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Critiques de Annie Ernaux (2624)
Une Femme

Un témoignage ?

Un texte sociologique ?

Avec Annie ERNAUX, on ne sait jamais vraiment où/comment classer ses écrits.

Mais ce n'est pas là l'essentiel.



Avec Une Femme, Annie ERNAUX rend un bel hommage à sa mère, touchée par la maladie d'Alzheimer.

Dans ce cour récit, on passe habilement de la vision de la petite fille admirative de sa mère (la couleur de ses cheveux, les éclats de rire, les jolies toilettes et la manière dont elle se maquillait), à l'adolescente honteuse de ses attitudes, de son manque de tenue; pour finir par la femme qui prend vaillamment en charge cette maman qui a perdu la tête jusqu'à être retombée en enfance (la description, par étape, de la déchéance de cette mère est souvent pénible à lire).



Comme à chaque fois, le lecteur ressent le côté cathartique de l'écriture d'Annie ERNAUX.

D'ailleurs, il faut prendre le temps, pour lire Annie ERNAUX, respecter la ponctuation à la lettre si je puis dire, ne pas hésiter à relire une phrase abordée un peu rapidement, pour en saisir toute la subtilité. Car aucun mot, aucune structure de phrase, n'est posé par hasard. D'ailleurs, Annie ERNAUX l'écrit très clairement dans ce livre : elle passe beaucoup de temps à s'interroger sur "le choix et l'agencement des mots, comme s'il existait un ordre idéal, seul capable de rendre une vérité concernant ma mère".



On retrouve de grandes similitudes avec son texte La Place. Normal, me direz-vous, puisqu'Une Femme en est son pendant féminin.

Un récit très touchant.

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Une Femme

Annie Ernaux, une auteure que j’aime beaucoup :

J’aime son style direct et poétique

Elle raconte dans chacun de ses livres une tranche de sa vie ou celle de sa famille. Ses livres se passent toujours ou presque dans sa Normandie natale qui est la même que la mienne puisqu’on est nées dans la même ville



Dans ce roman elle parle de sa mère dont la vie n’a pas toujours été facile, elle s’est toujours sentie dévalorisée par son éducation et sa vie.



On y ressent les difficultés de compréhension entre la mère et la fille et pourtant il y a de l’amour.



La fin de vie de sa mère y est relatée avec beaucoup de sensibilité. On y ressent la difficulté à supporter ce que la maladie d’Alzheimer peut provoquer dans l’entourage de la malade



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Une Femme

« Je n'entendrais plus sa voix. C'est elle, et ses paroles, ses mains, ses gestes, sa manière de rire et de marcher, qui unissaient la femme que je suis à l'enfant que j'ai été. »



Après le décès de son père évoqué dans La Place, c'est celui de sa mère – « dernier lien avec le monde dont je suis issue » - et l'urgence à mettre en mots les sentiments qu'il inspire à Annie Ernaux, qui la pousse à écrire Une Femme.



Besoin d'expérimenter après tant d'autres l'absence, le vide, le manque, l'état second, les « premiers » états de l'après, « la force des phrases ordinaires ». Clichés de la vie pour les autres ; réalités insoupçonnées pour celle qui les vit.



« Il s'agit de chercher une vérité sur ma mère, qui ne peut être atteinte que par des mots (…) Ceci n'est pas une biographie, ni un roman naturellement, peut-être quelque chose entre la littérature, la sociologie et l'histoire. »



De manière d'abord distante, froide, quasi-clinique, Annie Ernaux décrypte cette vie de femme de celle qui fut sa mère, avec qui elle entretint des relations en montagnes russes en mode “Je t'aime, moi non plus“.



Une vie passe donc, d'Yvetot à Lillebonne puis retour à Yvetot ; le statut de commerçante qui permet de s'échapper de la condition ouvrière ; un enfant perdu avant qu'Annie arrive ; le soin porté à l'image de sa fille (« Je ne voudrais pas qu'on dise que tu es moins bien que les autres ») ; le décès du mari et le retour chez la fille à Annecy puis Cergy ; le début de la fin, et ce qu'il se passe après la fin.



Et peu à peu, Annie Ernaux évolue, délaissant sa position de narratrice de sa génitrice pour s'impliquer dans la complexité de leur relation mère-fille. Et le livre devient puissant.



Petite, l'ambiguïté est déjà présente. À l'image de son père, « il me semble que nous étions tous les deux amoureux de ma mère » se souvient Annie, même si « Elle m'appelait chameau, souillon, petite garce, ou simplement “déplaisante“. Elle me battait facilement, des gifles surtout, parfois des coups de poing sur les épaules (“je l'aurais tuée si je ne m'étais pas retenue“). Cinq minutes après, elle me serrait contre elle et j'étais sa “poupée“. »



Puis l'adolescence, où « je me suis détachée d'elle et il n'y a plus eu que la lutte entre nous deux. » La cassure est nette : « Elle a cessé d'être mon modèle (…) Je lui faisais grief d'être ce que, en train d'émigrer dans un milieu différent, je cherchais à ne plus paraître. Et je découvrais qu'entre le désir de se cultiver et le fait de l'être, il y avait un gouffre. »



Partie vivre sa vie d'adulte, Annie n'en a pas fini avec l'ambivalence des sentiments : « À certains moments, elle avait dans sa fille en face d'elle, une ennemie de classe. » Quelle violence dans cette phrase, quelle souffrance infligée et ressentie. Mais l'apaisement n'est jamais loin, amenant « la gentillesse, presque la timidité de ceux qui ne vivent plus ensemble. »



Frappée de démence, la fin de vie de cette mère redevenue petite fille et de sa fille inversant les rôles est, en peu de mots, bouleversante. Et particulièrement difficile à lire pour moi, comme pour beaucoup d'autres probablement.



Ce livre est magistral, et dans une épure de mots inutiles et de pages superflues, va beaucoup plus loin que les seules relations mères-filles mais parle aussi de reconnaissance, d'évolution, de silences, de parcours et d'incompréhensions.



Alors comment ne pas laisser le dernier mot à Blanche ? « J'ai tout fait pour que ma fille soit heureuse et elle ne l'a pas été davantage à cause de ça. »

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Une Femme

Je poursuis donc ma découverte des récits d'Annie Ernaux et ici je découvre un texte consacré à sa mère. Sa mère décédée après quelques années en maison de repos avec une maladie cérébrale. Le texte est fort, poignant, touchant. Je n'ai pu empêcher la larme à l'œil en refermant ce livre. À travers ses mots et ses pensées, Annie Ernaux nous fait le portrait de sa mère et de ce lien mère-fille. Cette fragilité face à l'inconcevable, la mort d'une mère. Cette impuissance face à la maladie. Elle nous parle des bons mais aussi des mauvais côtés de cette mère. Des mots et des phrases intenses, remplies d'émotions. Un récit bouleversant et magnifique. Je préviens, il vous faudra un feel good après cette lecture.

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Une Femme

Une femme 👩



Que j'aime la plume d'Annie Ernaux, franche, invisive, percutante. Une existence, celle de sa mère, résumée en une centaine de page, c'est un condensé d'émotions qui m'a plu.



Dans ce roman, Annie Ernaux nous parle de sa mère, atteinte de la maladie d'Alzheimer et placée en maison de retraire et récement décédée... Un moment fort pour l'autrice qui a pris le temps pour coucher les mots sur le papier pour nous confier cette histoire.



Un livre très personnel certes, mais qui permet au lecteur de mieux cerner les enjeux de ces rapports mère-fille, de la maladie, de l'impuissance face au temps qui file et de ce lien entre deux milieux sociaux.



La justesse des mots sans artifices d'Annie m'ont marqué et me donne envie de poursuivre la découverte de cette grande autrice qui a reçu le Prix Nobel de Littérature cette année.
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Une Femme

Récit très émouvant d'une femme sur sa mère, décédée récemment et dont il lui est difficile de faire le deuil. Réminiscence de souvenirs concernant cette mère qui a adoré sa fille unique, qui n'arrive pas à la quitter, qui pendant des jours va l'accompagner en pensées.

Récit tellement à l'opposé de "les armoires vides" dans lequel l'actrice évoque son enfance ou "la place" quand elle rend hommage à son père après sa mort. J'avais trouvé ces romans là très irritants du fait de la critique violente qu'elle faisait de son milieu et des portraits au vitriol qu'elles dressaient de ses parents.

"Une femme " est un récit plein de tendresse, de douceur et d'amour pour une mère qui, comme toutes les mères, ne fut pas parfaite mais qui a cherché en permanence le bonheur de son enfant. C'est un un récit plein de chagrin face à la vieillesse, face au chagrin que la vieillesse entraîne pour la personne qui vieillit, qui perd inéluctablement son énergie, le goût des choses, qui perd ses repères parce qu'elle "perd la tête " et qui un jour s'en va en laissant le sentiment qu'on n'a pas eu ou pris le temps d'achever quelque chose convenablement.

Un beau récit qui m'a émue.

Comme dit le dicton:"il ne faut jamais dire fontaine je ne boirai pas de ton eau ". Après la lecture des "armoires vides" et de "la place" j'avais décidé de ne plus lire Annie Ernaux. Un grand merci à l'amie qui m'a mis "une femme " entre les mains.
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Une Femme

En commençant Une Femme, je m'attendais réellement à une variation de "La Place". Même structure, même point de départ, et même envie d'Annie Ernaux de rendre compte de qui étaient ses parents ("Il me semble maintenant que j'écris sur ma mère pour, à mon tour, la mettre au monde").



Si les deux œuvres sont très proches, j'ai trouvé Une Femme beaucoup plus touchant que son précédent livre. D'une part, je trouve qu'Annie Ernaux lâche quelque peu cette écriture plate voulue, pour y insuffler un peu plus de vie. Les dernières pages du livre s'attardant sur l'Alzheimer de sa mère sont vraiment touchantes, et l'autrice nous montre bien la douleur de voir sa mère changer pour ne plus jamais redevenir la même. Même si elle prend bien soin de ne pas trop s'attarder sur son père dans ce livre, déjà décrit dans La Place, elle n'hésite pas à créer des jeux de miroir à certains moments en comparant ses parents : "Avec lui je m'amusais, avec elle j'avais des conversations".



Le format d’œuvre d'Annie Ernaux est tout de même quelque chose d'assez unique. Si on peut avoir l'impression de lire un journal intime, on se retrouve également dans une analyse sociologique, et in fine, on finit pas oublier tout ça pour nous même penser notre relation à notre famille, ce qu'elle nous a transmis, et plaquer nos propres souvenirs sur les mots d'Annie Ernaux.



Encore une fois, ce que j'aime le plus c'est la manière dont Annie Ernaux utilise l'écriture pour elle, pour essayer d'établir qui étaient au fond ses parents, et évidemment pour le partager : "Je sais que je ne peux pas vivre sans unir par l'écriture la femme démente qu'elle est devenue, à celle forte et lumineuse qu'elle avait été" ou bien encore "Est-ce qu'écrire n'est pas une façon de donner."
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Une Femme

Son Nobel ayant braqué les projecteurs sur cette auteure, il me tardait d'explorer son oeuvre. Suite au décès de sa mère, elle en trace un portrait assez parlant, en y glissant ici et là des fragments de leur relation. Au début, la forme m'a un peu étonné, comme s'il ressortait une impression de froideur de cette écriture très dépouillée. L'évocation est pourtant précise, agrémenté de nombreuses expressions qu'utilisait cette femme, ce qui rend le portrait plus vivant. Puis, peu à peu, des émotions font surface, la distanciation entre la narratrice et son sujet s'atténue et, contrairement au début, on sent bien que c'est une fille qui parle de sa mére et non pas d'une quelconque voisine. J'ai trouvé le dernier tiers très émouvant. L'implacable et lente dégénérescence de cette mère si fière et l'impuissance de sa fille qui y assiste sont rendus avec pudeur et brio. Les deux derniers paragraphes sont à mon avis des pièces d'anthologie. Une écrivaine que je revisiterai certainement.

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Une Femme

UNE FEMME de Annie Ernaux est pour le moment son texte qui m'a le plus émue, parce qu'il est absent son style froid et acéré. Ici des émotions sans pathos, ni fioritures, de la proximité et une connivence avec son sujet et son lectorat et moins de colère, de jugement condescendant, de critique de son milieu modeste d'origine. 



Du 20 avril 1986 au 26 février 1987, pendant 10 mois, Annie écrit sur sa mère, 12 jours après son décès. Sa mère était atteinte de démence sénile depuis deux ans. 



Elle décrit des faits de son existence, consigne ses deux visages : celui en famille et celui en public dans le café-commerce qu’elle tenait à Yvetot en Normandie.



Les mots qu’Annie emploie lorsqu’elle fait face au deuil de sa mère sont universels et ont fait échos à ce que j’ai ressenti lorsque ma mère est décédée brusquement il y a 18 ans : 



Quand Annie voit sa mère sur son lit de morte : “Elle ressemblait à une petite momie.”



A l’hôpital : “ Une femme s’est mise à crier, la même depuis des mois. Je ne comprenais pas qu’elle soit encore vivante et que ma mère soit morte.”



Quand Annie parle de la messe des funérailles : “Le prêtre parlait de “la vie éternelle”, et de la “résurrection de notre sœur”, il chantait des cantiques. J’aurais voulu que cela dure toujours, qu’on fasse quelque chose pour ma mère, des gestes, des chants.”



En parlant du fossoyeur : “(...) il était le dernier homme à s’occuper de ma mère en la recouvrant de terre tout l’après-midi, il fallait qu’il ait du plaisir à le faire.”



Au repas d'inhumation, les personnes de sa famille éloignée disent : “Ça servait à quoi, qu’elle vive dans cet état plusieurs années?”, Annie écrit “Pour tous, il était mieux qu’elle soit morte. C’est une phrase, une certitude que je ne comprends pas.”



Dans la semaine qui suit son décès, elle dit qu’elle a pleuré n’importe où, elle ne savait plus dans quel ordre faire les tâches ménagères. 



“Elle ne sera plus jamais nulle part dans le monde.”



Puis, “Je ne comprenais plus la façon habituelle de se comporter des gens, leur attention minutieuse à la boucherie pour choisir tel ou tel morceau de viande me causait de l’horreur.”



La satisfaction d’Annie quand le temps est froid, comme au début du mois lorsque sa mère était vivante. Et des instants de vide chaque fois qu’elle constate "Ce n’est plus la peine” ou “Je n’ai plus besoin de “ (faire ceci ou cela pour elle). "



Le premier printemps qu’elle ne verra pas.



En écrivant sur sa mère Annie cherche à saisir la femme qui a existé en dehors d’elle,la femme reelle qui est née dans le quartier rural d’une petite ville de Normandie, et morte dans une service de gériatrie d’un hôpital en région parisienne.





Page 68 : "On ne sait pas que j’écris sur elle. Mais je n’écris pas sur elle, j’ai plutôt l’impression de vivre avec elle dans un temps, des lieux où elle est vivante.”



Sa mère dans son studio : “Plutôt que d'aller la voir, je préférais qu’elle vienne chez nous : il me semblait plus facile de l'insérer quinze jours dans notre vie plutôt que de passer trois heures dans la sienne où il ne se passait plus rien.”



Début d’Alzheimer : passage intense pages 86 et 87, son caractère change elle s’affole par exemple d'une circulaire de la caisse de retraite, semble se raidir de menaces indicibles.



Annie qui pense : "Je ne voulais pas qu’elle redevienne une petite fille, elle n’en avait pas le droit."



Page 97 quand sa mère rentre dans une maison de retraite privée :  “Elle est entrée définitivement dans cet espace sans saisons, la même chaleur douce, odorante, toute l’année, ni temps, juste la répétition bien réglée des fonctions, manger, se coucher, etc…"



Annie Ernaux a su m'émouvoir là où je ne l'attendais pas.



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Une Femme

"J'ai perdu le dernier lien avec le monde dont je suis issue".

100 pages pour faire le deuil de sa mere.

Magistral ce premier contact avec cette auteure, lauréate du prix nobel de littérature 2022.

Avec une écriture simple, riche, deux vies se déroulent , interdépendantes : la mère , sous la plume affectueuse et attentive de sa fille

... L'inverse d'un roman de Modiano : ici les souvenirs ne sortent pas d'une atmosphère ouatée, incertaine, mais , précis, comme sculptés par cette prose qui les enveloppent, les caressent et font ainsi revivre dans l'intant la mère et la fille. Annie Ernaux ne s'épargne aucun instant de vie de sa mère : les derniers mois, paraissent au contraire renforcer le lien affectif de l'auteure : ce n'est plus la mère qui dirige sa vie, mais la fille qui la protège par son affection de la déchéance .

En cours de cette rapide et intime lecture, j'ai revécu.... Bref, ce court recit est un exutoire, libérateur, magnfique preuve d'amour, avant de continuer à vivre pour la génération suivante.

Donc : 4 à 4,5/5
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Une Femme

Un magnifique hommage d'Annie Ernaux, à une femme, sa mère.



On ressent un vrai besoin pour Annie Ernaux de laisser une trace écrite, précise, fidèle de la vie de sa mère, mais aussi de tout ce qui constituait sa personnalité.



C'est comme toujours avec cette autrice, d'une justesse incroyable, on ne s'ennuie jamais et on en ressort toujours très émue et bouleversée. Parce que dans ces lignes qui racontent sa mère, on retrouve toujours un peu de nous, un peu des gens qu'on aime ou qu'on connait, les écrits d'Annie Ernaux sont en cela universels.



On retient de sa maman son enfance difficile, ses nombreuses expressions qui parleront à celles et ceux familier.e.s du patois, sa tenacité et sa grande fidélité à ceux qu'elle aimait, son courage et son vécu d'ouvrière, de commerçante, de grand-mère, toutes ces expériences qui donnaient un sens à sa vie, qui faisaient sa fierté aussi.



Annie Ernaux décrit si bien sa relation avec sa mère, remplie de sentiments ambivalents et d'incompréhensions, de culpabilité comme d'amour inconditionnel et de tendresse. La fin de vie de sa mère est dure à lire, mais nécessaire, car rappelant le vécu de tant de personnes âgées finissant leurs vies en maisons de retraite et atteintes de la maladie d'Alzheimer.



J'aime énormément cette autrice tant pour sa personnalité, ses engagements sans faille, que pour sa grande sincérité et son immense talent dans l'écriture, qui parviennent toujours à nous rapprocher davantage de nos émotions, quelles qu'elles soient.

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Une Femme

Voici donc le troisième ouvrage d’Annie Ernaux que je lis. C’est assez bizarre la relation que j’entretiens avec cette autrice. De fait, j’ai une impression de répétition éternelle dans ses écrits, sur sa jeunesse, ses parents, son village Yvetot et sa condition sociale. Pourtant, dans chacune de ses œuvres, un élément infime et nouveau s’y ajoute. C’est sans doute pour cela que je ressens le besoin de lire ses livres… malgré mon agacement à quelques moments.



En effet, j’ai ressenti un ennui palpable dans certains extraits répétitifs, bien que le livre soit assez court. Cependant, cet ouvrage m’a ému à d´autres moments. Finalement, c’est un bel hommage que l’autrice fait à sa mère, je trouve. C’est un portrait brut et réel, sans artifices et factuel, et pourtant, j’ai compris ce que cachaient les émotions et les ressentiments entre cette femme et sa fille. Comment ne pas projeter là dessus la relation à notre propre mère?



Si vous souhaitez commencer à lire du Annie Ernaux, ce petit texte est tout à fait convenable pour entrer dans son monde et son vécu. Il illustre à la perfection son travail social et familial, à travers l’écriture plate.
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Une Femme

J'ai été énormément touchée par cette lecture. Je connais un peu la plume de l'autrice puisque j'ai lu "l'évènement", et je sais que ses écrits ne sont qu'autobiographiques. Alors tout en sachant à peu près à quoi m'attendre j'ai quand même été surprise.

Annie Ernaux commence par nous parler de sa mère, de sa jeunesse, de ses grands parents, de la vie qu' elle a eu avant de devenir sa mère. Puis c'est la perte, la sidération, le questionnement.

Se pose alors la question des racines, de ce que l'on devient lorsqu'on n'a plus ni père ni mère. Elle est adulte, elle est mère à son tour, mais c'est aussi en la perdant qu'elle se rend compte à quel point elle avait besoin d'elle.

L'autrice reste très factuelle, et ne se répend pas en déclaration d'amour, mais c'est justement cette pudeur, cette retenue, qui rend le récit si bouleversant. On y sent le lien entre une fille et sa mère, qui risque de se rompre avec la mort mais qui malgré tout, réussi à tenir grâce à ce livre, et grâce aux souvenirs.
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Une Femme

Soit je suis complètement passée à côté de cette lecture soit je n’ai tout simplement pas été conquise.



C’est ma deuxième lecture de cette autrice et La Place ne m’avait pas laissé aussi indifférente voire déçue.

L’écriture est la même. Toujours ces phrases courtes, percutantes, parfois sans même un verbe. Mais je n’ai pas réussi à m’attacher à cette mère quelque soit l’époque ou l’âge auquel Annie Ernaux se réfère. Même l’autrice dans sa posture de « fille de » ne m’a pas particulièrement touchée. Je l’ai trouvé très distancié de sa mère.



Comme Annie Ernaux le dit à la fin de son ouvrage, ce n’est ni « une biographie ni un roman » mais à ce qu’il m’a semblé plutôt l’exposition d’une relation mère fille assez particulière dans laquelle les sentiments m’ont manqué.



Je laisse à d’autres le soin de faire l’éloge de ce roman car je l’ai lu dans le cadre du #bookclubmescarnetslitteraires

@mes_carnets_litteraires et je sais que certaines ont apprécié cette lecture.

En tout cas merci Tiphaine pour cette lecture commune.



Cette lecture rentre aussi dans le cadre d’un autre challenge : Lettre U du challenge XYZ #challengexyz de @culture_kd



Au plaisir d’échanger avec la team « Annie Ernaux » et ses détracteurs aussi évidemment.



Peut-être en lirais-je un autre ? On verra !



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Une Femme

Je n'ai entendu parler de Annie Ernaux que lors de son obtention du Prix Nobel de Littérature. Honte à moi, je ne l'avais jamais lue. Je voulais donc réparer cette erreur. Et grâce à un contact sur Instagram qui a organisé une lecture commune autour de cette autrice, je me suis dit que c'était le bon moment de découvrir Annie Ernaux. 



J'ai commencé avec ce roman-ci parce qu'il était court, et parce que le resumé a tout de suite résonné en moi. Annie Ernaux retrace la vie de sa mère qui est décédée en avril 1986. Le récit commence comme cela. Cela a tout de suite été émouvant pour moi car j'ai perdu ma maman il y a un an. Et j'ai beaucoup de similitudes avec l'autrice, ma maman est décédée aussi à l'hôpital, et tout comme elle, elle avait la maladie d'Alzheimer, moins atteinte que celle de l'autrice car elle avait aussi un cancer qui a évolué plus vite que l'autre maladie. Le début du livre est très émouvant, l'autrice nous parle des jours qui suivent le décès, la préparation des obsèques, l'enterrement en lui-même. Ensuite, l'autrice nous parle de sa mère, elle retrace sa vie, de ce qu'elle sait au début et de ce qu'elle découvre sur elle aussi. Sa mère est née en Normandie d'un père ouvrier de ferme et d'une mère tisserande. Elle est la quatrième sur les six enfants du couple. Lorsqu'elle se marie, elle ouvre un café-épicerie où elle essaie de s'élever socialement. Le couple n'aura qu'une fille (autre point commun avec l'autrice). Sa mère n'aura de cesse de vouloir que sa fille fasse des études, pour qu'elle évolue autrement. En plus, nous sommes dans les années après guerre, avec la révolution de la place de la femme dans le foyer, sa libération. Et puis, petit à petit, elle vieillit et son état de santé se dégrade. L'autrice se rend compte des problèmes de mémoire et décide de la prendre chez elle. 



Je ne vais pas en dire plus. Je vous laisse découvrir plus en détail la vie de cette femme et de sa relation avec sa fille. Car notre mère a toujours une influence sur notre vie de femme. Soit on la prend en exemple, soit on ne veut pas faire comme elle, mais quand on réfléchit bien, on se réfère souvent à nos parents. Ce roman est le récit d'une fille sur sa mère, mais aussi le récit d'une femme du vingtième siècle, qui a connu la guerre, la pauvreté, et qui essaie de se sortir de sa situation, qui mène une vie d'épouse, de femme et de mère. Annie Ernaux en parle avec beaucoup de pudeur. Lorsqu'elle raconte la vie de femme de sa mère, elle arrive à garder une certaine distance avec elle. Cela peut même donner quelquefois une impression de froideur. Je pense que c'est surtout une façon pour l'autrice de se protéger, de ne pas se prendre toutes les émotions. 



J'ai beaucoup aimé ce livre. Je ne sais pas si j'arriverais un jour à parler de ma maman comme elle le fait. Elle a réussi à observer et à analyser la vie de sa mère, à comprendre les réactions qu'elle a pu avoir. Et c'est vrai qu'on ne connait pas toujours tout de nos parents. On le découvre parfois seulement à leur mort, en retrouvant de vieux papiers, de vieilles photos. Parfois ils se confient de leur vivant, mais les personnes de cette époque avaient une pudeur telle qu'elles préféraient ne rien dévoiler. On voit une évolution dans le regard de l'autrice, de l'enfance, elle passe à l'adulte qu'elle est devenue. 



Je me suis énormément retrouvée en Annie Ernaux. J'ai remarqué, comme elle, que lorsque notre mère vieillit, elle redevient une enfant et c'est nous, enfants, qui devenons sa mère. C'est très troublant comme sentiment. Je pensais au début, que j'aurais beaucoup de mal à lire ce récit, à cause de mon propre vécu, et en fait, cela m'a fait beaucoup de bien, cela m'a permis de rendre un certain hommage à ma maman en pensant à elle. Je suis très contente d'avoir découvert Annie Ernaux, sa plume concise, sa sensibilité et en même temps son analyse. J'ai beaucoup aimé son style. Le livre se lit très vite, sur une soirée. C'est vrai qu'il est court, mais en même temps il n'y a rien à ajouter, tout est dit, l'autrice a fait le tour, et en rajouter plus aurait été trop redondant. Il est très prenant aussi, j'avais envie de connaître l'autrice et sa mère, j'ai été prise dans leurs vies à toutes deux. Je me suis retrouvée à la fin, et je n'avais pas envie de les quitter. 



Je suis très contente d'avoir découvert Annie Ernaux, et je la lirai à nouveau très sûrement. D'ailleurs, elle ne parle pas de son père dans ce livre car elle a écrit un livre sur lui, "La place", que je me suis procuré par la suite. Lui aussi, est petit en nombre de pages, et, après avoir lu les premières pages, je pense qu'il va être aussi très fort. Bien sûr, je lirai d'autres romans, elle a écrit sur le féminisme. En tout cas, elle mérite son prix,. J'ai toujours un peu peur de lire des primés, surtout en littérature. Peur que ce soit illisible ou trop compliqué. Mais bien au contraire, le style d'Annie Ernaux est très accessible, ce livre peut être lu par tous. 



Pour toutes ces raisons, je vous recommande vivement ce roman.



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Une Femme

Annie Ernaux a ressenti le besoin d’écrire ce livre suite au décès de sa mère. Avec des mots simples, elle fait le récit ordinaire de sa vie, l’illustrant d’anecdotes comme on aime à se les remémorer lors d’une veillée, en souvenir d’un être cher disparu.



« Il me semble maintenant que j'écris sur ma mère pour, à mon tour, la mettre au monde. »



Ce récit très intime explore les différentes phases de la vie de cette femme, prenant la forme d’un témoignage sur une époque révolue tout en lui rendant hommage.



On y voit la jeune fille d’abord, issue d’un milieu rural et ouvrier pauvre, ayant une volonté farouche de sortir de sa condition. Puis la mère remplie de contradictions, entre rudesse et tendresse, qui ne souhaite que la réussite de sa fille, prête à tous les sacrifices. On comprend à quel point elle a été le terreau de ce futur prix Nobel.



« S’élever, pour elle, c'était d'abord apprendre et rien n'était plus beau que le savoir. Les livres étaient les seuls objets qu'elle manipulait avec précaution. Elle se lavait les mains avant de les toucher. »



Viennent aussi les dissensions, au moment ambivalant de l’adolescence, que connaissent toutes les filles avec leurs mères; se transformant à l’âge adulte en un lien d’amour inconditionnel. Enfin la grand-mère, aimante, laisse place à la vieille dame, atteinte d’une lente dégénérescence dans laquelle commence le deuil de l’être aimé.



« Je n'entendrai plus sa voix. C'est elle, et ses paroles, ses mains, ses gestes, sa manière de rire et de marcher, qui unissaient la femme que je suis à l'enfant que j'ai été. J'ai perdu le dernier lien avec le monde dont je suis issue. »



Le style factuel et minimaliste de ce livre très court rend la lecture plus intense. Elle est plus proche de nos émotions et entre dans notre intimité. Annie Ernaux a ce génie de nous donner l’impression de lire notre propre vie, il est difficile de ne pas s’identifier à cette histoire, de ne pas faire des parallèles avec notre propre famille. C’est un magnifique témoignage, très émouvant et sincère.
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Une Femme



Ce récit traite de  façon sobre, sans bon sentiment mais avec émotions et sincérité, le parcours de vie de celle qui l’a mise au monde et et qui a fini ses jours avec la maladie d'Alzheimer .



Une histoire familiale, personnelle et sociale, qui nous plonge a travers toute la vie et l’œuvre de l'autrice



Ce texte est écrit avec beaucoup de pudeur et de tendresse. La plume d'Annie Ernaux volontairement dépouillée appuie encore d'avantage le ressenti du lecteur. J’ai été touché et eu le cœur serré une bonne partie dde ma lecture. 



Ce n'est que le second "roman" de l'Autrice que je lis, mais déjà la façon dont elle décrit la vie, la maladie , la mort, la société, la condition féminine résonne fort en moi, j'ose espérer que ses textes sont parfois étudier au lycée. 



Je vais très vite lire "La place" écrit en 1985, consacré à son père. Car j'ai très envie de continuer à explorer son œuvre.





Coup de coeur 



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Une Femme

Mon choix de l'édition de la "Bibliothèque de Gallimard" a eu une influence dominante sur ma lecture d'"Une femme" d'Annie Ernaux. La grande thèse de Gallimard est que l'roman d'Ernaux est un "projet hybride" très innovateur qui réunit brillamment les éléments du roman, de la biographie et de l'autobiographie.

Le texte d'Ernaux est constitué de trois parties de 24 à 30 pages d'Ernaux qui. Immédiatement après la fin de chaque partie, Gallimard place un dossier qui signale et analyse l'emploi de l'intertextualité, l'antinomie, l'itératif, le paratexte, et cætera qui se trouvent dans la partie précédente. Cette manière de procéder de la part de Gallimard est possiblement utile pour l'étudiant mais le lecteur de mon âge, elle est complètement clownesque. Ceci dit, le choix de cette édition m'a peut-être beaucoup éclairé sur la manière dont on enseigne la littérature française de nos jours.

Je trouve aussi qu'Ernaux manque drôlement d'humilité. Elle se compare à Camus (la première phrase d'"Une femme" est presque identique à celle de'"L'étranger"). Quelques paragraphes plus tard Ernaux emploie une phrase qui est similaire à une phrase des "Confessions" de Jean-Jacques Rousseau. Gallimard renforce cette tendance. Le dossier souligne des points en commun qu'a "Une femme" avec "La vie d'Henry Brulard" de Stendhal, "Les Confessions" de Saint Augustin, et "L'enfance" de Nathalie Sarraute. Ernaux et Gallimard insistent vraiment sur l'idée qu'Ernaux appartient au panthéon des très grands écrivains.

Mon opinion est qu'""Une femme" est comme roman expérimental comme "Les faux-monnayeurs" d'André Gide. C'est-à-dire, c'est un échec comme un roman expérimental mais qui réussit très bien comme un roman conventionnel. La protagoniste qui est basée sur la mère d'Ernaux est un personnage fascinant et Ernaux raconte avec brio le parcours de son héroïne. À notre époque post-marxiste, les écrivains ont tendance à oublier l'importance des origines sociales dans les gestes et les attitudes de leur personnages, Ernaux décrit brillamment comment sa mère qui avait des origines très modestes luttait pendant toute sa vie dans de but de se hisser d'un rang dans l'échelle sociale et pour les mêmes raisons a tout fait pour pousser sa fille vers un succès dans le monde universitaire. Aussi, Ernaux nous donne un portrait sympathique mais complexe de sa mère pendant ses années de retraite et sa lutte finale avec la maladie d'Alzheimer. La quantité et la qualité des détails sont d'autant plus remarquables que son texte est vraiment bref.

Chapeau aussi à Gallimard qui exagère certainement les qualités de ce romain mais qui le présente avec beaucoup de panache.
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Une Femme

Dans ce livre, tu vas partir en voyage dans la France du XXe siècle, à travers le portrait de la mère de l'auteure, décédée en 1986 après avoir souffert de la maladie d’Alzheimer. Tu vas découvrir la vie de cette femme, ouvrière puis commerçante, qui a élevé sa fille dans un milieu modeste et qui a cherché à s'adapter aux changements de la société. Tu vas aussi suivre le regard de l'auteure sur sa mère, entre admiration, incompréhension et culpabilité.



Ce fut une excellente découverte pour ma part. J'ai aimé me plonger dans ce court récit, d'une plume simple et efficace. J'ai aimé découvrir ce portrait et les différents thèmes abordés tout au long du récit, comme la maladie, le deuil et la relation mère-fille, sans jamais tomber dans le voyeurisme. L'auteure a su réaliser un superbe hommage et a su également me toucher par ses mots qui ont fait écho en moi. J'ai trouvé ce livre très émouvant et sincère, mais aussi très instructif sur la condition des femmes et la société française du siècle dernier.



Enfin, je compte réitérer avec cette auteure dans le futur et je ne peux que te recommander ce livre. 



Donc, si tu aimes les livres du genre autobiographique, intimes et poignants, ce livre est fait pour toi.

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Une Femme

Coucou tout le monde. J’espère que vous allez bien. Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de ce livre UNE FEMME d’Annie Ernaux aux Éditions Folio. découvert grâce à une LC organisé dans le cadre d’un Book Club. .



Je découvre ainsi la plume de l’auteure qui a obtenu le Prix Nobel de la littérature en 2022.



Un texte émouvant où l’auteure rend un hommage vibrant à sa mère morte au terme d’une maladie qui a détruit sa mémoire. Un texte d’une grande subtilité où elle confie son besoin d’écrire sur les différents visages de celle qui lui a donné la vie. Cette femme si forte et fragile à la fois sur laquelle elle a dû veiller, la protéger. La rassurer au-delà de sa peine. Les larmes au bord des yeux de la voir perdre pied, si vulnérable. Cette douleur indicible face à l’impuissance de constater son déclin. L’accompagnant jusqu’à son dernier souffle. Puis, la sidération, l’absence, le manque, le vide. La prise de conscience que plus jamais elle ne verra son visage, n’entendra sa voix. Se dire que désormais, plus rien ne sera jamais plus pareil. Sans elle. Orpheline.



Un récit qui m’a touchée en plein coeur. Cette manière de raconter sa mère, cette femme la plus importante de sa vie, De nous confier son existence et sa manière de traverser le temps en y laissant son empreinte de manière indélébile. Car rien ne compte plus que de la maintenir en vie, dans ses souvenirs, pour ne jamais briser ce lien, alors qu’elle n’est plus.



J’aime ces instants suspendus dans le temps où ma maman me raconte sa propre histoire. Un temps précieux pour savoir qui elle était avant ma naissance. En quête de découvrir sa vérité, son enfance dans un foyer rempli d’amour. Celle qui m’a portée, élevée avec tant de générosité et bonté. Une épaule sur laquelle me reposer. Des bras pour me relever lorsque je suis tombée. Fête transmission de valeurs primordiales. De l’importance de ne jamais oublier d’où je viens, cet ancrage que rien ne pourra jamais m’enlever. Cette force pour balayer les vents contraires qui peuvent m’émousser. Nos cœurs qui battent à l’unisson.



Un texte puissant qui peut parler à chacun d’entre nos et que je vous invite à découvrir. Il est de toute beauté.
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