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Citations de Bec McMaster (41)


Elle s’accroupit pour vérifier que personne n’avait été témoin de la scène. Dans le cas contraire, elle serait contrainte d’achever Lynch. Laisse tomber le couteau. Contente-toi de partir et de le laisser seul ici. Sans défense. Une seconde d’hésitation. Ce serait si simple… mais quelque chose l’arrêtait, comme une sorte de culpabilité qui lui était jusqu’alors inconnue. C’était la seconde fois en quelques mois qu’elle laissait la vie sauve à quelqu’un qu’elle aurait dû exécuter. Rosalind jura tout bas et se pencha pour attraper les poignets de Lynch. Elle le tira derrière une chaudière pour le mettre à l’abri des regards.
-J’veux que vous sachiez qu’j’vous ai vaincu, murmura-t-elle en s’agenouillant à ses côtés. Les yeux de l’homme étincelèrent dans les ombres, et la lueur rougeâtre des chaudières se refléta dans leurs profondeurs. Une promesse de vengeance. Elle hocha lentement la tête. Ceci – ce qu’elle avait entamé, ici, ce soir – ne s’arrêterait pas jusqu’à ce que l’un des deux prenne définitivement le dessus.
-Je viendrai… m’occuper de toi… Il parvenait à peine à parler, mais ces mots la firent frissonner. Un serment. Une promesse de mort. Elle tourna les talons et s’éloigna. Le monde était rempli de couleurs vives et l’énergie faisait vibrer son corps tout entier. Elle se sentait vivante, éveillée.
-Alors je vous attends.
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Tous les individus infectés de manière accidentelle étaient considérés comme des renégats et devaient s’enrôler chez les Engoulevents, ou prendre un poste chez les gardes Coldrush qui servaient la Tour d’Ivoire. Ou alors il leur restait une dernière option : la mort. Lynch avait été le tout premier Engoulevent, mais avec le temps, la guilde entière en était venue à représenter son nom. Les Engoulevents étaient légendaires en ville, évoqués comme une menace pour intimider les criminels au même titre que les révolutionnaires. Pas une seule fois ils n’avaient échoué à attraper leur proie. Jusqu’à aujourd’hui…
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La lueur des chandelles vacillait dans l’obscurité, illuminant le plafond de sa chambre. Lynch étira les bras et posa ses mains sous sa tête, les yeux braqués vers les ombres qui dansaient au-dessus de lui. Il avait désespérément besoin de dormir, mais il n’y parvenait pas. Il était obsédé par le goût des lèvres de sa révolutionnaire et par la façon dont elle s’était tortillée contre lui, ses jambes enroulées autour de ses hanches. Son sexe gonfla et le pan de sa chemise de nuit tourmentait sa peau sensible. Merde. Il grimaça et retira les mains de sous sa tête. Il ne trouverait jamais le sommeil s’il ne s’en occupait pas. C’était déjà assez difficile comme ça pendant la journée. Sa rencontre avec Mercury l’avait plongé dans une écume de frustration et de désir, et maintenant, voilà que Mme Marberry flirtait avec lui. S’il ne se contrôlait pas, il risquait d’exploser, déchiré par l’envie et le besoin, alors qu’il devait garder toute sa raison.
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-C’est un risque, admit Garrett. C’est pour ça qu’on l’a attaché. Il ne pourra pas vous toucher, Rosa. (Il hésita.) Mais je crains que vous n’entriez seule. S’il me voit… il réagit mal à notre présence, et j’ai peur que s’il me voit à vos côtés… il se sente menacé.
-Il a peur de vous ? Il marqua une nouvelle pause.
-Pas vraiment.
-Garrett, je vous en prie. (Elle alla jusqu’à poser sa main sur son bras.) Dites-moi ce que vous me cachez.
-Les ténèbres en lui – ses démons, appelez ça comme vous voulez – sont concentrées sur vous, Rosa. Un frisson d’une émotion indéfinie parcourut sa peau.
-Ça arrive parfois avec un sang bleu, ajouta-t-il doucement, quand il désire une femme au-delà de tout le reste. C’est une force impérieuse et possessive. Le besoin de vous protéger, de vous avoir à ses côtés, de… (Il rougit.) Le besoin de vous revendiquer. Je pense que c’est la seule chose qui vous ait sauvé la vie dans les Souterrains. Sa soif de sang était excitée, et par conséquent la facette sombre de son caractère, la partie de lui qui considère que vous lui appartenez. (Une lueur lugubre passa sur ses beaux yeux bleus.) Nous avons tous cette capacité en nous, Rosa. C’était un désastre. S’il disait la vérité, alors elle ne pourrait jamais échapper à Lynch. Il exigerait d’elle plus que ce qu’elle avait à donner.
-Et que se passera-t-il si je ne vais pas le voir ?
-Si nous ne trouvons aucun moyen de le ramener, alors nous… Je serai obligé de l’achever. Une peine immense emplit son regard et elle songea soudain que Garrett valait bien mieux que ce qu’elle avait cru. Un tel acte le détruirait, et jamais il ne s’en remettrait. Mais il ferait ce qu’il avait à faire, car il devait posséder un sens du devoir auquel Lynch ne devait pas être étranger.
-Je vais essayer.
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Lynch avait envie d’elle. Et pas seulement dans son lit. Il commençait à s’adoucir avec elle, à laisser libre cours à ses émotions. Elle aurait dû se sentir triomphante, mais elle était pétrifiée. Elle le dévisagea, impuissante, le souffle court. Aurait-elle elle-même oublié l’une des règles essentielles dans l’art de la manipulation ? Ne jamais tomber amoureuse de son adversaire. Elle se tenait au bord d’un précipice et risquait de basculer ; elle ne pouvait rester de marbre face aux assauts de Lynch. Si, c’est possible. Et je vais m’y employer. Ses lèvres ne formaient plus qu’une mince ligne dure.
-Je vous dois encore un bouton, il me semble, souffla Lynch en la tirant de sa léthargie. Elle le regarda d’un air captivé retirer le second bouton de son pantalon. Concentre-toi. Elle était ici pour une raison bien précise. -À moi, dit-elle en prenant une inspiration suffisamment profonde pour soulever sa poitrine. Lynch braqua ses yeux gris dessus.
-En effet. Rosalind humidifia ses lèvres.
-Vous disiez être à la poursuite des humanistes. En avez-vous attrapé un seul, monsieur ? Il releva les yeux et les planta directement dans les siens. Elle se demanda si elle n’avait pas été trop loin, trop vite. Ce n’était pas le genre d’homme à se perdre totalement dans la contemplation d’une poitrine. Il pouvait peut-être s’oublier un instant, mais il n’était pas idiot.
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-J’ai changé d’avis, reprit Lynch. Je ne veux plus de boutons. Je veux des agrafes.
-Des agrafes ? Son corset. Rosalind immobilisa ses mains.
-Des agrafes, confirma-t-il d’une voix ferme.
-Vous jouez gros, monsieur. Elle avait le souffle court. Elle n’arrivait pas à croire qu’il lui demande ça. À quoi diable avait-elle pensé en venant lui rendre visite ? Et pourquoi avait-il fallu qu’elle se lance là-dedans ? Si vous commencez ce jeu-là… J’irai jusqu’au bout. Elle fut parcourue d’un frisson. Elle ne s’était jamais sentie aussi excitée de toute sa vie. Qu’est-ce que tu fabriques ? C’est un sang bleu ! Mais sa conception de l’ennemi et de ce qui le caractérisait avait été ébranlée par ses révélations. Avec ses rares sourires et ses appétits contrôlés grâce à une volonté de fer, elle ne pouvait ranger cet homme dans la même catégorie que les autres. Lynch n’avait rien de comparable avec l’Échelon.
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Si vous avez l’intention de venir, il vous faut une tenue de circonstance. Ce sera déjà assez difficile comme ça de convaincre les portiers de nous laisser entrer.
-Prenez Perry avec vous, ajouta Garrett d’un air affable. Il faudra peut-être lui expliquer ce qu’est une robe. Perry lui jeta un regard meurtrier.
-J’espère que tu vas t’étouffer dans ton eau de Cologne, gronda-t-elle en se dirigeant vers la porte d’un pas lourd, saisissant le bras de Rosalind au passage.
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Pourtant…Un besoin soudain la gagna. Le besoin de se confier à quelqu’un, même à Adele. Elle retenait tant de choses en elle depuis des mois qu’elle se sentait sur le point d’exploser.
-Je l’ai embrassé, éructa-t-elle. Je ne sais pas pourquoi. Ce n’était qu’un jeu auquel je jouais avec lui. Un flirt. Ca ne voulait rien dire de plus pour moi. N’est-ce pas ? Lena fronça les sourcils. Elle ne pouvait réellement répondre à cette question.
-C’était horrible. Il ne m’a même pas rendu mon baiser. Et quand j’ai arrêté….(ses joues la brûlaient) il ‘ma dit qu’il tolérait mes petits jeux puérils uniquement dans l’intérêt de Blade, mais qu’il préférerait que je ne me jette pas sur lui comme ça. Notamment parce qu’on vivait sous le même toit. Ce souvenir lui noua l’estomac. Il s’était mis dans une telle colère qu’il en avait tremblé. Puis il avait tourné les talons et s’était éloigné sans rien ajouter. Elle parvint tant bien que mal à hausser les épaules avec légèreté à l’intention d’Adele.
-Le lendemain, il déménageait du repaire. Et j’ai décidé qu’il était temps pour moi de revenir dans le grand monde. Il n’y avait rien pour moi à Whitechapel.
-Il ne t’a pas rendu ton baiser ?
-Même pas un peu.
Adele fronça les sourcils.
-Comme c’est étrange. Moi, j’aurais soupçonné tout l’inverse, ma chère. Il n'arrivait pas à détacher les yeux de toi. Et quand Cavendish a essayé de t'attaquer, j'ai bien cru q'il allait le tuer.
-C'est envers Blade qu'il est dévoué. S'il laissait le moindre mal m'arriver, c'est à lui qu'il devrait rendre des comptes. Et à Honoria.
-Hmm (Adele se blottit un peu plus dans le manteau). Je te parie cent livres que tu te trompes.
-Et comment tu veux le prouver ? Demanda-t-elle d'un ton aigre. Je n'ai pas l'intention de lui poser la question. Adele ferma les paupières, un petit sourire aux lèvres.
-La prochaine fois, je suis sûre que c'est lui qui t'embrassera.
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Quand il était devenu évident qu’elle n’avait plus rien à faire à Whitechapel, elle avait supplié sa sœur, Honoria, de la laisser saisir cette occasion. Elle l’avait implorée pendant des semaines de la laisser retourner à son ancienne vie, et de tenter de décrocher un contrat d’esclavage. Curieusement, elles avaient trouvé un allié inattendu en la personne de Leo Barrons, son demi-frère. En tant qu’héritier du Duc de Caine, Leo ne pourrait en aucun cas révéler la vérité sur leurs liens – et sur sa propre illégitimité – mais il avait proposé de la prendre comme pupille. Lena s’était empressée d’accepter et de lui témoigner sa reconnaissance. Quand son père était encore en vie, ils avaient côtoyé le monde de l’Echelon, mais aujourd’hui, avec un gardien aussi puissant que Leo, elle était totalement adoptée. Pourtant, elle ne s’était jamais sentie aussi seule.
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Elle avait entendu parler des mécaniques, ceux qui troquaient leurs années de service au sein de l'Echelon contre des membres biomécaniques ou des organes à mécanismes. Cantonnés en ville dans des enclaves inondées de vapeur, on les traitait à peine mieux que des animaux. On ne pouvait faire confiance à un homme qui était à moitié fait de métal. En effet, de nombreux aristocrates de l'Echelon argaient qu'en se greffant des membres mécaniques il se rabaissaient à un niveau plus bas que celui d'humain et que, par conséquent, ils n'avaient plus les mêmes droits qu'un homme à part entière.
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Cela faisait des mois qu’il ne l’avait pas vue. Des mois que son visage s’estompait dans son esprit et menaçait de disparaître entièrement. Et la voilà, plus belle et plus vibrante que jamais, sa jupe rouge étalée sur le sol comme une mare de sang. Le désir et l’avidité qui le consumèrent aussitôt teintèrent ses yeux d’une couleur dorée de loup. Sa vue d’aiguisa et il fut en mesure de saisir en détail le moindre petit cheveu qui tombait sur ses épaules, la moue de ses lèvres, la lumière qui se reflétait sur l’extrémité de ses cils. Elle est à moi, gronda la créature au fond de lui.
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Lena hurla contre la paume de la main qui la bâillonait tout en continuant de donner des coups au tibia de son ravisseur. Le sourire de prédateur de Will s’effaça. Il avait bien eu l’intention de lui faire un peu peur, mais la terreur qui émanait d’elle réveilla tous ses instincts les plus dangereux.
-Chut, murmura-t-il contre son oreille, la faisant frissonner. Lena, c’est moi. C’est Will. La nervosité la quitta subitement qu’il dut la retenir contre lui. Elle se tourna avec un sanglot, et posa la tête contre son torse. Elle haleta, à l’étroit dans son corset, et enfonça ses doigts dans sa chemise, tout près de son cœur. Will se figea, la main en suspens au-dessus de ses cheveux. Qu’est-ce qui avait bien pu l’effrayer autant ? Ce n’était certainement pas son propre comportement ; à sa manière de s’effondrer contre lui, elle avait dû s’attendre à quelqu’un d’autre. Cette pensée lui fit voir rouge. Les poils se dressèrent sur sa nuque et un grognement monta dans sa gorge.
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Aramina retint son souffle.
-Ne t’imagine pas que je suis moins dangereuse pour autant.
-Ca ne me viendrait pas à l’esprit, murmura-t-il.
Son parfum lui monta aux narines. De la cannelle épicée. Séduisant. Presque assez pour lui faire desserrer son emprise et coller son corps au sien.
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Lynch se redressa.
-Retrouvez les humanistes (le prince tourna les talons et se dirigea vers la porte). Rapportez-moi leur tête. Quand les portes claquèrent derrière le prince et ses hommes, Barrons poussa un profond soupir.
-Bon, dit-il, ça s'est bien passé, il me semble. Il ne s'est pas trop inquiété de savoir qui a abattu Colchester. Lynch s'agenouilla et eflleura le bout de tissu. Le sang macula ses doigts et une sensation de chaleur tourbillonna derrière ses paupières.
-Ils lui ont sûrement épargné cette peine. Il lécha son doigt. Le goût explosa sur sa langue, l'extase d'une soif longtemps refoulée. Sa bouche s'assécha et il dut se forcer à calmer les réactions de son corps. D'après le faible parfum du tissu, il déduisait que celui-ci avait appartenu à une femme.
-Qu'est-ce que vous avez découvert ? Lynch frotta la traînée de sang entre ses doigts. L'odeur de résidus de poudre lui parvint aux narines.
-Un mystère. (il releva les yeux). Il y avait quatre personnes dans cette pièce. Colchester, deux loups-garous et celle-ci. Une humaine.
-Où est le mystère ?
-Celle-ci....Celle-ci était l'humaniste, déclara-t-il. Celle qui a tiré le coup de feu. Et il avait bien l'intention de lui mettre la main dessus.
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Elle lui jeta un petit coup d'oeil.
-Vous me dévisagez.
-Peux pas m'en empêcher, répondit-il. T'es faite pour être dévisagée.
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-Un baiser. Pour les carnets. Tu as promis et j'ai rempli ma part.
-Ah, mais il y en a deux, non ? J'ai promis un carnet en échange d'un baiser. (tout ça l'amusait fichtrement trop). Et t'y connais que dalle quand il s'agit d'embrasser un homme, ma belle.
Honoria releva la tête en fronçant les sourcils.
-Ca n'a pas eu l'air de te gêner. Ca parait assez simple. J'appuie ma bouche contre la tienne et tu me malmènes.
Il serra les poings dans sa chevelure avant de la relâcher. Une lueur dangereuse passa dans es yeux.
-C'est ce que tu penses ? Tu crois que je suis qu'un tas de chair qui s'attaque à une colombe comme un chien en chaleur ? (il fit glisser sa main sur sa gorge). Laisse-moi te dire une chose. J'ai plus d'un demi-siècle. Ca fait un max de temps pour m'entrainer, Honor. (un sourire envahit lentement son visage). Maintenant, t'es dans la mouise.
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Les pays scandinaves étaient gouvernés par les loups-garous ; les Etats germaniques les contrôlaient et les utilisaient dans l'armée. Mais les sang bleu et les loups-garous ne se mélangeaient pas très bien. Cependant, quand l'Echelon était arrivé au pouvoir, la première chose qu'il avait faite fut de s'attaquer aux clans de loups écossais et de détruire la plupart d'entre eux à Culloden. (....).
-D'où vient-il ? Demanda-t-elle.
-Il a été vendu par sa mère dès qu'il a montré les premiers signes de transformation, expliqua Blade. Je l'ai découvert sur une scène, dans l'East End, enfermé dans une cage. Ils lui donnaient des coups de couteau pour essayer de l'enrager afin de distraire le public. Il devait avoir quatorze ou quinze ans. Il était brisé.
-Je croyais que c'était l'ennemi naturel des sang bleu ?
-Un ennemi est ce que tu en fais. La seule raison pour laquelle les sang bleu et les loups-garous ne s'entendent pas, c'est parce que les loups-garous sont les seuls à pouvoir mettre un sang bleu en pièces, et sans effort. Ils sont une menace, dit-il, avant d'ajouter doucement : Et j'imagine que j'aime pas trop les cages. Je pouvais pas le laisser là, à me regarder avec ses yeux jaunes et sauvages.
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Elle en vaut pas la peine. Blade savait pertinemment pourquoi son lieutenant manifestait un tel dégoût. Will méprisait la plupart des femmes ou les évitait carrément. Après que sa mère l'avait vendu pour cinq livres, il les maudissait toutes jusqu'en enfer. Et puis, ensuite, il y avait eu cette confusion, deux ans plus tôt, quand les deux hommes avaient passé leur accord concernant l'alimentation. Will était un jeune mâle dans la fleur de l'âge, avec peu d'expérience sexuelle, voire aucune. Les moments où il offrait subsistance à Blade l'avaient profondément secoué, et avaient fait naître en lui des sensations auxquelles il n'aurait jamais été enclin. Il avait fallu un moment à Blade pour comprendre ce qui se cachait derrière la manière soudaine dont son lieutenant se mettait à éviter son regard. Puis, il y avait eu cette soirée désastreuse, quand Will avait fait un geste vers lui et avait brisé toutes les règles. Ils avaient résolu le problème.
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Malgré ses préjugés, elle se surprit à le dévisager avec curiosité. Les seuls sang bleu qu'elle avait connus appartenaient à l'Echelon ; nés dans les Grandes Maisons, ils se voyaient proposer de l'hémoglobine contaminée au cours de rituels de sang qui se déroulaient lors de leur quinzième année. Seuls les membres de très bonnes familles ou des plus influentes étaient autorisés à accéder à ces rites, mais les accidents étaient évidemment inévitables, quand on sait que le virus pouvait se propager par la moindre égratignure ou la moindre goutte de ce fluide vital. Blade lui-même était considéré comme un sang bleu renégat, un hors-la-loi au statut non reconnu et dont l'existence même était une insulte. Si l'Echelon avait pu le tuer, il l'aurait fait.
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Elle n'avait jamais rencontré de sang bleu renégat auparavant. Les seuls autres qui survivaient devenaient des Engoulevents, une guilde de chasseurs et de chasseurs de primes, ou bien, s'ils pouvaient revendiquer des relations aristocratiques ou une hérédité, avaient des chances de se voir offrir une place chez les gardes de l'élite, les Coldrush, qui assuraient la surveillance de la Tour d'Ivoire. Elle n'était entrée en contact avec aucune de ces deux catégories quand elle travaillait à la lisière de l'Echelon. On ne l'avait pas considérée comme de race suffisamment élevée pour accéder aux fonctions de la Tour d'Ivoire, ni suffisamment roturière pour croiser les Engoulevents.
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