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Critiques de Annie Ernaux (2584)
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"Je ne suis pas sortie de ma nuit" : ce sont les derniers mots écrits par la mère de l'auteure atteinte de la maladie d'Alzeimer. Annie Ernaux, presque 10 ans après la mort de sa mère nous fait partagé les notes qu'elle a prises sur les derniers instants qu'elle a vécus avec sa mère lors de ses visites à l'hôpital.(clickez sur le lien pour lire la suite).
Lien : http://aufildeslivres.over-b..
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Ma mère a été atteinte de la maladie d'Alzheimer au début des années 80...

Un livre brutal, où l'humanité des personnes est mise à mal par la maladie mais aussi par les situations et les sentiments contradictoires qui s'entrechoquent dans l'esprit de l'auteur.

Un livre dur, qui heurte l'intimité des personnes, et qui ne correspond qu'à la vérité de l'auteur.
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Un témoignage touchant et tellement proche de la réalité de beaucoup de personnes. Si on ne l'a pas vécu, alors on redoute ce moment, et si on l'a vécu, alors cela rappelle beaucoup de moments souvent bien tristes. Juste un regret, ce livre ne va pas assez loin à mon goût, mais j'imagine à quel point il est difficile d'écrire sur ce thème surtout quand il s'agit de sa mère.
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Dans ce récit, Annie Ernaux évoque les derniers mois de sa mère, atteinte de la maladie d'Alzheimer.



Placée dans une maison de retraite, puis en hôpital, on assiste à la lente décrépitude des corps



Une écriture sèche et sans concession, où l'affection peine à pointer.



Une lecture dure et poignante,




Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Le dur parcours d'une fille qui accompagne sa mère atteinte d'Alzheimer. Une mère qui redevient enfant. Annie Ernaux, comme à son habitude, sait trouver les mots pour dire la douleur, la complexité d'une étape de vie.
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Un livre en appelant un autre, j'ai emprunté celui-ci à la médiathèque. On ne peut pas parler de roman puisque c'est un écrit fragmentaire même s'il regroupe les notes prises par l'auteur autour d'une même thématique : la vieillesse de sa mère atteinte de la maladie d'Alzheimer.

Annie Ernaux analyse ses réactions et ses sentiments vis-à-vis de sa mère et de son environnement hospitalier.

Il faudrait que je lise "Une femme" pour le portrait de sa mère plus jeune.
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Ce livre est le journal d'Annie Ernaux au moment de la mort de sa mère. Je n'ai pas réussi à le lire tant cela m'évoquait la fin de ma propre mère.
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Terrible maladie d'Alzheimer!!! Mélange de déchéance, de tristesse, d'amour filiale plus fort que tout. Histoire qui à peine écrite nous donne tous les détails a venir, pas de suspens, pas d'éclaircies, pas de rémission, juste la recherche d'un accompagnement le plus beau possible. Voilà tout ce que ce petit « carnet de notes » nous donne sans pudeur mais avec amour écrit sur chaque page!
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Je commence cette lecture sans convictions, encore un témoignage sur un enfant face a la maladie de son parent.

Après quelques pages, pas de surprise, c'est bien cela, le journal d'une fille face à la fin de vie. Et pourtant impossible de lâcher ce livre juste et parsemé de jolies formules "Ma mère devient décolorée. Vieillir, c'est se décolorer, être transparent."
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Un ressenti très négatif de ma part à la lecture de ce journal qui selon moi n'aurai jamais dû sortir de son tiroir. Quelle complaisance envers soi même, quelle horrible distanciation. On a envie de dire c'est tout, rien que cela ? Je vous invite à lire le témoignage de Simone de Beauvoir "Une mort très douce " et son essai "La vieillesse", et plus que tout je vous engage à lire "Mort d'un personnage" de Jean Giono, tout le chapitre V. Il est pétri d'un humanisme d'une compassion qui embuera vos yeux.
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Livre proposé par notre club de lecture pour le mois de novembre. Difficile de discuter de la maladie d'Alzheimer et des proches, surtout quand chacun de nous ou presque a été confronté à la maladie d'un proche et aux difficultés à concilier sa vie professionnelle et familiale au statut d'aidant d'une personne gravement malade.

Annie Ernaux décrit magnifiquement la difficulté de devenir le parent de son parent qui retombe en enfance.
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Descriptions courtes, directes par petites touches de la décrépitude dans laquelle met la maladie d'Alzheimer : objets qui disparaissent, phrase décousue, pleurs, regard traqué, dentier, mâchoire crispée, gâteau qui tombe à côté, visage barbouillé de chocolat, odeur nauséabonde d'urine, bouche déformée, nudité d'une cuisse ou partie plus intime

Description du peu d'interactions qui restent : couper les ongles, coiffer, apporter un gâteau.

Quelques souvenirs qui reviennent, quelques impressions, quelques sentiments... culpabilisation, amour, haine, violence...
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Ce ne sont que des mots mais des mots justes. Tous ceux et celles qui ont été confrontés à la fin de vie d'un proche se reconnaissent dans "Je ne suis pas sortie de ma nuit". Le sujet est triste mais nous ne pouvons pas détourner notre regard des situations qui nous dérangent. Annie ERNAUX met des mots sur les situations de fin de vie. Cela peut nous apaiser en nous disant que tous ceux qui ont été confrontés à une fin de vie ont connu les mêmes choses que nous. Un livre dans lequel je me suis reconnu. Il apporte de la rêflexion et de la sérénité.
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Livre coup de poing sur la perte d'une mère à cause de la maladie d'Alzeihmer. Retrouvant des émotions, des sensations, que je vis actuellement avec la démence sénile qui s'installe peu à peu chez ma mère (sautes d'humeur, pertes de mémoire à court terme, mélange de la réalité et d'imagination, etc), ce roman a été pour moi une montagne russe émotionnelle. J'ai fini en larmes (ceux à qui je le passe aussi), mais cela fait du bien que d'autres passent par les mêmes "rites" lors de la vieillesse de leurs parents. A lire absolument (quand on a le moral...).
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En tombant par hasard sur ce roman, je me suis souvenu que je l'avais lu, il y a quelques années. Ce livre m'avait profondément marquée. Aujourd'hui, j'y serai encore plus sensible.

Ici, Annie Ernaux raconte tout simplement sa mère: sa vie, ses relations avec elle, sa maladie, sa déchéance et sa mort.

Affronter la maladie d'un parent et l'aider, le soutenir autant que l'on peut, accepter ses souffrances, ses changements, ses peurs; sentir qu'il nous échappe peu à peu et essayer de le retenir; pour finalement se rendre compte qu'il ne sera plus celui qu'on a connu et qu'inévitablement, on va le perdre (et une partie de nous-mêmes avec).

Un témoignage poignant.
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Finissant un déménagement... en réinstallant ma bibliothèque... je revisite mes auteurs de prédilection dont fait partie Annie Ernaux. Je relis, les passages soulignés, retenus à ma première lecture. Cela fait une drôle d'impression. Des passages interpellent toujours aussi intensément, d'autres non retenus nous sautent au visage, en ne comprenant pas pourquoi, on ne les avait pas retenus à l'époque...



Ce journal des visites à sa maman, vieillissante, atteinte de la maladie d'Alzheimer est un écrit poignant, bouleversant, tellement l'interrogation est universelle: la panique de voir nos proches "fondateurs" s'affaiblir, vieillir et surtout disparaître à jamais. Annie Ernaux utilise ce qu'elle connaît de mieux: l'écriture, pour conjurer la future absence, la maladie, la peur de devoir concevoir et assumer la mort imminente de la Mère....les souvenirs, leurs complicité, leurs différents, l'énergie de cette mère d'origine modeste, bagarreuse, et fière, fascinée par les études et par l'obsession de ne plus être pauvre et s'élever dans l'échelle sociale, à travers la réussite de sa fille unique.



Ayant monté avec son époux une épicerie-bar... elle n'oubliait pas qu'il existerait un autre monde pour sa fille, lorsqu'elle aurait réussi ses études...

..."-"Acolyte" un mot qu'elle aimait employer en parlant des compagnons de beuverie de certains clients. Montrer qu'elle connaissait des mots difficiles. C'est une femme qui n'a jamais supporté d'être humiliée" (p.46)



L'auteure dit son malaise d'écrire sur sa mère... dans de telles circonstances.



"Fin 85, j'ai entrepris un récit de sa vie, avec culpabilité. J'ai l'impression de me placer dans le temps où elle ne serait plus. Je vivais aussi dans le déchirement d'une écriture où je l'imaginais, jeune, allant vers le monde, et le présent des visites qui me ramenait à l'inexorable dégradation de son état" (p.11)



En dépit des déchirements que peut provoquer l'acte d'écrire en de telles circonstances... cet acte de mémoire reste le meilleur antidote au désespoir, et le plus fabuleux hommage à ceux qu'on aime le plus et que l'on refuse de voir disparaître.

Je finirai sur ce passage du livre, positif et émouvant, où la maman était toute enthousiaste d'annoncer à sa fille, dans son enfance, qu'elle avait de la visite.



Et bien ce livre est une magnifique VISITE à l'image d'une mère dure à la peine, mais combien vaillante , aimante, même si avec beaucoup de maladresse. "Elle disait, heureuse: "Annie! Tu as de la visite!", quand une camarade venait me voir. L'importance de la "visite" pour elle. Preuve d'amour, signe qu'on existe pour les autres" (p.67)





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La Feuille Volante n°1074 – Octobre 2016

« Je ne suis pas sortie de ma nuit » – Annie Ernaux – Gallimard.



« Je ne suis pas sortie de ma nuit » est la dernière phrase que ma mère a écrite ». Ce sont les premiers mots de ce court texte qui est avant tout un témoignage émouvant de l'auteure sur les dernières années de sa mère atteinte de la maladie d'Alzheimer.

L'auteure indique d'emblée qu'elle culpabilise d'écrire sur sa mère comme si elle était morte et aussi de la faire revivre jeune, par l'entremise de l'écriture. Cette culpabilité se renforce encore quand elle commence à se débarrasser de ses affaires alors qu'elle est encore vivante parce que c'est un geste que l'on fait seulement quand la personne est décédée. C'est un peu anticiper sa disparition, même si celle-ci est inévitable. Ne pas avoir pu la garder chez elle est aussi pour elle une source de malaise intime. Au départ elle l'a effectivement accueillie mais sa démarche n'a pu perdurer, puis ce fut l'hôpital et la maison de retraite, autant d'étapes dans cette lente descente vers le néant que certes elle accompagne comme elle le peut, avec dévouement, patience, détermination, lui change ses couches, lui rase le visage, accompagne ses propos désordonnés qui prennent de plus en plus leur source dans une mémoire perturbée par le temps et les rêves qu'elle fait. Elle finit même par s'habituer à sa déchéance, à ce parcours sans retour dans la « déshumanité ». En plaçant, par force, sa mère dans ces établissements, elle l'a mise dans un microcosme social reconstitué où là aussi les forts dominent les faibles, le tout dans des odeurs de pisse et de merde, comme elle le dit elle-même. Dans cette ambiance dégradante, c'est peut-être une consolation pour elle de voir sa mère adopter une position de solitaire. le plus difficile pour l'auteure est sûrement que sa mère a sur elle un effet miroir : non seulement elle se voit en elle comme elle sera elle-même dans sa vieillesse mais cette promiscuité avec sa mère fait remonter à la surface de sa propre mémoire des souvenirs personnels désagréables de sa vie liée à cette femme. A travers ses propos et ses gestes parfois violents, elle la revoit comme elle l'a toujours connue, une « mauvaise mère », brutale et inflexible dont elle s'occupe néanmoins maintenant avec soin. Les images délétères dont elle est le témoin dans cet établissement lui en rappellent d'autres de son enfance. C'est un peu comme si la perte de mémoire dont est victime sa mère ravivait la sienne. Dès lors, le temps qu'elle croyait perdu ou qu'elle avait oublié revient, lui faisant prendre conscience qu'elle s'inscrit dans la chaîne de la vie, dans la fuite inexorable des années et qu'elle est tout simplement mortelle, elle-même usufruitière de sa propre existence. Elle enrage de la voir de jour en jour devenir une femme sans mémoire, alors que la sienne se peuple de plus en plus de souvenirs de sa vie antérieure sans qu'elle soit capable de maîtriser ce phénomène. Assister impuissante à cette lente descente vers l'inconscience et la puérilité est désarmant. Sa culpabilité augmente encore quand elle fait à ses fils la relation de ses visites à sa mère dont les réactions, les remarques portent à rire. C'est, une façon inconsciente peut-être d'exorciser la douleur de ces situations mais elle s'accuse intérieurement de ne pas l'avoir assez aidé « à traverser sa nuit ». Que dire dès lors de sa volonté de voir finir cette épreuve devant l'incapacité qui est la sienne de ne pouvoir la vaincre que par la mort de cette femme pour qui elle ne peut plus rien que de la regarder se dégrader de jour en jour. Pourtant quand elle meurt, l'auteur confie « Je la préférais folle que morte », comme si cette habitude de la voir ainsi avancer vers le trépas était finalement plus supportable que l'absence et ce même si on tente de se rassurer en voyant dans cette issue fatale une délivrance, comme si ces visites étaient devenues avec le temps un rituel que rien ne pouvait bousculer. le plus étonnant sans doute c'est que cette mère qui jadis avait été violente et qui n'admettait comme seule explication du monde que celle de la religion n'en parle pas, oublie ce qui pour elle aurait pu être une consolation.

A travers un éphéméride haché, elle confie au lecteur « Écrire sur sa mère pose forcément le problème de l'écriture », ou bien encore « Vieillir c'est se décolorer, être transparent », «La mort c'est l'absence de voix par dessus tout », « Exister, c'est être caressé, touché », autant d'aphorismes qui sont rédigés avec une brièveté sèche où je choisis de lire un réel désarroi face à l'inéluctable.

Ces pages sont l'invite à la fois à la réflexion, la constatation abrupte dans le simple domaine de la vie, de son déroulement et surtout de sa fin. Elle pose à nouveau le problème de l'écriture de ce qu'elle voit dans cet établissement, doit-elle faire acte de témoignage ou au contraire s'abstenir, mais l'écriture c'est aussi la vie ! Annie Ernaux a fait de sa propre vie la source de son écriture, délaissant du même coup la fiction qui est le domaine de l'imaginaire. Même si ici, elle choisit de parler de sa mère et de son histoire, de son vécu, cette démarche me paraît en effet authentique même si, à bien des occasions et pour autant que je puisse en juger, sa façon de s'exprimer repousse les limites de l'intime voire de la pruderie. Cela donne parfois les confidences qui chez d'autres écrivains restent du domaine du secret. Pour autant, elle avoue à son lecteur que ces mots même s'ils conservent le souvenir n'en sont pas moins impossibles à formuler parfois et souvent même à relire. Son style, fluide et agréable à lire, poétique parfois, est ainsi agrémenté de mots crus et tout à fait évocateurs dans leur simplicité et dans leur réalité. Cela ne me gêne pas et explorer ses livres est souvent pour moi un bon moment de lecture.

© Hervé GAUTIER – Octobre 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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1984, la mère d'Annie Ernaux doit être placée dans une maison médicalisée. Atteinte de la maladie d'Alzeihmer, elle périclite à grande vitesse. Au fur et à mesure de ses visites, Annie Ernaux écrit. Pendant 2 ans, elle assiste à la déchéance de sa mère. Pendant 2 ans, elle préfère sa mère folle que morte.

Si ce livre est un livre d'amour, il n'empêche qu'il s'agit davantage de matériau pour le livre "une femme".

Ces petits papiers ne font pas un livre.

Quand on aime Annie Ernaux, on est passionné par sa démarche et son travail. Alors, on peut apprécier ce livre.

Sinon, on se sent mal, pas à notre place, sorte de voyeur plus que lecteur.
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Au départ, un simple accident de la circulation. Une femme, fauchée par une voiture qui a grillé un feu rouge. Un accident à priori sans conséquence. Au cours de l’été 1983, au plus fort de la canicule, la mère d’Annie Ernaux fait pourtant un malaise et est immédiatement hospitalisée. Les médecins et la famille de la patiente découvrent alors qu’elle ne s’est plus alimentée depuis plusieurs jours. Un unique paquet de sucres occupe son frigidaire. Sa fille la prend alors en charge chez elle, à Cergy. Mais la mémoire de sa mère se détériore de plus en plus et son médecin décide de la faire transporter à l’hôpital de Pontoise où elle décèdera d’une embolie en avril 1986, à l’âge de 79 ans. Sa maladie a un nom : Alzheimer.

« Je ne suis pas sortie de ma nuit » sont les derniers mots écrits par la mère d’Annie Ernaux. Ils disent tout le mal être d’une femme à l’aube de sa maladie et symbolisent le long et douloureux parcours qui s’annonce pour la malade et ses proches. « Je ne suis pas sortie de ma nuit » n’est pas un roman qui a été pensé, ce sont des notes écrites sur le vif, « dans la stupeur et le bouleversement ». On découvre, au fil des pages, l’évolution de la maladie et ses conséquences. Les premiers changements commencent à apparaître durant le séjour à Cergy : « Elle est devenue une femme égarée, parcourant la maison en tous sens ou demeurant assise des heures sur les marches de l’escalier du couloir. » (p.10), « les choses lui échappent » (p.15) Le constat est douloureux pour Annie qui assiste à la lente dégradation de l’état de santé de sa mère : elle n’est plus que l’ombre d’elle-même, elle passe de longs moments assise sur sa chaise, comme prostrée. Elle est incapable de dire son âge, enfile deux soutiens-gorge l’un par-dessus l’autre, ne reconnaît pas Philippe, son beau fils, et confond les pièces. Elle commence aussi à parler seule et ne veut rien avaler d’autre que des petits-suisses et des sucreries. Les rôles s’inversent peu à peu mais pour Annie Ernaux, malgré la douleur, l’envie de voir sa mère en vie est la plus forte : « J’ai peur qu’elle meurt, je la préfère folle. » (p.20) A l’hôpital ou dans la maison de retraite où sa mère sera placée, ce que l’auteure voit, les détresses qu’elle croise, sont « au-delà de la tristesse ». « Je ne suis pas sortie de ma nuit » est le récit douloureux d’une fille obligée d’attacher sa mère à son fauteuil, une fille qui a vu partir peu à peu ses petites voisines de chambre et tremblé à chaque instant pour elle. Je retiendrai de ce récit l’émotion ressentie par Annie à chaque fois qu’elle apercevait le visage de sa mère dans l’entrebâillement des portes de l’ascenseur, au moment de la quitter. J’ai découvert une nouvelle Annie Ernaux, bien différente de l’auteure de La Place dont j’avais regretté la froideur. Ici, l’émotion affleure à chaque page.


Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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« Je ne suis pas sortie de ma nuit » est la dernière phrase que ma mère a écrite. »



Annie Ernaux dévoile ici les mots qu'elle a écrit entre 1983 et 1986, année de la perte de sa mère. Journal d'une dissolution dans l'oubli d'Alzheimer. Journal de la perte à petit feu d'une mère. Journal d'une destruction terrible.



Je me remets à lire Annie Ernaux. Je l'ai lu, beaucoup, il y a des années de cela. Une petite éternité. Hier. Elle m'a manqué. Je la retrouve. Par bribes, et dans le désordre, je veux la relire, (re)découvrir ses écrits. Ses mots de femme. Libre et honnête, avec elle-même, avec les autres. Aves ses mots.



Annie Ernaux est une plume qui écrit juste. Et Dieu qu'elle me touche. Elle effleure ces choses insondables qui nous constituent. Elle a de la magie au bout de la plume et une infinie classe, une magnifique pudeur en racontant tout. Une délicatesse qui va droit au but, sans fard. Sans trompettes. Avec tambour.



Annie Ernaux écrit l'autobiographique avec la fulgurance d'une grande romancière. Avec la vérité toute crue parfois difficile à lire. Elle décrit le trivial, le difficile et le bouleversant. Une finesse brute. Brutale parfois.



Elle raconte les derniers jours de cette mère. le pathétique. le douloureux. L'irracontable. le réel. Elle raconte le chemin de la maladie, puis la perte. Elle écrit comme on dit vrai. Comme on confesse. Elle incendie l'intime, elle gêne le lecteur. Mais ne ment pas.



Elle raconte ses douleurs comme des batailles perdues au quotidien devant celle qui lui a donné la vie. La honte, les remords, la gêne et l'insoutenable.



Annie Ernaux écrit l'amour. Puissant et dévastateur pour cette mère qui s'enfuit déjà.



Annie Ernaux écrit. La vie.



Je relis Annie Ernaux. Et...



« Les larmes me viennent. C'est à cause du temps. »
Lien : https://labibliothequedejuju..
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