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Citations de Bernard Wolfe (27)


Je ne dis pas que ce n'est pas humain de vouloir être parfait, mais la plus grande partie de l'humanité le veut sans jamais y parvenir, sachant très bien que c'est un mirage. J'ai très peur du perfectionniste qui se prend au sérieux. Ce qui vient de se passer à Los Alamos, c'était l'oeuvre des perfectionnistes, comme chaque guerre. On dirait que la seule chose parfaite dont ils pourront se vanter, ce sera une guerre parfaite...
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--- Le vernis de théologie, et en dessous, la plongée brutale du bistouri en soi-même - voilà à quoi se ramènent toutes les grandes croisades politiques, tous les mouvements de masse messianiques, perfectionnistes et salvateurs, depuis l'homme de Cro-Magnon jusqu'à l'homme Cyber-Cyto ! Ces mouvements doivent naturellement être dirigés par des hommes qui sont pacifistes en surface et des bébés violeurs en profondeur - seul un leader doté d'une telle ambivalence rageuse peut exercer un tel charme charismatique sur le reste de l'humanité, la piétaille des ambivaillants, des ambivaleureux, et les mobiliser pour faire tout et n'importe quoi...
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De cette façon, des termes péjoratifs tels que «mutilé» ou «rogné» ne viendrait même plus à l'esprit quand un type serait un amputé volontaire. Un «volamp», on pourrait l'appeler comme ça. Les diminutifs de ce genre, qui sonnent bien, ont toujours beaucoup de succès. Immobs. Limbo - C'est comme ça qu'on pourrait appeler notre merveilleux nouveau monde, Limbo. Le grand équivalent moral de la guerre pourrait être le volampisme.
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Un homme doit pouvoir trébucher et trembler un peu. Seuls les robots ne trébuchent jamais...
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À la suite d'un oubli, le martyr du nouveau monde n'était pas aussi mort qu'on l'avait cru. Il devenait urgent de réparer cette erreur. Cette sorte de société tient à ce que ses morts restent morts... Un martyr qui joue les Lazare ne peut qu'être la source d'ennuis. Imaginez un peu le Soldat Inconnu revenant à la vie. Emmerdant comme la pluie ! Que voulez-vous lui dire ? Et surtout, quels blasphèmes ne risquerait-il pas de proférer !
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Le rire est une sorte de sanglot court-circuité...c'est peut-être pour cela qu'il amène les larmes aux yeux.
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Le non Aristolicien crée par l'immob peut s'ouvrir entièrement et directement au contenu de son inconscient, il peut invoquer les éléments à volonté- ils jaillissent sur son ordre dans leur vérité nue et non sous forme de symboles fragmentaires- car l'immob réalise le vieux concept freudien: "La ou était le ça, le moi sera." Et cette révolution est en train de se produire. Des l'instant ou l'inconscient est totalement libéré, l'homme découvre que ce qu'il porte en lui depuis toujours est en fait le monde, le cosmos, l'infinité, la totalité de l'océan ondulant de la réalité. Et cela parce que dans son état originel passif, avant qu'il ne soit envahi par les démons, avant d'être obligé de procéder à la cruelle séparation entre le moi et le ça, il était dans la totalité du monde et la totalité du monde était en lui.
Page 344 de l'édition poche.
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Tout au long du carnage, des gens ont été animés et propulsées par d'immenses forces impersonnelles, qui les dépassent et sont hors de leur portée. Bien sûr, c'est une caractéristique de la vie moderne en général. Chaque jour de leur vie, même en temps de pais, les gens se sentent bousculés et maltraités - au travail, à l'école, même dans la nursery, où le mythe des mauvais traitement commence réellement, quand les illusions de grandeur de l'enfant se brisent entre les mains de la réalité. Mais quand la guerre arrive, tout cela se trouve formidablement augmenté et prend de nouvelles dimensions spectaculaires - maintenant, les gens sentent qu'on les a vidés de toute détermination personnelle, qu'ils sont réduits au statut de pantins, de robots, de mécaniques, de bêtes de somme, de chair à canon. Toutes ces créatures sans volonté, qui ne bougent que lorsque des forces extérieures les poussent, qui sont perdues et perplexes quand elles ne reçoivent pas d'instructions venant «d'en haut». Ce genre de passivité, d'absence totale de volonté, est une régression vers l'état d'impuissance miaulante et vomissante de la petite enfance - ce qui constitue un affront insupportable porté à la dignité de l'adulte. Surtout parce que, en secret, c'est la situation à laquelle chacun aspire avec avidité.
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N'étudie pas seulement les choses sérieuses, tâche d'apprendre aussi à plaisanter.
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Même les populations les plus humbles, les plus effacées, produiront toujours, de temps à autre, des individus aux yeux fous et avec la révolte dans l'âme. Et ces déviants créeront toujours un monde anarchique marginal qui vous encerclera, vous, les soumis. Ce qui est probablement une bonne chose pour les gens normaux, Ubu. Il est salutaire pour les somnambules d’entendre à l'occasion un beuglement à vous glacer les sangs venant des sauvages en périphérie, ne serait-ce que pour les empêcher de s'endormir complètement. Si le maladif n'a pas de valeur esthétique en soi, l'abrutissement non plus.
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Le vingtième siècle a révélé un fait assez sidérant : dans la mesure où on lui laisse toute latitude, l'homme est motivé par le désir de se détruire, et non de satisfaire son intérêt. L'homme économique était un déguisement pour l'homme masochiste, sous le manteau de l'Apollinien paisible se cachait un Dionysien avide de trouver la mort - et maintenant, le manteau a été arraché. À elle seule, la perfection de la guerre a permis ce déshabillage. D'après tous les rationalistes du dix-neuvième siècle, les Smith pro-capitalistes comme les Marx anti-capitalistes, les nations ne faisaient la guerre que pour obtenir des avantages matériels - mais qui peut prétendre après ce siècle de guerres mondiales, que c'est le mobile de ces holocaustes globaux quand le résultat, sur le plan économique mais aussi sur tous les autres est un désastre total pour tous les combattants ? Quand ça coûte aussi cher de gagner que de perdre ? Quand, une fois dissipée la fumée de la dernière explosion atomique, il est impossible de distinguer le vainqueur du vaincu ?
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Les gens qui dorment ne créent pas l'Histoire, ils la bâillent.
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La rose répandra toujours un unique parfum même si elle porte un autre nom.
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Quand je coupe l'aggressivité, je retranche aussi une bonne part de la sexualité ; ce sont deux soeurs siamoises. Peut-être l'amour est-il réservé aux fous.
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Aucun esthète ne peut prétendre à grand- chose dans une atmosphère qui n'est pas assez complexe, pas assez ambiguë, émotionnellement et éthiquement, pour avoir une dimension esthétique.
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Lorsqu'on est incapable d'exprimer quelque chose de trop intime, il reste à faire un discours.
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Le vieillard haletait.
- Beaucoup prognose, aujourd'hui, dit-il.
Il peinait en gravissant la montagne ; plusieurs fois, il dut s'adosser au tronc d'un raphia, pour essayer de reprendre haleine. A chaque halte, le malaise lui imposait le même rituel. Oter de sa tête la casquette de tennis à visière verte (trouvée dans un magasin de sport hollandais, demeuré intact, à Johannesburg). Défaire l'écharpe de soie peinte, aux motifs délicats, nouées autour de ses flancs émaciés (d'origine londonienne, l'écharpe, raflée sur les rayons d'un excellent magasin de nouveautés de Durban, échappé au désastre). S'éponger le front avec ce pagne. Puis se baisser péniblement et se masser les pieds à travers la toile des souliers de cricket (souvenir du Cap, pêchés au Clus Champêtre, dans un coffre qui avait appertenu au dernier attaché naval britanique près le consulat d'Agleterre dans cette ville).
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- Que nous a enseigné le professeur Ames ?continua-t-il. Une grande leçon. Que, sans perspectives ou dans une mauvaise perspective, l’œil ne voit que mirages. Mais cet Hallucinateur veut-il prouver que derrière toute forme que saisit l’œil il n’y a que chaos ? Pas du tout. Il ne prouve qu’une chose, c’est que toute forme que bâtissent nos yeux par le truchement de mots ou d’étiquettes périmées est hallucination. Il existe des formes dans le monde silencieux mais nous ne les verrons que si nous nous débarrassons au préalable de tous les mots hallucinants. Regardez !
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BABYFACE : Pourquoi les gens se sentent-ils de plus en plus comme des insectes ?

MOI : La vie d'un insecte est entièrement régie par des pulsions, et la guerre est ce qui se fait le mieux dans ce domaine.
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Et Martine devinait en elle le type perpétuel de la clitoridienne, embourbée depuis l'adolescence dans les préliminaires de la vraie vie sexuelle, pelvis bouclé à double tour et les profondeurs érotiques anesthésiées.
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