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3.45/5 (sur 50 notes)

Nationalité : Maurice
Né(e) à : Centre de Flacq à l'Île Maurice , le 27/09/1960
Biographie :

Barlen Pyamootoo est un écrivain mauricien. Né le 27 septembre 1960 à Centre de Flacq à l'Île Maurice, Barlen Pyamootoo part en France pour ses études universitaires à Strasbourg en 1977. Titulaire de deux DEA, l'un de linguistique et l'autre de Science de l'éducation, professeur de lettres en France de 1987 à 1993, il poursuit ses lectures préférées, des auteurs tels Franz Kafka, James Joyce et Malcolm Lowry. Depuis son retour à Maurice en 1995, il se consacre à l'écriture et à l'édition.

À son actif, deux romans : Bénarès (1999) et Le Tour de Babylone (2002), l'édition scientifique et/ou commerciale de quelque vingt titres et la réalisation d'un film Bénarès (2006), adapté du roman par l'auteur, le premier film mauricien, de surcroît en créole mauricien. La maison Immedia de Port-Louis, qu'il dirige avec Rama Poonoosamy, est devenue incontournable pour la place que la collection « Maurice » y accorde non seulement à toutes les langues pratiquées localement – anglais, français, hindi et créole, seule langue partagée – mais aussi aux femmes. Ces dernières y signent 48% de la production. Par cet exploit en un monde majoritairement patriarcal, Pyamootoo désigne l'esprit pionnier qui anime cet écrivain des plus représentatifs de la nouvelle génération indo-océanique.
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Source : http://www.lehman.cuny.edu
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Salogy's de Barlen Pyamootoo .
« Comme tous ses frères et s?urs, ma mère a fréquenté l?école primaire qui longeait le canal derrière le cinéma Buckingham. J?ignore ce qu?on lui a appris, je sais qu?elle a été punie pour ce qu?elle était : pour l?ignorance et la pauvreté de ses parents, pour son vocabulaire restreint, l?aspect de ses vêtements et probablement la couleur de sa peau. Elle a arrêté l?école à huit ans sans savoir lire ni écrire. » Barlen Pyamootoo est l?auteur et le narrateur de ce livre, le livre de sa mère, Salogi, et de tout ce qui a fait ce qu?elle était : son enfance et la misère de ses parents, ses efforts ensuite pour réparer cette injustice, son attachement aux traditions avec les rites et les cérémonies, sa passion pour les feuilletons bollywoodiens, ses générosités de mère, la boutique qui ne marche pas, le chômage qui sévit à l?île Maurice dans les années 1970 et l?exil. Il fait revivre Salogi avec pudeur. Sa voix singulière, par sa sobriété et son classicisme, impose une manière de dire ce qui ne peut être dit. http://www.editionsdelolivier.fr/livre/Salogys/9782879295855

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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
J'ai eu cette chance d'avoir beaucoup lu dans mon enfance et mon adolescence, et de porter en moi des histoires, qui, encore aujourd'hui, m'obsèdent, m'éreintent, parfois me brisent, et des personnages étranges et vaguement effrayants qui appartiennent à des époques révolues et habitent à jamais des pays inconnus, mais dont le corps et la voix pourraient être miens. J'ai eu aussi la chance d'avoir été nourri par tant de langues si différentes : le créole, ma langue maternelle, mon substrat ; l'anglais et le français à l'école, sauf dans la cour de récréation ou rayonnait le créole ; le tamoul que j'apprenais également à l'école, mais qui appartenait surtout aux cérémonies religieuses ; le bhojpuri, une langue indienne courante à la campagne, dans laquelle mon père et sa mère conversaient ; et d'autres langues encore qui me parvenaient sans écho d'une boutique chinoise, de la radio ou d'une salle de cinéma.
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Le réconfort des traditions avec les rites et les cérémonies, les bijoux et leurs symboles, les plats comme on les prépare, avec quelles épices et dans quel ordre savant, et les mots tamouls qui les désignent, pourquoi je les ai perdus, s'il est encore temps de les sauver de l'oubli, c'est ma mère aussi que je maintiens en vie
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Avant toute chose, se dit-il en reprenant le fil de ses idées, ce que son père lui a appris, c’est de dire avec tes propres mots ce que tu penses au fond, même quand personne ne t’écoute vraiment, et c’est tant mieux si tu finis par te contredire, le monde te semblera alors plus vaste et plus varié que tu ne l’imaginais. Il lui a aussi transmis quelque chose comme l’amour des gens du peuple et la foi en la démocratie, et c’est bien pourquoi il a fait paraître la toute première édition des Feuilles d’herbe le jour de l’indépendance de son pays, ce qui a beaucoup plu à son père et peut-être même atténué ses souffrances, en tout cas sa joie faisait plaisir à voir quand il lui a offert son livre. Il l’a humé comme l’air frais du matin et caressé du bout de ses doigts amaigris par la maladie avant de l’ouvrir et de le parcourir, les yeux voilés de larmes. Mon cœur se remet enfin à battre, lui a-t-il confié d’une voix étouffée, et maintenant je peux partir en paix, sans le moindre regret.
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Le quartier éveillait des souvenirs qui flottaient en lui, il marchait pourtant d’un pas lourd, peut-être à cause de la rue qui lui paraissait interminable, comme creusée au centre de la Terre. Mon chemin de croix, a-t-il soupiré quand il a commencé à confondre des fragments du passé avec l’image de quelques vieux qui trottinaient devant lui.
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Des yeux rieurs et une bouche avenante, sauf quand il lâchait son esprit et vidait sa tête, il se trouvait alors sur une planète, d'où il ne revenait pas tout à fait.
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C’est qu’ils sont généralement taiseux, ceux qui reviennent de la guerre. C’est comme revenir de l’enfer après y avoir enterré ses rêves d’innocence et appris sur soi-même des secrets qu’on ne dévoilera jamais. Et ça donne une bande de gosses désemparés dans un monde devenu trop vieux pour eux. Et bien entendu aucun moustachu parmi eux pour lui rappeler George. 
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Il prenait le bon là où il y en avait à prendre et tant pis pour la réputation qu’il se bâtissait avec le temps.
   Ce qui comptait le plus pour lui, c’était de profiter au maximum de chaque instant et chaque situation qui se présentait.
   Il jouait ce soir pour la troisième fois du mois dans un nouveau bar à jazz de Lausanne, « le Queens », salle mal aménagée pour jouer de la bonne musique et remplie de soûlards divorcés et dépressifs qu’il côtoyait malgré lui dans ces clubs fermés. Il avait l’habitude de voir ce genre de pauvre type par ici. Le genre de mec qui donne envie de lui payer un dernier verre pour qu’il vous raconte, entre deux gorgées, ses malheurs. Souvent les mêmes histoires, le mec s’était rendu compte que des cornes lui poussaient du front parce que sa femme s’était trouvée bien mieux chatouillée par un type de quinze ans son cadet. Et pour couronner le tout, la garce avait gardé maison et enfants, bien sûr. Beau tableau, toujours pareil.
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Il a mangé du fromage et bu de l'arak à la cuisine, a regardé une photo récente des enfants au salon et par un couloir s'est dirigé vers la terrasse où il s'est affalé dans un fauteuil et a essayé de se rappeler d'anciennes histoires de disparus et de revenants entendues lors des veillées funèbres, ce qui lui a permis de détourner son esprit d'Anil. Le plus dur, concédait-il après avoir pesé le pour et le contre, c'est quand on disparaît dans un pays qui n'est pas le sien, et si en plus on est aussi amnésique que ce médecin parti en Angleterre accompagner un malade, c'est le chiendent pour démêler les embrouilles. Et admettons qu'il soit vivant, poursuivait-il quand Mirna a déboulé du couloir avec une cigarette au coin des lèvres qui rougeoyait, a-t-il seulement essayé de quitter l'Angleterre ou y a-t-il commencé une nouvelle vie, un nouveau métier ?
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Incontestablement, tout comme ces marabouts africains guérissent des maladies en faisant ingurgiter à leurs patients une mixture des plus douteuses, ou précisent quel jour et à quelle heure la pluie va enfin s’abattre sur leurs terres dans la simple contemplation d’un marc de café stagnant dans le fond d’un bol, ou encore prédisent l’avenir des gens en contemplant le trou du cul d’une poule, Laurent Trod, lui, prétendait avoir le don de lire dans les hanches des femmes. Bien heureux à lui si sa faculté se révéla vraie !!
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Quant à la première fois, vieille d'une décennie ou deux, Anil lui avait confié qu'il était avec la même putain durant les deux semaines qu'il sillonnait Bombay pour ses commandes de fin d'année, et ils faisaient tant de choses ensemble, comme mari et femme. L'idylle avait duré une dizaine d'années, jusqu'au jour où il avait appris l'existence du sida. C'était un choc, et il n'est plus retourné en Inde depuis, il passait par le père de Rakesh pour ses commandes, et il ne couchait avec aucune autre que sa femme, de peur de lui transmettre ensuite la maladie, ce qui serait injuste, avait-il martelé, elle était si innocente. Raffa n'avait pu s'empêcher de pouffer de rire, il connaissait la chanson, qui lui rappelait la complainte du marin repu et assagi.
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