Citations de Anne Guillard (14)
Les questions de genre constituent ce que la théologienne Rosemary Radford Ruether appelle une "crise dans la tradition", C'est-à-dire qu'une minorité grandissante de personnes perçoit la tradition religieuse comme contradictoire avec son expérience contemporaine de ce qu'est le sens, la vérité, la justice. Avant les années 1970, il existait une forme de continuité entre les normes de genre à l'intérieur de l'Église catholique et au sein de la société ; or, non seulement cette dernière s'est transformée, mais a hiérarchie catholique a réagi à ces évolutions sur le mode d'une rigidification de ses propres normes de genre. Cela conduit les catholiques à une tension entre les normes qui organisent leur vie sociale quotidienne et celles qui régissent leurs pratiques religieuses. Cet inconfort est d'autant plus réel que l'égalité des sexes est devenue une valeur démocratique incontournable, bien qu'elle ne soit jamais complètement réalisée.
Les théologiennes féministes sont encore perçues comme des femmes rebelles, inquiétantes et suspectes. C'est que leurs réflexions explorent, il est vrai, une interrogation de fond: la religion chrétienne peut-elle exister sans l'oppresion qu'elle génère dans le domaine sexué ? Cette question, formulée à dessein de manière large, est aussi celle de cet ouvrage.
Le directeur- Voilà!! Trois heures de retenue samedi matin!
Ça vous apprendra à bavarder!
Anne- J'vous jure, m'sieur, on bavardait pas! J'y peux rien si je parle en dormant!!
Marie-Hélène- Laisse, tu t'enfonces là...
C'est dur de se sentir incomprise...mais on finit toujours par trouver un terrain d'entente!
...Ah ouais? T'es privée de portable pendant un mois? Ma pauvre, ça craint !...
Hey ! Mais dis donc?...Comment tu fais pour m'appeler alors?
Elle s'est trompée, elle m'a confisqué mon lecteur mp3...elle est un peu perdue d dans les nouvelles technologies...
L'intégration de ces voix, auparavant réduites au silence, ne peut pas se faire sous la forme d'un simple complément de savoir au corpus théologique traditionnel. II s'agit d'un processus qui bouleverse l'exercice théologique lui-même, ses fondements, ses prétentions et peut-être élargit aussi ses marges de liberté et de créativité. La prise en compte des exclu.e.s bouscule notre définition du religieux comme tradition cumulative largement partagée et normative et nous force à repenser les recoupements entre la croyance du sujet et son support collectif.
Notre désir, par cet ouvrage, est donc de mettre à disposition d'un large public des ressources pour comprendre comment fonctionnent les injustices structurelles au sein de la religion chrétienne, où l'homme hétérosexuel (souvent blanc) sert de réference et édicte les règles. Pour situer ces rapports de pouvoir dans un canevas plus complexe, nous avons donc souhaité croiser les perspectives en croisant plusieurs disciplines (la théologie, la sociologie, l'histoire, la philosophie et les sciences politiques) et en croisant les approches de personnes directement investies sur le terrain.
La première de ces violences, C'est donc celle-là : les femmes sont assignées, instrumentalisées, fonctionnelles. Elles sont d'abord un utérus et c'est inadmissible. Elles ne sont pas "sans pourquoi" alors qu'un être humain est d'abord un être ans pourquoi: il est là parce qu'il est là, tel qu'il est.
Ma préférée: anne la brune, vue que c'est ma personnalité tout craché (la fille qui ne fait pas attention à ce qu'elle dit, pas la bombe du collège, celle qui a le beguin que pour les faillots,...)
Par contre, anne la blonde me fais pensé à ma pire ennimie:(
Cette exploitation des femmes, paradoxalement, c'est Vatican II qui l'a presque rendue possible; en ouvrant au laïcat les facultés de théologie, on a fabriqué un sous-prolétariat instruit mais mal utilisé et exploité dans des situations où, toujours, le responsable ultime est un prêtre. L'analyse marxiste est très pertinente pour voir la constitution d'un prolétariat feminin dans l'Église catholique, même si je sais qu'il ya des exceptions. Ces violences sont construites à partir d'une proposition ontologique : le différentialisme, plus précisément à partir de l'opposition stupide que l'on établit entre égalité et différence. Le clan conservateur préfere la différence à l'égalité et assigne aux femmes une vocation différente. Cette idée part d'une interprétation fautive de Genèse 2, 18 où on dit qu'il faut que l'homme ait une aide qui lui soit asortie, celle de la femme. Mais en fait, l'aide qui est assortie à l'un l'est à l'autre, c'est l'être humain qui a besoin en son sein d'une aide et non pas l'homme qui a besoin d'une aide qui soit la femme. A partir donc d'une mauvaise interpréation de Genèse on construit une vocation à la femme, celle d'épouse et de mère.
Confrontés à l'érosion des rôles et des prêt-à-penser traditionnels nombreux sont les individus qui ne peuvent plus s'insérer dans les schémas de vie proposés par le christianisme et dont la crédibilité est désormais épuisée. Ces individus développent alors des projets de vie propres sans recourir aux repères fournis par les modèles traditionnels qui rassurent, mais qui sont devenus inadéquats. De même, beaucoup ne se sentent plus chez eux elles dans les contextes ecclésiaux. Ces projets de vie pluriels modifient le rapport au religieux et aux articles de foi. Les théologies féministes et queer entendent donc inspirer et accompagner ces changements en dessinant des orientations religieuses qui répondent davantage aux besoins contemporains.
Aujourd'hui, cette littérature continue à être dynamique, en particulier chez les protestantes. Chez les catholiques, elle semble globalement invisible tant le magistère ainsi que les milieux de I'Eglise catholique leur sont hostiles. Le legs de ces théologiennes féministes est ignoré, voire carrément occulté, et leur travail apparaît dès lors peu influent en raison de l'absence de relais institutionnels.
Ce bref historique montre combien les écrits de ces théologiennes féministes menacent de plein fouet les fondements dogmatiques et anthropologiques de la théologie traditionnelle qui repose sur l'idée d'un « ordre naturel ».
Jusqu'au milieu du XXe siècle, les relectures de la tradition chrétienne faites par des femmes demeurent marginales. Tout au plus quelques mystiques ou femmes « docteures de l'Église » s'y sont confrontées (Julienne de Norwich, Hildegarde de Bingen, Thérèse d'Avila, Catherine de Sienne, par exemple). Pour le reste, la grande majorité des femmes qui se sont dévouées, sur des générations, à la vie de leurs Eglises par I'enseignemnent, les œuvres sociales et caritatives ou la demande de droits et de justice ont été englouties dans I'oubli; leurs idées et leurs activités furent toutes considérées comme des opinions et des engagements privés et, à ce titre, comme insignifiantes.
À partir de 1950, les religieuses catholiques entament des études universitaires, au point que certaines d'entre elles, en particulier aux Érats-Unis, occupent des chaires de théologie d'universités prestigieuses. Commence alors à se dessiner le projet de ces chrétiennes qui prennent progressivement une place prépondérante en théologie
Dans sa lutte contre le genre, bien que l'Eglise s'en défende, elle confond la loi naturelle, un concept central de la théologie morale,et la loi de la nature, c'est-à-dire des phénomènes d'ordre biologique qui, selon elle, par leur organisation, refléteraient une intention créatrice fondamentalement bonne. Autrement dit, la raison peut déduire des prescriptions morales à partir de la nature parce que celle-ci, créée ainsi par Dieu, est porteuse de signification et de direction pour l'action humaine. Or, les études de genre permettent d'apporter un correctif à cette confusion ; c'est ce qu'ont bien su voir les théologiennes féministes qui, dès les années 1960, se sont emparées des outils du genre pour réaliser un renouvellement profond de la théologie chrétienne.
La France est-elle le pays de la haute gastronomie? Si oui, le cuisinier de la cantine est-il vraiment au courant?