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Critiques de Betty Smith (72)
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Le lys de Brooklyn

Certains romans se dévorent, frappent, révèlent tous leurs secrets tout à coup.

D'autres accompagnent, ne se pressent pas, et ne se dévoilent que sur le temps long.

A Tree Grows in Brooklyn fait partie de ceux-là.



C'est un roman dont on se dit en le refermant qu'on aimerait le relire dans dix ou quinze ans, puis encore une décennie après ça, pour se laisser ce temps-là justement, celui de grandir, de mûrir, de perdre un peu et de savourer beaucoup.



On peut avoir du mal avec A Tree Grows in Brooklyn dans ses premières pages, pour la simple et bonne raison que le roman ne cherche jamais à prendre de gants avec son lecteur, à créer un rythme confortable, prévisible ou évident, à inventer du romanesque là où il n'y a que la réalité du quotidien et de l'enfance et l'adolescence de Francie. On finit cependant par trouver un plaisir fou dans le fait de s'attacher au roman, de le lire sur le temps long, de le savourer anecdote après anecdote. Et on comprend comment A Tree Grows in Brooklyn a pu acquérir son statut de classique indémodable.



L'histoire (si on peut la nommer ainsi) est avant tout le récit fidèle des petits rituels de Francie, de l'architecture de sa famille et de la géographie du Brooklyn où elle grandit, de la pauvreté, de la guerre, des estomacs qu'on peine à remplir et de la normalité qui demeure pourtant, en tout cas aux yeux de Francie qui n'a jamais connu rien d'autre. Sa famille est pauvre, elle le sait, mais ne le remarque pas non plus. C'est comme ça.

La petite fille n'est pas naïve pour autant, et comprend bien qu'il n'est pas tout à fait rassurant que son père rentre à pas d'heure dans un état bizarre ou que les rides sur le front de sa mère ne cessent de s'approfondir. Mais même dans les périodes de creux, même lorsqu'il devient de moins en moins certain qu'elle pourra continuer à aller à l'école comme elle en rêve, même lorsque la famille se déchire et que l'argent fait défaut, Francie s'accroche. Francie lit, rêve de Manhattan, cueille tous les instants de légèreté dont l'enfance lui permet de profiter sans arrière-pensées, et cultive un sentiment de communauté avec tous les voisins qui connaissent leurs difficultés et partagent leur condition.



Le roman n'a cependant absolument pas pour but de romancer la pauvreté ou de déclarer qu'au fond, les pauvres vont très bien et qu'il suffit de beaucoup d'amour et de quelques jeux d'enfants pour rendre acceptables des conditions de vie extrêmement éprouvantes et des horizons plus que limités. C'est même tout le contraire. Le livre va certes décrire avec simplicité et grâce la résilience et l'adaptabilité de Francie, mais ce n'est que pour mieux mettre en valeur la combativité qu'elle se construit au fil des ans, pour aboutir à la féroce conquête de sa propre indépendance à l'adolescence et à l'âge adulte.



A Tree In Brooklyn ne cesse en réalité d'asséner le même message, à travers des épisodes troublants, injustes ou déchirants de la vie de Francie.

La vie n'est pas juste.

La vie n'est pas juste, et ce roman le montre avec une honnêteté, une clarté et même une intransigeance assez inoubliables.

La vie n'est pas juste, mais on peut tout de même trouver des moyens de se faire justice.

Francie l'apprend vite : quoi qu'elle fasse, les riches seront privilégiés, les garçons passeront en premier, et les filles de Brooklyn comme elle avec leur accent différent, leur allure déchevelée et leur histoire familiale compliquée auront toujours à se battre davantage. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle est démunie. Comme le roman l'affirme avec de plus en plus de force et d'émotion, Francie a de la ressource, elle rusera autant qu'il le faudra, avec son frère et sa mère surtout, et elle s'imposera.



Ce roman est donc loin d'être une lecture facile, et ce malgré son style en apparence tout simple et son histoire chronologique assez facile à suivre. Le récit regorge de détails dans lesquels on se perd parfois un peu, n'offre pas de rythme égal ni même vraiment structuré, déroule en réalité sa trame de la façon la plus fidèle possible à l'existence de Francie : sans concessions, sans aménagements, dans la simple et dure vérité de son quotidien. Et c'est sans doute aussi et surtout pour ça que le charme opère et que l'on s'accroche à cette jeune fille avec une force incroyable : parce qu'on a connu avec elle le pain qu'elle achetait au coin de la rue, les heures qu'elle passait à marcher pour aller à l'école, les petits salaires ouvriers qu'elle a péniblement alignés et l'âge sur lequel elle a tant menti, parce qu'on a attendu et espéré avec elle, parce qu'on a connu les changements de Brooklyn, parce qu'on a entendu son argot et aimé ses habitants. Parce qu'on s'est battu avec elle, un peu. Parce qu'on a grandi. Parce qu'on a vécu, tout simplement.


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Le lys de Brooklyn

J'avais déjà lu cet livre il y a des années mais j'ai décidé de m'y replongé pour l'amour des livres. En effet, la narratrice, Francie Nolan âgée de neuf ans a le rêve de plus tard écrire. Pour cela, elle lit: un livre par jour. J'aimerai tellement pouvoir le faire! Elle se bat pour aller dans l'école qui lui permettra de progresser car dans celle de son quartier, le jugement sur ses capacités est malheureusement ancré car elle vient d'une famille d'immigrés et pauvre.

J'ai apprécié à travers son récit de découvrir de l'intérieur la pauvreté, les astuces pour s'en sortir, pour économiser le moindre sou, son acharnement à vouloir s'en sortir.

Quel plaisir de relire ce roman avec des yeux d'adultes qui m'a permis d'interpréter et d'assimiler plus de détails que la fois précédente (fin d'adolescence).
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Le lys de Brooklyn

Ce livre raconte la vie de Francie Nolan au début du 20 ème siècle à Brooklyn. Ce livre est plein d'optimisme, et merveilleux à lire.
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Le lys de Brooklyn

Un coup de cœur.

Je me demande vraiment pourquoi je ne l'ai pas lu plus tôt car cela faisait un moment que je l'avais dans ma bibliothèque.

C'est un récit extrêmement touchant et je sais déjà que je vais être frustrée de ne pouvoir faire ressentir ici ce que j'ai ressenti lors de ma lecture.



Pour moi c'est une histoire de femmes : Francie, sa mère, ses tantes...

Malgré la pauvreté, les humiliations, la faim, l'alcoolisme des hommes elles se battent pour que leur famille aient malgré tout une vie décente.

Elles veulent donner une bonne image malgré leur manque de moyen. Quand je pense à l'abnégation dont ces femmes font preuve je suis plus qu'admirative.

Le regard d'enfant de Francie est innocent mais voit bien comment se déroulent les choses. Sa relation avec son père est extrêmement touchante.



Les personnages secondaires ne sont pas négligés.

En fait j'ai trouvé tous les personnages intéressants : la plupart sont touchants, certains énervants, d'autres carrément méchants mais ils représentent la vie à cette époque.



Je ne peux que conseiller cette lecture, un très beau roman.
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Tout ira mieux demain

Après mon coup de cœur pour "Le lys de Brooklyn" l'été dernier, j'avais hâte de retrouver le Brooklyn des années 20.



Tout comme dans ce premier roman, on est ici plongé dans une famille pauvre qui économise le moindre cent. Si la valeur/le coût des choses et les salaires ont bien changé, on comprend très bien le rapport entre les gains et les dépenses et la difficulté qu'avaient ces gens à vivre avec leur paie chaque semaine.



Si le thème est légèrement différent du "Lys de Brooklyn", le schéma est le même. On suit le quotidien d'une jeune femme, il ne se passe rien en soit. On suit son apprentissage, ses rêves, ses rapports avec ses parents et amis, son premier emploi etc...



Ici notre héroïne entre dans le monde du travail puis souhaite se marier et avoir son propre foyer. On voit la différence entre ses rêves, désirs, intentions et la réalité.

C'est le récit d'une femme qui a fait trop vite je dirais, dans l'espoir de vivre autre chose que la vie de ses parents.



C'est aussi l'histoire de tous ces gens qui ont subsisté avec peu, ont vécu une vie de dur labeur et de peu de plaisir, sans jamais lâcher ni se plaindre, dans l'espoir (né en partie du fameux rêve américain) que "tout ira mieux demain".



Si la fin de ce livre est semblable à celle du précédent, dans le sens où l'on quitte l'héroïne avant la fin de son parcours, au moment où autre chose commence (ce qui me laisse encore une fois en plan je l'avoue..), je le trouve néanmoins plus amer.



Car, si je lis les livres de Betty Smith avec un très fort intérêt historique, sociologique, culturel, je m'attache également très fort à ses héroïnes. Et là, je dois dire que la pauvre Margie n'est pas épargnée. Mais vu la fin ouverte, je me permets de réserver une suite heureuse à cette jolie personne.



Et comme je ne me lasse pas d'apprendre comment les gens vivaient à Brooklyn (et ailleurs) à cette époque, je lirais les autres titres de l'autrice.
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Le lys de Brooklyn

On pourrait se croire dans un roman de Dickens dans ce livre de Betty Smith tant l’héroïne, la si attachante Francie, subit les affres de la pauvreté, dans le Brooklyn du début du XXe siècle. À 10 ans, elle n’est qu’une petite fille maigrichonne qui, avec son frère, court les rues pour récupérer détritus et autres marchandises à vendre au chiffonnier du quartier, afin de gagner quelques sous qui leur permettront de s’acheter de rares friandises. Car dans la famille Nolan, tous les sous sont comptés : le père Johnny gagne sa vie comme serveur et chanteur dans les soirées organisées. S’il ramène bien sa paye, irrégulière, à la maison, les pourboires lui servent à assouvir sa soif inextinguible de poivrot. La mère Katie est bien obligée de multiplier les ménages et de s’occuper de la conciergerie d’un immeuble pour offrir de quoi donner à manger à ses deux enfants. Quitte à y laisser sa santé, l’état de ses mains en témoigne. Et lorsque le compte n’y est pas, elle multiplie les efforts d’imagination pour consoler Francie et Neeley. De plus, la jeune fille s’aperçoit bien que sa mère lui préfère son frère (elle doit attendre un an pour rentrer à l’école en même temps que lui, et celui-ci est prioritaire pour entrer au collège, malgré ses dons d’apprentissage et sa volonté d’étudier). Malgré tout la petite Francie grandit dans cet environnement hostile avec un regard résolument positif, une vision émerveillée de la vie où chaque petit événement recèle une part de beauté, de douceur. Et puis il y a la lecture : un livre de la bibliothèque par jour, pour lire tous les livres de A à Z, ainsi qu’une page de la Bible et de Shakespeare tous les soirs. Et une soif d’apprendre et de découverte qui reste intacte malgré les déconvenues. Ainsi qu’une imagination qui lui permet d’inventer les histoires et les amis qu’elle ne rencontre pas dans la vie. Du coup le quartier de Williamsburg, Brooklyn, miséreux et populeux, devient un terrain de jeux charmant aux yeux de l’héroïne. Après chaque désillusion, et Dieu sait qu’elles sont nombreuses, la jeune fille réinvente son quotidien et repart de plus belle, car jamais elle ne perdra l’espoir. L’espoir dans des jours meilleurs, l’espoir d’une vie plus belle, l’espoir qu’un jour elle sera riche et célèbre, grâce à ses histoires, et pourra faire le bonheur autour d’elle. Un être solaire que nous suivons au fil des pages, la voyant grandir et devenir jeune fille. Une belle redécouverte que ce roman de Betty Smith, publié en 1943 aux États-Unis et 3 ans plus tard en France et complètement disparu depuis dans notre pays. Les amatrices et amateurs d’Alice McDermott, Richard Russo ou Kent Haruf pour ne citer qu’eux, peuvent y retrouver ici leur mère spirituelle !
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Le lys de Brooklyn

Ce roman relate la vie de la famille Nolan dans le quartier pauvre de Williamsburg à Brooklyn au début du 20ème siècle à travers les yeux de Francie, fille de Katie et Johnny et sœur de Neeley. Betty Smith raconte comment le beau Johnny et la travailleuse Katie se sont aimés au premier regard, comment Francie et Neeley ont vécue une enfance remplie de joies malgré la pauvreté et l’alcoolisme de leur père tant aimé, comment les sœurs Romelly, Katie, Evie et Sissy se sont serrées les coudes, comment Francie a découvert le plaisir de lire et d’apprendre, de s’élever dans la vie par l’éducation et la culture. Le Lys de Brooklyn est la chronique douce amère d’un temps révolu, d’une époque où tous les futurs étaient possibles. Paru en 1943 aux Etats-Unis, il est vite devenu un best-seller et un classique de la littérature américaine.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Le lys de Brooklyn

Ce livre nous raconte le destin de Francie, petite fille née à Brooklyn au début du 20ème siècle. Née chétive, dans une famille très pauvre, elle survit cependant, grandit et se déploie telle un lys au coeur de la laideur de ce faubourg de New York. Car bien que pauvres, les parents de Francie font tout pour offrir un autre destin à leurs enfants, Francie et son petit frère Neeley. Cependant, John, le père, alcoolique, peine à assumer ses responsabilités. En revanche, Katie, leur mère, est une femme courageuse, dure au mal, peu affectueuse, mais qui a compris une chose essentielle: c'est l'éducation qui les sortira de la misère. J'ai beaucoup aimé ce beau roman à la fois très classique et relativement moderne. J'ai également aimé suivre tous les habitants de ce quartier de Williamsburg, cette communauté de gens débrouillards, drôles, honnêtes et solidaires. Une belle découverte.
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Le lys de Brooklyn

Les premières années du siècle dernier, Brooklyn, une famille, pauvre: Katie la mère, courageuse, Johnny le père, chanteur, buveur, Francie la fille aînée, enfant chétive, rêveuse, douée pour les études et Neeley, le petit frère. Francie idolâtre son père, sa mère se tue à la tâche, son père chante dans les bars, et boit les pourboires si bien nommés. Le froid, la faim: le quotidien est rude. Les enfants travaillent, trop jeunes, pour rapporter quelques sous, mais l'argent ne fait pas le bonheur c'est bien connu. Katie fera tout son possible pour permettre à ses enfants d'accéder à une éducation qu'elle n'a pas eue.

Pourquoi alors ce récit m'a t-il peu touchée? Réminiscence des histoires édifiantes du caté? le côté "aide toi le ciel t'aidera"? Les symboles bien lourds et bien annoncés? (ah, l'arbre coupé qui reprend vie...) , les dialogues empesés? (une fillette de sept ou huit ans demande à son père: "qu'est-ce que c'est que cette liberté d'user des choses, s'il faut payer pour les avoir?"...

Dommage...
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Tout ira mieux demain

Tout ira mieux demain ? pas certaine... Ce roman nous plonge dans l'univers des petites gens du New-york des années 20. Tous veulent encore croire au rêve américain. Mais la survie au quotidien, sou après sou, le manque d'amour, ou les aléas de la vie font que ce rêve parait bien loin. Ce roman nous décrit une réalité assez brutale sur la vie difficile des femmes à cette époque. Heureusement que l'optimisme de Margie nous donne une lueur d'espoir.
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Le lys de Brooklyn

Le lys de Brooklyn

Betty SMITH



Francie Nolan est une petite fille d’origine irlandaise par son père et autrichienne par sa mère qui vit avec sa famille dans un quartier de Brooklyn au début des années 1900.

A travers elle nous découvrons la vie de l’époque avec sa pauvreté, l’alcoolisme, les maladies, sa vie de quartier, les mariages, les naissances et les enterrements aussi.

Les relations familiales avec les tantes de Francie hautes en couleurs et l’héritage religieux maternel.

Mais surtout les espoirs d’élévation sociale et l’envie d’instruction de Francie et son petit frère Neeley.



Un véritable roman d’apprentissage comme je les aime !

Le suivi de cette famille m’a vraiment enchanté.

Un roman comme j’aimerai en découvrir plus souvent.
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Le lys de Brooklyn

Début du siècle dernier ; Johnny et Katie se marient, s'installent à Brooklyn. Ils rêvent d'un quotidien moins compliqué que celui qui se profile. Lui poète-chanteur-musicien fragile ; elle, besogneuse femme de ménage convaincue que l'instruction est ce qui est indispensable pour sortir d'un schéma de misère «héréditaire». Les 2 enfants du jeune couple, Francie et Neelay son jeune frère, vont grandir dans un environnement dépouillé vivant du strict minimum et où chaque sou est compté. L'amour qui unit chaque membre de cette famille, l'éducation respectueuse de chacun, la volonté débordante de Katie qui «porte» et fait avancer la famille vers des jours meilleurs, l'attention discrète mais réelle de Johnny pour l'avenir des enfants et de sa femme. Les parents stimulent et encouragent à l'instruction, aux études, à la débrouillardise aussi pour atteindre ce à quoi chacun aspire.

Ce livre remarquablement écrit et traduit nous propulse dans un quotidien qui malheureusement peut encore être celui d'un certain nombre et pas qu'aux États-Unis ! Il laisse l'espoir à des individus respectueux, opiniâtres, à la soif de savoirs ... Un très beau texte au cours duquel nous cheminons au côté de Francie jeune, déterminée jusqu'à l'année de ses 17 ans. Un parcours de vie semé de difficultés qui «forgent le caractère» et mènent à la réalisation des rêves.
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Le lys de Brooklyn

[...] Le livre de Betty Smith embrasse six ans de la vie d’un quartier, d’une famille, d’une enfant, de New York et de l’Amérique. 

La misère du quartier se sent dans l’odeur du café et du pain de seconde main, la pudeur d’une famille se lit dans l’acharnement de parents à vouloir, coûte que coûte, offrir une belle éducation à leurs enfants, New York et l’Amérique s’observent dans les combats des syndicats, les paroles entendues à l’abri d’une porte, la frayeur des mères à l’approche de la première guerre mondiale. 

Lire Le lys de Brooklyn, c’est entrer par la petite porte, vivre dans les coulisses et être le témoin d’une société qui change : des chevaux aux automobiles, du gaz à l’électricité, de la tirelire à l’assurance vie, d’une enfance pauvre et heureuse à une adolescence de travail. [...]
Lien : http://www.startingbooks.com
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Le lys de Brooklyn

J ai lu ce roman a l'adolelescence et il m'a laisse un souvenir indélébile. Je l ai relu ensuite une ou deux fois au fil des années, mais toujours avec le même plaisir. C'est sans doute avec ce livre que j'ai fait mes premiers pas dans la littérature américaine, un chemin que je n'ai pas regretté depuis. Le rendu de la misère des premières années du XXeme siècle est hurlant de vérité et on voudrait tellement tendre la main à Francie pour l'aider dans son combat pour s'extirper des griffes de la pauvreté qui a brisé sa mère et surtout son père. Elle y parviendra seule et construira sa vie avec la fierté de ceux qui n'avaient rien. Un cheminement initiatique édifiant qui nous fait soupçonner des relents autobiographiques. A lire absolument surtout par les adolescents d'aujourd'hui, mais là je rêve....

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Le lys de Brooklyn

Brooklyn, New York



Une autobiographie dévorée dans la bibliothèque verte, et qui m'a marquée et fascinée, parce que probablement lue un peu trop jeune.

L'histoire d'une fille d'immigré irlandais - paresseux et charmeur comme il se doit - prête à donner son coeur au premier menteur venu, mais aussi avide de vivre, que cet arbre qui pousse dans la cour de l'escalier de secours de son immeuble.



J'ai appris sur le tard qu'il avait été adapté au cinéma par Elia Kazan, un autre immigré
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Le lys de Brooklyn

L'histoire se situe dans un New York des années 1910-1915 dans un des quartiers pauvres de cette époque qu'est Brooklyn.

Ce roman relate la vie d'une petite fille qui habite ce quartier avec sa famille et les conditions précaires dans laquelle ils vivent. Nous pouvons voir notre protagoniste grandir au fil des pages passant d'événements heureux aux plus fatalistes. C'est un bon roman tranche de vie à lire quand cette époque vous intéresse.
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Tout ira mieux demain

Margie Shannon a dix-sept ans et des envies de liberté. D’ailleurs, elle vient de trouver un emploi et pour marquer son indépendance elle ne rentre pas directement du travail chez ses parents ou sort quelquefois le soir. Margie est une jeune femme vive, sensible, intelligente et résolument optimiste. Si elle a été élevée au sein d’un couple dont les marques d’affection sont inexistantes, elle espère bien ne pas reproduire la vie de ses parents qui ont du mal à joindre les deux bouts dans cet Amérique des années 20 où les ouvriers sont soumis à une forte pression et où les femmes subissent plus qu’elles ne vivent. Mais il ne suffit pas de le vouloir et d’y croire pour y arriver. La vie, parfois, vous rattrape malgré tout.



Ce livre est un magnifique portrait de femme ou plutôt de jeune femme qui devient adulte. Margie est terriblement attachante et on se prend à espérer avec elle des jours meilleurs, les marques de tendresse et d’amour qu’elle mérite amplement tant de la part de ses parents que de Frankie, qu’elle épousera mais qui se montrera bien en deçà des rêves de Margie.



Betty Smith nous immerge complètement dans cette Amérique d’après-guerre et dans ce monde ouvrier en lutte permanente pour trouver un emploi, le conserver, faire vivre dignement sa famille et espérer pour ses enfants un destin plus flamboyant. Elle exprime à merveille les difficultés de communication entre mari et femme, entre parents et enfants, cette frustration qui habite en chacun. Il y a des pages magnifiques de descriptions de ces employés hagards qui reviennent chez eux après une journée de travail harassante et dont le corps et le regard expriment toute la lassitude et la résignation.



C’est une nouvelle fois une magnifique découverte due à Belfond Vintage d’un classique de la littérature qui mérite amplement d’être mis en lumière. Betty Smith possède une plume magnifique capable de nous emmener dans ces rues de Brooklyn et au cœur de ces familles écrasées par la nécessité de se tuer à la tâche. Mais c’est aussi un livre optimiste en ce sens que le personnage de Margie déborde d’énergie et d’espoir et qu’elle apporte une extraordinaire lumière à ce récit qui pourrait n’être que sombre.



C’est à la fois très révélateur de la société américaine des années 20, où en tous les cas de la vie d’une classe sociale, et très moderne par les messages que le roman véhicule d’émancipation et de liberté. Le tout dans un style lui aussi très moderne, peut-être dû à la traduction, mais qui reflète bien le caractère volontaire de Margie.



Sublime !

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Le lys de Brooklyn

Pour le thème de #adolescence du @lemoisamericain, j'ai lu "le lys de brooklyn" de Betty Smith. Nous découvrons Francie à 9 ans et la suivons jusqu'à ses premiers pas d'adulte, un véritable roman d'apprentissage qui prône les bienfaits de l'école et de la lecture !

L'intérêt majeur pour moi de ce livre réside dans la découverte historique et sociologique du brooklyn du début du XXeme siècle : qui y habitait, comment y vivait-on, quelles étaient les relations entre les diverses communautés...
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Le lys de Brooklyn

C’est le meilleur livre que j’aie lu cette année ! Romanciers mâles proclamés meilleurs romanciers de tous les temps par des critiques mâles, nommés dans les top 10 ou 20 des meilleurs romanciers, vous n’arrivez pas à la cheville d’un roman comme Le Lys de Brooklyn de Betty Smith, histoire extraordinaire de femmes extraordinaires d’une famille de Brooklyn !

Pourquoi ?

Mais parce qu’il y a tout ce qui fait un extraordinaire roman, dans ce Lys de Brooklyn !

Une histoire incroyable ou devrais-je dire, des histoires incroyables et pourtant vraies, fortes, poignantes, crues, chaleureuses, drôles, touchantes !

Des femmes fortes, intelligentes, modernes, aimantes, humaines.

Une écriture atypique et parfaite.

Les images de Brooklyn du début du 20ème siècle vous sautent aux yeux, violentes, douces, amères, nostalgiques.

Les personnages sont attachants. Qu’ils soient principaux ou secondaires, l’auteur montre leurs défauts mais aussi leurs qualités, si rares soient-elles, elles rendent chaque vie unique et indispensable.

Cela donne envie de lire, de se prendre en main, de lutter pour ceux qu’on aime, de remarquer la poésie qui nous entoure, de danser, de chanter, d’aimer, de vivre, de ne pas perdre une miette de vie !



Il m’a tant parlé, ce livre. Les rapports mère-fille sont si délicats et décisifs dans une vie.

Il m’a tant parlé, ce livre. L’Histoire faite et écrite par les hommes : chronologies sans fin des rois, présidents, lois, guerres, jusqu’à quand va-t-on accepter que ce soit là la seule vérité historique qui a le droit d’être mise en avant ? Suis-je moi parce que le président de mon pays est un homme ou un autre ? Non ! Cent fois, non !

Je suis moi, d’une part parce que ma mère était celle qu’elle était, ainsi que sa mère et sa grand-mère, d’autre part parce que j’ai décidé d’être moi, en rupture avec mes mères, grands-mères et arrières grands-mères et avec leur héritage.



Je trouve admirable de vivre en suivant son chemin tout en acceptant ceux des autres. Il y a une telle tolérance, dans ce livre. Mais une tolérance sans faiblesse, sans apitoiement, ni sur soi ni sur les autres. C’est ainsi qu’il faut tendre à vivre : comme les femmes de la famille Rommely du Lys de Brooklyn !



De l’importance de la compréhension de la langue :

La grand-mère Rommely, Autrichienne mariée à un Autrichien qui est le diable en personne, trouve un moyen très particulier de protéger ses filles contre les paroles violentes et blessantes de leur père. Alors qu’elle -même et son mari ne parlent que quelques mots d’anglais, elle ne parle qu’anglais avec ses filles :

« Elle s’était présentée à l’école que fréquentaient ses filles et, dans l’anglais haché dont elle était capable, avait prié la maîtresse d’inviter ses enfants à ne parler qu’anglais entre eux, de ne jamais tolérer de leur part une phrase allemande, même pas un mot. C’est ainsi qu’elle entendait les protéger contre leur père. »



De naître femme :

« Quand une de ses filles donnait naissance à une fille, Mary Rommely fondait en larmes, sachant bien qu’être une femme c’est être condamnée à une vie de privations et d’humilité. »



Être soi :

« Un complexe de toutes ces choses (note de Gabrielle Dubois : ses ascendants, son quartier, la bibliothèque, son frère, l’arbre dans la cour…) qui lui venait de ses lectures, de son goût d’observer la vie, au jour le jour, de quelque chose qui venait d’elle et d’elle seule, de quelque chose qui différait de ce qu’avait apporté en naissant n’importe quel membre de l’une ou de l’autre famille. C’était ce que Dieu, ou ce qui en tient lieu, d »pose en chacune des âmes à qui la vie est dispensée ; le tour particulier qui fait qu’il n’y a pas au monde deux empreintes digitales identiquement pareilles. »



Comment les femmes font croire aux hommes qu’ils sont des héros :

Katie accouche de Francie. Quarante-huit heures de travail, de douleur, de pleurs, de cris déchirants, de fatigue, de force. Johnny, son mari, ne peut supporter plus de quelques heures de souffrance de sa femme. Alors il quitte la maison, va se souler et dormir chez sa mère pour être dorloté comme un enfant. Quand il revient, douze heures après la naissance de l’enfant.

« Katie avait bien souffert. Pourquoi Johnny aurait-il à souffrir, lui qui n’était pas fait pour souffrir, tandis qu’elle, oui… Elle était faible, or, c’était lui qu’elle consolait, c’était elle qui lui disait de ne pas se faire de souci, qu’elle aurait soin de lui ! Johnny commençait à se sentir mieux. Il lui dit qu’après tout, c’était peu de chose, qu’il venait d’apprendre qu’un tas de maris avaient passé par là aussi. ‘Moi aussi, maintenant, dit-il, j’y ai passé ! À présent, je suis un homme ! »



Clairvoyance et obscurantisme :

Si on n'avait pas enseigné aux femmes qu'elles avaient besoin d'un mari, Katie n'aurait eu qu'à se soucier de son enfant et pas d'un mari en plus. Avec l'aide de ses mères, belle-mère et sœurs, elle s'en serait très bien tiré. Pourtant sa propre mère lui a mis en tête, comme la mienne, que les femmes étaient là pour prendre soin des hommes et même pour excuser les violeurs!

Malgré cela, c’est cette grand-mère qui, après la naissance se petite-fille va donner la clé à sa fille pour élever son enfant, c’est-à-dire, l’éduquer et l’élever au-dessus de leur propre condition. C’est admirable, cette notion innée de ce qui est juste et de la dignité. Cf le dialogue entre Katie et Mary Rommely après la naissance de Francie.



Oh, mon Dieu ! Cette critique est déjà trop longue, je dois m’arrêter là. Pourtant, il y a tant d’autres choses à dire sur ce livre remarquable !

Comme la discussion au sujet de la politique entre Katie et Johnny, chapitre XXIV. Bien entendu, j’approuve Katie à 100% !

Comme la discussion entre Francie et son père au sujet de la gratuité des cabs, chapitre XXV. Là, je suis bien d’accord avec Johnny : Français, prenez-en de la graine !

Je me suis reconnue dans Francie à la fin du chapitre XXVI.

Et la réflexion sur l’importance de l’éducation que se fait Katie chapitre XXVII, une véritable pierre précieuse !

Et les propos des hommes au bar chapitre XLI ! Ces hommes sûrs d’eux quand ils affirment qu’ils méritent bien quelques bières après le travail, eux ! Et que font leurs femmes, pendant ce temps ? Oh ! Trois fois rien… Elles font leurs journées de travail à l’usine ou des ménages, les courses, le ménage, la cuisine, les enfants… si peu de chose, pourquoi mériteraient-elles de se relaxer au bar devant une bonne bière ?

Et au chapitre XLVIII, cette belle envie de vivre de l’adolescente Francie, cette saine envie d’être consciente de vivre :

« Mon Dieu, faites que je sois quelque chose, à chaque instant de chacune des heures de ma vie. Faites que je sois gaie ; faites que je sois triste ; que j’ai froid ou chaud ; que j’ai faim… ou trop à manger ; que je sois en haillons ou mise avec élégance, que je sois sincère ou perfide ; loyale ou menteuse ; digne d’estime ou pécheresse. Mais faites que je sois quelque chose, à chaque instant ! Et quand je dors, faites que je ne cesse de rêver, afin que pas le moindre petit morceau de mon existence ne soit perdu ! »

Une chose est sûre, mon temps n’a pas été perdu à lire Betty Smith !



Gabrielle Dubois©
Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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Le lys de Brooklyn

Chef d’œuvre découvert dans les livres de ma grand-mère, c’est le genre de lecture qui vous réconcilie avec la vie, par sa capacité à cerner le bonheur dans les pires difficultés, et à trouver le bon côté chez les personnes rencontrées.

C’est en plus un formidable témoignage ethnographique sur les Etats-unis du début du vingtième siècle, du côté des émigrants loin du rêve américain, qui survivent juste dans l’espoir d’une vie meilleure.

Un livre qui redonne fois dans l’humanité, cela fait du bien !
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Énigmes ...

De l'arbre il est originaire. Glacé, quadrillé, il supporte l'encre. Par rames, il est conservé.

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Thèmes : culture générale , homonyme , mots , vocabulaire , énigmesCréer un quiz sur cet auteur

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