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Critiques de Ariana Franklin (86)
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La confidente des morts

Un agréable moment de lecture. Polar moyenâgeux classique et de bonne facture mais pas de surprise.
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La confidente des morts

Le moyen-âge, la condition des femmes à cette époque, notamment le fait d'aborder un métier qui ne leur étais pas destiné, l'antisémitisme, voilà quelques sujets qui me parlaient d'avance mais je voulais me plonger dans un roman historique pas une documentation...

Les us et coutume du moyen-âge y sont particulièrement détaillés, au détriment de l'histoire. Trop de détails tuent le détail. Cela fait piétiner l'histoire et sans arrêt nous repartons dans des descriptions historique et politique qui ont eu le don de me lasser.

Même si l'aspect historique se veut riche et intéressant (malgré quelques libertés prisent par l'auteure) je n'ai pu être transportée par l'histoire de par ses longueurs incessantes.

Je ne me suis pas attaché aux personnages et ma quête du graal s'est arrêtée à 350 pages...

RDV manqué.
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La confidente des morts

Je temine "La confidente des morts".

Ou comment transposer au moyen âge un thriller moderne. Malgré tout, les personnages sont hauts en couleur. On aurait aimé que le maure participe plus d'un faire valoir mais quand même, l'intrigue est puissante et les rebondissements nombreux et bien amenés.

Le tout avec une modernité dans le traitement de l'ambiance générale du livre se situant dans une Angleterre en pleine construction.

Je gage que les traductions suivantes de Arian Franklin donneront autant de plaisir de lecture.
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La confidente des morts

On sait qu'être une femme au Moyen Âge n'est pas toujours drôle

Être une femme médecin devient dangereux

Alors une femme médecin des morts, soit « médecin légiste »... Aïe

Bienvenue dans « La Confidente des morts » d'Ariana Franklin, premier tome de la quadrilogie « Adelia Aguilar », que j'ai beaucoup aimé !



Au départ du roman, on suit donc Adelia, cette médecin des morts, Simon, un enquêteur juif, et Mansur, un garde du corps Maure, et quand ce petit groupe arrive en Angleterre pour résoudre un meurtre mis sur le dos des juifs... Qu'est-ce qui peut mal tourner ?

Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est ce côté de danger permanent ! Il marche très bien et garde une tension crédible tout du long en augmentant on passe du besoin de cacher les connaissances de la médecin, auquel on ajoute le danger amené par le meurtrier... Ça escalade !

J'ai aussi, bien sûr, aimé ces personnages très originaux, avec des caractères très reconnaissables et expliqués, surtout pour Adelia, bien loin des demoiselles de l'époque tout en restant crédible



La médecine est facile à suivre, et si Adelia a quand même des instincts du XXIe siècle en la matière, elle reste assez naturelle dans son époque ! Tout comme la certaine ouverture d'esprit des personnages, tournant autour des religions, rendue crédible par leur origine



Ça reste aussi un polar, il ne fait pas de cadeaux mais n'entre pas non plus dans le gore malgré le côté médecine légiste ! J'ai été agréablement surprise sur ce point



En bref, c'était une très bonne découverte qui me donne envie de continuer la série !

J'ai adoré suivre ces personnages et j'entends continuer
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La confidente des morts

J'ai été complètement captivée par ce livre !



C'est typiquement ce que j'aime dans les policiers historiques : apprendre les mœurs et les coutumes de l'époque au travers d'un récit palpitant et dynamique !

Cela a été mon roman de la semaine dernière et du début de celle-ci



Concernant le roman : Adelia est une femme et pour comble de malchance elle est médecin (donc considérée comme une charlatan au mieux) et … médecin des morts (donc vouée au bûcher pour sorcellerie pour l'époque au pire). Elle est mandée par le Prince de Sicile en Angleterre afin de résoudre une série de meurtres d'enfants ayant pour cadre Cambridge et dont les suspects seraient les juifs. Elle se voit accompagner de Simon de Naples, un grand enquêteur de l'époque (juif), de Mansour son garde du corps (musulman). Bref, un trio inattendu !

Le roman est superbement bien écrit avec juste ce qu'il faut d'allusions historiques pour poser le cadre général du récit et nous permettre de comprendre les manières de vivre et la puissance du clergé dans les décisions de l'époque. Henri II Plantagenêt fait quelques apparitions vers la fin du roman et l'on sent au travers de ses propos qu'il est tiraillé entre les traditions (obéissance à l'église) et la modernité. Ce roi est également celui qui eut une plus grande ouverture d'esprit vis-à-vis de la communauté juive en instaurant par exemple les cimetières juifs dans toutes les villes (avant cela, les juifs d’Angleterre, d’Écosse devaient rapatrier les corps jusqu'à Londres). L’antisémitisme à l'époque est présent et ne se cache pas : les juifs sont considérés comme des êtres bons pour payer des impôts, mais non comme des êtres humains méritant des droits.

En ce qui concerne l'aspect policier du roman, l'enquête est passionnante et rythmée avec des rebondissements ! Les crimes perpétrés sont immondes (enlèvement et meurtres d'enfants après les avoir torturés et disséqués). Le dénouement est génial puisqu'il se fait en deux temps : mort de l'un des suspects et procès « arrangé » pour le second.



Enfin, parlons des personnages du roman : nous avons trois êtres de confessions différentes qui vont s'allier pour résoudre cette énigme. Le personnage d'Adelia est vraiment incroyable : Son enfance est déjà étrange : elle a été abandonnée au pied d'un volcan et recueillie par une une famille noble et de médecin. Son père adoptif est juif et sa mère adoptive est catholique. Adelia une femme sûre d'elle, de ses connaissances et ne recherchant que la vérité. Pour l'époque elle dénote superbement puisque la femme était juste bonne à se marier et concevoir des héritiers. Sa rencontre avec Rowley Picot va être source de remise en causes pour elle du point de vue personnel et professionnel.



Bref, totalement captivée par ce livre qu'en voyant arrivé la fin, je me suis empressée d'acheter le tome 2 que j'ai commencé. Il semble encore plus dynamique, encore plus WOUAHOUU que le premier avec une guerre civile à éviter entre Henri de Plantagenêt et son épouse Aliénor. De plus, les personnages ont évolués et pour certain de manière étonnante... un indice .. Adelia est maman et le père de son enfant est évêque
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La confidente des morts

Oyez, oyez braves gens, qui que vous soyez, seigneur hautain, munificent croisé, preux chevalier, belle damoiselle, gentil damoiseau, abbé distingué, prêtre fou, bonne commère, manant, gueux, ou peu importe votre qualité..., la dame Ariana Franklin vous convie à un fabuleux voyage dans le temps, parfaitement, plus de huit cents ans en arrière, 1171 très exactement, si, si, et, si vous décidez de la suivre, je vous assure que vous ne le regretterez pas.

A vous la campagne et les villes anglaises, Cambridge, sa rivière, ses ponts, son château, son prieuré, ses collines maléfiques, .... et les cadavres d'enfants atrocement torturés qu'un sinistre personnage y a semés.



Mais rassurez-vous, la confidente des morts, Adelia Aguilar , accompagnée de son fidèle garde du corps sarrazin et du célèbre enquêteur Simon de Naples, veille, et elle n'aura de cesse de débusquer l'abominable individu responsable de ces horreurs.

Aussi n'hésitez pas à la suivre dans sa quête. Vous ne serez pas déçus et l'auteur vous offre une passionnante plongée dans ce Moyen-Age, pour nous quasiment aussi lointain que le Paléolitique.

Mais un Moyen-Age que Ariana Franklin saura mettre à la portée du lecteur en restituant ses coutumes, son atmosphère et l'on sent qu'elle s'est livrée à de sérieuses recherches historiques pour nous immerger dans cette lointaine époque qu'elle va nous rendre bien familière.

Voilà donc un ouvrage fort gouleyant qui vous glissera aimablement dans la goule, tel un hydromel faussement léger et que vous dégusterez, tranchoir en main avec une venaison bien faisandée.

Il faut se mettre à la page, que diable !

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La confidente des morts

Je ne pense pas avoir déjà lu de thriller médiéval avant celui-ci.



Je me retrouve aujourd’hui (merci mam’s) avec une jolie pile de 4 romans d’Ariana Franklin. Une série de thrillers médiévaux donc, avec comme fil conducteur Adélia, médecin des morts.



Les quatre livres sont de couleurs différentes, mais avec en commun des roses… pourquoi ? Hé bien je ne sais pas, mais ça me plait beaucoup !



Bref, revenons à nos moutons : « La confidente des morts » se passe en 1171, à Cambridge, sous le règne d’Henri II d’ Angleterre.



J’aime beaucoup cette période de l’histoire, que les récits se passent en France ou en Angleterre. C’est à chaque fois un vrai délice de me plonger en ces temps reculés, pourtant difficiles.



Ici, le début du chemin est jonché de cadavres d’enfants… ça commence bien, me suis-je dis.



Des enfants du pays, torturés de la pire des manières. Et des juifs, accusés et contraints de se réfugier dans le château du shérif local.



Et puis entre en scène cette Adélia, venue de Salerne (Italie) en compagnie de Mansur, son protecteur sarrasin et eunuque, ainsi que de Simon, enquêteur juif à l’esprit aiguisé.



Notre petite troupe à l’allure exotique arrive dans ce coin d’Angleterre comme des cheveux sur la soupe, envoyée par le Roi de Sicile, afin de trouver l’assassin de ces malheureux enfants.



Pourquoi eux ? Pourquoi le Roi de Sicile se préoccupe-t-il des affaires du royaume d’Angleterre ?



L’auteure dresse un tableau vivant, avec des personnages auxquels on s’attache, des détails de la vie quotidienne, des références historiques, des personnalités mouvantes, travaillées, qui se révèlent ou changent au fil du récit.



Mon avidité de lecture n’a cessé de croitre à mesure que l’enquête avançait. Un univers addictif qui me donne envie de me replonger très vite dans le sillage d’Adélia.



Un coup d’œil aux 4ième de couverture me renseigne que les autres enquêtes de notre confidente des morts s’annoncent tout aussi palpitantes !



Lisez bonnes gens, mais lisez bon sang !!


Lien : https://lebouddhadejade.blog..
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La confidente des morts

(...) Voilà un 1er tome que je voulais lire depuis longtemps, ne serait-ce que parce que le tome 2 dort dans ma PAL depuis des mois (acheter un bouquin parce que la couverture est chouette, ça provoque ce genre de bourdes ^^). Dans le même genre, j’ai lu récemment une aventure de Cadfael et une enquête de l’apothicaire Katherine Swinbrooke. Il était peut-être un peu tôt pour me lancer dans une autre série du même genre: le Moyen-Âge anglais et ses « médecins » ont leur charme, mais ça finit par devenir un peu répétitif.



Au programme ici: persécutions, sexisme, ignorance, fanatisme religieux. Le tout sur fond de chasse au tueur en série et de troubles antisémites. La recette pour ce genre de policiers historiques est toujours un peu la même. Bien que cette série-ci soit plus récente que celles précédemment citées, on n’échappe pas à certains clichés du genre: des héros évidemment beaucoup plus ouverts d’esprits que leurs contemporains, qui doivent affronter l’intolérance ambiante et suscitent la méfiance. La lecture reste intéressante, mais si on connaît un peu le genre, on sait à quoi s’attendre.



L’identité du meurtrier est difficile à découvrir pour le lecteur, on est plus ou moins forcé de s’en remettre aux déductions d’Adelia et de se contenter de suivre son raisonnement. Il faut attendre que le tueur lui-même entre en action pour découvrir le fin mot de l’histoire. J’ai été un peu déçue de ne pas pouvoir vraiment me creuser la cervelle pour trouver une réponse toute seule. Malgré tout, c’est bien mené, même s’il y a quelques longueurs.



L’aspect historique est intéressant, on apprend plein de choses, notamment sur la situation des Juifs et le fonctionnement de la société de l’époque. Avec un personnage principal qui est une femme médecin, on aborde également la condition féminine, ce qui est toujours intéressant, à défaut d’être réellement inédit. Et bien sûr on a un aperçu des connaissances médicales de l’époque, en opposition avec les superstitions religieuses. Ariana Franklin précise en postface qu’elle a pris quelques libertés avec l’Histoire pour ficeler ce roman, ce que je trouve appréciable.



Certains points m’ont ennuyée. Les longueurs évoquées plus haut auraient pu être évitées si l’auteure ne s’était pas attardée sur des détails peu importants. Mais ce qui m’a le plus agacée, c’est la romance inutile qu’elle s’est cru obligée de rajouter. Non seulement elle n’a aucun intérêt, mais en plus je l’ai trouvée mal amenée et bourrée de clichés. Passons sur le fait que le personnage masculin impliqué a dû maigrir avant d’être remarqué hors enquête.



Dans l’ensemble, j’ai trouvé que c’était trop long par rapport au contenu et que l’auteure n’apportait rien de nouveau au genre. Mais ça reste une lecture sympathique et instructive.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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La confidente des morts

j'ai trouvé l'ouverture un peu théâtrale puis me suis laissée totalement absorbée par ce policier historique. je trouve les personnages certes atypiques mais intéressants et finalement attachants. L'intrigue est assez bien menée, l'écriture agréable et fluide, l'époque assez bien dépeinte ! je m'en vais lire la suite de suite !
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La confidente des morts

J’ai vraiment apprécié l’intrigue que l’auteur nous propose, des meurtres d’enfants, la communauté juive condamnée injustement, un grand nombre de coupables potentiels et un trio d’enquêteurs hors du commun, un juif spécialisé dans ce genre d’affaire, une femme médecin des morts et son protecteur sarrasin. Imaginez bien ce drôle de trio en plein milieu de l’Angleterre profonde, à Cambridge.



Sans grande surprise, j’ai trop aimé tout le côté historique qui est vraiment très bien documenté. L’histoire de l’Angleterre de Henri II qui est le premier roi à avoir muni le pays de véritable lois et à s’affranchir de l’ordalie ou au « jugement de Dieu ». J’ai d’ailleurs adoré la fin du roman. Toute l’histoire sur les croisades est également super intéressant sans être trop mis en avant. Par contre la vie dans une ville du XIIème siècle avec les différents que l’on peut imaginer entre les classes de la société et les religions.



J’ai trouvé le rythme du roman vraiment très prenant et très addictif, une fois que je suis rentré dedans j’ai enchaîné les pages et les chapitres pour arriver au bout et connaitre le dénouement. Je dois avouer que j’ai très vite soupconné le coupable mais cela ne m’a pas vraiment dérangé car ce qui me tenait en haleine était plus le déroulé de l’enquête et la menace pesant tout le long sur différents protagonistes.



Ce fut vraiment une belle découverte livresque et je lirais prochainement les autres aventures de la Confidente des morts. Je conseille ce roman à tous les passionné de policier et d’histoire médiévale.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
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La confidente des morts

La confidente des morts fait partie de la longue kyrielle de romans historiques tendance policière, un genre très à la mode ces dernières années.

Je confesse l'avoir beaucoup apprécié, mais je confesse aussi que le lire a confirmé que j'avais un peu fait le tour du genre en question.

Sous le règne de Henri II Plantagenet, Cambridge est le théâtre d'horribles meurtres d'enfants, dont aussi sec les Juifs sont accusés....alors même qu'après le premier meurtre, le shérif les a rapatrié en urgence dans le château pour leur éviter d'être lynchés par la populace. Et pour élucider ses meurtres, on voit donc entrer en scène une étrange équipe composée d'une femme médecin de Salernes, d'un juif de Naples et d'un eunuque musulman... ma foi pourquoi pas, même s'il faudra m'expliquer la logique de cette équipe repérable comme le nez au milieu de la figure.

Le reste est classique, somme toute, à part une petite différence que je ne spoilerai pas qui prouve que le personnage principale, c'est bien Adelia et pas Simon de Naples qui semblait au début l'enquêteur principal.



Attention spoilers,







C'est un roman bien écrit, mais pas bouleversant, et les détails historiques auraient peut-être gagné à être un peu plus détaillés. Sans compter un ou deux clichés par ci par là: les croisés sont tous plus ou moins des salauds sans une once de foi,les rois sont manipulateurs et plus intelligents qu'ils ne le laissent voir, les personnages de religieux sont des salauds dès qu'ils ont grimpé dans la hiérarchie et ceux qui sont en bas sont souvent des fanatiques à la bouche écumante, en fait les seuls sympathiques sont les bons vivants qui n'ont pas l'air préoccupé de religion, les Juifs sont ainsi, et les Musulmans ainsi...



Un bon polar historique pour amateurs du genre mais qui n'arrive pas à sortir des travers de sa catégorie et ne reste qu'une lecture distrayante malgré une ou deux percées originales.

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La confidente des morts

Que voilà une bonne découverte.

Je n'ai malheureusement pas beaucoup de temps à consacrer à la lecture de romans ces derniers temps et donc, à force d'avancer par sauts de puce, mes premiers pas dans l'Angleterre du XIIe siècle ont été plutôt laborieux. Mais, une fois rentrée dans l'histoire, j'ai suivi avec un intérêt non feint les aventures de Adélia, médecin des morts (donc, médecin légiste avant l'heure) et de ses compagnons de route, tous plus attachants les uns que les autres.

Avec un talent remarquable, l'auteur nous rend des personnalités crédibles, un contexte cohérent et savamment décrit et un ambiance religieuse et sociale aussi juste qu'instructive.

Petite mention pour la fin du roman qui ne s'arrête pas là où je pensais voir apparaitre le mot fin...brillante idée!

Pour ma part, je me mets en quête du tome 2 et des nouvelles aventures d' Adélia Aguilar.
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La confidente des morts

La confidente des morts est un polar médiéval qui m’est tombé dessus un peu par hasard. Je n’arrêtais pas de le croiser au hasard de mes clics sur la toile et j’ai fini par craquer : je l’ai acheté car les critiques des lecteurs étaient toujours très élogieuses.





Je ne vais pas faire preuve d’originalité, moi aussi j’ai adoré ! On ne peut d’ailleurs qu’être impressionné par le talent de l’auteur car dès les premières pages, on est tout simplement avalé par l’histoire. Je me suis surprise à tourner les pages encore et encore sans faire attention au temps qui passait.



L’histoire, la voici : nous sommes à Cambridge, en 1171. Plusieurs enfants du peuple ont disparu puis ont été retrouvés morts, visiblement exécutés dans des conditions affreuses. Poussée par le clergé catholique, le peuple a fait des Juifs, présents en minorité en ville, ses boucs émissaires. Henri, roi d’Angleterre, est inquiet car les juifs du pays lui procurent justement une grande partie de ses revenus. Cette histoire est mauvaise pour ses affaires ! Cette incertitude doit cesser et le coupable doit être démasqué. Pour cela, Simon de Naples, un enquêteur renommé, débarque en Angleterre avec Mansur, un sarrasin et la jeune Adelia Aguilar, diplômée de la Grande Ecole de médecine de Salerne à une époque où les femmes savantes sont toutes traitées comme des sorcières.



Même si le Moyen-Age n’est absolument pas ma période historique préférée, j’ai dévoré ce livre de la première à la dernière page. Sans doute parce que l’écriture d’Ariana Franklin est fluide, moderne, à la fois très documentée (elle était également journaliste et historienne à ses heures) et très accessible. La description de la ville de Cambridge et de ses différents lieux nous permet d’avoir un bon aperçu du décor mais je ne dois pas oublier de souligner la variété et la crédibilité des personnages qui apportent beaucoup au récit.



Adelia en tête. Quel beau personnage de femme ! Erudite, savante alors que tout est obscurantisme et superstition, elle est médecin mais surtout, médecin des morts. Grâce à l’étude des cadavres, elle peut déterminer la cause des morts et sera d’une grande aide dans l’enquête. Mieux encore : c’est elle qui va la mener cette enquête !



Ariana Franklin l’explique dans quelques pages en fin d’œuvre : elle s’est inspirée de certains faits réels pour construire son intrigue, notamment du mystère de la mort de Guillaume de Norwich. Le corps a l’enfant aurait été découvert criblé de coups de couteau, l’église locale aurait récupéré l’histoire pour en faire un martyr, les juifs du coin considérés comme coupables et en partie massacrés (ou exilés dans le château, comme dans ce roman). L’auteur se sert également de ce roman pour nous faire découvrir les mœurs de l’époque : la place des femmes dans la société, la peur des étrangers, la vie quotidienne, les repas, les activités, le fonctionnement des couvents et des pèlerinages…



Très prenant, La confidente des morts est un livre que je ne peux que vous conseiller. Il vous tiendra en haleine jusqu’aux dernières pages et vous permettra de faire un voyage mouvementé et inoubliable au cœur de l’Angleterre moyenâgeuse !
Lien : http://cellardoor.fr/critiqu..
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La confidente des morts

Cambridge, Angleterre, 1171. Sous le règne d'Henry II Plantagenêt, pour élucider d'horribles meurtres d'enfants dont sont accusés les juifs, un trio improbable, composé d'une femme médecin de Sicile, chrétienne, d'un juif de Naples et d'un musulman eunuque, est envoyé par le roi de Sicile pour enquêter et innocenter les juifs.

Bien écrit dans l'ensemble, j'ai surtout beaucoup apprécié les descriptions des personnages, très attachants, et leurs liens qui se tissent au fil de l'histoire.

Mais, dommage, pas assez de détail historique sur l'époque et les conditions de vie de la population, beaucoup de clichés et quelques anachronismes de language qui m'ont interloquée et m'ont fait me demander si on était bien au 12è siècle !

La part du livre nous amenant à la résolution finale de l'enquête, bâclée à mon goût, gâche un peu l'appréciation de l'ensemble.
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La confidente des morts

LE ROMAN POLICIER MÉDIÉVAL, UN GENRE ROMANESQUE TRÈS APPRÉCIÉ

La Confidente des morts est un roman appartenant à une catégorie littéraire qui rencontre un indéniable succès populaire, celle du policier historique médiéval.

Et le "terrain" est déjà bien occupé par de grandes signatures, tels Ellis Peters, Kate Sedley, C. J. Sansom, Peter Tremayne, Paul C. Doherty et sous ses pseudonymes (C. L. Grace, Paul Harding, Ann Dukthas), Candace Robb, Laetitia Bourgeois...

Dans ces conditions, est-il encore possible pour un auteur d'écrire un roman policier médiéval original ? La réponse est oui et la preuve en est ce roman écrit par Ariana Franklin...





L'AUTEUR, ARIANA FRANKLIN

Née à Londres en 1933, Mary Diana Narracott s'installe avec sa famille dans le Devonshire quelques années plus tard pour échapper aux bombardements dont est victime la capitale anglaise durant la bataille d'Angleterre (juillet 1940-mai 1941).

Devenue l'une des plus jeunes journalistes de sa génération, elle se marie avec le critique et écrivain Barry Norman, quitte Londres pour la campagne anglaise et devient auteur, sous le pseudonyme de Diana Norman, de romans historiques et, sous le pseudonyme d'Ariana Franklin, de romans policiers historiques.

C'est sous ce dernier pseudonyme qu'est publiée la série des enquêtes d'Adelia Aguilar, médecin des morts. À ce jour, seul le premier tome a été traduit en français par les éditions 10/18. Il a reçu le CWA Ellis Peters Historical Award en 2007 et la Macavity Award en 2008. En 2010, la romancière a reçu Le CWA Dagger in the Library Award pour l'ensemble de son oeuvre, qui comprend 16 romans et 3 essais. Elle est décédée en 2011 à l'âge de 78 ans.





L'HISTOIRE

Ce roman se déroule à Cambridge (Angleterre), en 1171. Plusieurs enfants ont été successivement retrouvés morts, assassinés dans d'abominables conditions. Les Juifs de la ville, coupable idéaux, sont alors accusés d'avoir commis ces meurtres atroces, et ce sans aucune preuve. Afin d'éviter de se faire lyncher par la population, ils se réfugient dans le château seigneurial.

Nonobstant le caractère particulièrement odieux de ces crimes, le roi d'Angleterre, Henri II, s'inquiète, car la communauté juive participe grandement aux revenus de la Couronne. Le coupable doit donc être démasqué au plus vite ! Par l'entremise du roi de Sicile, il fait appel à un enquêteur de renom, Simon de Naples, assisté de Mansur, un Maure, et d'Adelia Aguilar, femme médecin. Cette équipe se rend à Cambridge pour identifier et arrêter le coupable.





UN FAIT RÉEL À LA BASE DU ROMAN

En fin de roman, Ariana Franklin précise qu'elle s'est inspirée de certains faits réels pour construire son intrigue, notamment celui de l'assassinat de William de Norwich, un enfant dont le corps a été découvert lardé de coups de couteau en 1144. Accusés de ce meurtre, les Juifs de Norwich sont massacrés par la foule ou trouvent refuge au château de Norwich. Cette histoire prit une telle ampleur que William acquit le statut de martyr avant d'être canonisé et son culte a attiré un grand nombre de pèlerins, enrichissant l'église locale.





UN CONTEXTE HISTORIQUES TRÈS PEU DÉVELOPPÉ

Si le contexte historique n'est évoqué qu'à travers quelques allusions – la lutte entre Mathilde d'Angleterre, la mère du futur Henri II d'Angleterre, et son cousin Étienne de Blois ou bien l'assassinat de l'archevêque de Canterbury, Thomas Becket –, le roi Henri II d'Angleterre est bel et bien présent au début et surtout à la fin du roman. Et ce peu de références historiques ne signifie pas que son règne fut un long fleuve tranquille, loin de là, mais l'intrigue policière ne nécessitait pas de s'appesantir sur les détails du règne d'Henri II et l'auteur a vraiment mis l'accent sur la restitution physique de Cambridge et sur les descriptions de la vie quotidienne et des us et coutumes des anglais au XIIe siècle.

Toutefois, ce roman parvient à aborder quelques grands sujets historiques en les mêlant subtilement à l'intrigue policière : les tensions entre le roi Henri II et le clergé anglais qu'il cherche à contrôler, mais aussi le retour des croisés et leur mauvaise réputation : outre le fait qu'ils ont souvent été à la source de conflits entre les Juifs, les Chrétiens et les Maures qui vivaient paisiblement dans le tolérant royaume de Sicile, ceux qui sont revenus de Terre sainte sont en général aigris, malades et appauvris, même si quelques-uns sont revenus fortunés comme sire Gervase et sire Joscelin et se sentent avoir tous les droits.





LE CAMBRIDGE MÉDIÉVAL

L'auteur a semble-t-il pris un plaisir fou à restituer la ville telle qu'elle pouvait se présenter au XIIe siècle, cernée par la rivière Cam et les marais, à tel point que ses descriptions et la carte très précise figurant en début de roman m'ont permis d'imaginer la ville et ses environs en volume et de suivre le cheminement des personnages à travers la ville.



"Ce n'était pas au soleil que sacrifiait cette ville, mais à l'eau. Celle-ci courait dans les rigoles de part et d'autre des rues et toutes les habitations, toutes les boutiques avaient leur petit ponceau. Réservoirs, chenaux et bassins vous faisaient voir double. Un porc debout dans une flaque en bord de route se reflétait comme dans un miroir. Des cygnes semblaient flotter sur le ventre de leur réplique. Des canards dans une mare nageaient au-dessus du portail voûté décoré de chevrons de l'église qui se dressait à côté d'eux. Des ruisseaux vagabonds capturaient le reflet des toits et des fenêtres, tandis que le feuillage des saules paraissait pousser des ruisselets dans lesquels ils se miraient."



"Adelia en profita pour contempler Cambridge, sur la berge d'en face. En l'absence de toute autre diversion, l'amoncellement des toits entre lesquels jaillissaient des flèches d'églises, sur fond de ciel clair, avait quelque chose d'impressionnant, voire de beau.

Plus en aval se dessinait l'arche massive et élégante du Grand-Pont, engorgé par la circulation. Derrière, à l'endroit où la Cam formait un bassin plus profond, au pied de la colline – presque une montagne, vu la topographie – sur laquelle était juché le château, les bateaux se massaient contre les quais, si serrés que, de là où se trouvait Adelia, il semblait inconcevable qu'ils puissent se dégager les uns des autres."





UNE INTRIGUE BIEN FICELÉE

Rédigé d'une plume alerte qui nous tient en haleine jusqu'au bout, à la fois très documentée et très accessible, ce roman est magistralement maîtrisé et bien équilibré entre descriptions et dialogues. Dès les premières pages, le lecteur est happé par l'histoire et l'enquête se révèle pleine de péripéties, de rebondissements, de pièges, de fausses pistes, d'autant que le meurtrier est excessivement dangereux. Par moments, l'auteur ralentit volontairement le rythme, créant une atmosphère inquiétante et procurant au lecteur peur et angoisse pour la vie des personnages. Le lecteur est alors pris entre deux envies : celle d'avancer très vite pour connaître le fin mot de l'histoire et celle de poursuivre sa lecture au même rythme pour ne pas finir le livre tant l'intrigue est bien ficelée.





UNE ÉQUIPE DE CHOC... ET UNE HÉROÏNE HORS NORME

Outre une foule de personnages bien campés et très différents les uns des autres, donnant une belle galerie de personnages représentatifs de la population anglaise au XIIe siècle – les religieux avec le père Geoffrey, la mère Joan, le clerc Roger d'Acton, frère Gilbert et les sœurs Agatha, Odilia et Veronica ; les seigneurs, croisés de retour de Terre sainte, sire Joscelin et sire Gervase ; les Juifs tels Yehuda Gabirol ou Dina ; les gens de la société civile : Rowley Picot, Gyltha, Ulf, les servantes Matilda B et Matilda W, Hugh le veneur, le vieux Walt, le shérif Baldwin… –, l'auteur a choisi de mettre en scène une équipe pour le moins étonnante, car pouvant difficilement passer inaperçue ! Ce choix est intéressant, original, mais peu crédible compte tenu du contexte. En effet, le trio d'enquêteurs se compose du juif Simon de Naples, de l'eunuque maure Mansur et d'Adelia Aguilar, médecin légiste (ou confidente des morts !).



Si le personnage d'Adelia se fait plutôt discret au départ, nous laissant croire durant quelques pages que Simon de Naples est le personnage principal, son rôle prend subitement de l'ampleur. Certes, elle ne paie pas de mine comme le remarque le père Geoffrey : "elle était bien femme et, pauvrette, aussi dénuée d'attrait que d'apprêt. Une femme capable de se couler dans la foule et d'y disparaître, une femme de l'ombre, une souris parmi les souris. (...) Il n'y avait aucune raison qui justifiât une telle fadeur ; ses traits étaient menus et réguliers, de même que ce qu'il pouvait deviner de sa silhouette sous son ample manteau. Sa peau, saine, présentait le duvet et le léger hâle que l'on rencontre parfois dans le nord de L'Italie et de la Grèce. Elle avait les dents blanches. Vraisemblablement, aussi, des cheveux sous le bonnet au bord retroussé qu'elle portait enfoncé jusqu'aux oreilles. Quel âge ? Encore jeune.

Ce visage éclairé par le soleil était un visage qui avait renoncé à la beauté en faveur de l'intelligence, que la sagacité privait de sa féminité. Elle était propre, récurée comme une planche à laver – ça, on ne pouvait lui reprocher le contraire –, aucune trace d'artifice."

Mais Adelia est une femme qui vient du royaume de Sicile, de Salerne plus précisément, là où se trouve une célèbre école de médecine où les femmes peuvent enseigner et exercer ! C'est avec prudence qu'elle exerce son art en Angleterre, sous la protection et la couverture de Mansur. Loin de l'obscurantisme et des superstitions qui caractérisent encore cette période, Adelia étudie les cadavres, à la recherche d'indices lui permettant de déterminer la cause des décès. C'est un très beau personnage féminin, même si Adelia est parfois un peu énervante, trop fleur bleue quand elle découvre qu'elle est amoureuse... on dirait qu'elle a 14 ans ! Parce qu'en temps normal, c'est une femme érudite, au tempérament fort et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle connaît aussi quelques moments de faiblesse, ce qui la rend d'autant plus humaine.



Plus effacé, le personnage de Simon de Naples n'en est pas moins intéressant. Plus aussi est un personnage très moderne bien qu'il ait bondi au départ lorsqu'il a appris qu'il allait enquêter avec une femme médecin légiste. Cet homme, qui aime et respecte beaucoup sa femme – il en parle à plusieurs reprises au cours de l'enquête –, un enquêteur consciencieux, calme et discret. Ariana Franklin nous le décrit ainsi : "En tant qu'agent, enquêteur, émissaire, éclaireur ou espion – fonctions qu'il avait toutes exercées au service d'hommes puissants dont il était bien connu –, la force de Simon Menahem de Naples tenait à ce qu'on le prenait pour ce dont il avait l'air. Ses interlocuteurs n'arrivaient pas à concevoir que ce petit bonhomme chétif et nerveux, si empressé, si innocent, si prodigue de renseignements – toujours exacts – puisse être plus malin qu'eux."



Il y a un personnage anecdotique puisqu'il n'apparaît qu'au début du roman, mais il est si drôle que je ne peux m'empêcher de l'évoquer : Gordinus l'Africain. Doyen de l'école de médecine de Salerne, c'est lui qui a sélectionné Adelia Aguilar comme enquêtrice, choix qui en a fait hurler ou bondir plus un ! Sa rencontre avec Mordecai fils Berachyah, secrétaire personnel du roi de Sicile, est vraiment savoureuse, car, outre le fait qu'il soit à moitié sourd et déforme les propos de son interlocuteur ou répond de manière fantaisiste à ses questions, il ne se souvient des gens que par leurs problèmes médicaux (les hémorroïdes pour Mordecai).

Ainsi, les personnages qui peuplent ce roman sont tous uniques, dotés de personnalités très différentes, bien décrits. Et c'est surtout par les yeux d'Adelia que l'on découvre les traditions de l'époque.





UNE SOCIÉTÉ MARQUÉE PAR LE POIDS DE L'ÉGLISE

Parfaitement imbriquées dans l'histoire, la vie quotidienne et les mœurs de l'époque sont présentées de manière très intéressante et concrète, exemples à l'appui, puisque les personnages y sont confrontés en temps réel : place des femmes dans la société, poids de l'Église, peur des étrangers, repas, activités professionnelles, fonctionnement des couvents et des pèlerinages...



Évidemment, la condition féminine est l'aspect le plus prégnant et le plus révoltant dans ce roman. Considérées comme des pécheresses congénitales, les femmes ne sont bonnes qu'à enfanter et faire la cuisine, et n'ont pas le droit d'exercer la profession d'apothicaire ou de médecin – elles peuvent être sages-femmes – sous peine d'être accusées de sorcellerie. Un bémol tout de même : les accusations de sorcellerie ont été plus fréquentes aux XVIe-XVIIe siècles, donc en pleine Renaissance, qu'au Moyen Âge. Mais la sorcellerie est forcément liée au Moyen Âge dans l'imaginaire collectif (stéréotypes présents dès l'époque romantique). Cependant, tout en reprenant quelques clichés, l'auteur nous présente un Moyen Âge moderne grâce au personnage anachronique d'Adelia Aguilar, enquêtrice rationaliste et humaniste qui s'oppose à tous les délires mystiques qui agitent l'esprit de la population (existence du diable, crimes rituels réalisés par les Juifs...).



Le deuxième thème très intéressant abordé dans ce roman est le culte des reliques, un commerce bien lucratif ! Historiquement, ce sujet est fort bien documenté, mais il est assez drôle de le voir mis en scène dans le roman sous la forme d'une bataille de reliques entre le père Geoffrey, supérieur du monastère de Barnwell, tout en rondeurs, et la mère Joan, véritable matrone, supérieur du monastère de Sainte-Radegonde ! En effet, la première victime du serial killer ayant été retrouvée sur un terrain appartenant au monastère sainte-Radegonde, la mère Joan s'est empressée de s'emparer de sa dépouille pour en faire un martyr et, par là même, générer des revenus par l'afflux de pèlerins et d'estropiés en quête de guérison. Comme quoi, la récupération d'événements tragiques à des fins pécuniaires, ça ne date pas d'hier...

"Sur les étalages dressés au bord du sentier menant à l'église s'alignaient des talismans, des médailles, des bannières, des figurines et des plaques à l'effigie du petit saint Peter, des objets tressés avec les branches du saule du petit saint Peter, des ampoules de sang du petit saint Peter – si tant est que ce fût du sang humain –, tellement dilué qu'il était à peine rosé."



Dernier point important, la condition des Juifs dans la société anglaise sous le règne d'Henri II. Certes, les Juifs ne sont pas isolés, même s'ils ont tendance à se regrouper dans un même quartier (volontairement ou non, selon les pays), mais les crispations resurgissent au moindre événement et peuvent conduire à de véritables massacres ou chasses à l'homme. Ici, sans la moindre preuve, toute une communauté est prise à parti et menacée de mort soi-disant parce que les crimes rituels sont forcément l'oeuvre des Juifs, ceux-là même qui sont tenus comme responsables de la mort du Christ. Hélas, l'antisémitisme ne date pas, ici encore, d'hier... Un détail hallucinant a retenu mon attention : j'ignorais que c'est sous le règne d'Henri II d'Angleterre que les Juifs d'Angleterre ont eu pour la première fois le droit de disposer de cimetières locaux– une concession datant de 1177. Auparavant, comme le souligne l'un des personnages du roman, "que nous mourions à York ou à la frontière de l'Écosse, dans le Devon ou les Cornouailles, il nous faut acheminer nos cercueils jusqu'à Londres. Évidemment, nous devons nous acquitter d'un droit de péage spécifique." En effet, l'unique cimetière se trouvait alors à Londres, à proximité du quartier juif.





EN CONCLUSION

Points forts :

– Un roman qui renouvelle le genre du roman policier médiéval.

– Des personnages qui sortent de l'ordinaire.

– Un suspense très prenant, qui tient le lecteur en haleine jusqu'aux dernières pages.

– Un récit mêlant avec brio l'intrigue et la connaissance des moeurs de l'époque.



Points faibles :

– Le réalisme et la violence de certaines scènes (autopsies, découverte des corps...) sont parfois à la limite du supportable, surtout qu'il s'agit d'enfants. Mais ces passages sont courts, accrochez-vous !

– Une présentation du contexte historique au début du roman aurait été un plus pour mieux cerner l'époque dans laquelle se déroule ce roman.

– La suite de la série n'est pas encore traduite ! On attend les prochains romans avec impatience !
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La confidente des morts

"La confidente des morts" est un roman policier historique qui se déroule en Angleterre sous le règne d'Henri II, peu après la guerre civile opposant l'impératrice Mathilde au roi Etienne (époque méconnue). La description des mœurs et de la société de l'époque est très intéressante, en particuliers les frictions opposants l'Eglise au pouvoir royal.

Un autre intérêt historique est la provenance des enquêteurs qui sont issus de Sicile ou des Pouilles, régions alors contrôlées par des rois normands.

L'intrigue est très bien construite et n'est pas cousue de fil blanc: on est surpris par les différentes péripéties sans qu'elles soient tirées par les cheveux.

Les personnages sont attachants et humains.
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La confidente des morts

J’ai adoré. Le personnage principal d’abord, que j’ai hâte de retrouver dans les trois autres tomes de la série. Adelia Aguilar est médecin des morts. Une personnalité déjà hors norme à Salerne, mais qui détonnera d’autant plus dans l’angleterre d’Henri II, où elle est catapultée pour disculper les juifs de Cambridge d’une série de meurtres d’enfants. On ne vous épargnera pas. Les détails y seront, je préfère vous prévenir. J’ai été tenue en haleine pendant tout le roman. L’écriture est précise, affutée, comme l’héroïne. On découvre une société tendue, sombre, mystérieuse… Et on lit d’une traite !
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La confidente des morts

Suite aux commentaires d'un autre Babeliote, je m'étais dit que j'allais relire Ariana Franklin dont je possédais deux titres un peu ignorés dans ma bibliothèque. C'est chose faite pour cette "confidente des morts" et je suis déçu. La référence aux écoles de médecine en Sicile au Moyen-Age, point de rencontre, en pleine période de croisades, des médecines de différents horizon, m'avait séduit. Le personnage central, une femme médecin, n'était pas sans attrait. Mais j'en ai par dessus la tête, des sectes sataniques, des envoyés du démon et autres psychopathes dont certain•e•s auteur•e•s se complaisent à décrire le côté psychopathe et les violences toutes plus abjectes les unes que les autres. La complaisance envers la violence, une ficelle un peu trop utilisée dans les "thrillers" fussent ils médiévaux ou contemporains. Saturation, j'arrête... Je ne suis pas sûr de lire le deuxième opus que j'ai extrait de mes rayonnages. Je m'aperçois pourtant que celui ci je l'avais déjà noté quatre étoiles sur Babélio. Alors, mes goûts évoluent ou le deuxième est-il un peu plus soft ? L'auteure ne manque pas de qualités et certaines de ses descriptions de paysages, d'intérieurs, de vie quotidienne, sont grandement intéressants.
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La confidente des morts

Si j'ai acheté ce livre, c'est parce qu'en dehors de sa belle couverture (je sais, ça ne devrait pas être un critère!) il m'avait été conseillé lors d'un petit test fait dans une librairie - "quel polar est fait pour vous ?" ou quelque chose du style. La preuve que les tests littéraires sont plus fiables que ceux des magazines féminins !



Ariana Franklin étant Anglaise, et l'intrigue se passant au Moyen Âge, difficile de ne pas penser aux enquêtes de Frère Cadfael d'Ellis Peters. Comme chez sa compatriote, l'enquête est menée par un personnage marginal. Cette fois-ci, il s'agit d'une femme légiste venue de Naples et voyageant avec un médecin Sarrasin et un Juif (quel trio de choc!).

J'ai trouvé ces personnages attachants, l'intrigue bien menée avec tout ce qu'il faut de rebondissements. Bien sûr le cadre historique est fascinant et on sent le travail de recherches mené en amont de l'écriture - et détail important : je ne me suis pas ennuyée une seconde dans de longues descriptions qui n'apporteraient rien au roman.

Le seul bémol qui a volé la 5° étoile à ce livre c'est la pseudo petite histoire d'amour !
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La confidente des morts

Une fois de plus, c’est grâce à Babelio que je dois cette très belle découverte littéraire.

En effet, c’est au hasard de mes flâneries que j’ai découvert des critiques mettant en avant cette série qui compte quatre livres. Nous sommes en 1171, en Angleterre. C’est Henri Plantagenêt qui règne. Vous savez, le mari d’Aliénor d’Aquitaine et aussi le père de nombreux enfants dont entre autres Richard Cœur de Lion.

Bref, revenons à Henri II, qui règne avec autorité sur son royaume. Pour élucider des meurtres incriminant la communauté juive, il va faire appel à un médecin des morts et un enquêteur. Ces deux derniers sont dépêchés par le roi de Sicile. Si l’enquêteur, Simon de Naples possède toutes les compétences requises, c’est le médecin des morts qui va créer la surprise : en effet, le médecin est une jeune femme : Adelia Aguilar.

J’avoue avoir eu un coup de cœur pour Adelia, femme de talent et de caractère mais pas seulement. Le contexte historique est fort bien restitué et l’intrigue tient bien la route. De plus la galerie des portraits de personnages qui entourent la jeune femme est fort sympathique, il faut le dire…

Je vais assez vite entamer le tome deux de cette histoire, en sachant déjà que la série ne compte que quatre éléments. En effet, l’auteur, Ariana Franklin, est décédée en 2011, avant d’avoir terminé le cinquième tome des enquêtes d’Adelia Aguilar.



Challenge ABC 2023/2024

Challenge A travers l’Histoire 2023

Challenge Mauvais Genres 2023

Challenge Pavés 2023

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