Il y a 2 ans Bob Maloubier disparaissait. Mais qui était cet homme ? Découvrez-le dans le Conseil #TEXTO de la semaine par Jean-Claude Zylberstein : 'Agent secret de Churchill' ! À mettre entre toutes les mains !
Pour + d'informations : http://www.tallandier.com/livre-9791021008458.htm
À propos ' Des Anglais dans la Résistance' de Michael R.D. Foot et Jean-Louis Crémieux-Brilhac : https://www.tallandier.com/livre-9782847347661.htm
Il vérifie auprès des Affaires étrangères si le Kriminalrat est bien accrédité auprès de son ambassade. C'est le cas. Il réclame une enquête sur le personnage. On en ignore tout place Beauvau, au quai d'Orsay. Nos diplomates en poste à Berlin restent muets.
Mondanel exige le départ de l'inquiétant « conseiller ». Il se heurte à l'opposition du Comité France-Allemagne que manipule Otto Abetz et qui qualifie cette expulsion de « mesure de discrimination inqualifiable envers un fonctionnaire irréprochable ayant rendu d'inestimables services au gouvernement de la République française et sur la demande de ce gouvernement ».
Il faudra toute l'opiniâtreté de l'inspecteur général qui devra livrer un véritable siège aux plus hautes instances de l'Etat pour qu'après de longues semaines le Kriminalrat Boemelburg soit déclaré persona non grata.
Peu s'en est fallu qu'à l'aube de la guerre le conseiller de notre police attaché à notre ministère de l'Intérieur, soit un Sturmbannführer SS parmi les plus brillants experts de la section IV, renseignements-contre-espionnage, de la Gestapo.
Le pilote s'interrompt de nouveau avant d'ajouter en souriant :
- Ne me croyez jamais aveuglément, car je mêle toujours parfaitement le vrai et le faux.
Jean ne sait plus à quels saints se vouer. Déricourt s'en amuse.
Les coups fourrés, Winston, un gamin malingre ayant à se battre contre plus grand, plus fort que lui, les a pratiqués dès l’enfance. À 7 ans, rejouant avec ses soldats de plomb la dégelée de Blenheim que son illustre ancêtre, Marlborough, avait infligée à Louis XIV, il s’est pénétré de ses ruses de guerre, bien décidé à faire mieux ! Il s’est ensuite perfectionné auprès des guérilleros cubains, des snipers de la passe de Khyber, des Kommandos boers, de Lawrence d’Arabie. Son rêve, gagner des guerres à coups de raids dans le « ventre mou » de l’ennemi, à coups d’espions, de saboteurs, d’exécuteurs infiltrés dans son dos et… d’histoires à dormir debout. Il y a réussi, en partie.
Winston a 17 ans quand tombe le verdict du père : « Trop bête pour être avocat. Juste bon à devenir militaire. »
Winston s’y reprend à trois fois pour entrer à Sandhurst, l’école d’officiers. Trop nul en maths pour l’artillerie, ou l’infanterie. À lui la cavalerie, l’arme des têtes vides, mais celle des percées, des raids éclairs par les flancs, dans le dos, le ventre mou de l’ennemi ; l’arme des Peaux-Rouges. Il découvre la tactique, l’art de faire diversion.
Profil bas, Winston. Que Roosevelt se prenne pour un grand stratège et que les Américains occupent le devant de la scène lui allait comme un gant…
Nous sautons du docteur Aboulker, gaulliste, à Marc Jaquet, un directeur de cabinet que jusqu'alors je croyais pétainiste, à Henri d'Astier de la Vigerie, directeur de la police et l'un des promoteurs de ces volontaires de la place fabriqués de toutes pièces! Je le croyais gaulliste, il serait monarchiste.
Dimanche 31 octobre 1943 au matin, un froid de gueux fait prendre le plastic en pierre. J'en loge des pains sous mes aisselles, entre mes cuisses, et m'en vais les couver devant un grog au calva dans la tiédeur du café Ripol.
- Tu pètes les plombs ? s'inquiète-t-il.
- Non, je fais le point, si l'on peut dire : il y a trois ans, d'ici même, je suis parti en guerre... Je me suis payé l'Exode, un départ manqué à Saint-Jean-de-Luz, des mois de prison à Chalon, un rallye Bizerte-Alger, l'exécution de Darlan, une croisière Alger-Londres, puis ce raid Tempsford-Rouen-Neuilly. Tout ça pour me retrouver à la case départ et... sans doute rentrer à Londres via les Pyrénées ! Et lorsque j'arriverai, à Londres, la guerre sera finie, il y a de quoi crever de rire, non ?
En dépit des douceurs dont le petit Alsacien replet me comble, je joue au con ainsi que Gaston me l'a recommandé : "T'as pas à te forcer, T'as qu'à rester naturel".
Le 24 décembre 1953, convoqué comme témoin dans une nébuleuse affaire remontant au bon temps de l'Occupation, Georges s'est rendu au palais de justice de Tulle, les mains dans les poches... pour quasiment disparaître ! Par bonheur, depuis la guerre les secrets savent filtrer en morse à travers les murailles : "SOS ! Georges Guingouin a été matraqué à mort dans un cul de basse fosse de la prison de Brive. Mais il a survécu !"