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Critiques de Boston Teran (67)
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Satan dans le désert

Bob Hightower est un flic californien, quelque peu planqué dans les bureaux, grâce à son ex-beau-père, shérif de son état. Cet homme divorcé à l'existence banale va pourtant devoir affronter l'enfer lorsque son ex-femme est assassinée et que sa fille Gabi est enlevée. Son chemin va croiser celui de Case, une ex-junkie qui semble reconnaître le mode opératoire du tueur. A deux, ils partent traquer le tueur, quitte à y laisser des plumes.



Second roman de Bostan Teran, Satan dans le désert est un récit tout ce qu'il y a de plus noir, où le mal suinte entre les lignes. On plonge dans un univers où humanité et compassion n'ont pas leurs place et où la violence se fait à la fois physique et psychologique.

Bob est un homme ordinaire qui, malgré son divorce, peine à passer à autre chose. Il reste attaché à son ex-femme qui s'est pourtant remariée, et seul le bonheur de sa fille Gaby compte. Pourtant, quand notre flic tranquille découvre le massacre qui a eu lieu dans son ancien domicile conjugal, c'est la panique. Son ex-épouse, son compagnon ont été assassinés d'une manière particulièrement difficile et surtout, sa fille a disparue. La police qui ne tient aucune piste, est sur les dents. Bob désespéré, tente le tout pour le tout et rencontre l'étrange jeune fille qui lui a écrit. Cette dernière, Case, est convaincue de reconnaître le tueur d'après la mise en scène du crime. Ex-héroïnomane hantée par ses démons et son passé, Case semble trop instable et trop rebelle pour être crédible. Mais n'ayant rien d'autre à quoi se raccrocher, Bob se lance dans une aventure qui le dépassera rapidement.



Sous une trame classique, voici un duo détonnant : l'ancienne droguée et le flic. Loin de se faire dans la facilité, leur entente ne va pas de soi. La confiance n'est pas de mise, la communication se fait dans la douleur. Seuls les évènements qu'ils vont devoir affronter réussira à les rapprocher. C'est qu'une sorte d'adolescent écorché nommé Cyrus s'improvisant à moitié gourou d'un groupe sataniste joue avec l'innocence de la petite Gabi, après avoir des années avant fait subir le même sort à Case. Les faits sont durs, violents. Sans tomber dans la description crûe et gratuite, l'auteur ne cache pas les scènes de violence (viols, meurtres rituels, ... qui même suggérés sont souvent choquants) accentuant ainsi l'ambiance apocalyptique d'une terre desséchée où le salut n'est plus à attendre.

Pour autant, la psychologie de cette histoire est extrêmement bien travaillée : la relation de Bob et Case qui évolue sensiblement du mépris au respect, la main-mise psychologique de Cyrus sur la dizaine d'adolescents perdus qui constitue sa meute assoiffée, les mensonges de l'entourage de Bob qui contribuent à leur chute à tous. Le lecteur connaît d'ailleurs très rapidement l'identité du ravisseur, les implications d'autres personnages censés être tous blancs. Il ne lui reste qu'à observer, impuissant, le gouffre vers lequel chacun tente de s'extirper avec plus ou moins de succès. Le Bien, le Mal, la frontière est parfois ténue. Bob se raccroche au Bien, à Dieu mais va découvrir Satan dans le désert, tandis que Case qui n'arrive pas à sortir de l'ornière, rencontrera peut-être le Bien ou tout du moins la confiance d'un homme.



Ce roman extrêmement fort est un roman où la Vie et la Mort s'entremêle. Une sombre histoire où les monstres ne sont pas toujours ceux qu'on croit. Où le lecteur cherchera en vain une fin heureuse où chacun retourne dans son joli monde sans aucune séquelle. On en est loin. Tout est à reconstruire, à oublier. Les illusions de ce monde se sont envolées. Reste juste le sentiment d'être toujours en vie et de devoir désormais continuer envers et contre tout.


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Trois femmes

Un très beau roman noir de l'auteur de "Satan dans le désert" qui m'avait déjà plu. Un réquisitoire efficace contre la violence infligée aux femmes qui fait penser à "La femme en vert", autre très bon roman d'Indridasson.
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Satan dans le désert

Lorsque son ex-femme est assassinée et que sa fille est enlevée, le policier Bob Hightower décide rapidement de quitter ses fonctions en raison du peu de zèle de ses collègues pour résoudre l'affaire. Il va alors mener sa propre enquête et se lancer sur la piste d'une secte satanique des plus dangereuses. Il va être aidé par Case, une ex-membre de cette secte, jeune droguée qui cherche à se venger.

Un polar sordide pour une affaire qui n'est pas sans rappeler les méfaits de la famille Manson. Un duo antagoniste très intéressant: deux êtres qui vont apprendre à se connaître, à se respecter et se faire confiance, qui ont des raisons divergentes de se venger mais vont finalement oeuvrer avec efficacité. Et puis l'intrigue dépasse la simple course poursuite dans le désert; le lecteur découvre rapidement en filigrane une histoire de manipulation et des personnages cupides, prêts à beaucoup pour de l'argent.

Une plongée dans la folie humaine, parfois assez insoutenable, très violente mais une violence qui me semble justifiée et qui souligne bien le caractère jusqu'au boutiste du chef de la secte mais aussi des autres protagonistes, qui sont capables de pousser leurs actions à l'extrême pour arriver à leur but.

L'auteur en fait peut être beaucoup mais tout est selon moi parfaitement en place et fonctionne au mieux.

Bouquin prenant à coup sûr.
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Le credo de la violence

Credo... Ce que je crois... Une forme insolite de manifeste pour livrer un avis. Ce qui stigmatise dans un premier temps l'expression de cette violence, toute hâtive de se faire comprendre, c'est qu'elle est protéiforme, depuis la grossière fumée noire qui émane de la couverture, jusque dans ses manifestations économiques. L'argent, c'est le pouvoir. Et le pouvoir ne s'exerce que sur l'autre. Bievenue dans une partie du monde qui en impose par le brillant de son porte-monnaie...



Pourtant, nous sommes loin de l'Occident moderne. Dans ce Texas de 1910, non loin d'un Mexique en friche, agité par les spasmes d'une révolution douteuse, vit un criminel et assassin de la plus belle sorte. Celui qui croit en son art. Rawbone fait d'ailleurs de cette révolte l'occasion d'entretenir le marché noir des armes et traite directement avec les Mexicains demandeurs de machines à tuer. Seulement, il ne parviendra pas à destination. Le destin est parfois railleur.



Arrêté par le FBI et remis aux bons soins de l'agent John Lourdes (quel miracle !), Rawbone va parvenir à s'extirper d'un bien mauvais pas. Chose amusante - ce destin, décidément - Lourdes est le fils de Rawbone, qui lui, l'ignore complètement. Une autre histoire de violence, celle faite à l'identité et sa construction. Pas étonnant que les requins d'Hollywood soient déjà sur le coup d'une adaptation prochaine.
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Satan dans le désert

Pour moi, c'est un thriller qui abuse des descriptions sordides (cadavres putréfiés, tortures ...) mais qui ne délivre aucun message; ce qui arrive parfois avec les polars mais dans ce cas, la contrapartie est dans le suspens. Or ici, l'intrigue ne tient pas en haleine. Le couple flic/ex-junkie n'est pas attachant. Les scènes d'action sont confuses, on ne sait pas trop qui fait quoi, difficile de suivre, et enfin les dialogues m'ont achevée.
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Satan dans le désert

« Satan dans le désert », ce n’est pas un roman coup de poing, c’est un coup de feu ! la détonation s’entends à la première page lue, la balle traverse les chairs au fil des chapitres et touche en plein cœur à l’ultime phrase de ce récit magnifique!



Ce roman sombre, dur, à la limite du supportable est pour moi un véritable chef d’œuvre, une pépite d’or ramassée dans le désert Mojave où est campée une partie de l’histoire. Boston Teran , en quelques romans est devenu un auteur culte du polar à qui il donne ses lettres de noblesse et en fait un art majeur à part entière dans l’univers sans borne de la littérature. Pourtant il reste totalement inconnu. Son nom est un pseudonyme et personne ne sait qui ce cache vraiment derrière celui-ci. Peut être le serons nous un jour, mais qu’importe pour peu qu’il puisse continuer à nous offrir des romans de cette envergure.



Bob Hightower est un flic planqué. Entendez par là un flic retranché derrière son bureau, qui ne prend jamais part aux patrouilles sauf à y être obligé. Le privilège d’avoir été à l’époque le gendre du shérif qui ne voulait surtout pas faire courir le risque à sa fille de devenir veuve trop tôt. Et ce confort lui va bien, il n’en demande pas plus à la vie.



Or justement ce sont les cadavres de son ex femmes à côté de celui de son nouveau mari, Sam, qu’un soir Bob découvre. C’est une véritable scène de massacre sur laquelle il tombe et toute son existence si bien ordonnée va voler en éclat. Car sa fille Gabi, 12 ans, elle, a disparu.



Les jours passent, l’enquête ne mène à rien. Derrière son bureau Bob, abattu, épluche les courriers venus des quatre coins du pays, les menteurs, les barjos, les anciens taulards qui offrent leurs services contre rétribution .Il ne lui reste plus que ça à faire. Jusqu’à tomber sur une lettre, celle d’une ancienne junky , Case, qui semble savoir pas mal de choses.



De leur rencontre naîtra un duo improbable, entre un flic looser qui se raccroche à ses valeurs et à son dieu pour ne pas se noyer dans l’abîme et celle d’une rescapée, pour qui la vie n’est plus une espérance mais une errance de souffrance, avec la mort pour seul horizon, porteuse d’une promesse de délivrance (« la vie n’est jamais que le mauvais côté de la mort ».) Revenue de la drogue, des viols collectifs qu’elle a subi, des meurtres rituels auxquels elle a participé au sein de cette bande de déjantés qui détient la fille de bob et qu’ils décident tout deux de retrouver, elle conduira Bob vers ce désert diaboliquement grandiose ou le combat livré n’est pas celui entre le bien et le mal, mais entre la vie et la mort.



Case brisera petit à petit les fondements sur lesquels Bob à construit sa vie de carton pate. Car pour elle la vie n’est qu’une impasse, un cul de jatte autour de laquelle les hommes ont brodé des valeurs et des religions pour mieux se tromper qu’au-delà de la mort, il n’y a rien, juste le néant. Pour elle dieu n’est qu’une balle de révolver (c’est d’ailleurs le titre original du roman).



Extrait : ""Elle jette un œil autour d’elle, plonge la main sous sa chemise. En ressort un poing fermé qu’elle ouvre en douce. Dans sa paume, une balle Frontier. Une bonne vielle chemise métallique dotée d’une tête en laiton pour garantir une meilleure pénétration.- Regarde-la bien. C’est la forme de vie la plus avancée, la plus haute forme d’art qui soit. Celle qui nous rend tous égaux. Politiques, sociales ou religieuses les frontières s’effacent devant elle. Elle n’est liée à personne, ne fait pas de favoritisme. Elle est à double tranchant. Son sens est aussi simple et profond que toutes les magistrales foutaises que la Bible peut réunir dans ses paraboles. Elle porte l’histoire sur son dos et tous les êtres vivants s’allongent sur son passage. La foi sous toutes ses formes réside à l’intérieur de cette chemise en laiton. C’est l’immaculée conception bébé. Ouais. Elle fait naître de nouvelles religions, et accélère la disparition des anciennes. Voilà Dieu, Coyote (surnom de Bob). Allons, souris, ca passera mieux. Elle fait passer la balle dans la paume de Bob qui la regarde longuement.""



C’est donc un voyage au bout de l’enfer qu’ils entreprennent pour retrouver la jeune Gabi. « C'est pas à l'Amérique propre et puritaine que vous avez affaire, sur ce coup-là. Cette merde, c'est l'enfer. Une histoire de drogue, de sang et de foutre, déjantée à un point que vous n'avez pas idée. » Et le carnet de ce voyage s’écrira en lettres de sang. Un voyage au cours duquel Bob découvrira que le la frontière entre le Bien et le Mal n’existe effectivement pas, et que c’est souvent dans le terreau du Bien que germent les graines de la violence et du chaos. Un voyage où celui qui a tout perdu, et celle qui n’a rien retrouvé mettront en commun la force de leur désespoir pour rester la tête hors du néant et tenter de survivre à ce chaos.



Ce roman est d’une extrême violence, comme la vie peut l’être parfois. Paradoxalement, on en sort heureux. Heureux d’avoir lu un grand livre.



Je ne peux que vivement vous en recommander la lecture!

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Satan dans le désert

Violent road movie vers l'enfer. On dirait du Tarantino dans le texte.
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