Citations de Blaise Hofmann (56)
La tendresse est la tête d'une inconnue
qui s'oublie sur mon épaule
durant deux cents kilomètres.
Quand il pleut en montagne, on se sent un peu seul. Quand soudain le ciel se dégage, on comprend - c'est si beau! - pourquoi on était là, seul, en montagne.
"Voyage" est un bien gros mot,
comme "amour",
"silence",
"musique"
et quelques autres.
Je jouais les femmes fatales. Mes couples se faisaient, se défaisaient, je devins une croqueuse d'hommes, glamour, insolente. Je dénudais une épaule, j'apprenais le regard de braise, la bouche de plaisir. J'apprenais à ne jamais rater mon entrée. Un peu toxique, un peu vénéneuse, un peu dangereuse, je voulais de l'action. Je voulais être aimé à la folie ou pas du tout.
Un pays où il y a tout, sauf une chose qui est essentielle, et dont le nom peut varier; qu'on peut appeler le grand air, qu'on peut appeler l'espérance, qu'on peut appeler l'inattendu (tout est attendu chez nous), que j'appellerai plutôt la grandeur. Charles-Ferdinand Ramuz
Bretagne, terre rustique, mystique et résolue, si l'on en croit la légende. A vrai dire, la légende est un brouillard qui se dissipe vers onze heures du matin.
My name is Germaine Lefebvre, but call me Capucine, just Capucine, nothing in front and nothing behind.
Le Léman est à votre image. En amont, le passé. En aval, l'avenir. L'eau coule sans jamais s'arrêter. Vous ne vous baignerez jamais deux fois dans le même lac." Blaise Hoffman
Les mots n'existent plus de la même façon. Leurs concepts rigoureux sont trop explicites. On ignore comment rendre l'expérience sensible, comment décrire cette absence de formes, dire l'impression de froid, de joie et de fatigue. On oublie tout ce qu'on a lu, on perd toute notion de linguistique et on jouit, trempé, usé et enchanté, des approximations du soleil et de la brume.
Hollywood la fait rêver, même si Edwige Feuillère, avec qui elle avait sympathisé durant le tournage de L'Aigle à deux têtes, l'avais mise en garde :
Là bas, il faut sept ans pour créer une vedette internationale, à moins que ce ne soit pour détruire définitivement une vedette européenne !
Pourquoi revisiter la vie d’une morte? Pourquoi remettre en scène cette femme qui n’a déjà fait qu’être scénarisée de son vivant?
Marylin. Capucine. La première s'est teint les cheveux en blond platine et dessiné un grain de beauté sur la joue gauche. La seconde s'est fabriquée un personnage de Parisienne glaciale et hautaine.
Deux styles aux antipodes pour un même objectif : captiver.
Il m'avait dit que mes pommettes ressemblaient aux premières toiles de Picasso. Était-ce un compliment ?
Une étoile. Le temps que sa lumière vous parvienne, elle a disparu.
Les chiens pioncent, la lampe à gaz chuchote. La nuit ne tolère que le bruit d'un verre qui glisse sur la table et de l'Opinel qui tranche le pain. La salive s'avale, le tabac s'enroule et une mine se promène sur un cahier. J'ignore toujours ce que j'aime dans ce métier qui n'en est pas un. J'ignore pourquoi je suis heureux, assis sur le pas de la porte, à extraire du silence les murmures de la nuit. C'est devenu un rituel, un cérémonial réglé, dont je ne saisis pas toute l'ampleur.
- C'est ça, la philosophie ?
- En quelque sorte. C'est oser poser sérieusement la question d'un enfant de quatre ans, et tâcher d'y répondre.
Je n'ose pas lui raconter la blague du hibou que l'on plonge dans de l'eau bouillante, et du coup... hibou.
On fait une pause dans un petit herbage, près des baraquements militaires, un terrain que Robert a promis de tondre au fromager du Grand Ayerne. Bonne humeur. Le flop du tire-bouchon. Ravis de pouvoir se reposer les jambes un instant, on s'envoie du gros rouge bas de gamme dans des tasses de plastique et on boulotte de larges tranches de fromage, un morceau de meule échangé avec le fromager contre des tomates de la plaine.
On ne parle plus de modifier ou de faire évoluer. On veut dénoncer, abolir, interdire. On ne cherche plus à réduire et optimiser l'usage des « produits phytosanitaires de synthèse », on exige l'interdiction immédiate de tout produit chimique. On ne veut plus améliorer le bien-être du bétail, on veut faire cesser toute forme d'exploitation animale.
Aller chercher la beauté à l'arraché,
suivre le trait tillé qui tranche la forêt,
enjamber le turquoise cristallisé des rivières,
couper les veines, les lignes digitales de la plaine.