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Citations de Barbara Gowdy (17)


Lou rejetait l'hypothèse de la mort accidentelle mais n'en disculpait pas moins leur mère ; celle-ci devait avoir de bonnes raisons de se débarasser de cette ordure de mioche qu'elle assimilait désormais à l'image du père.
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- Mais tu es d'une longueur remarquable. Dommage, vraiment, qu'aucune de nous ne soit en délire.
- C'est Bourbe, dit-il. Je suis excité par Bourbe.
IL tendit la trompe vers Bourbe. Il mourait déjà d'envie d'un nouvel effluve de son odeur. Mais Bourbe recula, titubante, hors de sa portée.
- Quand elle aura son premier délire, je serai celui qui forera son tunnel à éléphanteau, déclara-t-il. Parole d'honneur.
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Elle a la nostalgie de ses yeux. Elle l’a avoué à sa mère récemment, qui a répondu :
« Ils avaient pourtant un côté sans vie. Quand il clignait des yeux, je te jure que j’entendais le déclic de ses paupières. »
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(les éléphants parlent entre eux)

"- N'oublie pas qu'il y a toujours la possibilité que l'un de nous tombe par hasard sur Le Lieu Sûr lui-même".
- N'y a-t-il pas de patt'arrière (les hommes) là-bas?
- Il y en a, mais ils sont d'une tout autre espèce. Pacifiques. Ravis.
- Ils ne convoitent pas nos défenses?
- Ils ne convoitent ni nos défenses, ni nos pieds ni notre chair. Sur sa face s'épanouit un extravagant sourire.
- Je n'arrive pas à y croire, dit Grand Temps sans y penser.
- TU n'arrives pas à y croire ! barrit Torrent(...). Moi-même j'y crois à peine, en fait. Et pourtant toute cette histoire m'est familière. Comme si je l'avais rêvée. Les patt'arrière ravis. Sais-tu ce qu'ils font à longueur de journée? Ils regardent les elles-là (les éléphants), bouche bée. A longueur de journée. Certains sont assis sur de puissants glisseurs, pourtant ça ne change rien, ils ne bougent pas plus que des pierres.
- Et pour quoi faire?
- Eh bien, Je-Flotte croit qu'ils ont retrouvé leur mémoire, qu'ils se sont brusquement souvenus qu'ils étaient des elles-là. Et ils se sont fourré dans leur petite tête poilue que s'ils nous regardent assez fixement ils enfleront et retrouveront leur taille d'avant. "
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A un moment ou un autre, tous les monstres ont demandé à Sylvie quel effet cela fait de passer inaperçu. Ce que cela fait, en vrai. Elle sait qu’ils veulent l’entendre dire que c’est merveilleux, parce que passer inaperçu est leur rêve, mais ils veulent aussi l’entendre dire combien c’est étrange, et même désagréable, parce que c’est un rêve qu’ils ne réaliseront jamais. En vérité, c’est les deux. D’une part, Sylvie adore la sensation d’être comme tout le monde, ou plutôt comme personne en particulier. D’autre part, c’est quand elle passe pour ne pas en être un que son sentiment d’être un monstre est le plus fort.
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- on peut les voir? demanda la fillette.
- Voir quoi?
- Tes jambes.
- ma mère a dit que je n'avais pas le droit.
- C'est là qu'elles sont? " s'enquit une deuxième fillette, endésignant l'endroit où Sylvie tenait sa gamelle.
cette fillette avait des yeux méchants et de longues dents.
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- Une façon affreuse de partir, un massacre dans une fosse. Affreuse. (...) Des femelles qui disparaissent de ta vue devant toi. Elles trottent sur le sentier et puis elles ne sont plus là, tu crois qu'elles ont basculé aux confins du Domaine. Tu t'arrêtes juste à temps, juste au bord, tu es à deux doigts de tomber toi aussi, tu ne vois personne parce que...parce que...
- Les patt'arrière camouflent leurs fosses avec des branches et des feuilles.
- Vous êtes tous en train de courir, ta mère en tête. Elle tombe dedans la première. Son nouveau-né, ta petite soeur, lui tombe dessus. Ta mère hurle. Tu vois qu'un des bâtons lui a transpercé le cou. Ces bâtons qu'ils plantent au fond de la fosse, le bout effilé pointé vers le haut.
Elle est toujours vivante. Ta mère. Transpercée de part en part mais toujours vivante. Elle hurle. Ta soeur hurle. Le sang gicle. Tu dois les sauver. Comment? Personne ne sait quoi faire. Ta mère est la matriarche, c'est elle qui sait quoi faire mais elle est au fond de la fosse, et les patt'arrière, tu les entends, ils sont juste derrière toi.
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Il doit s'y passer tellement de choses, en fait, qu'il est d'usage que les femelles arrivant à un rassemblement se saluent en déclarant leur principale intention (à part manger, bien sûr) : "Je viens pour séduire." "Je viens pour faire des cancans." "Je viens pour m'instruire".
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... Ce n'était pas de la peur, c'était de l'amour
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Il lui fallut des semaines pour cesser de pleurer. Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle, Marie et les autres monstres étaient vivants, et un bébé parfaitement formé était mort. Dès l’instant où elle avait posé ses yeux sur l’enfant, elle avait pensé que ce n’était pas grave d’être difforme si la difformité devait exister pour qu’il y ait une telle perfection. La mort de Sue la laissa détraquée.
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Manifestement, le monde est entré dans une époque où l'on doit croire les menteurs et douter des êtres dignes de confiance.
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A présent, elle a l'intuition que vous êtes la somme des seuls évènements dont vous pouvez témoigner, dont l’existence, sans vous, n'aurait pas de reconnaissance terrestre.
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L'impression d'aspiration, qui s'étend loin dans sa poitrine, n'est pas désagréable mais ne parait pas non plus totalement inoffensive. On la vide, après tout. Ce n'est que du lait, se dit-elle. Ce n'est pas du sang. Ce n'est pas de la mémoire.
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Les coups qui cinglent sa peau sont légers comme la pluie. Il est ahurissant d’être abattu sous leur poids minuscule.
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Le pouls content et le gosier béant,
A genoux je tombe
Pour remercier l'Elle, sachant
Qu'Elle a créé les liens, petits et grands.

Des ombres de la nuit Elle tire la lumière
Et l'herbe de la terre.
De partout jaillissent Ses bienfaits
Que nos louanges vénèrent.

Sous Ses yeux, humbles nous nous tenons
Par sa vigoureuse défense secourus,
Car Elle dont la miséricorde guide ce royaume
Le cours de nos pas a élu.
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Il y a eu des humains depuis la Descente, qui advint il y a dix mille ans, pendant la première longue sécheresse, quand un mâle et une femme affamés tuèrent et mangèrent une gazelle et ce faisant violèrent la première et la plus sacrée des lois : "Tu ne mangeras point de créatures, vivantes ou mortes". Avant même que les deux mécréants aient terminé leur repas, ils commencèrent à rapetisser. Tandis que leur corps devenait plus petit et fluet, leur trompe diminuait jusqu'à ne plus être qu'un moignon, leurs oreilles rétrécissaient, et une fourrure poussait au sommet de leur tête. Ils se dressèrent sur leurs pattes arrière pour protester mais seul un faible hurlement sortir de leur gorge. Furieux et pleins de défi, ils se déclarèrent carnivores, libres de s'attaquer à n'importe quelle créature ne marchant pas debout (ainsi que, dans leur éternelle colère, ils le faisaient à présent.
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S'ils vivent assez longtemps, ils oublient tout. La plupart d'entre eux ne vivent pas si longtemps. Neuf sur dix sont massacrés dans leur jeune âge, des dizaines d'années avant que leur mémoire commence à s'assécher. Je parle donc de la majorité quand je dis que ce qu'on raconte est vrai : ils n'oublient jamais.
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