’aveugle entre deux êtres susceptibles de s’aimer, organisé par un autre qui les connaît tous deux et ne sera pas là.

La philosophie…

commence avec l’étonnement (Aristote), se déclare science de l’être, s’espère soin de l’âme, s’étymologise amour de la sagesse, se voudrait éducation spirituelle, se rectifie en logique des propositions, s’attarde dans les manuels scolaires, s’écrit da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Blind date – Sexe et philosophie », Anne Dufourmantelle (Payot, 230p)
Ceci n'est pas une critique.
Extraits de la quatrième de couverture :
« (…) La philosophie… commence avec l'étonnement (Aristote), se déclare science de l'être (…) s'éteint doucement. le sexe… finit quand il faut s'expliquer, ne se commente qu'en disparaissant, (…) est là partout, tout le temps, manque partout, tout le temps. le rendez-vous fut pris, dit-on, il y a trois mille ans. Officiellement du moins. Fut sans cesse reporté depuis. » de quoi piquer la curiosité, intriguer, au point d'essayer encore Anne Dufourmantelle.
Las, j'ai abandonné au premier tiers. Pas mal de réflexions qui piquent, qui font mouche – d'ailleurs voir les citations très intéressantes choisies par des lecteurs de Babélio, j'aurais pu en poser d'autres ici, mais en contrepoint aussi l'absence de toute vraie note de lecture. Cela dit sans doute la difficulté que d'autres ont eu à en dire quelque chose de construit, en dehors de se référer à l'auteure. Celle-ci parle d'ailleurs bien de sexe comme acte, sans chercher à le noyer dans la notion plus floue de désir, et c'est bien cette confrontation entre ce fait par essence et la réflexion qui m'a intéressé. Mais dans une écriture trop éclatée pour moi, j'ai eu un mal fou à m'y retrouver, j'ai eu l'impression qu'AD jouait trop vite à saute – mouton en de très brefs chapitres successifs, sans parvenir à suivre le fil de sa pensée.
Pour qui serait intéressé par cet essai, je signale quand même la pertinente critique qu'en fait Léa Schiavo dans le magazine « Toute la culture » et qui donne quelques clés, critique que je viens juste de découvrir (trop tard, il y a des choses passionnantes qui m'attendent dans ma PAL)

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
L’émotion est absolument involontaire, elle est un pur événement intérieur, elle arrive, c’est tout, vous surprend, vous désarme, insiste et bouleverse l’ordre des pensées comme tout autre ordre d’ailleurs.
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Altérations

Le sexe, lui, n'aime rien tant que le mélange. Mélange des peaux, des salives, des humeurs, des organes, des mots jusqu'au délire, des images aussi, il fait avec tout, et tout peut lui servir.

Et pourtant le sexe s'est retrouvé disposant du même alibi que la philosophie, à savoir une méfiance instinctive envers toute forme d'émotion. On voua bercé de cette idée-là, vous la reconnaître aisément : le sexe n'est pas l'amour, le sexe n'est pas l'émotion, le sexe n'est rien d'autre que du sexe, une pure recherche de plaisir qui culmine dans l'orgasme et fait oublier tout ce qui n'est pas "ça".

Le sexe n'est pas l'amour, il a besoin du cru, de la sensation, rien d'autre, l'émotion vient presque altérer la jouissance, elle l'entraîne du côté de l'amour de l'autre, de la perte, de l'abandon, du renoncement, elle vient perturber ses figures y mêlant autre chose que le sexe.

Cette méfiance envers l'émotion est un héritage lourd, un verrouillage très ancien ; encore aujourd'hui, il est risqué de s'y frotter, d'oser dire, mais si, le sexe c'est de l'amour, il n'interdit pas l'émotion, il s'en nourrit comme la philosophie s'en nourrit, elle aussi. Pas de vraie pensée sans émotion, pas de sexe non plus. L'émotion est la signature de l'altérité. Elle est signe, précisément, qu'il y a de l'autre et que cet autre nous atteint.

L'émotion esthétique, par exemple, ne survient que si le paysage entre à l'intérieur de vous, devient une autre peau, se substitue un instant à la vôtre. Et pour que cela advienne, il faut qu'une certaine conscience du monde ait lieu.

L'émotion est une affliction surmontée, un immense chagrin que l'on surmonte de justesse, pour ne pas y être englouti. Quelquefois elle confine au sublime mais sans cesse elle retourne à la douleur, première, "existentielle", d'être séparé. L'émotion est absolument involontaire, elle est un pur événement intérieur, elle arrive, c'est tout, vous surprend, vous désarme, insiste et bouleverse l'ordre des pensées, comme tout autre ordre d'ailleurs.


On vous a parlé de cette idée-là
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Jalousie 1 de l'essence

De quoi parlons-nous quand nous parlons d'essence ?
De fait, "essence" (essentia) est un terme qui désigne simplement, si l'on peut dire, le fait d'être ; et il n'y a rien de si secret ni de si technique. Seulement, avec l'essence, la philosophie se pose un problèmes qui n'intéresse qu'elle (croit-elle) et part d'une hypothèse qu'elle seule (croit-elle) peut confirmer ou infirmer. A savoir le mot "être" n'a-t-il de valeur grammaticale ou exprime-t-il quelque propriété fondamentale réellement attribuable à cette chose dont on dit qu'elle "est" ?
Qu'est-ce donc que l'essence ? Ce nom français qui dérive du latin essentia, Sénèque le tenait pour un néologisme indispensable, nulle autre forme latine ne pouvant rendre exactement le grec ousia.
Mais en bon français classique "essence" signifie d'abord l'être, c'est à dire le réel même, ce qui est. Tel est bien le sens que les Grecs donnent à ousia, que Platon utilise pour désigner l'Idée, comme Aristote pour désigner la substance.

Le problème de l'être et de l'essence se pose à nous à partir d'une phénoménologie de l'existence, à savoir comment les indéfinies possibilités de l'essence se déterminent à "exister". Or, l'être n'est pas seulement tout ce qui existe mais tout ce qui aurait puissance d'être, c'est à dire une pensée, un désir, un rêve, un manque, autrement dit quelque chose d'à peine existant et qui côtoie dès lors assez vertigineusement le vide.

L'être, remarque Hegel, en tant qu'essence est la plus abstraite des notions, donc " il ne peut rien y avoir pour la pensée qui ait moins de contenu que l'être. "
Que se passe-t-il alors quand on va jusqu'à penser que l'être peut aussi bien admettre le néant ? La question est d'autant plus cruciale qu'elle concerne Dieu. Dieu comme essence de toute essence, ou être contenant en lui tout être et tous les êtres, ou encore "pure essence" s'identifie alors au retrait, au "rien" d'Angelius Silésius et des maîtres rhénans de la théologie négative.

Du côté de l'essence (comme on irait du côté de Guermantes), il y a l'être contenant tout existant (l'être de l'étant heidggerien) et l'être qui est tellement indéfini qu'il devient à son tour "néant". Or, l'écart de pensée est abyssal, puisque alors l'essence contiendrait aussi bien toutes les déterminations qu'aucune, de l'espace vide des mathématiciens au Dieu omniscient.
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La philosophie use de concepts comme autant de petits barreaux de bois magique pour construire une échelle éternelle. Et pour atteindre quoi ? les vérités célestes ? non, le désir.
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C’est la même force qui pousse un homme, une femme à aimer et à penser.
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Vidéo de Anne Dufourmantelle
#JournéeDeLaPhilo2020 #Philosophie #LesRencontresPhilosophiquesdeMonaco #Philomonaco
Philosopher ensemble !
#Trailer de présentation des Rencontres Philosophiques de Monaco
Avec la participation de: Alain Fleischer, Anastasia Colosimo, Anne Dufourmantelle, Avital Ronell, Barbara Cassin, Bernard Harcourt, Bernard Stiegler, Boris Cyrulnik, Bruno Karsenti, Camille Riquier, Catherine Chalier, Catherine Millet, Charlotte Casiraghi, Christian Godin, Claire Chazal, Claire Marin, Claude Hagège, Cynthia Fleury , Davide Cerrato, Denis Kambouchner, Dominique Bourg, Donatien Grau, Edwige Chirouter, Elisabeth Quin, Emanuele Coccia, Éric Fiat, Étienne Bimbenet, Fabienne Brugère, François Dosse, Frédéric Gros, Frédéric Worms, Gary Gillet, Geneviève Delaisi de Parseval, Geneviève Fraisse, Georges Didi-Huberman, Georges Vigarello, Géraldine Muhlmann, Gérard Bensussan, Hakima Aït El Cadi, Jean-Luc Marion, Jean-Pierre Ganascia, Joseph Cohen , Judith Revel, Julia Kristeva, Laura Hugo, Laurence Devillairs, Laurent Joffrin, Luc Dardenne, Marc Crépon, Marie Garrau, Marie-Aude Baronian, Mark Alizart, Markus Gabriel, Marlène Zarader, Martine Brousse, Corine Pelluchon, Maurizio Ferraris, Mazarine Pingeot, Michael Foessel, Miguel de Beistegui, Monique Canto-Sperber, Nicolas Grimaldi, Olivier Mongin, Paul Audi, Perrine Simon-Nahum, Peter Szendy, Philippe Grosos, Pierre Guenancia, Pierre Macherey, Raphael Zagury-Orly, Renaud
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