Citations de Annie Butor (34)
J'ai été élevée dans l,amour avec ses preuves, puis ses épreuves. (p.202)
Les conflits dégénèrent , l,alcool, avec son rôle désinhibiteur, les accentue. (p.171)
L'ambiance à la maison était loin d'être sereine, mais qu'est-ce qu'on s'amusait! (p.118)
Il pouvait être fastueux ou sordide, sa bonté était intermittente, son cœur sélectif, sa mauvaise foi colossale. Il a voulu mettre à la poubelle son passé. Il a soigné sa légende de poète maudit, crié d'autant plus fort qu'il a cherché à cacher la vérité. Il a fait de sa haine son fonds de commerce.J'ai vécu dans une démesure affective qui a failli me détruire. Maintenant me poursuit une immense nostalgie. "Rompre avec les choses réelles, ce n'est pas rien; mais avec les souvenirs!" écrivit Chateaubriand. Je m'y refuse, j'en ai de trop beaux. Avec le temps j'aime encore Léo malgré tout, sentiment paradoxal fait de tendresse et de rancune ... Alors ce temps remettra tout en place, c'est mon espérance.. Il me fallait la distance nécessaire pour écrire ces confidences.J'essaie de m'arranger avec mes fantômes, et enfin de laisser un peu passer mon passé.
Il faut du temps à l’absent pour prendre sa vraie forme en nous. Il meurt, il mûrit, il se fixe.
Il est celui qui a marié la musique à la poésie comme nul autre, celui grâce à qui beaucoup ont reçu ce supplément d’âme qui aide parfois à vivre.
Ça fait très mal de tomber du cocotier secouée par la main impitoyable de son unique amour, on met des années à ne plus vouloir se relever, et puis on se relève, boiteuse, cassée, sans cœur, des dents en moins, des cheveux blancs en plus.
Souvent le plus gros bagage de l’homme qui quitte c’est une lettre qu’il envoie, ça pèse pas des malles une lettre. Depuis je les ouvre toutes avec la précaution d’un dépisteur de mines qui a déjà sauté une fois
L’intelligence des femmes c’est dans les ovaires, ça a tout pris.
Je fais ma vie comme on fait l’amour : toujours au bord du sacrifice sans jamais y sombrer, libre, merveilleusement libre, et tâchant de garantir le bonheur aux gens, aux bêtes et aux choses qui vivent avec moi.
Rien n’est jamais tout à fait sombre dans cette confession d’une femme hors du siècle parce que le découragement ou l’amertume ne parviennent pas à entamer l’amour .
S’aimer à deux est déjà une gageure rarement tenue, mais assumer le rôle de mère innombrable que Madeleine revendique, c’est trop, c’est impossible.
C’est étonnant de constater à quel point une femme jalouse peut parfois être aveugle.
On devrait toujours se méfier des gens trop dévoués.
Elle voulait avant tout le pouvoir. Elle l’a eu. Vouloir n’est pas obtenir, mais Pépée obtenait tout ce qu’elle voulait.
L’omniprésente Madeleine, que les photos montrent se nichant dans ses bras, s’appuyant langoureusement sur son piano – en réussissant l’exploit de ne pas devenir pesante pour ce solitaire congénital – est tout autant son égérie que sa muse.
Notre maison n’est plus la même. Celle qui fut la nôtre reste dans mon cœur.
L’honneur, c’est comme les allumettes, ça ne sert qu’une fois.
C’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière .
Madeleine et Léo forment un couple exemplaire, digne de faire envie à tous les couples et l’on éprouve en leur présence, ce sentiment de bonheur qui se dégage d’une union parfaite. Depuis huit ans, ils ne se sont pas quittés, et c’est à Madeleine, collaboratrice indispensable à son mari, que Léo doit ses plus grandes réussites, car, lorsqu’il écrit des poésies ou des chansons trop longues, c’est elle qui les raccourcit pour n’en garder que le meilleur et faire ressortir ainsi leurs qualités essentielles .