Au temple de Suma –
L’écho d’une flûte muette
à l’ombre des arbres
Avec un éventail
je bois du saké à l'ombre –
chute des fleurs de cerisier
Longue journée –
Les alouettes n’ont pas encore
assez chanté
Sur la mer très loin
où va-t-il le vent vert
et brumeux?
in Haïkus, poèmes brefs, Arthème Fayard, 1978
Crachin de juin –
les pattes de la grue
ont raccourci
gi ya touki maguchi sen-fan no töri-cho
Vraiment hors de prix la lune
comme les boutiques
de ce quartier animé!
De quatre-vingt-dix neuf mille maisons,
les hommes de Kyoto
vont admirer les fleurs
Herbes de l'été
Des valeureux guerriers
traces d'un songe.
Silence ─
le cri des cigales
taraude les roches.
Rêvant de gâteaux de riz
attachés à des fougères
repliées
un oreiller d'herbes.
Sous la pluie d'été
Raccourcissent
Les pattes du héron.
Au festival des étoiles
les coeurs ne peuvent se
rencontrer
extase de pluie.
Le rossignol
dans le bosquet de jeunes bambous
chante son vieil âge
Cela me fait sourire
un printemps à nouveau
sous le ciel du voyage.
"En matière d'enchaînement , il est certes mille variantes et dix mille nuances , mais en fin de compte ,il suffit de bien observer trois conditions , à savoir ,allusion,cohérence et ambiance"disait le Maître...
Est-ce le printemps
sur la montagne sans nom
brume du matin.
La cloche du temple se tait.
Mais le son continue
De sortir des fleurs.
Les fleurs de quel arbre -
impossible de savoir
mais un tel parfum!
(.....) en matière d'art, , il convient de suivre la nature créatrice et de faire des quatre saisons ses compagnes. De ce que nous voyons, il n'est rien qui ne soit fleur, de ce que nous ressentons, rien qui ne soit lune. Qui dans les formes ne voit la fleur est pareil aux Barbares. Qui en son cœur ne ressent la fleur s'apparente aux bêtes brutes. “Sors de la barbarie, écarte-toi de la bestialité”, suis la nature et retourne à la nature !”
Au début de la lune-sans-dieux, sous un ciel aux desseins indécis, je me sentais incertain de ma route à venir autant que feuille au vent.
Voyageur sera
mon nom je le souhaite
premières averses
Effacés les plis
je suis allé voir la neige
en robe de papier
Les gens du siècle
ne remarquent point les fleurs
du châtaigner de l'auvent