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Critiques de Brice Matthieussent (351)
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Mon chien stupide

Henri Molise, un écrivain minable vit dans sa maison en forme de Y à Point Dume, dans le décor convenu de la Baie de Santa Monica. Tout paraît petit, étriqué, médiocre, raté : à commencer par lui-même, moitié alcoolo, réac et raciste, lâche; sa relation amoureuse avec sa femme Harriet semble être un fiasco, ses quatre enfants lui sont des plaies, pourris, gâtés, irresponsables, un peu le portrait de leur père quand on y réfléchit... Sa carrière d'écrivain repose sur quelques romans de jeunesse écrits il y a longtemps... Presque un "has never been".



Qu'arrive-t-il alors lorsque surgit de nulle part "un très gros chien au poil fourni, marron et noir, doté d'une tête massive et d'un court museau noir aplati, une tête mélancolique à la sombre gueule d'ours" ?



Stupide, tel est le sobriquet que l'on prête à cet animal débarquant comme un chien dans un jeu de quilles ou dans un jeu de sept familles, son vrai nom : "Tu le regretteras". Dans la famille Stupide je demande le chien ! C'est à se demander qui du maître (et de sa famille) ou de l'animal, fut-il un peu "pédé", fut-il obsédé par le désir de saillir le premier chien ou homme venu, est le plus stupide.



Ce chien débarque dans la vie de cette famille à un moment crucial : le narrateur ne rêve que d'une chose, se débarrasser de ses enfants, vendre ce qu'il lui reste et partir seul à Rome, sa Rome mythologique où il y retrouverait le "sens du sens de la vie", le pays de ses racines... Harriet, elle, tâche de retarder l'inéluctable, le départ de ses enfants et peut-être, incidemment, le moment où elle se retrouvera seule avec son mari. Le chien sert alors tour à tour de prétexte et d'instrument pour l'un et l'autre dessein.



Vanessa, dans un billet très inspiré, parle du rapport à la parentalité dans ce livre. C'est vrai que ces questions de la parentalité sont lancinantes dans le roman : l'éducation des enfants, le regard qu'on porte sur eux, l'obstination à vouloir les contrôler, à ne pas les lâcher ou au contraire à ne plus les supporter, à rêver de s'en débarasser. Dans ce jeu de quilles, il y a aussi le couple qui paraît un frêle esquif à la dérive, avec ses facheuses habitudes, ses vraies fausses disputes, ces jeux de "je te quitte toi non plus", ses perversions... la morne vie amoureuse dont la trame principale, qui repose sur les relations filiales, s'effiloche inéluctablement, tragiquement.



La question du lieu est centrale également : du lieu où l'on vit au lieu que l'on rêve, en passant par les substances qui font croire à l'évasion, il y a une infinité de lieux qui sont autant de refuges, de pièges, de cauchemars... Tina, la fille, rêve de partir loin vers le nord avec son amoureux, mais elle n'arrive qu'à tourner autour de la maison paternelle, prétextant tout et n'importe quoi pour y revenir. Jamie voudrait éviter la conscription et pourtant tout le précipite là-bas : surtout quand ce chien qu'il adore et qu'il protège tente de saillir un homme sur la plage... qui plus tard décidera de son avenir militaire... Il y a toujours dans le roman une ironie cruelle, un cynisme outrancier du destin... Ainsi si Rome n'est pas possible, alors rien d'autre n'est possible et surtout pas les rêves des autres... ou alors, peut-être, ceux du chien.



Reste qu'il est assez difficile de vraiment bien parler de ce livre : son style, court et cinglant comme une pluie glacée fait passer du rire à l'horreur, du mépris à la honte... Ekerkwe souligne l'impressionnante palette de sentiments et d'émotions qui assaillent le lecteur... et c'est vrai que j'ai ressenti un grand vide après être passé sous ce déluge condensé...



En commençant ce livre j'avais pensé à un autre chien de roman, celui de V. Woolf, Flush. Aucune similitude évidemment entre le cocker anglais et cet akita américain. Quoique... l'humour est au rendez-vous dans ces deux œuvres... peut-être la tentation du cynisme !



Je ne résiste pas à l'envie de citer un court extrait pour faire sentir ce style économe et précis à la fois. Des phrases courtes et juxtaposées jusqu'à provoquer une certaine nausée.



« La paix.

Qu'est-ce que la paix ?



Elle vit dans l'aile est, je vis dans l'aile nord. Nous avons trois chambres chacun. Je tonds la pelouse. J'entame un nouveau roman. Mon style a changé. Il ne me plaît pas. Elle fait de la poterie. Elle étudie les sciences occultes. Je joue au golf. J'ai des cauchemars. Des Noirs rôtissent Dominic dans un chaudron. Elle a des cauchemars. Jamie passe en cour martiale, on place un bandeau sur ses yeux, les balles claquent. Je change de chambre, elle change de chambre. Nous dormons ensemble. Elle ronfle. Elle prétend que je ronfle. Nous changeons encore de chambre. Mon roman s'écroule. J'en entame un autre. Qu'est-il arrivé à mon style ? Elle me lit les tarots. Les cartes sont sinistres. Elle ne peut achever sa lecture. La Tour. Le Pendu. Mes cartes, la Mort, la Catastrophe, la Ruine. » p.136
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Mon chien stupide

Tellement réjouissant ! Le livre à offrir à tous ceux qui courent après leur chien, à tous ceux qui râlent contre leur chien, parce qu'ils sont mouillés, bruyants, souvent indisciplinés, toujours adorables et aimants.
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Mon chien stupide

Henry Molise est un quinquagénaire, vivant sur le bord du Pacifique avec sa femme et ses quatre enfants qui le font tourner en bourrique. Il recueille un énorme quadrupède, Stupide, un chien étrange qui complète la maisonnée...



Je n'ai pas spécialement été emballée par cette histoire. C'est bien écrit mais j'en attendais autre chose, plus d'humour et de dérision. D'où ma déception sur ce livre qui correspond plus à un tableau de famille. "Stupide" n'est pas le thème central du livre comme on pourrait le croire de prime abord. En fait, on suit la désillusion d'Henry, le narrateur, lorsqu'à la cinquantaine sa carrière de scénariste n'est plus aussi florissante que dans sa jeunesse et son désarrois quand ses enfants quittent le cocoon famillial. Il se retrouve alors seul avec Harriet, sa femme, et se rend compte qu'il ne la connait pas si bien que ça. C'est finalement "Stupide" qui va apporter une bouffée d'oxygène à leur couple après une entrée mouvementée dans la famille.
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Mon chien stupide

Mon chien stupide … un roman qui était sur ma liste de lecture depuis plusieurs années !

Et je viens de franchir le pas grâce à « Lecteur.com », qui m’a permis de gagner cet ouvrage !

Il m’aura fallu quelques chapitres avant de rentrer dans cette histoire. En effet l’arrivée de ce chien un peu particulier dans cette famille californienne m’a un peu déconcerté …

Mais finalement, John Fante dresse un portrait grinçant sur l’Amérique des années 80 ! La famille, les relations de couples, les enfants qui grandissent et commencent à envisager de quitter le foyer, le racisme…

Le rêve américain en prend un coup ! Parfois drôle, parfois désabusé et grinçant!

Je recommande cette lecture !

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Mon chien stupide

Du pur John Fante. Humour graveleux, cynique, loufoque, décalé et en même temps gravité de certains passages. Autobiographie romancée de Fante à Los Angeles, ses difficultés conjugales, ses quatre enfants à la personnalité différente, ses déboires professionnels et financiers et bien sûr le chien libidineux, pas très malin, imprévisible et homosexuel !
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Mon chien stupide

Mon chien Stupide est un petit livre décapant et ironique sur la classe moyenne américaine et le fameux american way of life. Henry Molise, notre héros, scénariste de son état, habitant sur les collines d’Hollywood et roulant en Porsche, est un soir appelé par sa femme Harriet, en panique. Un ours est endormi dans le jardin. Fissa, Henry file chez lui, à reculons toutefois. Il n’a pas tellement envie d’affronter un ours. L’animal par ailleurs est assez indéterminé, voici que l’ours devient un âne. Puis un chien. Un énorme chien, sale et puant, et atteint d’une forme certaine de priapisme inter-espèce. Stupide bande beaucoup et semble volontiers attiré par tous les hommes qui passent à sa portée.



L’arrivée du chien agit comme un révélateur sur la vie de la famille Molise. Une vie routinière et monotone, une vie quotidienne boiteuse et bringuebalante. Henry est un scénariste médiocre et un écrivain raté, qui ne finit jamais aucun roman qu’il entreprend. Il n’a travaillé que sur des films et des séries qui ont fait des flops. Il court les cachets avec une certaine mollesse et se rend au bureau de chômage pour toucher ses indemnités hebdomadaires avec résignation. Devant ses pairs dans la file d’attente, il fait à peine semblant de bosser sur un grand projet.



Son rêve, c’est abandonner femme et enfants et de s’envoler vers Rome, lui, le fils d’immigrés italiens. Un paradis perdu qu’il ne cesse d’évoquer, un leitmotiv qui ne fait que cacher son désir de fuite et sa grande lâcheté. Car sa vie de famille est une catastrophe. Son couple s’étiole, ses quatre enfants sont des ratés qu’il considère tous comme des crétins décevants. Son aîné fornique avec des noires (un brin raciste le Henry), son second fils rêve d’une carrière d’acteur, fait rédiger ses dissertations par sa mère et cherche par tous les moyens à éviter son service militaire, sa fille est en couple avec un ex marine surfeur et fainéant et n’est pas une bonne ménagère (un brin sexiste le Henry aussi), et son cadet ment sur ses études. Et pourtant, quand ils quitteront le nid, Henry sentira plus que jamais le vide dans une maison soudain trop grande ; un vide qui n’est que l’écho de la vacuité de sa propre existence.



Mon chien Stupide est un récit loufoque, cynique et acide qui livre un regard sans fards sur la classe moyenne américaine. Henry est un lâche, un aigri, ses enfants sont ingrats et égoïstes, sa femme lui fait un chantage constant au divorce. Stupide cristallise autour de sa personne tous les défauts et les problèmes d’une famille qui vit son rêve américain. Mon premier John Fante, mais certainement pas le dernier.
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Mon chien stupide

Chose rare j'ai vu le film avant de lire le livre. Et j'ai été plus touchée par le film que par le livre. Le personnage de Harriet est assez effacé dans le livre contrairement au film où Charlotte Gainsbourg prend toute sa place.

J'ai aimé la manière dont est montrée la vie de famille; la lassitude devant les soucis parentaux mais le manque dès que les enfants sont partis.

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Mon chien stupide

Paru en 1985, 2 ans après la mort de John Fante (1909-1983), ce roman s'inspire de la vie de l'auteur comme tous ses livres. Fils d'immigrés italiens, John Fante revêt donc cette fois-ci l'habit de Henry, écrivain raté, fana de belles voitures... qui mise sur des scénarios de TV et pointe au chômage.., et qui habite en Californie au bord de la mer. Les descriptions du village de bord de mer, de la grande maison, des promenades à la plage font rêver, mais le récit est à contre-courant...



Henry est marié depuis 25 ans à Harriet, parfaite incarnation du milieu WASP alors que lui se sent de plus en plus attiré vers ses racines italiennes et rève de laisser femme et (grands) enfants pour s'envoler seul vers Rome. (d'où le titre original : "West of Rome", qui me fait l'effet de placer l'intrigue plus autour du personnage du narrateur que le titre français).

Le couple Henry/Harriet Molise semble mal assorti, mais a réussi à tenir "ensemble" autour des 4 enfants.

L'arrivée du Chien dans la maison agit comme révélateur des dissensions entre les membres de la famille.

Le narrateur s'attache à cet énorme Chien qu'il appelle "Stupide", et qui a l'affreuse manie de se jeter goulûment sur tous les...mâles, hommes ou chiens ! C'est donc un animal énorme doté d'un organe énorme également, et qui se livre à ses envies comme bon lui semble, sans retenue.

Un gros pataud lubrique prénommé Stupide, qui agresse autant qu"il peut le fiancé de la fille, si bien que cette dernière fixe un ultimatum à ses parents : le chien ou elle... le père lui préfère le chien. Et c'est le départ de la fille qui s'en va vivre avec son fiancé dans une caravane.

Les enfants sont en effet devenus de jeunes adultes, et chacun voit midi à sa porte sans trop se soucier des autres. Les fissures du modèle familial éclatent au grand jour peu à peu, chaque enfant après l'autre, et finalement tous les enfants quittent le nid dans des circonstances plus ou moins heureuses, mais au grand désarroi des parents. La mère ne peut accepter que son fils aîné sorte avec une femme noire, et ce racisme la mine totalement. Le fils finit par épouser sa copine noire... qui lui cogne dessus sans façons ! Le petit dernier qui faisait la fierté de ses parents, finit par admettre qu'il sêche l'université et veut travailler dans le social auprès d'enfants handicapés.



Au final, le Chien est un liant entre les différents membres. Et quand il disparaît un jour, toute la famille se lance à sa recherche. Henry le retrouvera par hasard réfugié dans l'enclos à cochon d'un ferrailleur. C'est un moment épique du roman : le chien Stupide est devenu inséparable de la truie Emma, qu'il considère comme sa mère. Il lui lèche le dos dès qu'elle se salit et cet énorme Akita suit partout béatement la petite truie...

On pense alors que le roman connaît malgré tout une fin heureuse : le chien est retrouvé et la mignonne truie sauvée du barbecue... Henry réunit chien et truie dans le corral de la maison pour faire une surprise "attendrissante" à sa femme. Au contraire, Harriet en voyant ce spectacle perd tout espoir de reconstruire une vie normale avec Henry - elle le quittera certainement comme elle l'en avait menacé. et Henry déchante brutalement lui aussi : "Soudain je me mis à pleurer", tandis que Stupide et Emma sont allongés tranquillement côte à côte...

Un livre qui, contrairement à ce qui figure au dos de la couverture ("Si vous avez des idées noires, plongez-vous dans Mon chien stupide. Vous en sortirez revigoré") n'est pas le roman "drôle, ironique, tragique, bouleversant"" auquel je m'attendais... Un bon livre, une histoire de déroute familiale totale, de carrière ratée, de rêve brisé, la vie (décortiquée de près) finalement pas si reluisante en Californie au bord du Pacifique, et l'attachement au Chien pourtant monstrueux et libidineux... Lire la suite sur mon blog : http://coquelicoquillages.blogspot.com/2012/03/john-fante-mon-chien-stupide.html



et pour des idées de lectures canines : http://coquelicoquillages.blogspot.com/p/lectures-canines.html


Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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Mon chien stupide

Je n'ai pas du tout accroché. Ce roman a l'humour très british ne m'a pas convaincu alors que cela traite d'un sujet que l'on a déjà rencontré dans sa vie: entre un père qui voue un amour démesuré pour son chien au point de laisser sa fille quitter le domicile, une mère qui ne comprend pas cette relation et des enfants en pleine crise d'adolescence...Il s'agit d'une caricature qui présente des caractéristiques réalistes mais qui est un peu trop exagérée à mon goût. A lire si vous aimez l'humour anglais...
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Mon chien stupide

Tout en restant simple et authentique, l'auteur défie la norme en cherchant à nous faire chavirer, chanceler face à l'absurde.

Les mots sont libres et chutent sur nous, palpitants et ricanants autour de nous. Et nous, nous suivons cette langue déliée, ces phrases qui, telles certaines routes escarpées de montagne, tracent un chemin sinueux pour nous amener vers une réflexion, une chute éclaboussante venue nous marquer de son humour noir, de son humour vrai.

Loin d'être pompeux, sortant des autoroutes normatives pour s'aventurer sur des sentiers vivants que la lourdeur et la torpeur ignorent tandis qu'un rythme entraînant, une cassure mouvante et émouvante vient peu à peu agrandir le sourire du promeneur, notre sourire.
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Mon chien stupide

Roman à l'humour très british. C'est l'histoire d'une famille américaine très caricaturée: entre le père qui voue un attachement démesuré pour stupide, le chien qu'il a trouvé ; la mère qui ne supporte pas la présence de ce chien et les enfants qui sont en pleine crise d'adolescence et qui quittent le domicile à cause du chien.Je n'ai pas apprécié l humour de Fante sur ce sujet mais à vous de faire votre propre opinion sur ce livre.
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Mon chien stupide

Henry Molise, écrivain en mal d'inspiration, raconte sa famille: une femme boudeuse, leurs 4 enfants et l'arrivée d'un chien qui va bouleverser cette apparente vie rangée. Le chien devient le catalyseur du départ des enfants du couple. Déçue par ce livre taggé humoristique. J'ai souri 3 fois mais trouvé le tout quand même très fade.
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Mon chien stupide

Lecture rocambolesque.

Un chien que l'on aurait pu offrir Ignatius du roman "La Conjuration des imbéciles".

John Fante nous amuse avec son histoire.

Peut-être un classique américain ?

Je valide la lecture.



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Mon chien stupide

Je découvre john fante en cette après midi d un mois d août fait de canicule et de vacances en famille en plein milieu de la France. Parlons en de famille avec celle du narrateur en laquelle j ai été de suite embarqué. Beaucoup de choses m ont plu, le style d écriture, la description faite de chacun, les envies de ce père qui a du mal à faire de vrais choix au final, la place que vient prendre ce chien au milieu de cette joyeuse pagaille...Ce dernier vient en fait mettre à la surface ce que cette famille ressasse et à construit depuis tant d années. Une très belle découverte qui me donne vraiment envie de poursuivre avec les œuvres de John fante.
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Mon chien stupide

Résumé en une impression d’un livre lu quelques années en arrière : délassant. Agréable, se lisant sans déplaisir, Mon Chien Stupide n’est toutefois pas voué à marquer la conscience d’une façon impérissable. L’élément du trouble, nous le connaissons tous : il s’agit de ce chien au prénom original –bien plus qu’un Médor- quoiqu’il n’incarne peut-être pas exactement sa signification. Stupide ne l’est pas tant qu’on voudrait nous le faire croire. Il donne toute sa saveur à l’intrigue en se constituant comme une excroissance primaire et bestiale d’un narrateur au demeurant très civilisé. Professeur d’université, marié, père, résidant dans une belle demeure de Point Dume, le chien Stupide permet à cet homme en apparence modèle de révéler toutes les contradictions de son inconscient.





Une fois passée la surprise consécutive à cette mise en abyme des sentiments de l’homme dans l’animal, la lecture redevient plus classique et nous expose les tourments d’une vie bourgeoise fondée sur un passé d’expatrié. La langue utilisée par John Fante est toujours très créative et ironique, pleine d’un humour noir qui fait parfois penser à Philip Roth –pour évoquer un autre écrivain américain de même trempe. Finalement, le principal défaut de ce roman est peut-être sa brièveté –défaut qui expliquerait en partie le peu de résonnance qu’il est encore capable de produire des années après sa lecture…

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Mon chien stupide

Réjouissant !

Un coup de cafard alors lisez Mon Chien Stupide.

Un scénariste au chômage quinquagénaire vivant sur le bord du Pacifique avec sa femme et ses quatre enfants qui lui en font voir, voit débarquer Stupide un énorme chien qui va bouleverser toute la maisonnée. Drôle, tendres, émouvants, ces aventures farfelues nous apportent une grande bouffée d'air frais !

Ce livre de Fante se déguste comme un "nono's"...n'est ce pas Stupide ?
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Mon chien stupide

Avec Mon chien Stupide, je découvre John Fante. Ou comment la découverte d'un gros chien à tête d'ours bouleverse la vie d'une famille californienne.

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Henry Molise est en pleine crise de la cinquantaine. Ecrivain en panne sèche, scénariste pour des films ou séries de piètre qualité, notre héros est entouré d'une femme râleuse, de quatre enfants pot-de-colle et ingrats. Il rêve d'une autre vie sous les cieux de l'Italie, où il aurait troqué sa blonde américaine contre une brune italienne. Le gros nouveau de la famille vient bouleverser tout ça, amenant notamment les oiseaux Molise à quitter le nid les uns après les autres. Le lecteur de suivre les réflexions de ce père de famille coincé dans sa petite vie qui entrevoit une porte de sortie. Beaucoup de fantaisie et d'humour pour ce texte à la tonalité pourtant fort amère. J'ai aimé et recommande !
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Mon chien stupide

Henry Molise vit sur les hauteurs de Los Angeles, dans sa grande et belle maison, avec sa femme Harriet, et ses quatre enfants.

La cinquantaine, il a eu du succès en tant qu'écrivain et scénariste mais il ne parvient plus à écrire. Il coule des jours plein d'ennui et de nostalgie. Fils d'immigré italien, il rêve de retourner en Italie, à Rome.

Un soir, sous une pluie battante, alors qu'il vient de rentrer, sa femme l'avertit qu'il y a une grosse bête dans le buisson. Entre peur et étonnement, ils découvrent qu'il s'agit d'un chien énorme, repoussant, pas très futé qui deviendra "Stupide", le grand ami de l'auteur et de son fils.

Ce chien est libidineux et s'accouple avec pas mal d'humains, ce qui crée des situations très cocasses. L'auteur est blasé et cynique, encore un peu amoureux de sa femme malgré tout, mais lassé par la présence de ses grands enfants, des jeunes adultes immatures et toujours dépendants. Petit à petit, ils vont quitter le nid, au grand soulagement de leur père.

C'est un roman plein d'humour et d'humanité. J'ai franchement ri à certains passages. Il n'y va pas avec le dos de la cuillère et l'on sent qu'il a écrit ce court roman avec plaisir. La plume de John Fante est toujours aussi directe. On en prend plein la figure mais c'est réjouissant. La relation de cet homme au tournant de sa vie avec ce chien est très émouvante. La scène finale m'a beaucoup touchée aussi.

Harriet est raciste et exaspérée par son fils qui aime les femmes noires. Ça ne m'a pas dérangé. Je pense que c'est avant tout un point d'humour et non le point de vue de l'auteur... et sans doute une réalité à cette époque. Ce roman a été adapté au cinéma par Yvan Attal. le film est plutôt fidèle au livre mais on ne trouve plus trace du racisme d'Harriet.

J'ai malgré tout préféré le John Fante de Bandini et de demande à la poussière, textes beaucoup plus intimes et introspectifs, sur sa jeunesse en tant qu'immigré italien aux Etats-Unis puis sur ses débuts difficiles en tant qu'écrivain.







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Mon chien stupide

Une histoire sympathique avec un gros chien, j'ai aimé comment l'auteur a raconté une histoire au tour de l'apparition de "stupide". Cet homme a eu l'occasion de se resituer dans son histoire grace a ce chien qui lui a changé en quelque sorte la vie.
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Mon chien stupide

C'est l'histoire d'une famille qui part à la dérive : un père qui veut vivre seul à Rome et donc veut quitter sa famille, une mère raciste qui ne supporte pas que son fils soit avec une noire. Parlons des enfants : un fils qui abandonne ses études pour faire du bénévolat, un qui court les médecins à la recherche de la dernière maladie qu'il pourrait avoir, le dernier qui se fait battre par sa femme (qui est justemement noire et que la maman ne supporte pas) et enfin la fille qui ne vient que lorsqu'elle a besoin (nourriture, argent, lessive...). Et voilà que le chien Stupide débarque dans la famille et semer un peu la zizanie entre les membres de cette joyeuse famille.



Histoire noire et cynique, où l'on peut rire à certains moments et se poser des questions à d'autres. Je vais dire que j'avais entendu parler de ce livre en bien et j'ai voulu le lire à mon tour. Mais je n'ai pas été plus emballée que cela. Je reste un peu sur ma faim, car, Stupide arrive de nulle part et repart comme il est venu... La zizanie est toujours aussi présente du début à la fin.



Bref une histoire bien mais vraiment sans plus pour moi. Et pour la petite anecdote, c'est le premier livre que j'ai pu lire sur l'Ipad et j'avoue que cela est très agréable à utiliser. Par contre, étant amoureuse des livres, je préfère le format papier mais cela peut franchement dépanner si on est à cours de livres et que la bibliothèque est fermée !


Lien : http://laconteuseblog.canalb..
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