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Citations de Anne Terral (36)


Entends-tu rire l'océan sous les chatouilles des bateaux?
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Souvent, lorsqu'un après-midi se fait plus silencieux qu'un autre, j'ai la sensation que tout cela n'est qu'un mauvais rêve. Un mauvais rêve que je pourrais effacer en fermant simplement les yeux, comme un rideau de scène descend sur le dernier acte d'une tragédie (et les comédiens sourient aussitôt face au public reconnaissant, innocent de chaque mot prononcé, de chaque geste accompli durant la représentation). J'ai même le sentiment que tu ne vas pas tarder a venir me chercher a la sortie du théâtre et que notre vie d'avant va reprendre exactement la ou elle s'est arrêtée. Une illusion qui ne dure jamais trop longtemps.
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Il fallait commencer de vivre. Du moins commencer d’oublier le désastre d’une vie qui n’en était plus une. Je savais que je ne pourrais le faire dans le monde ordinaire. Il me fallait trouver un paysage adapté aux circonstances, à celles de mon esprit en mal de rien. Quelque chose de plus fort que mon seul désarroi m’avait alors poussée à répondre à cette annonce. Comme si on m’avait désignée pour accomplir une mission dont j’ignorais encore la teneur.
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J'ai chaud, les jambes en chamallow, avec les yeux qui tournicotent (ah, si je pouvais en avoir deux autres sur les côtés et puis trois derrière la tête!). Ma main gauche picote, ma main droite est toute moite. Pourvu que je ne rencontre pas cet ami de papa, le barbu à lunettes, qui me serre toujours la main pour me dire bonjour "comme à une grande", il dit "parce qu'elle est bien grande, cette petite", il ajoute.
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Sans vous, ma vie est un ravin.
Ravin pris de vertige, ravin dont les parois se fuient.
Et ces parois sans vous,
sur lesquelles glisse votre absence,
ne permettent en rien aux minutes qui passent de conserver leur rythme ordinaire.
Heures plus qu’insurmontables.
Ça se dérobe là.
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Je ne veux pas penser, je ne veux pas réfléchir, je ne veux pas savoir ni chercher à savoir qui est passé par ici, qui repassera par là. Je serai plus efficace que jamais. À moins que je ne me décide à ne plus obéir.
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Mais à ces catastrophes, on n’y croit jamais vraiment, on se dit toujours qu’elles ne sont pas pour nous, qu’elles n’arriveront qu’aux autres, nous serons épargnés, et on regarde la télévision avec une peine mêlée de pitié, de compassion aussi.
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Je prends goût à la vie qui est désormais mienne. Sous la pluie, il faudrait aussi pouvoir courir entièrement nue. Se défaire des liens, des regrets, des nostalgies qui poussent comme du chiendent. Il faudrait aussi pouvoir briser d’un entrechat l’armure qui nous contient.
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Réussi à sortir (sortir d’où, sortir de là, de lui, de moi), à m’en sortir, à me faire la belle, la belle vie, je ne sais pas dire ça en termes comme il faut, mais j’ai réussi. Longtemps on pense qu’on n’en sera jamais capable, on pense que seule une force inouïe dont le destin a oublié de nous gratifier le jour de notre naissance pourra nous aider à échapper à ça, on pense que le courage, il est pour tous les autres sauf pour nous. Et puis, tout à coup, il y a ce quelqu’un.
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Au square, Poussin aime beaucoup le toboggan.
Son préféré, c'est un toboggan bleu, un grand toboggan qui va vite.
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Et viens vite. Livrés à nous-mêmes et à la vie seule, même si le vent se lève et éprouve notre équilibre, peu importe les turbulences, peu importe l’incertitude, tout peut bien s’agiter et être calme aussi, dans l’anonymat d’une chambre, caressons-nous enfin. À tant d’air alentour, on ne résiste plus. À tant d’audace non plus.
Viens, mon si curieux, si multiple et si premier amour, élançons-nous sans hâte puisque de tous et de nous deux, nous ne craignons plus rien, pas même l’abandon.
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Souvent, on ne sait pas ce qui ferait notre plaisir. On ne sait pas ce goût que l’on pourrait prendre à une douce fermeté, la saveur presque enivrante qu’il doit y avoir à se trouver saisie par le bras, délicatement freinée dans le mouvement de nos pas, entraînée avec tendresse vers le fond d’une pièce, là où la pénombre est charitable et les invités moins nombreux, pour s’entendre dire le fervent désir que l’on a de nous. Et souvent, on ne sait pas la couleur exacte du regard que l’on nous offrirait alors, mélange de loup et d’agneau, moi qui pensais jusqu’à présent un tel mariage aberrant. Non, tout ça, on ne le sait pas, soyez-en persuadées.
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De toute la hauteur de mes illusions, je tombe
perclus de ma banalité,
et dans de nombreux ouvrages, de nombreuses choses ont déjà été dites à ce sujet, et dans ces nombreux ouvrages que vous avez lus, j’aurais pu puiser une science ancestrale,
décrypter les nombreux symboles,
déchiffrer les innombrables énigmes
qui m’auraient aidé à comprendre
ce qu’il était fondamental de comprendre
avant de vous aimer.
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On ne peut pas tricher longtemps.
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Nous n’avions pas fait les difficiles, nous avions peut-être déjà renoncé. Aux heures passionnées et confiantes ont succédé des échanges quotidiens plus tumultueux. Les disputes, nombreuses, viennent obscurcir les soirées passées dans notre appartement où je reste de longues journées à étudier la littérature française. Et j’assiste, souvent désemparée, aux crises de mauvaise humeur de celui qui se révèle têtu, coléreux et irritable. Car je suis, selon lui, trop vive, peut-être trop vivante, tandis que je le découvre sombre, mélancolique, perfectionniste à l’extrême, peut-être à côté de la vie. Nous ne nous ressemblons pas autant que nous le pensions. Et nous commençons à souffrir de déjà mal nous aimer, nous découvrant à nu, affrontant notre soudaine réalité.
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Comme on visionne inlassablement la scène-clé d’un film fétiche, ce premier tableau, je le revois sans cesse.
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Je ne savais pas ce que c’était, la joie. Je croyais qu’elle était réservée aux autres, elle aussi, comme les billets à destination des îles du bout du monde.
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Avec cette culpabilité de subir sans rien dire, cette hantise d’aller me révéler, dénoncer, raconter ce qui n’est plus vivable, les accès inexpliqués, la terreur rivée en moi jusqu’à me rendre incapable de pleurer, même sous les coups, jusqu’au choc de la porte qui claque, la fissure au plafond de la chambre s’aggrave sous l’effet de ce choc et lorsqu’il rentrait de son travail, mon mari, en pestant pour une raison que j’ignorais encore mais que je ne tardais jamais à connaître, je me demandais à quelle sauce j’allais bien pouvoir être mangée ce soir-là. Et je savais que les heures suivantes seraient les pires. Seul son sommeil pourrait m’en délivrer.
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Oui, la petite Suzanne, dix ans, en CM2, c'est vrai qu'elle est grande. Juste assez pour tendre le bras au-dessus des tas de crayons qui sentent bon. Juste assez grande pour attraper le stylo plume turquoise qui ressemble aux trois autres qu'elle a déjà. Juste assez grande encore pour le glisser avec habileté dans la manche de son pull, hop! Un pull noir un peu trop grand d'ailleurs. Très pratique ce pull, je me dis chaque fois. Mon préféré.
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Morceau par morceau, miette de caillou après miette de caillou, le voilà qui ronge l'obstacle de la nature.

[p9]
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