Dans son article 1er, la Déclaration des Droits de l'homme et du Citoyen de l'an I affirme que "le but de la société est le bonheur commun" et que "le gouvernement est institué pour garantir à l'homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles". L'article 2 précise :"Ces droits sont l'égalité, la liberté, la sûreté, la propriété." Ce qui veut dire : sans égalité pas de liberté ; sans égalité et sans liberté, pas de sécurité.
La réappropriation de ce monde machinique est d'autant plus cruciale que la "communication" est en passe de devenir dans nos sociétés un objet fantasmatique et fantasmagorique sur le dos duquel spéculent démagogues et démiurges.
L'histoire de la formation des réseaux d'agences publicitaires se confond avec l'avènement de la modernité médiatique. C'est par le biais de ces réseaux et de leur flux à dimension transnationale qu'a eu lieu la première confrontation entre une culture publique circonscrite au territoire de l'Etat-nation et la culture du marché avec ses paramètres d'universalité marchande.
L'objectif de ce livre est à la fois de replacer dans leur contexte les notions et concepts, les analyses et controverses qui n'ont eu de cesse de tracer les contours de cette société idéale et de montrer comment les croyances dont elle est porteuse engendrent des effets de réalité, mobilisant les décideurs politiques et économiques, les diplomates et les états-majors, orientant l'action et la recherche dans un certain sens et pas dans un autre.
"A l'image de celle du sang pour le corps humain, la circulation de l'argent donne à la société industrie une vie unitaire."
L'uniformisation du monde commence avec la standardisation de la langue qui nous sert à le désigner. [...] Dans la production de l'imaginaire autour de ce devenir balisé, la technologie et le discours d'accompagnement qui la sert occupent une position décisive et singulière. Ainsi en va-t-il des apologies de la « société de l'information » promue paradigme dominant du changement social et caution d'un monde « plus solidaire, transparent, libre, égalitaire ». Or la société promise dont est créditée la nouvelle ressource informationnelle ne délivre son sens que dans une configuration géopolitique. Les visions instrumentales du cyberespace contribuent à le faire oublier.[...]. Sous le mythe de la technologie salvatrice transparaît la matérialité d'un schéma opératoire de remodèlement de l'ordre culturel, économique, politique et militaire à l'échelle de la planète.
L’internationalisation de la communication est fille de deux universalismes : les Lumières et le libéralisme. Tantôt opposés, tantôt convergents, deux projets de construction d’un espace mondial sans entraves cherchent à se réaliser. D’un côté, les « grandes Républiques démocratiques » de l’utopie révolutionnaire ; de l’autre, la « République mercantile universelle » de l’économie classique ».