Cet ouvrage, mi-roman mi-recherche historique d'une mémoire familiale, que j'ai lu en italien dès sa parution, traite de façon émouvante et non larmoyante la question du génocide-déportation des Arméniens de l'est anatolien vers le désert syrien pendant la Première guerre mondiale. L'ouvrage est nettement divisé en deux parties distinctes même dans le style: la première partie concerne la vie des aïeux de l'auteure en Anatolie avant la guerre. Plutôt fictionnelle, cette partie emprunte la prose du roman populaire du XIXe siècle, comme pour évoquer une chronique écrite dans la contemporanéité (l'auteure, me semble-t-il, est professeur de littérature en Italie). La seconde partie, très touchante en proportion avec la nature dramatique des événements qu'elle relate, concerne le voyage des déportés jusqu'aux circonstances miraculeuses qui ont permis à une partie de sa famille de compter parmi les rescapés. Cette partie est clairement éloignée des soucis de la fiction, mais elle est centrée sur les mémoires de famille. Il s'agit d'un témoignage important surtout parce qu'il comporte ces deux parties et qu'il évite donc le piège d'une certaine "littérature de la déportation", dans un contexte où les faits historiques en question font encore l'objet de disputes idéologiques...
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Antonia Arslan a traduit l'œuvre du grand poète Daniel Varujan, une des premières victimes du massacre arménien (le premier génocide du 900) enlevé à son domicile le 24 Avril 1915, jour de commémoration pour les Arméniens. Cette expérience éveille l'identité et génère une tension, un besoin violent d'écrire à propos de cette tragédie presque oublié qui émerge, la mémoire familiale devient la mémoire collective et naît le Mas des Allouettes, le premier roman de la Arslan qui en 2007 a été porté au grand écran par les frères Taviani.
Le livre est imprégné d'une profonde piété qui se penche sur les victimes tuées, puis oublié, et se penche également sur leurs meurtriers, eux-mêmes des êtres humains submergés par l'horreur du massacre. Un personnage que j'ai aimé, c'est Ismène, la pleureuse grecque, porteuse d'une culture différente qui aura le même sort dans l'histoire du XXe siècle, mais dans ce roman elle jouera un rôle déterminant pour conduire au salut la famille des Arslanian.
La leçon que j'ai retenu de ce livre est qu'il n'y a pas d'avenir sans passé, qui doit être concilié avec l'histoire récente, car la correcte connaissance historique est le seul antidote au relativisme et au déni qui se nourrissent de l'ignorance et car tout cela ne se reproduise jamais.
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L'intérêt de ce livre, c'est tout ce qu'on apprend sur le génocide arménien.
J'ai trouvé l'histoire obscure, j'ai confondu les personnages, j'ai souvent été perdue dans le récit
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Très émouvant et à la fois poignant comme histoire
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