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3.82/5 (sur 198 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Lieser, Rhénanie , le 31/08/1922
Mort(e) à : Bad Oldesloe, Lübeck , le 13/12/2004
Biographie :

August von Kageneck est un écrivain allemand.

Issu d'une vieille famille noble où la tradition des armes est omniprésente (son père était attaché militaire à Vienne et aide de camp de l'Empereur Guillaume II), c'est tout naturellement que le jeune August intègre la toute nouvelle Wehrmacht de Hitler en 1939. Ses quatre autres frères s'engageront aussi.

Il intègre le 17e régiment de cavalerie de Bamberg, en Bavière, plus tard converti en régiment blindé. Le 23 juin 1941, âgé de moins de 19 ans, il entre en Russie comme sous-lieutenant dans une unité d'automitrailleuses et sert dans les troupes de la 9e armée dans le Groupe d'armées Centre. Il reçoit la Croix de Fer de 2e classe après la prise de Tarnopol puis celle de 1e classe quelques mois plus tard.

Après avoir été grièvement blessé au visage sur le front russe en 1942, il sert comme instructeur à l'école des blindés de Krampnitz avant de finir la guerre dans la Panzer-Lehr Division et de se rendre aux Américains. Deux de ses frères ont été tués : l'un à la tête d'un bataillon du 18e Régiment d'Infanterie devant Moscou, régiment qui est le sujet central du livre « La Guerre à L'Est », l'autre, Erbo, un as de la Luftwaffe aux 69 victoires, est abattu au-dessus de Tobrouk.

Après la guerre, il s'installe en France comme correspondant de nombreux journaux dont le quotidien Die Welt pour lequel il travaille près de 16 ans. Marié à une française, il préside un temps l'Association de la presse étrangère à Paris.

Il publie en France plusieurs ouvrages sur son expérience de la guerre tels Lieutenant de Panzer, Examen de conscience ou La Guerre à l'Est aux éditions Perrin ainsi que De la Croix de fer à la potence.
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Source : Wiki
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Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

duplex Bonn, Nahon/Kageneck (Die welt) sur le Pen, direct Rémond
en duplex de Bonn, Paul Nahon donne la parole à un journaliste de "die Welt", August von Kageneck qui se dit surpris des résultats du FN en France et y voit un vote protestataire ; analyse du renversement de tendances droite gauche en France entre 2 élections européenne à la faveur du score de Jean Marie le Pen

Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Chers parents, aujourd’hui, le tribunal du Peuple m’a condamné à mort. Ma vie s’éteindra dans quelques minutes. Je ne crains pas la mort… Dieu m'a donné la paix et le calme céleste. Mon esprit est déjà ailleurs… Mon frère, ma sœur… resserrez les liens autour de nos parents. Merci à tous ceux qui m’ont fait du bien. Merci surtout pour la vie que vous m’avez donnée. Elle fut belle. Je vous embrasse pour la dernière fois, Roland.
12 octobre 1944
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Cette lettre ne peut plus t’atteindre. Pourquoi ne pas poursuivre notre dialogue, même si ton corps n’est plus là et que tu n’es plus visible à mes yeux. Mon âme continue à te chercher. Peut-être existe-t-il un lieu où les âmes peuvent se percevoir. Je te suis reconnaissante de nous avoir ouvert ton être durant les dernières semaines de ton existence. Quelles auraient été nos retrouvailles si tu nous avais été rendu ? Le fait que ce bonheur nous ait été ravi est la raison profonde de ma douleur. Je ne retiendrai que la chaleur de tes derniers mots qui m’incitent à poursuivre notre échange. Ton ironie et ta nature quelque peu secrète nous séparaient parfois. Tu n’as jamais voulu exprimer tes sentiments envers les autres mais ils existaient, je les ai vus dans l’éclat de tes yeux un certain jour où j’étais venu te voir à la clinique et où j’avais déposé une fleur sur le lit de l’un de tes camarades mourant. L’amour de la beauté qui t’animait trahissait une grande sensibilité. Tes yeux sont éteints maintenant mais, comme le disait Goethe, « capables de boire tout ce que peuvent contenir les paupières de la surabondance de l’univers ».


Lettre de la mère de Roland von Hoesslin, après son exécution, le 10 décembre 1944
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On m’a destitué de mes honneurs d’officier ; le succès et les fées ont parlé contre moi. Mais l’Histoire, incorruptible, aura le dernier mot. Peut-être ai-je commis une erreur, peut-être me suis-je égaré, mais je n’ai pas d’autre ambition que de faire mon devoir ; mon honneur d’officier est peut-être souillé mais mon honneur personnel reste intact. La certitude de la clémence de Dieu est si grande que je suis tout à fait serein. Il nous faut maintenant nous séparer. J’avance sur un sentier rocailleux et en me retournant vous devenez de plus en plus petits ; une brume me voile le regard mais nos cœurs restent unis dans l’amour. Eternellement.

12 octobre 1944
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Si un jour, d’aventure, quelques-uns d’entre vous sont réunis autour d’une table et si vous pensez à moi, allez chercher une bonne bouteille à la cave et videz-là au salut de ma mémoire. J’espère que vous rirez bien des marottes de votre Marquis et de la mort extravagante qu’il s’est choisie. Advienne que pourra, la vie était belle.
Pour toujours, votre Roland.

12 octobre 1944
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Ils sont quatre dans l’étroit habitacle de la voiture pénitentiaire. Quatre hommes dans la trentaine, muets, serrés les uns contre les autres, quatre condamnés à mort aux costumes sombres. Leur calme trahit un certain détachement, et leur physionomie leur origine. Tous appartiennent à un milieu aisé. L’un d’eux, Roland von Hoesslin, commandait il y a encore peu de temps un bataillon et portait la croix de fer de chevalier obtenue dans les combats en Afrique du Nord, avant d’être expulsé de l’armée pour avoir participé, comme ses autres camarades d’infortune, au complot du colonel von Stauffenberg.
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Mais non, rien n'entrera dans l'histoire allemande. Le général se trompait. Personne ne chantera la gloire de ces soldats de la bataille de Rjev, comme on chante Verdun en France ou les Flandres en Angleterre. [Aucune école n'enseignera cette victoire défensive aux futurs officiers. Aucun monument ne rappellera le sacrifice des hommes tombés.
En fait, l'héroïsme et le sacrifice des soldats seront engloutis dans la défaite et dans la condamnation du nazisme, tout sera retourné contre le peuple allemand.
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sous-titre, :" un adieu", page 293 : : réflexion de votre Hugo national, qui disait que bientôt l'affrontement entre pays européens paraîtrait à nos descendants aussi incongru que les combats opposant Picards et Bourguignons
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Pourtant, dans le Reich, le sang avait vraiment coulé. L'Allemagne et le monde avaient, pour la première fois, reconnu le vrai visage du nouveau régime. Le 30 juin 1934, Hitler abattit, dans une opération foudroyante, toute l'opposition dans son propre parti, celle des SA et des SS, et surtout, en dehors du parti, celle qui se dressait encore sur le chemin de la dictature complète. On l'avait appris par la radio et la presse. Des photos dans les journaux montraient des SS armés jusqu'aux dents dans les rues de Berlin et de Munich. Le coup était surtout dirigé contre les SA. Leur puissant chef, Röhm, avait soi-disant essayé de supplanter Hitler et de prendre le pouvoir, en s'appuyant sur ses millions de chemises brunes et sur l'Armée, qui voulait se débarrasser de Hitler.
Combien y avait-il eu de morts ? On n'en savait rien. Les rumeurs parlaient de milliers. Un de mes cousins de Munzingen, qui avait été secrétaire particulier du vice-chancelier von Papen, nous raconta un peu plus tard comment les SS avaient envahi ses bureaux à Berlin. Ils étaient entrés dans les pièces, à la recherche des suspects. Ils avaient froidement abattu, à sa table, un des collaborateurs de Papen. " Nous entendions le cliquetis des pistolets des SS dans notre dos, dans le couloir, et nous nous attendions à être tous liquidés ", nous dit-il.
Quelle horreur ! C'était donc ça, l'ordre nouveau ? Mais pour l'amour de Dieu, qu'était-il arrivé à l'Allemagne ? Était-il encore temps de changer le cours des événements ? Et l'Armée ? Ne pouvait-elle faire quelque chose ?
L'Armée, la Reichwehr, ne pouvait plus rien changer. Elle n'en avait probablement même pas envie.
Peu de temps après, Hitler rétablit la Wehr-Hoheit, la faculté pour l'Allemagne de se donner une armée à sa mesure et à sa guise. Autrement dit, il réarmait l'Allemagne. Il avait ainsi, comme il disait, brisé les dernières chaînes du Diktat de Versailles. Il avait réintégré l'Allemagne dans les rangs des nations maîtresses de leur propre destin. Il avait effacé la honte et l'humiliation de la défaite de novembre 1918.
Quand mon père entendit ce discours à la radio, il tira son grand mouchoir de sa poche et se moucha bruyamment. C'est la seule fois où je l'ai entendu pleurer. Il approuvait à fond cette décision de Hitler, mais il gardait ses distances vis-à-vis des nazis. Il continuait à se méfier de la politique étrangère du régime. Il répétait sans cesse qu'il ne savait pas très bien où tout cela allait mener l'Allemagne.
Peu de temps auparavant, il avait renoncé à toute vie publique, puisque celle-ci était désormais devenue un engagement forcé. Lors d'une manifestation patriotique sur la place du Marché de Wittlich ( Dieu sait qu'il y en avait ! ), à laquelle il participait en tant que président des Anciens Combattants, un jeune voyou en chemise brune avait remarqué, dans les rangs des vétérans, deux Israélites couverts de décorations et bien connus dans la ville.
" Les Juifs n'ont plus de place parmi nous, qu'ils quittent immédiatement les lieux, ou on les chassera ! " cria le jeune homme.
Mon père l'entendit. Il était dans son uniforme de Général-Major de l'ancienne armée impériale et devait faire, ce soir-là, le principal discours du haut du balcon du Rathaus.
" Que personne ne touche à nos deux camarades, ou c'est moi qui quitte immédiatement les lieux ", dit-il tranquillement.
Les nazis furent bien obligés de s'incliner. Mon père fit son discours. Ensuite, il rentra chez lui et nous annonça son intention de ne plus jamais participer à une manifestation en uniforme. Il manqua à sa parole une fois : lorsque la ville fit un triomphe à mon frère Erbo, l'aviateur, qui avait été décoré de la Croix de Fer de chevalier pour ses vingt premières victoires aériennes.
Ainsi étions-nous, et d'une curieuse façon, confrontés pour la première fois avec l'un des aspects les plus odieux du règne de terreur que les nazis avaient établi en Allemagne : le fameux problème juif.
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Nous nous demandions combien de temps encore cela allait durer, ces hordes incessantes d'hommes qui déferlaient sur nous au coude à coude, en hurlant, qui ramassaient les armes de ceux qui étaient tombés et qui s'arrêtaient parfois à seulement cinq ou dix mètres de nos lignes. Même un peuple comme le peuple russe ne pouvait pas éternellement supporter d'aussi lourdes pertes.
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Cette marche s'était déroulée partiellement sur la route que la Grande Armée napoléonienne avait empruntée en 1812. Brusquement, les éternels chemins sablés s'arrêtaient et une véritable route, pavée cent vingt-neuf ans auparavant par les hommes du génie de l'Empereur, courait entre deux rangées de magnifiques bouleaux. [...]
Ah ! l'Empereur. Il occupait les soldats cultivés d'Adolf Hitler. Il ne quittait pas leur tête. Ils pensaient tout le temps à lui, à son triomphe du début et à sa triste, sa terrible fin. Et si la même chose allait nous arriver à nous aussi ? On n'était plus en 1812, on était en 1941 [...] Plus tard, bien plus tard, devant Moscou et dans la neige, ils seront devenus très nombreux à parler de Napoléon, à lire Caulincourt et à se poser de terribles questions.
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