Bande-annonce de "La Maison à claire-voie", recueil de nouvelles de Brice Tarvel paru le 28 janvier 2021 aux éditions Zinédi.
- Tu n'as pas la berlue , Nonk , il s'agit bien d'une de ces saletés de dégénerés . Il suffit de voir sa peau verdâtre , les pustulles dégeulasses qu'il se trimbale sur le dos . Et puis un citoyen convenable de Durocor ne se baladerait pas à poil dans les rues .
Il avait toujours été attiré par les pieds féminins. Ceux qu'il avait sous les yeux étaient longs et élégants, avec le deuxième orteil grec qui les rendait encore plus fascinants. Il ne put résister, posa un genou à terre et se mit à lécher et à sucer un à un ces petits joyaux de chair. Bien qu'elle fût quelque peu insensibilisée par le passage de la vodka, sa langue se régalait de se glisser entre chaque doigt, de s'imprégner de la sueur qui y avait séché. Il n'oublia pas d'explorer le minuscule interstice sous la courbure des ongles vernis de rouge, y récolta d'infimes fragments qui excitèrent ses papilles au plus haut point.
Après moult tangos langoureux, j’entraînais mes danseurs dans une piaule que j’avais du côté du canal Saint-Martin. Je les faisais boire puis, quand ils se déboutonnaient avec l’espoir de m’enfiler, je leur coupais les roubignoles avec un sécateur. Je ne vous raconte pas le nombre de breloques que j’ai pu collectionner dans des bocaux. Quant aux escouillés, deux potes clochards que je récompensais généreusement se chargeaient de les balancer dans la baille.
Sur une table dont un des pieds avait été rafistolé avec du fil de fer gisaient plusieurs grenouilles disséquées, la tripaille à l’air, la peau écartée à l’aide d’aiguilles.
Il semblait vêtu d'écarlate, ne faisait plus qu'un avec cette morte encore molle qui tenait le rôle d'une épouvantable poupée gonflable. Il dansait, multipliait les figures les plus compliquées, n'hésitait pas à saisir l'un ou l'autre membre de sa partenaire d'outre-tombe pour l'obliger à se plier à son bon vouloir. Il éprouvait le même bonheur que lorsque, dans la cuisine de sa grand-mère, effrayant les poules, il s'initiait au tango en ravissant la vieille femme.
Je ne t'ai pas précisé, rouquin, la sorcière s'y entend comme pas une en pratiques magiques, mais ses tours ne sont pas toujours aussi efficaces qu'elle le souhaiterait.
Je dois avouer que je peine à le croire, poursuivit-il, mais, en déchiffrant des fragments de textes antérieurs au Grand Fracas, on apprend que les hommes avaient la possibilité de voyager jusque dans les airs, et cela à une vitesse inimaginable. A quoi leur a servi tout cela, puisque la haine, la détestation des uns et des autres, a fini par réduire à néant leur prodigieuses inventions ?
-Est-ce que bénéficier d'un pistolet comme le vôtre, avoir la possibilité de tuer ses ennemis autrement qu'avec une flèche ou une lame signifie être nanti d'un cerveau d'excellence que ne possède pas les gens tel que moi ? ne se priva pas d'objecter Dulvan.
-Pour triompher de la sauvagerie, il convient d'user d'une sauvagerie perfectionnée, rétorqua Elven.
Gilbert Joussin est gros , laid et de surcroit cannibale ,pas par choix , mais parce qu'il a un estomac différent et le jour ou sa mère meurt il devra trouvé sa nourriture seul...
Après avoir éliminé des motards plutôt encombrants , son amie Ghislaine avec qui il aune liaison torride , va l'entrainer chez des gens aussi peu fréquentables...
Mais après toutes ces péripéties , il s'en sortira bien et la vie continue...
J'ai bien aimé le personnage central , un mec à plaindre malgré tout , mais pas très recommandable ...
Les nouvelles qui suivent cette histoire sont toutes bonnes , quelques unes très bonnes...
On racontait que des ermites, d’anciens hippies et autres, vivaient ici. Ils avaient l’air de peace and lovers quand, par le plus grand des hasards, il arrivait d’en surprendre un, car, d’ordinaire, rien ne laissait deviner leur présence. Pas une seule cabane, pas de grotte susceptible d’être habitée. Des rumeurs effrayantes couraient sur eux. On les disait voleurs d’enfants afin de leur inculquer une éducation de sauvageons, de leur apprendre à se nourrir de choses immondes et de les initier à de répugnantes pratiques sexuelles ignorées à leur âge.
Elle était capable de vous faire un long exposé sur la régulation du transit intestinal, mais n’y connaissait rien en mécanique. Que la panne fût grave ou non, elle se retrouvait le bec dans l’eau. Encore aurait-il fallu qu’il y ait en vue une source, un ruisseau, car elle ne possédait plus pour s’humidifier le gosier que le quart d’une bouteille d’Ozarka, chaude comme de la pisse. Pour ne rien arranger, la batterie de son téléphone cellulaire semblait sur les genoux et, de toute façon, il n’y avait manifestement pas de réseau.