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Critiques de Anthony Doerr (606)
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Août 1944. Marie-Laure Leblanc, adolescente devenue aveugle, quitte Paris avec son père pour se mettre à l'abri à Saint-Malo.

Son père travaille dans un musée parisien et se voit confier un joyau qu'il dissimule astucieusement dans une maquette de Saint-Malo qu'il a construite pour sa fille.

Au même moment, en Allemagne, Werner, un prphelin passionné de sciences et de transmissions radio est repéré par la Jeunesse Hitlerienne où ses talents sont employés dans l'interceptions des messages des résistants.

Leurs destins vont se croiser dans la ville malouine en plein bombardement.

On notera que l'auteur sait nous faire partager l'univers de Marie-Laure ;le moindre son, la moindre odeur vient donner vie à cette histoire.

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

C'est la mention "prix Pullitzer" qui m'a incité à lire ce livre. On suit le parcours de deux enfants au coeur de la 2nde Guerre Mondiale, une française et un allemand. La construction littéraire assez complexe : flashbacks nombreux et alternance des chapitres consacrés à l'un ou à l'autre, donne une lecture assez "nerveuse" et plutôt plaisante. L'histoire est émouvante, mais elle n'est qu'émouvante : il m'a semblé manqué une force comme si l'auteur s'était retenu. Agréable à lire, mais pas indispensable
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Ce roman est découpé en 187 chapitres relativement courts. On passe successivement de l'héroïne Marie-Laure à l'orphelin Werner, ce qui imprime à ce roman un rythme haletant. Une fresque où tout est soigneusement orchestré, l'action, les personnages, les sentiments. Par son écriture précise, l’auteur nous fait vivre de l’intérieur le bombardement de Saint-Malo (détruite à 80%). La collaboration, la résistance, l’enrôlement contre leur gré des jeunes allemands sont aussi évoqués dans ce récit qui se lit avec beaucoup de plaisir.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Toute la lumière que nous ne pouvons voir est rempli d'humanité, de paradoxes et d'ambiguité. Le lecteur y suit Werner, enfant qui va être embrigadé, qui va subir, comme l'ensemble de ses compatriotes de l'époque, le lavage de cerveau à la Hitler, mais qui fera émerger une pensée parfois distincte, encore marquée par la conscience, peut-être grâce à Jutta, sa petite soeur avec laquelle il écoutait un monsieur français parler de sciences à la radio dans son enfance. Face à lui, Marie-Laure, jeune fille aveugle, qui réussit à se débrouiller grâce à son entourage, de son père, sorte d'inventeur fou de serrures, à Etienne, le grand-oncle traumatisé par la guerre qui ne sait si les actions entreprises par sa gouvernante sont vraiment pertinentes... Jusqu'au jour où il ressortira son vieux poste de radio...



Je n'en dirai pas plus, même si j'ai bien peur d'en avoir déjà trop dit. Avec des allers et retour dans le temps et entre les personnages récurrents, rapides mais construit, Anthony Doerr raconte l'histoire d'un monde en mouvement, d'un monde qui se voulait séparé entre le bien et le mal, mais au coeur duquel le manichéisme est beaucoup plus compliqué à deviner. Dévoré en moins de deux jours, ce roman américain met en lumière une époque déjà largement racontée dans la littérature, mais avec des thématiques, des personnages et des villes qui offre à l'ensemble une originalité réelle.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Août 1944, des tracts tombent du ciel au-dessus de Saint-Malo " Message urgent aux habitants de la ville. Dispersez-vous dans la campagne". La ville aux mains des allemands vit aux sons des bombes lâchées par les bombardiers américains. Marie-Laure jeune fille aveugle de seize se terre dans la maison de son grand-oncle Etienne. Pas très loin, le soldat Werner Pfennig est bloqué sous des débris en compagnie d'un autre soldat. Depuis plusieurs jours, Marie-Laure se cache dans le double-fond d'une armoire car un allemand s'est introduit dans la maison. Elle pense à son père qui été arrêté. Werner dont la mission est de trouver les émetteurs-récepteurs ennemis tente d'entendre un signal sur sa radio.



Voilà le point de départ de ce roman et ensuite l'auteur nous projette dix plus tôt. 1934, Marie-Laure est devenue aveugle. Son père serrurier au Muséum d'Histoire Naturelle lui fabrique une maquette du quartier car elle doit pouvoir malgré son handicap se repérer dans une rue. Werner et sa petite soeur Jutta sont orphelins. Le destin de Werner est déjà tout tracé : à quinze ans, il devra aller travailler à la mine comme son père. Mais Werner est passionné et doué pour les transmissions. Son don le fera remarquer et il intègrera une école d'élites. En 1940, Marie-Laure et son père quitteront Paris pour se réfugier à Saint-Malo. Ce qui ne devait qu'être qu'une question de semaines se transformera en années.



Basé sur des flash-backs entre présent et passé judicieusement placés dans le récit, et avec une écriture aux phrases courtes et sans fioritures, il est difficile de ne pas être ferré par ce roman. De plus, l'auteur distille des interrogations sur l'avenir de ses deux personnages que le contexte oppose.

Sans aucun doute, il s'agit d'un page-turner efficace (même si à force la répétition de la construction se fait sentir) mais j'en attendais plus.

Si j'ai été prise dans les mailles de l'histoire, je suis un peu déçue (forcément). Car je n'ai pas vibré, je n'ai pas relu une phrase pour sa beauté, mes yeux n'ont pas abrité de poissons d'eau de bonheur malgré la luminosité qu'il dégage.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Lui, Werner, jeune prodige allemand des ondes radio ; Elle, Marie-Laure, jeune fille devenue aveugle, et réfugiée à St Malo avec son père, serrurier du muséum d’histoire naturelle embarquée à son insu contre l’ennemi.

Nous ne sommes pas dans un énième roman sur la seconde guerre mondiale. Anthony Doerr a écrit une fiction ayant principalement pour cadre la ville de Saint Malo, découverte quelques temps auparavant lors des « étonnant voyageurs ».



Ce bon gros roman, qui sent bon le livre de l’été -qu’on n’y voit surtout pas une connotation négative de ma part-croise les destins de nos deux personnages principaux, auxquels viendront se rajouter une vielle domestique attachante, un joaillier obnubilé par la quête d’un mystérieux diamant maudit. Les époques se croisent également pour au fur et à mesure que l’on avance dans le roman finalement se confondre.



Les chapitres sont courts, et nombreux pour donner vie, et du rythme .On ne recherchera pas le grand style littéraire dans ce roman, et un prix Pulitzer semble sans doute un peu exagéré pour un ouvrage plus grand public que littéraire.

Ceci étant, il s’agit d’une histoire à laquelle on accroche d’emblée, qui se lit aisément, dont les personnages nous deviennent vite familiers et qui donne un plaisir de lecture indéniable. Et parfois, cela fait un bien fou.


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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

St-Malo, août 1944. La ville fortifiée, dernier bastion tenu par les allemands après la libération de l’ouest de la France, est sur le point de rendre les armes. Tandis que les bombes pleuvent sur les toits, Werner Pfenning et Marie-Laure Leblanc sont sur le point de se rencontrer pour la première fois. Lui est un soldat spécialisé dans la traque des transmissions radio de la résistance. Elle, aveugle, a été recueillie par son oncle après avoir fui Paris avec son père en juin 40. Le roman suit le destin de ces deux êtres que tout sépare, emportés par le tourbillon de la seconde guerre mondiale. Au fil des chapitres, à l’aide de flash-backs remontant jusqu’en 1934, le lecteur découvre comment, chacun de leur coté, ils sont arrivés dans la cité malouine…



Alors oui, ce roman phénomène vendu à 1,5 million d’exemplaires et couronné « livre de l’année » par l’Association des libraires américains est un best-seller en puissance. Un rouleau compresseur à la mécanique parfaitement huilée qui se dévore comme un feuilleton impossible à lâcher. La construction en micro-chapitres rend le récit addictif, comme le fait de suivre sans temps morts les trajectoires parallèles de ses deux personnages qui finiront par se croiser avant de s’éloigner à nouveau. C’est diablement efficace et il est évident que quiconque met le nez dans ce texte sera happé dès les premières lignes.



Après, qu’il ait décroché le Pulitzer 2015 avec un enthousiasme unanime de la presse et des professionnels du livre, j’avoue que cela m’interpelle un peu. Disons que j’attends plus de « littérature » d’un Pulitzer, plus de complexité (comme par exemple avec « Les foudroyés », récompensé en 2010). L’écriture est fluide mais simple, extrêmement simple. Certains passages frôlent le mélo (pour ceux qui l’ont lu, j’ai trouvé l’épisode de la petite Autrichienne assassinée vraiment « too much ») et le coté mécanique de la narration finit par devenir aussi répétitif que prévisible.



Finalement, c’est un grand roman tout public (et il n’y a rien de péjoratif là-dedans) et un formidable page turner. Mais je m’attendais à autre chose. J’avais apprécié la puissance et la maîtrise d’Anthony Doerr dans ses nouvelles (Le mur de mémoire), et le retrouver ici jouer dans un registre efficace mais un peu « facile » m’a dérouté.


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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Une beauté, une poésie, de la lumière qui inonde chacune des pages.. Ce roman est un bijou qui jamais ne nous lasse. Sur un contexte vu et revu de la seconde guerre mondiale, l’auteur réussit à nous captiver grâce à un roman magique et magnifique et à des personnages incroyables. Coup de coeur.

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Un livre dont j'étais très impatiente de faire la connaissance ! Toute la lumière que nous ne pouvons voir a reçu le prix Pulitzer de la fiction en 2015.

1934, à Paris. Marie-Laure LeBlanc est une petite fille de 6 ans, devenu aveugle à cause d'une cataracte. Son père travaille comme serrurier au Muséum National d'Histoire naturelle. Ces deux-là ont une relation très proche et fusionnelle : grâce à lui, elle est devenue indépendant, elle a appris à se repérer, elle a appris à lire en braille... Une petite fille vraiment très courageuse !

Dans le même temps, en Allemagne, Werner Pfennig a 8 ans et habite dans un orphelinat avec sa petite sœur Jutta. Werner est un jeune garçon très intelligent : lorsqu'il découvre une radio cassé, il va la réparer. Bientôt, ce sont tous ses voisins qui vont lui demander de réparer leur machine défectueuse.

1940. Tout change pour nos deux protagonistes. Les Allemands ont envahi Paris, obligeant Marie-Laure et son père à se réfugier chez un grand-oncle, Etienne, habitant à Saint-Malo. La guerre, et un diamant bleu appelé Sea of Flame, va finir par déchirer leur relation. Avec Etienne, Marie-Laure va se lancer dans la Résistance, à ses risques et périls. De son côté, Werner souhaite plus que jamais devenir ingénieur. Mais ses compétences se retournent contre lui lorsqu'il est envoyé sur le front Est et chargé de trianguler la position des rebelles grâce aux radios...

Toute la lumière que nous ne pouvons voir m'attirait énormément : c'est d'abord la couverture qui m'a tapé dans l'œil, puis le résumé. La guerre, et une intrigue se passant à Saint-Malo ? Il ne m'en fallait pas plus pour sortir ce livre de ma PAL Salon du Livre !

(Suite de mon avis sur mon blog.)
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

La singularité de ce « page-turner » est qu'il s'affranchit du roman historique et/ou sentimental.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

L'alternance de courts chapitres, consacrés à chacun de ses jeunes héros, qui transforme son récit historique, rythmé tel un thriller, en un véritable page-turner grand public.


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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Un texte aussi inattendu que réjouissant, du Paris de l'Occupation aux joies de la Libération.


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Le mur de mémoire

Un recueil de nouvelles magnifiques qui abordent la question de la mémoire de façon différente à chaque fois. Une écriture que l'on devine magnifique et très choisie, la traduction est très réussie. On a du mal à quitter les personnages de chaque nouvelle tant Doerr installe un univers et des atmosphères particulièrement attachant, même si tous les personnages ne sont pas forcément sympathiques.

Belle découverte.

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Le nom des coquillages

Des côtes du Kenya aux banlieues de l'Ohio, des forêts du Montana à une petite ville de l'Idaho, Le Nom des coquillages explore l'étroite frontière entre le monde naturel et celui des hommes.

Avec un réel talent de conteur, Anthony Doerr capte l'essence du monde visible mais aussi les paysages intérieurs de ses personnages. Une écriture éblouissante et un talent poétique indéniable : à 28 ans, ce jeune écrivain fait une entrée remarquée sur la scène littéraire.



Ce premier recueil de nouvelles, salué aux États-Unis par une presse unanime, nous laisse entendre une musique éternelle : la rude symphonie du monde vivant.


Lien : http://livre.fnac.com/a13706..
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Le mur de mémoire

La nouvelle qui inaugure le livre est de loin la plus longue, pas loin de 100 pages. La surprise vient aussi de l'époque… On s'attend à un voyage dans le passé, avec le titre le mur de mémoire et les fossiles en couverture, et on se retrouve dans un futur proche, et en Afrique du Sud, qui plus est… alors que l'écrivain est américain. Peut-être ce début m'a-t-il un peu déstabilisée, car je n'ai guère senti d'émotion. Toutefois la tension et l'émotion vont crescendo et j'ai apprécié de plus en plus l'écriture et les personnages. Il s'agit donc d'une femme riche et âgée, qui, atteinte probablement d'Alzheimer, a recours à une nouvelle technologie qui lui permet de conserver sa mémoire, cependant qu'un individu tente justement de récupérer l'un de souvenirs, qui pourrait se monnayer. Les variations sur le thème de la mémoire, souvent utilisées dans les romans, ont ici un intérêt nouveau et différent, et le style m'a particulièrement séduit.

La deuxième nouvelle, Engendrer, créer, est plus ancrée dans la réalité, sur le thème de la difficulté à concevoir un enfant, et du flottement dans la vie de couple qui s'ensuit.

Dans la troisième nouvelle, courte, La zone démilitarisée, un père relit des lettres de son fils militaire en Corée, et les personnages ne sont presque jamais nommés, sauf par il ou elle. Elle possède une fin totalement inattendue et montre encore l'étendue des qualités de l'auteur à analyser les moindres ressorts psychologiques.

Je garde les autres nouvelles pour plus tard, en espérant vous avoir fait découvrir un peu un auteur et donné quelque envie de le lire à votre tour.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Le nom des coquillages

Après m’être laissée prendre aux nouvelles du Mur de mémoire d’Anthony Doerr, j’étais impatiente de me perdre dans son premier recueil dont le thème filé – les résonances entre nos paysages intimes et ceux parmi lesquels nous nous réfugions – m’attirait autant si ce n’est plus que celui de la mémoire.



Dans ce recueil, huit nouvelles explorent, à travers la nature aux descriptions d’une fine densité, la géographie au tracé subtil des vies et des émotions qui les définissent. Une relation au monde, de corps et d’âme.

Comme Anthony Doerr le fera dans son second livre, il ne localise pas toutes ses nouvelles sur sa terre natale américaine mais nous entraîne dans un voyage qui se libère des frontières des pays et des genres, nous offrant ainsi le panorama lumineux de sa plume en variations de situations, de personnalités, de lieux, d’atmosphères. Et ces voyages relatent les racines, les jardins secrets, les besoins d’espace, les renaissances et les cycles, les sentiers et les méandres.



A rebours, cette lecture du premier recueil confirme celle du second, Anthony Doerr est un excellent nouvelliste. Alors, j’espère le » jamais deux sans trois « .


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Le mur de mémoire

Ce recueil de six nouvelles déroule le fil thématique de la mémoire comme son titre l’indique; titre du premier récit éponyme d’une centaine de pages qui flirte avec la science-fiction. Et ce fut une rencontre avec un nouvelliste accompli.



Un recueil comme l’enchevêtrement de mémoires qui nous constitue, des nouvelles mêlant les lieux, les personnalités, les genres. Anthony Doerr fait preuve d’un véritable sens du récit, le souffle narratif est évident. Ce mot souffle va si bien à ses textes. Ce quelque chose qui plane ou se retient, qui se raréfie parfois. Et le dernier.



« Pourquoi, se demande-t-elle, croyons-nous que nos vies nous guident vers l’extérieur, à travers le temps, et non vers l’intérieur, au dedans de nous-même ? [...] C’est comme si elle était entraînée vers quelque sentier intérieur qui mène à un mystérieux royaume miniature qui l’attendait depuis toujours. »



Je n’ai pas lu de mélancolie dans ces nouvelles, au contraire. A travers les différents espaces qu’occupe la mémoire, se racontent ses personnages singulièrement présents. Et à travers ses personnages, c’est la mémoire d’un monde qu’ils portent ainsi que celles de ceux qui les précèdent et les accompagnent. Ce souffle. Une tension, une émotion plus qu’un suspense. Ce quelque chose qui passe. Et quelque chose qui se déchire, déchire, le voile, le cœur. Il y a ce qui est enfoui, ce qui survit.



» Il est extrêmement rare, [...], qu’une chose soit préservée. Ni effacée, ni morcelée, ni transformée. «



J’ai particulièrement apprécié que l’écriture s’adapte tant aux atmosphères des différents récits, que sujets, descriptions et mots se mêlent aussi en prisme sans que les images et les scènes forcent le trait; la sécheresse des phrases de la première nouvelle qui (se) frottent aux murs, à ce désert d’humanité; la fluidité et le rythme de la nouvelle intitulée Village 113 voué à être inondé, les effets de contrastes, flux et reflux, entre l’urbain et le village, ce hors-temps flottant dans lequel le lecteur est saisi qui pourtant témoigne tant du passage du temps.



Parfaits accords.
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Le mur de mémoire

« En esprit, on peut voyager dans le temps, aller d’un pays à l’autre, passer du passé au présent, de la mémoire à l’imagination. »



Les nouvelles qui ouvrent et ferment ce recueil justifient à elles seules sa lecture. Dans la première, Alma, veuve vivant sur les hauteurs de Cape Town, a la mémoire qui flanche. Depuis plusieurs années, elle se rend chez un médecin qui récupère les souvenirs dans des cartouches et les introduit dans un appareil permettant aux patients de les revoir autant de fois qu’ils le souhaitent. Un procédé pratique et salutaire pour replonger dans les bons moments du passé, mais les cartouches d’Alma semblent attirer la convoitise d’un drôle de duo de cambrioleurs… Dans la dernière, l’octogénaire Esther est frappée par de terribles crises d’épilepsie qui la projettent en pleine seconde guerre mondiale, à l’époque où elle n’était qu’une orpheline juive d’Hambourg échappant par miracle à la déportation. Parmi les autres histoires, on découvrira un couple désirant par tous les moyens avoir un enfant, une jeune américaine envoyée en Lituanie chez son grand-père après le décès soudain de ses parents, une vieille femme chinoise contrainte de quitter son village bientôt envahi par les eaux suite à la construction d’un barrage ou encore un père attendant le retour de son fils soldat, mobilisé en Corée du sud.



Au fil des six textes, Anthony Doerr démontre qu’il est sans conteste l’un des plus talentueux nouvellistes américains. La mémoire est ici au cœur de son propos. La vieille chinoise constate avec lucidité : « Tous les souvenirs finissent par être engloutis. Le progrès est une tempête et les ailes de chaque chose sont balayées par elle. » Doerr mêle l’imagination et la science, le présent et le passé. Il créé des univers en apesanteur où s’allient avec brio le mystère et l’émotion. L’humanité qui jaillit de chacun de ses personnages touche en plein cœur. Chaque nouvelle est parfaitement ciselée, les dialogues et les situations sonnent justes, même quand un soupçon de fantastique fait irruption.



Avec son écriture puissante et maîtrisée, tout en fluidité, Anthony Doerr impressionne, tout en élégance et en sensibilité.
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Le mur de mémoire

Après 10 rêves de pierre, j'ai continué sur ma lancée de lectures de recueils de nouvelles, mais des nouvelles étrangères, ce coup ci, avec Le Mur de mémoire, un recueil de 6 nouvelles, édité chez Albin Michel et écrit par un certain Anthony Doerr que je ne connaissais pas, bien qu'il ait été sélectionné par la revue Granta comme l'un des meilleurs jeunes auteurs écrivains américains, et qu'il ait déjà publié, toujours chez Albin Michel , 2 autres recueils, Le nom des coquillages en 2003 et A propos de Grace en 2006.






Comme pour le recueil de Blandine Le Callet, les 6 nouvelles ont un fil conducteur, une thématique en commun, celui de la mémoire et de l'importance de se souvenir, ainsi que ce lien fragile entre les hommes, la matière d'une vie et le manque qui s'installe peu à peu lorsque l'on perd certaines choses.



La première nouvelle qui donne son nom au recueil nous donne le ton des autres nouvelles qui suivront. : En Afrique du Sud, dans un monde un peu futuriste, on peut désormais revivre ses souvenirs encapsulés. Une manière de tromper la mémoire défaillante et oublieuse. Les capsules étant revendues au marché noir, elles permettent de s’introduire dans l’intime d’inconnus, de vivre soi-même des moments qui ne sont plus. Le personnage principal, une personne âgée, Alma, se voit ainsi revendre ses propres réminiscences, tandis qu’un margoulin tente de les utiliser pour retrouver un fossile de grande valeur.



Voilà une histoire d'une petite centaine de pages,, à la limite du roman d'anticipation, profondément originale et au ton singulier et assez épatant, à l'image du livre dans son ensemble et qui, je le répète, va tourner tout autour du pouvoir et de l'importance de se souvenir, des belles choses, et des moins belles également.



D'ailleurs, en préambule de ce recueil , figure une citation de Luis Buñuel qui insiste ( je la vulgarise un peu, j'ai la flemme de la reproduire, je sais c'est pas bien) sur la nécessite de cette mémoire sans qui nous ne serions rien.



Et ce précepte servira de fil rouge à l'ensemble de ces histoires, avec l'idée sous-jacente que la mémoire n'est pas un empilement de souvenirs mais une sorte de matière vivante qui, à l'instar d'un minerai précieux, pourrait être engloutie ou au contraire exploitée. Et le livre pose ainsi de belles questions, comme celle ci, page 140 ( allez finalement je l'ai repris mon cher livre) : "Où vont les souvenirs une fois qu'on a perdu la capacité de les conjurer ?"

De l’Afrique du Sud à la Lituanie, de l’Allemagne nazie à la banlieue de Cleveland, le livre d’Anthony Doerr est un voyage troublant dans l’espace et dans le temps. Le temps de la mémoire qui relie, comme un fil fragile, les personnages de ces six nouvelles, tous hantés par la perte ou la résurgence de leur passé, et confrontés à ce manque vertigineux de ce qui a été mais n’est plus.



Ma nouvelle préférée est certainement la toute dernière du recueil, intitulé La Vie posthume, où mémoire individuelle et collective sont mélangés d'une bien élégante façon. On se trouve ici plongé dans l'Allemagne nazie et les douloureux souvenirs d'Esther qui revoit lors de crises d'épilepsie ses jeunes amies juives allemandes. Cette nouvelle - et ce roman en entier- insiste sur la nécessité d'entretenir cette mémoire collective afin qu'elle ne disparaisse pas avec les derniers survivants. Joli principe, n'est ce pas?



Le style , dense, émouvant et fluide, confère une vraie mélancolie et un vrai mystère à ce très beau recueil que je vous conseille plus que vivement.
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Le mur de mémoire

Le meilleur de moyen de savoir si un bouquin me plaît c'est l'envie ou l'agacement que j'ai d'abord de le poser pour faire autre chose que le lire et ensuite l'envie de le reprendre après un temps d'interruption pour vaquer à d'autres occupations, et oui, il y en a d'autres dans une maison même tenue par un homme ! Force m'est de constater que cette envie n'est pas présente pour ce recueil. J'ai lu ces nouvelles sans déplaisir mais sans vibrer. Pourtant, la plupart du temps les idées de départ sont bonnes et l'écriture sèche, directe, qui va droit au but a tout pour me plaire. C'est un style littéraire presque clinique notamment dans la nouvelle qui concerne Imogène et Herb qui tentent tout pour avoir un enfant. Leur parcours est sinueux et très difficile. Je le savais par des gens autour de nous étant passés par le même parcours, mais le voir écrit aussi directement ajoute le côté clinique et purement médical, plus aux États-Unis, le fric fou qu'il faut pour faire des procréations assistées !

De fait, ce livre n'a pas réellement "coincé" comme le suggère le titre de mon article puisque je l'ai lu, mais que ce fut long et pas vraiment un plaisir. Je le classe donc dans mes échecs toutefois à relativiser, puisqu'il a plutôt un bon accueil
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
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