Citations de Barbara Carlotti (23)
Après cet épisode si violent, je suis rentrée chez mes parents et j'ai pris tous mes carnets, tous mes précieux souvenirs d'enfance et d'adolescence, je les ai jetés en tas dans le barbecue du jardin, j'ai versé de l'essence et j'ai mis le feu. Je remuais avec le tisonnier les couvertures qui résistaient aux flammes. Mon esprit entier a fondu dans les lueurs jaunes et bleu. J'ai fait flamber mon passé. Autodafé.
Dans la baise, il y a l’art et la manière, les bonnes manières et les mauvais coups. La relation sexuelle, dans ses gouffres charnels, est un langage secret qui dévoile le fond de nos êtres. Sans doute est-ce pour cela que j’aime tant baiser. J’ai en moi cette curiosité insatiable. Les mots, que je crois savoir manipuler un peu, me laissent souvent frustrée, ils ne me donnent pas tout à fait les clés de mon existence. »
« la relation sexuelle, dans ses gouffres charnels, est un langage secret qui dévoile le fond de nos êtres »,
Nos relations affectives ne sont-elles pas le foyer de l'inconscience ?
La crise de la quarantaine, on a beau lutter, on n'y échappe pas. Tout s'abîme, la peau, les cheveux, les poches de déception sous les yeux, l'effet des substances et l'intelligence.
Avec le temps tout était entré dans le désordre.
Je le désirais tant, je voulais explorer avec lui les territoires chéris de nos corps, qu'il gravisse mes montagnes, qu'il y plante son piolet, qu'il en dévore les crêtes, qu'il s'immisce dans tous mes interstices, qu'il me mette et me démette, me tourne et me retourne, me fourre et me laboure, qu'il lèche tout ce que j'ai d'orifices et que je puisse en faire autant avec lui.
Sa politique sentimentale, ignorant mes besoins, avait fait de moi un Gilet jaune de l’amour.
Je convoque et invoque les forces invisibles, oui !
Tous les Saints-Esprits aimants de la Bible
Qu'ils viennent tous sur moi, tous ! Qu'ils m'investissent !
Qu'ils me pénètrent tous en même temps
Que j'en aie partout, dans tous les orifices
Qu'ils me recouvrent de toute leur moiteur, de sperme, de salive
Un grand traité de bave joignant présent, futur et passé
Un grand traité de bave et d'éternité.
Gang-bang liturgique aux positions chimériques.
On n'est pas exigeant quand on est amoureux, l'amour est une évidence qui dépasse l'exigence.
Notre relation n'avait été qu'un jeu d'aliénation. Tel un saint-bernard du sexe, je n'avais rien compris à ce pas le narcisse, penché au-dessus de l'eau pour admirer son portrait mouvant.
Je me rêvais héroïne triomphante dans un livre écrit par un dieu compatissant, sans m'impliquer plus que ça dans l'existence. Je préférais croire aux hasards objectifs, les événements révéleraient leur sens a posteriori.
Il était systématiquement en retard, manière de se faire désirer ou manque de désir ?
Son dos curieusement voûté formait un alcôve dans sa poitrine où j'ai voulu me lover.
Je m'étire et me cambre. Je m'abandonne à la grâce du Créateur. J'étreins le maléfice de ma solitude pour l'extraire dans des tours de passe-passe extraordinaires. Je soupire et expulse cette sourde tristesse, je passe un doigt pour ouvrir cette porte, le trou béant de mon cœur qui se situe là, au milieu de mon sexe, à l'intérieur.
Un homme qui n'aime pas lire et qui s'ennuie, qui dit "c'est OK", est un affront à la vie.
Il y a tant à faire, à découvrir pourtant, me dis-je. Comment peut-on s'ennuyer ? La vie me semble trop courte pour aller au bout de mes envies, et j'ai tendance à tout faire trop vite pour ne rien rater. J'ai souvent le sentiment d'effleurer mon existence par manque de temps. J'ai l'impression de ne pouvoir que caresser la surface du monde.
On peut vivre toute sa vie à côté de ses pompes.
la beauté entretient un rapport intime avec la mort !
N'est-ce pas le principe de la sexualité ? Un mélange de chair, un bon mix de sentiments, un mash-up d'individualités ?
un couple de façade, c'est utile en société.