Blake Crouch

« S’il existe une infinité de mondes, comment retrouver celui qui m’appartient à moi seul ? » (p. 155)

Hier, c'est du passé,
Demain, un mystère.
Le présent, un cadeau.
D’où son nom, le présent.
Travaillez dur, soyez heureux,
profitez de la vie a Wayward Pine

Depuis la révolution industrielle, nous traitons notre environnement comme une rock star sa chambre d’hôtel.

Laisser partir ses enfants est la meilleure chose qu'on puisse faire pour eux. Et la plus difficile.

Parfois... il n'y a rien d'autre à faire que survivre.

Nous n'avons pas un problème d'intelligence. Nous avons un problème de compassion. C'est ça, plus que n'importe quel autre facteur, qui nous pousse vers l'extinction.

Personnellement, intervint Pilcher, je déteste les fêtes. Mais une fois de plus, il s'agit de mon peuple, ici, en bas. Et même si cette décision est difficile à prendre, je sais ce dont le peuple a besoin. La perfection finirait par le rendre fou. Même les villes les plus parfaites dissimulent toujours quelque chose d'affreux. Le rêve n'existe pas sans cauchemar.

Après cinq jours à Wayward Pines, l'isolement d'Ethan lui semblait surréaliste. Être seul à ce point, si loin des autres. Mais au plus profond de lui, un nouveau motif d'angoisse le rongeait. Le canyon s'élevait sur trois cents mètres avant d'atteindre un haut plateau laminé par les vents. S'il tenait le coup, il l'atteindrait au crépuscule. Il enchaînerait ensuite avec une longue nuit glaciale, à tenter de dormir entre deux rochers.

Il avait vu pire - au combat -, mais l'odeur, par contre, non, ça, jamais.
Des os blanchâtres saillaient un peu partout - poignets et chevilles, notamment, menottés, aux barreaux en acier, à la base du lit. La chair de la jambe droite semblait presque déchiquetée. Le côté gauche du visage était creusée, exposant son architecture interne, jusqu'à la racine des dents. L'estomac avait enflé, aussi - Ethan distinguait la protubérance caractéristique sous le costume taché. Un costume noir, classique.
Identique au sien.
Cet homme avait les traits en bouillie, mais la longueur et la couleur des cheveux correspondaient à peu près.
La taille également.
Ethan vacilla, s'appuya contre le chambranle.
Nom de Dieu.

Il brandit la bouteille d'alcool douteux vers le ciel.
Tour le monde fit de même, des centaines de récipients hétéroclites levés, reflétant la lueur de la voiture incendiée.
À la santé de l'enfer.
Il but.
La foule l'imita
Immonde.

- ... Mais une fois de plus, il s'agit de mon peuple, ici, en bas. Et même si cette décision est difficile à prendre, je suis ce dont le peuple à besoin. La perfection finirait par le rendre fou. Même les villes les plus parfaites dissimulent toujours quelque chose d'affreux. Le rêve n'existe pas sans cauchemar.

Sans rien savoir du tout.
Elle lui avait toujours fait cet effet-là. Même quand ils étaient ensemble. Il pouvait passer toute une journée avec elle, ressentir une félicité absolue, puis en sortir complètement paumé. Coincé. A tout remettre en question. Il n'avait jamais compris si cétait un jeu conscient de sa part, ou la conséquence de son incapacité à chasser cette femme de sa tête.

- Non, je dirais plutôt... profitez de l'instant présent. Vivez au quotidien. A Wayward Hines, la joie se résume peut-être à la survie. Continuez à respirer parce que vous pouvez le faire. Aimez les choses simples dont vous jouissez tous les jours. La splendeur de la nature.

"Avant de construire ce mur, j'aimerais savoir ce que j'enferme, ou ce que je repousse." Une citation de Robert Frost.
Ethan voulut lui dire qu'il avait lu Frost, lui aussi. Et précisément ce poème, quelques heures plus tôt.

Mustin ne les détestait pas. Leur existence ne l'interessait pas plus que ça. Il acceptait passivement son rôle de protecteur. Gardien. Son foyer à lui n'était qu'une simple pièce vide sans fenêtre, creusée dans le coeur de la montagne, mais il n'éprouvait ni regret ni amertume. Ce qui ne l'empêchait pas de ressentir une pointe de nostalgie en observant l'ultime vestige de paradis sur terre, en cette magnifique matinée ensoleillée. Une pointe de nostalgie pour tout ce qui avait disparu.
Tout ce qui n'existerait plus jamais.

- Vous croyez en Dieu, Ethan?
- Non.
- Beaucoup y ont cru. Les Anciens ont adopté des codes moraux, créé des religions, assassiné au nom des divinités, qu'ils n'avaient ni vues ni entendues. Vous croyez à l'univers?
- Oui.
- Vraiment? Vous êtes allé dans l'espace? Vous avez vu les galaxies de vos propres yeux?
- Un point pour vous.

J'ai cru apprécier chaque instant, mais ici, assis dans le froid, je sais que j'ai toujours tenu tout ça pour acquis. Et comment m'en vouloir? Tant que tout ne s'est pas effondré, on ne mesure jamais ce qu'on a, à quel point tout tient ensemble, presque par miracle. P243

La vie doit être vécue en regardant vers l'avenir, mais elle ne peut être comprise qu'en se retournant vers le passé.
Soren Kierkegaard

« Les huit dernières heures de ma vie n’ont aucun sens. Tout paraît réel, mais… ce n’est pas possible. » (p. 50)

« Je sais que vous me prenez pour un dingue, mais je n’ai pas de tumeur au cerveau, ce n’est pas un canular, et je ne suis pas fou. » (p. 74)