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Critiques de Annie Préaux (22)
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Fuites

Aline est coincée dans sa boite de conserve qui lui sert de vie. Son mari l’énerve, au mieux l’indiffère. La retraite ne va pas être facile. Elle écrit pour s’évader, traînant son ordinateur partout avec elle. Il y a bien Felicia la réfugiée sans papiers qui loge chez son amie Christiane, il y a sa nièce adorée et il y a le vide. Pour ne pas fuir, là de suite, elle va chercher des renseignements sur sa grand-mère qui a vécu l’exode pendant la guerre. Pourquoi ne pas regarder la fuite obligée des autres quand on n’est pas capable de partir ? Aline est vieille avant l’heure, au début de son récit. Elle va évoluer, se libérer et délivrer une autre femme qui ne demandait qu’à exister. Des rencontres, des remises en question, une certaine réflexion vont l’aider à briser ses carcans. Un récit très agréable.

Un grand merci à Masse critique de Babelio et aux Editions M.E.O.
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Disparu d'un trait d'encre

Merci à Babelio et aux éditions MEO de m'avoir fait cadeau de ce 8ème roman d'Annie Préaux dans le cadre de la Masse Critique. Cela m'a permis de découvrir l'auteure que je ne connaissais pas.



Avec ce roman tout en finesse, il faut se garder d'attendre une enquête fouillée, palpitante.



On est plutôt dans un roman où ce sont les suspects eux-mêmes qui se perdent en conjectures, analysent les éléments en leur possession pour en arriver à une conclusion (que je tairai) qui tient plus de la psychologie que de traces indiciaires confondantes.



Cela en fait une histoire un peu lente, mais qui fait la part belle à l'art oriental, coréen en particulier.



Un roman à relire à tête reposée pour bien s'imprégner de l'art contemporain qui est bien décrit.
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Bird et le mage Chô

Chômage, quête de reconnaissance paternelle, problèmes de communautarismes, interrogations face à la création littéraire... Voici les nombreux thèmes abordés par le roman d'Annie Préaux, "Bird et le mage Chô", qui en se croisant pointent sur un sujet central : que faire lorsqu'à un moment donné les repères qui jalonnent votre vie volent en éclat ? Comment retrouver un sens à une vie qui semblait toute tracée ?



Ces questions, c'est tout d'abord Sandrine, trentenaire commerciale dans une firme pharmaceutique, qui se les pose suite à un licenciement imprévu. du jour au lendemain, la voici en effet débarquée de son travail, privée de son smartphone et de sa voiture de service. Pour quelle raison ? Elle ne le sait même pas et c'est la sidération puis le désespoir qui la gagnent. C'est le soir même de son renvoi que Sandrine croise le chemin de Jean-Marc, professeur de Français mis en arrêt maladie suite à une agression par l'un de ses élèves. Jean-Marc, qui se replie sur soi-même depuis cet événement, voit d'un coup en Sandrine le personnage tant rêvé du roman qu'il n'a jamais écrit. Il reconnaît en elle BIrd, héroïne de son roman favori, "Le baiser cannibale". le professeur de Français n'aura alors de cesse de retrouver Sandrine partie vider la maison de son père , décédé quatre mois auparavant. Un père depuis toujours absent et méprisant que la jeune femme va découvrir plus ou moins alors même qu'il n'est plus là.



J'avoue avoir eu énormément de mal à rentrer dans ce roman dont l'histoire m'a semblé au premier abord tirée par les cheveux. La rencontre tout d'abord des deux personnages m'a paru tout simplement grotesque, puis l'obsession de Jean-Marc pour Sandrine totalement caricaturale de l'auteur qui cherche sa muse. L'écriture de l'auteur ensuite m'a désarçonnée : une plume poétique et fantaisiste mêlée à un récit réaliste et familier. Des pensées vagabondes parfois sans queue ni tête... Bref, ce style n'est pas celui que je préfère et l'histoire manque pour moi d'un réel dynamisme.



Pourtant, les réflexions développées par l'auteur sont louables et révèlent des périodes charnières de la vie actuelle pour le moins angoissantes. Un licenciement où nous subissons la perte totale de repères, la honte et la peur même de prononcer le mot chômage qui devient dans la bouche de Sandrine "le mage Chô". La mort d'un père que l'on a toute sa vie recherché et que nous découvrons finalement une fois décédé. Une séparation qui nous oblige à jouer les parents à distance. Une agression et des événements choquants et terrifiants - les attentats de 2015 en France - qui nous poussent à nous questionner sur notre rôle d'enseignant.

Mais peut-être est-ce cela le problème : trop de sujets graves dans une même histoire, beaucoup trop, qui mériteraient chacun une analyse particulière.



Heureusement, le désespoir n'est pas vain chez Jean-marc et Sandrine. Peut-être d'ailleurs apparaît-il nécessaire pour repartir de zéro, pour enfin découvrir ses propres forces et sa volonté de continuer dans la vie, coûte que coûte.



Et c'est cette conclusion qui pour moi sauve ce livre dont la lecture a été nettement plus agréable sur la fin.

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Les beaux jours

C’est l’histoire d’une jeune fille qui grandit dans un lieu et à une époque où les superstitions sont légion.

Petit à petit, nous la voyons grandir et se construire en s’émancipant de ces croyances, de ces prédictions. « Arrêtez ! Qu’est-ce que « vo » faites ?!!... Allez ! Tirez vos pi d’là » ! Ne jamais prendre de bain quand on a ses règles.

A l’école, elle est bonne élève et trouve dans les livres, dans l’écrit, dans l’art, des références lui permettant d’élargir ses horizons.

Dans le même temps, Jeannette, cousine de sa mère, s’enfonce jusqu’à la déraison dans un univers de superstition, de culpabilité.



Un écrit tout en respect de ces petites gens et de leur foi. Qui dénonce sans fureur ni rage mais plutôt avec tendresse, mélancolie combien briser un tel carcan peut s’avérer fastidieux, douloureux.

J’ai éprouvé amitié et compassion pour Annette qui, obligée de renoncer à ses rêves les plus brillants, fait son chemin sans heurts, sans cris, en se respectant autant que possible. La littérature, la réflexion lui sont d’un grand secours pour élaborer ses repères et s’équiper d’une boussole qui la guide dans les hauts et les bas de son existence.



Je suis née quelques années après l’époque où l’auteure situe son roman.



Ce parcours, je crois le reconnaître, sans doute l’ai-je vécu sur une tonalité quelque peu plus rebelle.



Je remercie l’auteure pour cet ouvrage, ode à l’émancipation d’une femme ordinaire. Témoignage humaniste susceptible d’éclairer toutes celles qui, de nos jours encore, subissent pareils anathèmes.

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Fuites

Fuites des temps.

Fuites des corps.

Fuites des pensées.



Voici tout ce que ressent Aline, jeune retraitée.

Professeure pendant 40 ans, elle a passé sa vie à enseigner aux jeunes générations l’Histoire, la grande mais aussi la petite, et donc un peu de la leur, l’importance du passé et ses conséquences jusqu’à nous. Transmettre aux autres pour ne pas avoir à se pencher sur le sien. Le sien propre d’abord, celui de sa famille ensuite, celui de sa grand-mère maternelle dont elle porte le prénom… Aline….



Nous sommes en Belgique, en région wallonne, vers Mons, Malplaquet, Bavay. Que s’est-il passé ici il y a cent ans et qui résonne encore jusqu’aujourd’hui ?



Le roman met en parallèle plusieurs situations et plusieurs temporalités. Celle d’Aline qui accepte enfin de regarder par la fenêtre du passé.



Cette grand-mère au même prénom qui, jeune fille, a du quitter la Belgique pour la France, en août 1914, par cette voie romaine, pavée, aux sens propre et figuré.



Mais en même temps qu’Aline remonte cette voie, qu’elle remonte le temps, qu’elles découvrent lieux et personnes, d’autres fuient d’autres territoires, et son pays autrefois envahi est à présent une terre d’accueil. Teresa qui l’aide à vider la maison de sa mère (Hélène) a elle-même fui le Kosovo et sa situation ressemble cruellement à celle d’Aline.



Conflits d’hier et conflits d’aujourd’hui.

Le roman est d’une actualité brûlante.

L’Histoire sert-elle à quelque chose ?



Fuir, mais vers où ? Fuir mais pourquoi ? Les souvenirs, Les ignorances et incertitudes se conjuguent. Faut-il vraiment savoir ? La connaissance amène-t-elle la paix ? Elle ne sait pas toujours pourquoi elle fait tout ça, pourquoi elle ressent ce besoin vital, nécessaire, de lutte contre l’oubli, le temps qui passe, irrémédiablement. Mais elle est arrivée à un point critique, un point charnier de sa vie, où elle pense trouver dans le passé familial les clés, les réponses pour leur avenir. Son fils, Alexandre, est parti aux Etats-Unis. Leur relation est en pointillés. Sa chère nièce Célia s’enfonce dans la dépression. Le passé peut-il l’aider ? Pas de passé, pas d’avenir… Son mari, Patrick, si éloigné d’elle, si distant l’un de l’autre.



Résonnance de la Grande Guerre jusqu’aujourd’hui, dans les paysages, corps et esprits. Résonnance qui entrave les descendants, conditionne leurs vies par le silence, non-dits, disparitions… Elle est présente en filigrane, dans les lisières. Elle n’est pas présente par la boue des tranchées, l’horreur palpable du sang et des cris, à peine par les canonnades, mais plutôt par son effroyable silence.



Ce point de vue civil, et qui plus est, belge, est très intéressant. Il me semble n’en avoir jamais lu jusqu’à maintenant. Cette conjugaison des temps le rend d’autant plus captivant. J’ai cependant eu parfois du mal à suivre, à me représenter les gens, lieux ou époques.



Merci aux Editions M.E.O de m’avoir permis de lire ce roman grâce à l’opération Masse Critique de Babelio, que je remercie également.

http://vivrelivre19.over-blog.com/2014/10/fuites-annie-preaux.html
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Les beaux jours

Avant de débuter cette critique, je tiens à remercier les éditions M.E.O. ainsi que Babelio pour m'avoir fait parvenir cet ouvrage lors de la Masse Critique de janvier 2020.



Dans ce récit à la première personne largement sinon complètement autobiographique, Annette (Annie) nous donne à découvrir la transformation d'une toute jeune fille en la femme qu'elle est aujourd'hui, au travers de plusieurs transitions et difficiles remises en question. Aspirations, désirs, comportement, place dans le monde, sexualité, parentalité... Beaucoup de sujets, comme autant d'étapes à franchir, pour un livre cours, mené tambour battant. Ces moments d'introspection, inspirés par sa réflexion pétrie d'imaginaire et de mystères sans réponses, vont la conduire, souvent malgré elle et poussée par un entourage entre deux époques, à plusieurs grands paliers qui conditionneront sa vie, la jalonnant de révolte, de peur et de tourments.



Quand Annette voit son corps se réveiller et s'exprimer, elle s'étonne des réactions de sa famille, et des différences de plus en plus prononcées entre elle et sa cousine Jeannette, de quelques années son aînée, à qui la famille la compare beaucoup. Ces deux lettres qui les séparent, ce JE, sera le point de départ d'une réflexion sur sa vie de femme en devenir et sur sa relation d'affection mêlée de dégoût et de pitié qu'elle voue à sa cousine, cette dernière restant engluée dans une foi qui tourne à l'obsession.

S'extirpant d'un carcan qui la conduisait à des souffrances similaires à celles de Jeannette, Annette s'affirme.



Le style est simple, mais non dénué de jolies tournures. Des passages sont parfois un peu durs, témoins de la cruauté de la vie. Si Annie Préaux aborde certains aspects de son être sans fard, c'est bien pour montrer qu'il n'y a pas lieu d'en avoir honte ou d'ériger en tabou les choses qui font d'une jeune fille une femme. Et qu'accepter qui on est ne doit pas être fait au détriment de soi.



Si le texte est agréable à lire et relate une époque que les jeunes générations peineront sûrement de plus en plus à s'imaginer vivre, il est surtout cathartique pour son autrice. J'ai aimé aller à la rencontre de ces sentiments, mais ce témoignage a surtout une valeur toute personnelle.

J'ai néanmoins beaucoup apprécié les dernières pages, qui donnent à comprendre plus avant la démarche de cette écriture.



Merci encore pour ce beau cadeau, et bonne lecture à tous !
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Bird et le mage Chô

Parmi la liste des livres disponibles en masse critique, je n'aurais certainement pas choisi ce livre si j'avais dû le juger par sa couverture. Encore l'illustration ne me dérange pas, mais mon petit coeur de graphiste souffre à la vue de ce livre, que ce soit pour l'italique, le mot "roman" écrit en vertical ou la couleur beige-caca. Heureusement, j'ai lu le résumé qui, associé à ce titre énigmatique, m'a vraiment donné envie de le lire.



On suit plusieurs héros, un professeur traumatisé et la femme qu'il aide un soir de beuverie. Ils ont chacun leur vie, reliées par ce petit contact.



Ce livre débute comme un roman normal, on découvre des personnages, leurs erreurs, leurs tares, leurs vies. On s'attache à eux.



Rapidement, on glisse dans des considérations philosophiques et morales. L'auteur nous parle beaucoup de Bird, ce personnage du livre Le Baiser cannibale, avec qui elle fait beaucoup de parallèles avec sa propre héroïne. Elle nous parle de Daniel Odier, de Sartre, d'Amin Maalouf. N'ayant pas lu ce baiser, je suis restée très en dehors de ces comparaisons et la philosophie ne m'a jamais tentée. J'ai lu un Amin Maalouf, contrainte et forcée à l'école, et je n'avais pas compris grand chose. J'étudiais par coeur ce que la prof pensait du livre, et je lui retapais ça dans ma dissertation. J'avais mes points et j'ai pas cherché plus loin. Ca se sent clairement, que l'auteur est une ancienne prof de morale.



C'est assez dur de tout comprendre sans avoir acquis ces références. Malgré tout, j'ai terminé le livre avec plaisir. Il y avait quelques belles perles de texte et on suit facilement ce qui arrive à nos héros.



Ce qui a été très drôle avec ce livre, c'est qu'il parle de la fin d'un travail, alors que je viens moi-même de démissionner. L'intrigue du livre débute sur la place bruxelloise où je travaillais. Et aussi et surtout, l'auteur vit dans mon village natal. Gagner un livre eugiesois, qui parle de bruxelles, sur un site français… Ce livre m'était destiné.
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Fuites

Aline, jeune retraitée de l'enseignement - elle était professeur d'histoire - sans doute un peu perdue (comme je l'ai été moi-même) devant les heures de liberté dont sont constituées les premières semaines, sinon les premiers mois, des nouveaux retraités, décide de se pencher sur la vie de sa grand-mère dont elle porte le prénom et qu'elle a eu la chance de connaître.



Après 40 ans de mariage elle semble s'éloigner de Patrick,son mari, encore en activité (pharmacien) . Alexandre, leur fils unique est parti vivre aux états-unis. Sa mère est décédée récemment. Elle s'intéresse également beaucoup à la fille de son frère Célia ainsi qu'à une jeune "sans-papier" Térésa, mère de deux filles.



Sa grand-mère était une jeune fille en 1914. L'arrivée des Allemands la conduit avec sa mère, sa jeune sœur et son frère sur les chemins de l'exode de la Belgique dans la Drome.



Au cours de ses recherches elle se rend compte que la jeune sœur de sa grand-mère, Henriette, ne semble pas être rentrée en Belgique, à la fin de la guerre. Une vielle lettre retrouvée lui fait comprendre que la jeune Henriette, qui a été recueillie par une famille de médecins, aurait eu un enfant sans être mariée.



La narratrice se rend sur lieux traversés par sa grand-mère pour essayer d'en retrouver l'atmosphère, et entame une sorte d'enquête pour savoir ce qu'est devenu l'enfant d'Henriette.



Ce court roman (172 pages) se lit agréablement. les chapitres sont courts, l'écriture est fluide, l’histoire crédible.

Merci à Babélio et aux éditions M.E.O.

http://http://abbesses39.blogspot.fr/
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J'ai immédiatement écouté les conseils de Dieu

Estelle, une petite dame de 80 ans, passe ses journées dans un fauteuil-lit pour handicapé près de son chien empaillé avec les visites de son infirmière «Madame Derrière», son kiné, sa femme de ménage, et une caisse de livres et son ordinateur qui lui sert de journal intime. Cette vieille dame est facétieuse, et a beaucoup d’humour. L’auteur ayant une soixantaine d’années se débrouille pas mal pour dépeindre une dame de 80 ans et le décalage des générations, l’absence, le silence de son fils de … 60 ans…
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J'ai immédiatement écouté les conseils de Dieu

J'ai assez aimé ce livre

.Il se lit assez vite et facilement.

C'est l'histoire d'une grand mère moderne qui nous raconte sa solitude surtout son desarroi face au fait que son fils ne vienne jamais la voir.

Alors elle lui écrit pour lui dire ce qu'elle ressent.

Le récit est touchant, on s'attache vite aux différents personnages qui sont tous affublés de surnoms.

Il montre bien ce que peut ressentir une personne âgée dépendante. Cela depeint bien ce que je vis en voyant le côté résident car je travaille avec des personnes âgées.
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Disparu d'un trait d'encre

Aline Esse est écrivaine dont l'écriture de son prochain livre est en-cours. L'un de ses personnages est fortement inspiré du locataire de la maison de ses parents, décédés.

Jusqu'au jour où elle se retrouve confrontée à la police. En effet, son locataire a disparu.

A travers son interrogatoire, on apprend progressivement le niveau de relation entre ces deux êtres. Mais pas seulement. Il nous plonge aussi dans l'art coréen, sans oublier un parallèle établi avec l'histoire d'une soeur...

En choisissant cet ouvrage, je m'attendais à suivre une véritable enquête, avec un lien fort à la littérature et l'écriture. Cela ne représente qu'une infime partie de ce livre. Une probable incompréhension de ma part.

Je me suis perdue, peut-être une question de moment ou simple quiproquo. Je suis clairement passée à côté.

J'admire toujours et respecte beaucoup le travail d'écriture et je suis certaine que cet ouvrage trouvera son public avec tout le succès qu'il mérite.

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Disparu d'un trait d'encre

L’écrivaine Aline Esse est interrogée par la police suite à la disparition de son locataire. Après la mort de son père elle a loué sa maison a un certain Alexandre Esse, professeur d’histoire, à présent introuvable.

L’enquête, la vie de l’autrice, la fiction d’un roman inachevé fortement inspiré par ce locataire, tout se mêle, se complète pour nous donner la trame de ce récit.



Annie Préaux prend cette enquête comme prétexte pour nous parler plutôt d`inspiration, de ce qui influence la création, comment les idées et influences diverses vont et viennent, l’héritage (culturel et du père dans ce cas). Thèmes renforcés par son évocation de l’art coréen (la sœur de la narratrice ayant écrit une thèse sur l’art coréen.)

Elle nous parle aussi de son travail d’écrivaine (la narratrice est aussi écrivaine), nous décrit comment un auteur s’inspire de la vie et des gens qui l’entourent pour remanier le tout, le transformer à sa manière, et comment cette interprétation finie par devenir une réalité elle-même.

Cette nouvelle vérité passée par le prisme de l’artiste va finir par éclairer le passé, devient une nouvelle possibilité de ce qui a pu se passer réellement.



Fiction et réel finissent par se rejoindre, s’influencer plus que l’auteure ne l’aurait d’abord pensé…mais chut, à vous de lire.

Jeu de mises en abîmes réussi pour ce roman rythmé par ces différentes narrations, entre passé, présent, enquête, récit de la narratrice et son roman inachevé (parties qui m’ont moins convaincues dans le style trop attendu alors que j’ai plutôt aimé les autres parties au style plus franc, plus singulier, avec un rien de durassien. Est-ce l’écriture fictive d’Aline Esse ou celle réelle d’Annie Préaux qui m’a charmé ?



A-t-on retrouvé le disparu ? Peu importe, cette enquête nous emmène sur bien d’autre chemins et sans nous perdre en route nous mène à une réflexion qui dure bien au-delà de la lecture.

Lecture surprise et nouvelle autrice à découvrir, merci Babélio et la Masse Critique.

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Bird et le mage Chô

Je dois avouer que j'ai eu du mal à entrer dans ce livre. Le style, la forme, le fond ? Que sais-je ? Quelque chose m'a tenu hors de ces pages pendant un moment, mais j'ai fini par y entrer et ai apprécié ce texte.

Deux êtres victimes d'accidents de la vie, de cette "violence contemporaine" (comme dit un certain) que sont le licenciement brutal, inattendu, impersonnel par un groupe capitaliste ou les coups assénés par un élève de sixième dont le cerveau en formation subit le prosélytisme d'un islam dévoyé.

L'auteur déroule le parcours parallèle de ces deux personnages, qui traînent d'autres traumatismes liés à leur enfance ou leur vie d'adulte, depuis leur rencontre inattendue peu après leur traumatisme ; leur progression vers la résilience, la découverte de ce que sera, pour chacun d'entre eux, le chemin de leur vie.

C'est poétique, lent comme une guérison, plein de symboles et d'humour désenchanté.
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Bird et le mage Chô

Bird, l'oiseau, un héros de roman et le mage Chô, verlan de chômage. La création artistique littéraire et le chômage : deux réalités mises à la une et qui ne laissent pas indifférent le lecteur.

Sandrine vient d'être licenciée de son emploi d'agente commerciale et, suite à une consommation abusive d'alcool, elle erre, la nuit, et se retrouve, mi inconsciente, chez Jean-Marc. Professeur de profession, il est plutôt mal car il est en arrêt : une altercation entre lui-même et un élève qui ne voulait pas respecter la minute de silence suite à un attentat terroriste ; celui-ci l'agressa physiquement. Conséquence : un arrêt de travail et la frousse de reprendre l'enseignement. Il faut se reconstruire, tant pour Sandrine que pour Jean-Marc. Leur entourage peut-il les aider ? Ou la philosophie ?

Annie Préaux traite avec beaucoup de tact ce qui empoisonne le quotidien de bon nombre de personnes : le chômage et le terrorisme.

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J'ai immédiatement écouté les conseils de Dieu

Je remercie Babelio et les Editions MEO pour leur envoi. Ce tout petit livre de 120 pages a une plume facile qui de plus a l’avantage d’interpeller. L’histoire est originale : une vieille dame nous dit tout ou presque grâce à son nouvel ordinateur portable. Elle nous révèle ses états d’âme, comment elle supporte la vie et comment se construisent ses relations avec les autres et ce qui fait son quotidien.

Je suis assez mitigée sur ce livre, je dois dire, et cela m’embête de ne pas avoir d’avis plus clair et plus tranché. Je m’explique … Quelque fois, je trouve le ton incisif et juste comme il faut et les sentiments très bien rendus. Il y a des choses essentielles dans ce livre qui sont importantes à dire et qui sont très bien transcrites. Et d’autres fois, le ton change et me dérange. Il devient trop simpliste (Madame Derrière !) et moqueur et j’avoue avoir eu du mal pendant tout le roman à passer de l’un à l’autre et cela a sûrement rendue ma lecture plus longue et moins motivée que je ne l’aurais voulu.

Pour ce qui me concerne, il y a du bon mais aussi du moins bon dans ce livre. Une lecture qui reste intéressante par certains côtés. A vous de vous faire votre propre idée ! Sachez que l’auteur a reçu pour son premier livre « Coréenne » le Prix RTL-TVI.
Lien : http://ideeslivres.jimdo.com..
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Coréenne

Un beau témoignage sur l'adoption .
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Pierres de vie



Illustré par des sculptures de pierre de Christian Claus, ce nouveau recueil d’Annie Préaux prend un aspect aussi architectural que formel, tant les lignes des œuvres sont ici pures et géométriques, alors que là, elles sont archaïques et rudes ; à l’image de totems issus de réserves archéologiques. Ainsi, Pierres de vie annonce bien ses couleurs de marbre et de granit, et dit aussi bien son titre. La vie s’exprime ardemment dans ces formes et lignes défiant le poids et l’équilibre lourds de la matière, ainsi que dans les pleins et vides aériens narguant sa permanence et sa stabilité ; s’en trouvant d’autant augmentées.



Les textes relativement longs de l’autrice tirent un fil quasi continu, de page en pages. Cousue de vers particulièrement courts, la marge figure un mur invisible pérenne sur lequel reposent les mots formant pas moins de 44 poèmes commençant par Ma dernière carte pour opportunément finir Dans la pierre brute. Le mot pierre apparait d’ailleurs à profusion pour bâtir l’équivalent d’une tour de vers, à la plus haute verticale possible. On a presque envie de couper le dos du livre pour en aligner les textes selon la largeur, telle une cheminée (p.76) menant à La lumière (p.77), ou bien tel un très long parchemin susceptible d’emballer à la Christo, toutes les sculptures qui y sont photographiées.



La lumière

À clairevoie

Dans la découpe à l’étincelle

De la pierre



Son éclat ne doit

Rien au métal d’or ou d’argent

Rai ébloui



Semence d’univers

En plein cœur Jetée Dans la pierre têtue



Pétillement

Arraché

À l’infini vibrant



Oui, ce recueil est sculpté, lui aussi. Il est moins l’imprimé de mots à l’encre noire, que l’évidement de pages blanches pour laisser paraître la sombre profondeur des traits de l’alphabet. En tout, la forme poétique fait penser à la glyptique, cet art de la gravure sur pierres fines. Ceci invite à lire avec une attention plus accrue, car il semble bien que les vides entre les lignes en disent au moins autant que le plein des énoncés.



Dans la pierre brute

Un chemin furtif Vers la lumière On peut ne pas le voir

Tout dépend

De l’œil intérieur


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Les beaux jours

Annette est persuadée que sa vie s’arrêtera à la puberté. Une certitude formulée par une de ses grands-mères. Durant ses années de jeunesse, elle appréhende l’instant fatidique, craint pour sa vie, anticipe ce qu’elle ne parvient pas à imaginer. Que se passera-t-il à l’heure définie ? Son existence basculera-t-elle vraiment ? Chercher à comprendre l’a aidée à voir se déplier les semaines. Contrairement à sa cousine Jeannette, enferrée dans la certitude d’être promise à l’enfer, la jeune fille se regimbe et refuse de se soumettre à des superstitions d’une autre époque. Prix RTL-TVI pour son premier roman, Annie Préaux raconte le parcours d’une lycéenne a priori ordinaire, plutôt studieuse et amicale, coincée dans un monde où l’influence de certains aînés endigue tous projets d’avenir. L’occasion surtout de dénoncer le fanatisme religieux et des préceptes bibliques tels que toute femme qui perd du sang est impure. Sans railler qui que ce soit, elle parle d’un temps qu’on espère révolu, même si on sait qu’une mauvaise interprétation des textes sacrés peut mener à des extrêmes fâcheux. Puis, malgré les menaces et les prédictions, la vie se poursuit et mène les adolescentes d’hier à un âge vénérable, rythmé par la beauté des jours et la force qui permet de voir, avec ténacité et courage, à travers l’obscurité profonde.
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Les beaux jours

Le récit de l’autrice nous plonge dans la vie d’Annette, une jeune fille de douze ans qui vient d’être réglée pour la première fois et à qui sa grand-mère annonce que « les beaux jours sont finis ». Spontanément, l’héroïne répond in petto (et le lecteur aussi) : ah, bon ?



Nous voilà plongés dans le quotidien de la jeune héroïne, caractérisé par la vie simple du Borinage. Fille de parents issus du monde ouvrier, Annette nous livre des anecdotes et des éléments clés de son histoire qui montrent tantôt sa difficulté à habiter son corps de future femme, tantôt son questionnement par rapport à l’éducation qui lui est donnée, dont certaines injonctions la brident parfois, révélant les peurs inconscientes et les espoirs cachés de ses parents.
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J'ai immédiatement écouté les conseils de Dieu

Je m'attendais en lisant le résumé de ce livre et en le choisissant dans le cadre de Masse critique à un livre beaucoup plus drôle. Ce livre est assez triste et monotone. On assiste à la description insipide du quotidien d'une vieille dame, qui nous rappelle trop les personnes âgées de notre propre entourage. Malgré quelques anecdotes et expressions amusantes, ce livre manque de fantaisie et d'optimisme. La fin est un peu innatendue mais je reste déçue. Heureusement le livre était court et je l'ai vite fini.
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