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Critiques de Brice Matthieussent (350)
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Amérique fantôme

A l'occasion d'une tournée américaine pour présenter l'un de ses livres, l'écrivain et traducteur Brice Matthieussent passe finalement son temps à se perdre. Dans l'espace des villes, qui ont souvent fait de la marche une activité suspecte, voire suicidaire. Dans la mémoire et les représentations de l'Amérique, qui superposent sans cesse aux paysages traversés plusieurs réalités et plusieurs rêves. Dans les rencontres, qui le laissent la plupart du temps seul le soir, sur un trottoir. Dans la langue même, qui l'égare parfois (vous apprendrez à ne pas dire "porn") malgré ses talents en la matière.

Tel un Ulysse européen cherchant vainement à s'orienter sur une mer hostile, il se raccroche à quelques branches et quelques phares : une admiratrice, des libraires, sa tablette, les amandes grillées, les Grandes Espérances. Mais c'est surtout à travers l'inventaire de cette inquiétante étrangeté (complété par des photographies dont l'usage rappelle celui qu'en a fait Sebald) et le récit souvent drôle de ses errances, que l'auteur tente de maintenir un cap tout en restant, irrémédiablement, lost in translation.
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Amérique fantôme

Romancier et essayiste, Brice Matthieussent est également un talentueux traducteur de littérature américaine (Bukowsky, Harrison, Fante, Kerouac, etc.). Invité par l’éditeur américain d’un de ses ouvrages (Vengeance du traducteur), il atterrit à Dallas où il passe quelques jours en solitaire avant d’entreprendre une grand tournée de colloques littéraires.

Il nous livre ici son regard affuté comme celui d'un journaliste sur une Amérique différente des clichés habituels. Dallas, Houston, Austin, Pittsburgh, Boston, New York. Dans ces villes où « la course au étoiles est déjà inscrite dans la construction du premier gratte-ciel et dans son nom », notre visiteur s’égare dans des quartiers sans piétons ou au contraire très animés, musarde, photographie, fait d’insolites rencontres et d’improbables visites, bref, prend la température du pays.

Une déambulation fascinante, bourrée d’anecdotes et d’observations pertinentes.
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Good Vibrations: Chronique pour quatre pers..

Dans une école d’art enneigée, tout le monde cherche désespérément un magasinier comorien disparu. 
Le deuxième roman de Brice Matthieussent allie subtilement amour, énigme et réflexions sur l’écriture.
Lien : http://www.humanite.fr/cultu..
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Harry Gruyaert

Beau cadrage, belles couleurs, compositions bien maîtrisées.



Le quête photographique d'Harry Gruyaert est une recherche poussée sur les couleurs qui nous environnent et de les retenir sur sa pellicule. La conséquence en est qu'avec toutes ses images, il ne nous reste que l'esthétique. On reste sur sa fin quand au sens de tout cela.



Mais, cela reste un beau voyage visuel.
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Harry Gruyaert

Ce petit livre élégant, qui est la nouvelle mouture d'un livre paru il y a déjà un certain temps sous une célèbre couverture noire, présente un petit échantillon du travail du photographe belge Harry Gruyaert. Si le nom ne vous dit rien, c'est sans doute bien injuste car ce pionnier de la photographie couleur est une figure majeure de l'histoire de la photo couleur et de toute façon ses photos parlent pour lui. C'est tout simplement d'une beauté incroyable. Des cadrages magnifiques, des couleurs incroyables et on sent que ce photographe a à sa manière beaucoup de choses à nous dire sur les enfants, la solitude urbaine. Ses photos de Moscou, des Etats-Unis, du Maroc sont magnifiques. Ce livre hélas ne donne qu'un aperçu d'un talent immense qui eut peut-être été plus célèbre s'il était né américain !

Ce livre accompagnera ou prolongera par ailleurs la sublime expo (le mot n'est pas trop fort !) qui lui est consacré et qui ne dure encore que quelques jours à Paris ! (Le BAL, Paris 75018)
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Identités françaises

Un roman à classer dans la catégorie littérature de l'absurde, soyez prévenus ! A partir d'une double histoire, l'une immobile, l'autre en mouvement, mettant en scène un improbable duo, l'auteur met en avant l'importance des raconteurs d'histoires et dénonce les menaces que les fascismes font peser sur nous. On reconnaît des événements récents et, sous l'absurde, le grinçant, apparaît la noirceur.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Identités françaises

Impossible pour moi de rentrer dans ce roman où le Ribouldingue des Pieds Nickelés rencontre un Patakès avec qui il erre dans un récit. J'ai été jusqu'au bout en pensant trouver une lumière à la fin. Mais rien.
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Jim Harrison de A à W

L'écrivain Jim Harrison raconté par Brice Matthieussent son traducteur le plus récurrent selon une carte du tendre alphabétique qui trace une sorte de trajectoire, celle d'un oiseau qui relierait entre eux une constellation de mots clefs (mots suivis d'une étoile justement) éparpillés selon un motif invisible mais qui redessine Jim Harrison depuis l'ail jusqu'au loup : de A "ail" à W "Wolf" (loup).
Lien : http://lecturesencontrepoint..
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Jim Harrison de Aà X

Depuis Faux soleil, Brice Matthieussent traduit tous les livres de Jim Harrison, qui d'autre qu'un traducteur officiel pourrait se permettre de réaliser un tel abécédaire sur le grand écrivain ? Au plus près des mots de l'auteur, Matthieussent analyse l'oeuvre en fonction d'entrées déterminées arbitrairement, parce que tout simplement ces mots permettent l'accés à l'étude de l'oeuvre. Ainsi, de Ail à Xéres, Matthieussent cartographie l'écrivain Jim Harrison en fonction des occurences relevées.

Un seul regret, cet abécédaire date de 1994 et si Matthieussent y a ajouté quelques entrées lors de la réédition en poche dans cette collection, il occulte de fait une dizaine de livres écrits depuis cette date. En 1994 Dalva ne connait pas encore la Route du retour, Chien Brun n'a pas encore vu l'océan pacifique, David Burkett n'a pas encore écrit de thèse sur l'abattage massif des grands pins blancs de la péninsule nord du Michigan. Depuis 1994, les grands thèmes d'Harrison se sont développés au point de devenir des leitmotivs, mais il se pourrait aussi que son oeuvre se soit légérement tournée vers les femmes là où Wolf, Faux soleil et Un bon jour pour mourir étaient davantage des histoires d'hommes. Harrison a depuis exploré plus avant les infirmités de ses personnages, a silloné davantage le pays, bref, a engendré une oeuvre beaucoup plus dense, sans doute aussi plus systématique et confortable.

Ca n'enlève pas l'intérêt premier de cet abécédaire qui se déguste d'un bout à l'autre, Matthieussent distillant des informations de première main tant son rapport privilégié avec le grand auteur lui permet d'approcher l'homme au plus près. A lire en contrepoint de l'excellente autobiographie En marge réalisée par Harrison quelques années plus tard.
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Le couloir rouge

Celles et ceux qui ont vécu (longtemps) à l’étranger le savent : éprouver l’altérité vous transforme de façon intime. Ce roman l’illustre à merveille.

Marco, le narrateur, a séjourné au Vietnam dans sa jeunesse, juste avant la débâcle américaine et la chute de Saïgon.

On l’installe à Dalat, une bourgade artificielle que les gouverneurs coloniaux ont établie sur les plateaux afin d’échapper à la moiteur de la capitale. Rues arborées à la française, grenouilles sautées dans l’assiette, reproductions de maisons alsaciennes et de chalets savoyards, Marco hallucine : « À quoi bon aller si loin pour retrouver ce qu’on a quitté ? » Il comprendra vite de quelle pâte est faite cette communauté d’expatriés nostalgiques.

Lui choisit l’autre voix, celle de l’inconfort et de la curiosité, de la confrontation et de l’émerveillement. Il en tirera deux parenthèses inoubliables, en suivant deux couloirs, en osant pousser la porte. L’une le mènera à l’horreur, l’autre à l’extrême ravissement. Il en perdra presque la parole, à jamais bouleversé (« J’ai largué les amarres du langage (…) et je me suis retrouvé face à la pureté acérée de l’expérience »). Ce récit est sa tentative ultime d’enfin poser des mots sur ce qu’il a ressenti.

Bien écrit, ce roman explore avec virtuosité les difficultés de compréhension d’une culture (la proxémique, notamment) dont les codes vous échappent. Il examine aussi l’impossibilité, pour celui qui rentre d’un voyage initiatique, de reprendre le train-train de l’existence : « Je voyais tous ces gens s’affairer (…) Leur prétendue connaissance de la vie me semblait dérisoire au regard de ce que je venais de vivre loin d’ici ».

Bilan : 🌹🌹🌹

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Le couloir rouge

"Le Couloir Rouge" de Brice Matthieussent se déroule lors d'un dîner où le narrateur, Marco, partage deux expériences bouleversantes vécues pendant son service de coopération au Vietnam pendant la guerre entre le nord et le sud.



Le premier récit m'a profondément captivé. Marco relate son arrivée au Vietnam, décrivant la vie recluse des expatriés et les magouilles qui les entourent. Lorsque la situation se tend et que les troupes du nord approchent de la capitale, il est confronté à l'horreur de la guerre à travers le couloir d'un hôpital. Les émotions sont intenses et le récit est vibrant.



Cependant, le second événement, une découverte plus sensuelle avec une femme, m'a semblé moins intéressant, un peu plus "plat" en comparaison. Cela n'a pas réussi à susciter autant d'émotions que le premier récit.



Ces moments ont été si traumatisants pour le jeune Marco qu'il les évoque plusieurs années plus tard comme "des expériences de perte de langage". On ressent toute la profondeur de ces souvenirs et l'impact qu'ils ont eu sur lui.



La plume de l'auteur est un véritable atout dans ce livre. Son style frôle parfois la poésie, offrant une dimension artistique à l'histoire. Les descriptions sont riches et évocatrices. Par exemple, lorsque Marco débarque de l'avion en pleine mousson, il décrit les pluies torrentielles d'une manière poétique et visuelle, utilisant des métaphores saisissantes pour dépeindre la scène : "...des rideaux liquides scintillants inondaient le tarmac, avançaient comme à tâtons dans l'obscurité, semblaient planer au-dessus de l’asphalte, parcourus de paillettes éblouissantes et de brèves étincelles argentées. J'ai cru voir ces lueurs jouer sur les armures noires et les heaumes de chevaliers gigantesques luttant sans merci dans les ténèbres, au milieu des éclairs de chaleur qui embrassaient les nuages et y diffusaient leurs déflagrations bleu acier"



"Le Couloir Rouge" est donc un livre qui offre un bon moment de lecture grâce à son style d'écriture captivant. Il mêle habilement l'intensité des récits de guerre avec une certaine beauté littéraire, créant ainsi une expérience de lecture marquante.
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Le couloir rouge

Aujourd’hui je vais évoquer Le couloir rouge roman de Brice Matthieusent. Ce récit situé au Vietnam à la fin de la guerre éponyme mêle rêve et cauchemar dans une atmosphère poisseuse et délétère.

Le couloir rouge débute un samedi soir ; comme chaque mois à Paris, un groupe de quatre hommes adultes, des amis, se retrouvent dans un restaurant vietnamien pour évoquer leurs souvenirs de jeunesse et d’Asie. C’est leur rituel : « sauf empêchement de l’un ou de l’autre, dû à une obligation familiale, à un voyage ou à une rare maladie, nous étions quatre lors de ces dîners mensuels » comme l’indique le narrateur, sorte de scribe scrupuleux des propos échangés. La conversation va vite tourner au monologue de Marco qui monopolise la parole en évoquant sa jeunesse et son séjour au Vietnam au moment de l’acmé de la guerre. Le jeune homme cherche alors à partir, découvrir le monde et mettre en œuvre les préceptes hippies ; il se retrouve à Dalat où il effectue une mission. Marco décrit l’environnement, le climat, la population. Et surtout en cette soirée alcoolisée il se remémore un traumatisme fondateur nimbé d’une exquise expérience sexuelle. La guerre déchire le pays, les blessés et les défunts jonchent le sol où il marche. Il se souvient : « depuis l’entrée de l’hôpital jusqu’au fond du long couloir, les murs étaient uniformément couverts de sang frais. On avait nettoyé le sol, le linoléum était sans tâche, désinfecté : mais, par manque de temps ou de personnel, les murs étaient restés tels quels, de cette couleur rouge sombre, violacée, presque noire, que prend le sang sur le point de coaguler. J’ai eu le sentiment d’être le dernier homme sur terre. » Cette scène est apocalyptique, la mémoire a capté chaque détail qui s’est ancré dans son inconscient. Sous l’effet des verres d’alcool la parole se fluidifie, après le drame la fuite de Dalat vers le sud s’organise dans le chaos. Marco croise une jeune femme avec laquelle malgré la débâcle il vit une expérience d’une extrême sensualité. C’est une sorte de découverte de l’amour sous la chaleur tropicale étouffante. Pourtant le protagoniste qui s’exprime plusieurs décennies après face à ses amis et à Vuong le restaurateur rencontré dans son pays d’origine ne peut que constater : « tous ces mois que je venais de passer en Asie se réduisaient à un couloir rouge donnant sur une chambre mortuaire. » Avant de rejoindre Paris pour éviter la déroute et le danger Marco se souvient que : « Saïgon était sens dessus dessous, aussi grouillante et affolée qu’une fourmilière dans laquelle on aurait donné un violent coup de pied. Les riches Vietnamiens et Chinois fuyaient le pays par avion ou par bateau. Partout, dans les cafés, les restaurants, les hôtels, mais aussi parmi la communauté des Français, le bruit courait que les troupes nord-vietnamiennes étaient aux portes de la ville. » La soirée rituelle s’achève...

Le couloir rouge est un roman évocateur d’un pays magique, ancienne colonie française avec dans les années 1970 des relents de cette époque. Les souvenirs de jeunesse des protagonistes sont ressuscités à l’occasion d’un dîner amical.

Voilà, je vous ai donc parlé du Couloir rouge de Brice Matthieusent paru aux éditions Christian Bourgois.


Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Le couloir rouge

Ce roman ambivalent et envoûtant mêle fantasmes, rêves, cauchemars et réalité dans une sorte d'expérience sensorielle grandiose. Brice Matthieussent se plie au cliché colonialiste liant exotisme, pulsions, désirs de la chair et mettant ainsi entre parenthèses les pensées, le langage - mais il en fait aussi la critique. En filigrane du récit de son héros qui revient sur sa jeunesse et ces années passées au Vietnam à la fin de la guerre, se dessine en effet un portrait acerbe de la pensée héritée du protectorat français... (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/05/22/le-couloir-rouge-brice-matthieussent/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Le couloir rouge

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce texte !

En premier lieu, je l'ai trouvé très très bien écrit. Le style est classique ET moderne. C'est alerte et fluide. Le schéma narratif est classique, un homme raconte à des amis des souvenirs. Au delà des souvenir eux-mêmes, ce qui compte c'est l'effet qu'ils ont sur le narrateur et la perception qu'il en a. C'est là qu'est perceptible tout le génie du texte. L'écriture est très imagée et cette imagerie est utilisée pour témoigner de la manière très singulière dont le personnage traverse les éléments qu'il décrit.

Les événements se produisent à Dalat, dans un contexte bien précis et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on voyage ! La narration convoque des images, des sons, des odeurs, des métaphores judicieuses qui toutes disent la singularité de la perception de ce personnage. C'est une écriture des sens, des sensations, il y a beaucoup d'odeurs, de lumière, de matière. C'est un texte dense qui décrit une ambiance, une époque, un contexte, un état d'esprit, des sentiments sans jamais que cela soit didactique ou transparent !

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Le joueur et son ombre

Nous sommes ici avec Chris, grand joueur de tennis à l’ascension fulgurante mais à la chute tout aussi remarquable. En effet, Chris atteint très tôt des sommets d’excellence dans son sport et grimpe au classement de manière notable en peu de temps. Pourtant, la machine bien huilée va s’enrayer et la déchéance de Chris au tennis sera immense. Comment en est-il arrivé là ?



Justement, c’est ce qui me dérange dans ce court roman. Je n’ai pas vraiment eu d’explication au changement radical de Chris. Le postulat de départ est excellent. Brice Matthieussent va nous narrer les aventures tennistiques de son protagoniste, tout en gardant à portée de vue l’envers de la médaille. Tout n’est pas rose pour Chris et la chute n’en est que plus douloureuse. Le changement de comportement de Chris arrive trop subitement et je ne l’ai pas toujours compris. J’aurais aimé plus de profondeur, plus de relief.



Je n’ai pas vraiment accroché avec Chris. Je l’ai trouvé souvent arrogant et quelque peu prétentieux. Le choix de narration à la première page devrait en principe permette au lecteur de s’identifier au maximum au personnage et je dois dire que pour ma part, cela n’a pas fonctionné. J’ai lu ce récit assez détachée, je n’ai pas vraiment ressenti d’émotions, et cela m’a dérangée.



La plume de l’auteur est fluide et entraînante, même si par moments, j’ai trouvé certaines phrases un peu trop longues. Malgré tout, le récit reste agréable à lire



Un roman en demi-teinte pour ma part. Je l’ai trouvé très original, mais trop statique parfois, et surtout il m’a manqué un personnage principal plus sympathique.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Le joueur et son ombre

Chris Piriac est un modèle à présenter dans toutes les écoles de tennis… Tout au moins au début de sa fulgurante carrière, pour son fair-play devenu légendaire. Après, surtout pas !!

Chris Piriac est le génie tennistique de son époque. Il bosse, trime sous la férule de son père qui, se rembourse sur la bête en paradant sur les courts faisant le paon devant l’ascension de son fils.

Chris, d’un milieu modeste, ne résiste pas aux sirènes des soirées mondaines avec son cocktail soûlographie, drogue, sexe qui fait de lui une loque sur les terrains de tennis. Il perd, perd et… perd tout. Comme d’autres joueurs dans n’importe quel sport, il s’est brûlé les ailes

Grandeur et décadence, un thème souvent abordé dans la littérature mais qui, dans ce livre, ne m’a pas convaincu. Un match que je n’ai pas apprécié, un jeu ennuyeux dans lequel je n’ai pu m’introduire. Que du fond de court, pas de montée au filet.

Le style de l’auteur est impeccable, pourtant je me suis ennuyée. Je pense que d’autres lecteurs y trouveront un peu de la terre battue qui m’a manquée.

Comme son héros, le livre ne relève pas l’attente que j’y ai mis.

Livre lu dans le cadre d’une opération Masse critique de Babelio. Merci à eux et aux Editions Phébus

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Le joueur et son ombre

Sur le papier, ce roman avait beaucoup de choses pour me plaire. J’adore découvrir l’envers du décor, notamment en ce qui concerne les milieux très médiatisés et qui semblent très calibrés, comme peuvent l’être certaines disciplines sportives. J’apprécie aussi beaucoup la ligne éditoriale de Phébus, et j’avais à cœur de mettre en avant cette maison d’édition lors de cette rentrée littéraire 2019. A leur crédit, ils osent publier des titres peut-être un peu moins grand public que d’autres maisons, mais tout autant attrayants, et sortants des sentiers battus.

Un livre et un lecteur, c’est comme l’histoire d’une rencontre, amicale ou amoureuse. C’est une alchimie, il y a un lieu et un moment, une disponibilité d’esprit de chacun… Malheureusement, Le joueur et son ombre et moi, c’est l’histoire d’une rencontre ratée.

Je n’ai à aucun moment réussi à avoir de l’empathie pour les personnages, principaux ou secondaires. Je suis bien consciente que cette absence d’empathie est sans doute une volonté de l’auteur, mais j’ai besoin de m’attacher ne serait-ce qu’un minimum aux personnages pour entrer dans un livre. Et ici, rien. Honnêtement, ce roman n’aurait pas été un service de presse, et relativement court de surcroît, je ne serais sans doute pas allée au bout.

Je suis restée tout aussi hermétique à l’intrigue de fond, qui a entraînée la déchéance de Chris de toutes les manières possibles, une déchéance en entraînant une autre… l’auteur faisant des choix qui ne me parlent pas.

Je n’ai pourtant pas grand chose à redire au style de l’auteur. Il est très travaillé, poussé à l’extrême, même. Peut-être qu’un autre choix narratif m’aurait plus accrochée, car même racontée par Chris, je ne suis pas entrée dans l’histoire.

« Chaque tour que j’effectue ne me rapproche de rien : semblable au précédent, il annonce le suivant. » Aussi dur que cela puisse paraître, cette citation issue du roman reflète tout à fait ma lecture. J’ai lu chaque page, l’une après l’autre, sans à aucun moment réussir à pénétrer dans l’univers proposé par Brice Matthieussent.

J’ai reçu la version numérique epub de ce livre de la part des éditions Phébus via la plateforme NetGalley. Merci à eux pour la découverte.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
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Le joueur et son ombre

Brice Matthieussent est traducteur de quelque deux cents romans américains, de Bret Easton Ellis de Jim Harrison, Charles Bukowski,. mais aussi romancier à son compte..



Son nouveau roman, "Le joueur et son ombre " suit l'ascension fulgurante et à la déchéance toute aussi soudaine d'un certain Chris Piriac .



Ce jeune joueur de tennis australien ,a un père dont la personnalité tyrannique et sanguine (comme il en existe beaucoup dans le milieu, du père d'Agassi à celui de Tomic en passant par celui d'Aravane Rezai) a forcément joué sur le caractère de ce fils d'abord parfait, mais dont les démons intérieurs se sont vite rappelés à lui ( on pense un peu au joueur Nick Kyrgios, australien comme Chris et dont le caractère volcanique fait un peu penser à celui d'un Chris qui va péter les plombs totalement dans un match d'un tournoi à Rome).



En suivant un joueur de tennis prodige, qui va voir sa carrière périticliter peu à peu, Brice Matthieussent décrit avec énormément de style et de retenue, une terrible descente aux enfers racontée, trente ans aprés, par celui qui l'a vécu d'un ton détaché assez fascinant.



En tant que joueur de tennis et passionné depuis mon enfance , ce portrait sombre et captivant d'un supplice tennistique m'a forcément interpellé et séduit.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le joueur et son ombre

Le joueur et son ombre est un roman de Brice Matthieussent, à paraître le 15 août prochain chez Phébus. J’ai eu l’opportunité de la découvrir en avant-première grâce à la plateforme de service de presse NetGalley.fr, où le résumé m’avait donné envie de lire ce roman :



" « J’ai perdu à la loyale, sans avoir recours au moindre stratagème douteux ni à la moindre tricherie. Après le dernier point du second set, une ivresse sans précédent m’a submergé, plus grisante que celle de mes nuits ; j’ai lâché ma raquette, je me suis laissé tomber à genoux, pris la tête entre les mains sans arriver à y croire, puis j’ai embrassé les fissures de ce court bosselé où, en perdant mon dernier match, je venais de gagner un avenir radieux. J’avais les larmes aux yeux quand je me suis relevé pour rejoindre le Nippon décontenancé près du filet. Il a dû attribuer mes pleurs à la déception, à l’humiliation. Mais en même temps que les larmes ruisselaient sur mes joues, j’arborais un sourire éclatant. J’étais aux anges. »



En suivant un joueur de tennis prodige, Brice Matthieussent nous offre un roman sur nos pulsions et notre désir de chute. "



L’auteur nous propose de suivre Chris, un jeune joueur de tennis promis à un brillant avenir après des succès éclatants sur les tournois Junior. Entrainé par son père avec lequel il a une relation difficile, le jeune prodige va progressivement perdre le fil de sa carrière, enchainant les coups d’éclat, les défaites pénibles, et les frasques sur et en dehors des courts.



Le roman est plutôt court, seulement 185 pages, mais j’ai quand même trouvé que le rythme était lent au milieu du livre. Il y a des passages qui permettent de rester éveillé mais l’ensemble n’est guère passionnant. J’ai trouvé que l’auteur se perdait trop souvent dans des considérations philosophiques ou mystiques qui ont sans doute du sens dans son récit mais qui m’ont plus ennuyé qu’autre chose.



Le style est plutôt bon, et si je mets de côté les passages ennuyants dont je viens de parler, c’est un livre qui se lit aisément. Je m’attendais tout de même à quelque chose de plus captivant. A la fin, j’ai l’impression d’avoir suivi les mésaventures plus ou moins intéressantes d’un personnage auquel je ne suis pas parvenu à m’attacher. C’est donc une petite déception que ce roman qui m’avait attiré par son thème prometteur. Tel un prodige du tennis qui ne réalise pas les promesses placées en lui …
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Le joueur et son ombre

Chris Piriac est un jeune tennisman très talentueux. Tout le destine à atteindre les meilleurs ements. Son début de carrière est exemplaire, mais la relation que l'athlète entretient avec son père, qui est aussi son entraîneur et son agent, est si négative qu'elle finit par tirer Chris par le bas. « J'avais réussi avec son aide à me hisser au sommet de la hiérarchie du tennis, et il bénéficiait de ma célébrité ainsi que de ma fortune. » (p. 15) Le jeune homme se laisse aller à l'alcool, aux drogues et aux soirées qui sont parfaitement incompatibles avec l'hygiène de vie d'un sportif de haut niveau. « Les folies de la nuit contaminaient le jour. [...] Je refusais d'ouvrir les yeux, de renoncer au dessin anguleux qui dirigeait désormais ma vie. Une partie de moi-même savait que je courais à ma perte, mais j'ai refusé d'entendre cette voix ténue, qui a fini par se taire. » (p. 123) Puis sa route croise celle d'un autre tennisman : pour une insulte, sa vie bascule, et rien ne dit que la rédemption sera possible. La descente aux enfers n'en finit pas, et ce ne sont pas les superstitions et autres grigris dont il balise son quotidien qui aideront Chris à reprendre pied. « L'horizon, ou mon avenir, me semblait abriter une réserve inépuisable de cauchemars, tous liés au tennis, à ses règles, à son matériel. » (p. 120)



Entre vengeance subie et revanche voulue, l'histoire de Chris est de celles qui émeuvent autant qu'elles édifient. Parce que l'homme aime les héros, qu'il aime aussi les voir chuter de leur piédestal et qu'il aime encore plus les voir tenter de reconquérir leur gloire perdue, surtout s'ils échouent. Le destin du héros de Brice Matthieussent est aussi jubilatoire qu'une balle qui frôle le filet, mais qui s'écrase de l'autre côté, et aussi frustrant que cette raquette qui manque d'un cheveu de renvoyer la balle au fond du court de l'adversaire. Et cette ombre, quelle est-elle ? C'est à la fois celle qui est physiquement attachée à chaque mouvement du joueur sous le soleil ou les projecteurs. C'est aussi le mauvais conseiller qui chuchote fielleusement à l'oreille de l'athlète. C'est enfin ce qui reste du sportif quand tout l'a abandonné. Pour se départir de cette dernière, il n'y a que deux solutions : l'overdose de lumière pour abolir toutes les silhouettes, ou l'enfouissement dans le noir pour les fondre dans la pénombre. Quant au roman de Brice Matthieussement, il rayonne de talent et je le conseille, même à ceux que les échanges de balles indiffèrent.
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