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Critiques de Brigitte Findakly (51)
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Coquelicots d'Irak

-"J'ai compris que je ne retournerais plus jamais en Irak".

Déclarait Brigitte Fondakly, en voyant Daech entrer dans Mossoul...





Sa famille allait s'enfuir d'Irak, faire des demandes d'asile, et Brigitte va alors raconter ses souvenirs d'enfance.

"-J'ai eu une enfance plutôt heureuse et normale, malgré les coups d'État..." disait Brigitte dans une interview avec son mari Lewis Trondheim, le dessinateur.

"Pas d'école, pendant les coups d'État" :-)





C'est une BD intimiste et d'une grande douceur nostalgique.

La petite Brigitte a cueilli des coquelicots

-"Ça va se faner tout de suite, ma chérie ."(Le coquelicot laisse s'écouler une sève blanche, dès sa cueillette...) Comme une fleur qu'on déracine...





Il y a une photo de Brigitte au pied des "Lions ailés de Nimrod".

" Si mon père avait supposé qu'un jour, ces lions ailés allaient être détruits, (par Daech) il aurait cadré la photo différemment."

"Le 7 juin 2015, le site d'Hatra a été détruit aux explosifs et au bulldozer."





On apprend qu'il y avait une certaine solidarité entre arabes musulmans, chrétiens et les autres factions avant le dictateur Saddam Hussein.





Brigitte raconte aussi certains us et coutumes.

"En Irak, ce sont les hommes font les courses".

Le fait qu'il est très poli de refuser quand on vous resert du gâteau à table et aussi de faire des commérages... La littérature est inexistante, alors les gens aiment raconter des potins sur les autres

( sauf ma maman qui se contentait... d'écouter ! :-)





Mais aussi le fait qu'on kidnappait les enfants pour demander des rançons, et parfois même une simple menace d'enlèvement suffisait...
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Coquelicots d'Irak

Brigitte naît à Mossoul, en 1959, d'un père irakien et d'une mère française. Elle se rappelle des vendredis pique-nique autour de Mossoul, des escalades sur le site d'Hatra, des coquelicots qu'elle cueillait, des cours de Coran qu'elle suivait, des magazines féminins auxquels était abonné sa maman et dans lesquels, en dernière page, des photos de chanteurs juifs comme Enrico Macias étaient découpées à la douane, de la sortie scolaire au cours de laquelle toute la classe a salué fièrement le passage du frère du général Aref ou encore de ses vacances en France... Mais, elle se souvient aussi des coups d'état et des luttes militaires...



Cet album dépeint la vie de Brigitte Findakly, du début des années 60 à nos jours, de l'Irak où elle passa son enfance à la France. Des souvenirs personnels parsemés ici et là de quelques anecdotes concernant ses parents et de quelques événements qui ont marqué le pays. Une autobiographie intéressante, certes, mais qui manque parfois de profondeur et de fil conducteur. L'on passe ainsi d'un événement ou d'un souvenir à un autre, d'une année à une autre, sans logique apparente. Avec Lewis Trondheim, qui n'est autre que son compagnon dans la vie, Brigitte Findakly raconte, de façon presque naïve, son enfance mais aussi l'histoire, beaucoup plus tragique, de l'Irak et de sa famille. Un album touchant sur l'ascension d'une jeune femme encore partagée entre ses deux pays. Graphiquement, dépourvues de tout cadre, les planches, au trait enfantin et aux couleurs vives, sont en parfaite harmonie avec ces souvenirs croqués avec douceur.
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Coquelicots d'Irak

Toute ma reconnaissance à l'ami... qui , en me le prêtant, m'a fait connaître ce roman graphique personnel et rempli d'informations...sur l'histoire irakienne.

.

Ce dernier retrace la vie d'une petite fille, qui deviendra la coloriste, Brigitte Findakly, né en Irak (Mossoul, exactement) , en 1959... Elle y a grandi jusqu'en 1973...y est revenue plusieurs fois, mais de moins en moins souvent vu la dégradation, et le durcissement du régime.



Mariée à Lewis Trondheim [depuis 1993], auteur prolifique de B.D, et qui a réalisé les dessins de ce roman graphique, mis en couleurs par Brigitte Findakly, le texte ou scénario rédigé "de concert".

Nous apprenons par le biais de ce récit de famille l'évolution du pays des années 50 à nos jours...

les coutumes, et usages, le quotidien de l'école, les contraintes, différentes règles et restrictions, créées par les différents régimes... le tout empirant en réduction de liberté, régressions multiples pour la vie des femmes et des petites filles [codes vestimentaires, prosélytisme religieux, interdiction de la parole individuelle, etc]



Aux dessins alternent quelques pages offrant des photos anciennes de l'ensemble de cette famille unie, mais éprouvée par les transformations négatives de leur pays... et des fluctuations non rassurantes du régime.

Cette famille viendra en 1973 en France, et l'exil sera vivement ressenti, d'autant plus pour les parents, auxquels Brigitte Findakly rend un très bel hommage, bouleversant ...Un beau portrait du papa, dentiste militaire, généreux et pacifique, ne faisant pas payer ses clients les plus pauvres, ce qui n'empêchera pas le gouvernement de l'accabler d'impôts puisque sa salle d'attente était surveillée et ne désemplissait pas...



Une découverte fort intéressante..; et qui nous redit, si besoin était que la liberté et la démocratie...sont des cadeaux absolus... dont nous avons le privilège de bénéficier chaque jour, en France .. quand on voit l'éclatement d'un pays et des familles, émigrés aux 4 coins du monde pour "survivre"... et faire vivre leurs enfants sous des cieux plus tolérants !!!



Je terminerai sur cet extrait qui conclue ce roman graphique fort réussi :

"Nous sommes en 2016. Mes cousins et mes cousines ont longtemps espéré que la situation s'arrange. Ils sont restés jusqu' à la mort de leurs parents puis, pour que leurs enfants puissent avoir un avenir normal, ils ont presque tous émigré aux quatre coins du monde.



Australie, Nouvelle Zélande, Canada, Etats-Unis, Suède, France,...



Beaucoup se sont raccrochés profondément à une des rares choses qu'ils ont pu emporter avec eux: leur foi chrétienne. Et, en parallèle, ils sont tous devenus islamophobes.



Je ne les juge pas



Je ne chercherai pas à argumenter.



Je continuerai à les aimer tels qu'ils sont, gardant en mémoire des êtres chers."



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Coquelicots d'Irak

Brigitte Findakly est née en Irak, d’un père irakien et d’une mère française dans les années 1960.

Ce livre retrace son enfance passée à Mossoul, ville du nord de l'Irak. Un pays où bien avant l’arrivée au pouvoir de Saddam Hussein se succèdent coups d’état et dictatures militaires.

Au fil des souvenirs, l’auteure nous fait découvrir sa vie de famille, qui est affectée par les aberrations de la dictature et les répercussions sur leur quotidien. L’exil est inéluctable. Ils iront en France et arriveront à Paris dans les années 1970.

A partir delà, la famille est confrontée à la bureaucratie française, avec toutes ses difficultés administratives, sociales et culturelles. Un exil, ce n’est vraiment pas facile. Tout en laissant en Irak, de la famille que l’on ne reverra peut-être jamais.

L’auteure nous décrit sa jeunesse, son exil et son adaptation en France. Des pages qui nous révèlent également des faits historiques. On en apprend beaucoup sur l’Irak et c’est ce qui est intéressant.

Un livre qui m’a fait penser à l’Arabe du futur de Riad Sattouf.

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Coquelicots d'Irak

La BD est un excellent support pour appréhender les chambardements géo-politiques complexes et leurs répercussions sur les populations, notamment dans les pays du Moyen-Orient et du Proche-Orient.

La preuve avec 'Persepolis' (et d'autres ouvrages de Marjane Satrapi), et 'L'Arabe du futur' (Riad Sattouf).

A son tour, la coloriste de BD franco-irakienne Brigitte Findakly évoque les bouleversements qu'a connus depuis soixante ans le pays où elle a passé sa jeunesse - l'Irak. Elle constate d'autant mieux la dégradation des conditions de vie et le recul des libertés qu'elle y retourne rarement, étant désormais installée en France.



Dans cet album, j'ai beaucoup aimé le dessin de Lewis Trondheim, très enfantin. Certains lecteurs pourront estimer que le trait ne se prête pas à toutes les situations, lorsque seuls des adultes sont en scène, par exemple, puisque tous les personnages ont des bouilles de gamins.

J'ai apprécié les anecdotes qui donnent un aperçu de la vie en Irak dans les années 60-70, et en particulier de celle d'une petite fille, de son père dentiste et de sa mère française exilée et heureuse d'avoir trouvé une famille dans son nouveau pays.

J'ai trouvé dommage que l'ouvrage soit si mal construit, en revanche, et la chronologie si chahutée. L'auteur passe d'une époque à une autre, sans lien, comme on évoquerait des souvenirs pêle-mêle oralement. Et rien dans la présentation de l'album n'indique les transitions. On s'y retrouve quand même, puisque le propos reste simple, mais c'est le gros défaut de ce témoignage, par ailleurs instructif et émouvant.
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Coquelicots d'Irak

Une toute petite fille à la tête aussi grande que le corps, souriante et dotée de longs cheveux noirs. C'est ainsi que Brigitte Findakly se met en scène dans « Coquelicots d'Irak », un roman graphique dans lequel la scénariste et coloriste revient sur son parcours et ses origines, entre l'Irak et la France. L'artiste n'est évidemment pas la première à faire partager ses souvenirs d'enfance dans un pays arabe par le biais de la bande dessinée : ce fut le cas, entre autre, de Marjane Satrapi qui revenait dans « Persépolis » sur les années passées par sa famille sous la domination du Shah en Iran, mais aussi, plus récemment, de Riad Sattouf qui continue de relater au fil des tomes de « L'arabe du futur » sa vie dans la Libye de Kadhafi et la Syrie d'Hafez El-Assad. S'il n'a à mon humble avis pas la force des albums suscités, le récit de Brigitte Findakly ne nous en livre pas moins un témoignage intéressant du quotidien des Irakiens entre les années 1950 et aujourd'hui. L'occasion pour le lecteur d'en apprendre davantage sur l'histoire contemporaine de l'Irak et de réaliser que l'instabilité dans la région ne date pas d'hier (et n'est malheureusement pas prête de s'arranger avec l'implantation de Daech dans le nord-ouest du pays). L'intérêt de l'ouvrage réside d'ailleurs essentiellement dans ce que les anecdotes choisies par l'auteur révèlent de l'évolution de la société irakienne au cours de ce quart de siècle.



Parce que le sujet la touche personnellement, et parce que, comme souvent, le phénomène est l'un des premiers révélateurs de la radicalisation de la société, Brigitte Findakly témoigne notamment de la régression alarmante du statut de la femme dans le pays (contraintes vestimentaires de plus en plus strictes, attitude des hommes de plus en plus autoritaire...). Une partie des événements relatés ici décrit également de manière assez nette l'installation d'un régime dictatorial et l'essor d'une paranoïa collective, entretenue et encouragée par les gouvernements successifs (messages incitant à la délation au début des films projetés au cinéma, interrogatoires des enfants à l'école sur les discours tenus à la maison par leurs parents...) L'album ne manque donc pas d'informations intéressantes qui parviennent à nous toucher d'autant plus facilement qu'elles nous sont données par une enfant, toutefois le récit se révèle un peu trop décousu. Certaines de ces anecdotes semblent ainsi être évoquées sans réel souci de cohérence, impression renforcée par quelques problèmes de transition qui cassent parfois le rythme de la lecture (des changements d'époques trop brusques, par exemple). De même, les quelques « bonus » insérés dans l'histoire et relatant tel ou tel aspect de la vie quotidienne en Irak sont intéressants mais n'ont parfois aucun rapport avec ce qui suit ou précède ce qui ne fait qu'accentuer cette impression de désordre.



Malgré une narration parfois un peu trop confuse, le témoignage de Brigitte Findakly (assistée ici de Lewis Trondheim) parvient sans mal à toucher et interpeller le lecteur qui appréciera certainement de découvrir quelques aspects de la vie quotidienne des Irakiens d'hier et d'aujourd'hui. Une sympathique découverte qui possède suffisamment d'atouts pour convenir à un public adulte mais aussi jeunesse.
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Coquelicots d'Irak

Bien moins médiatisée que son Lewis Trondheim de mari, la carrière de Brigitte Findakly, son épouse et coloriste, n'en est pas moins impressionnante. Que ce soit pour les oeuvres de son mari ( notamment les Formidables aventures de Lapinot) ou celles de collègues/ amis de ce dernier ( ( le Chat du Rabbin de Sfar ou le Retour à la terre de Larcenet), elle a été chargée de mettre en couleurs d’une centaine d’albums dont certains figurent assurément parmi les plus notables de ces dernières années.



Pour la première fois, elle est aussi créditée du scénario d'un album en racontant son histoire personnelle mise en BD par son mari. Il faut dire que Brigitte Findakly a une enfance vraiment singulière : née en Irak, d’un père irakien et d’une mère française à l’orée des années 1960, elle a passé eon enfance à Mossoul, ville du nord de l’Irak, à une époque où, bien avant l’arrivée au pouvoir de Saddam Hussein, se succèdent coups d’État et dictatures militaires.



Trondheim met de coté ses fameux animaux anthropomorphisés pour capter le plus justement possible le fil des souvenirs personnels de son épouse, pour un récit mettant en prise des êtres humainset dessine de véritables êtres humains aux prises avec les incongruités d'un régime dictatorial pas toujours très logique, et qui aboutira à un exil familial vers la France au début des années 1970, avec toutes les difficultés administratives, sociales et culturelles qu'un tel déracinement implique.



La chronique de cette bande dessinée juste en dessous de celle de l'Arabe du Futur est pertinente dans le sens où l'on pense forcément à la série de Riad Sattouf en lisant ces coquelicots d'Irak, avec ces souvenirs qui entrainent différences culturelles prégnantes à l'intérieur d'un couple et regard enfantin sur une société pleine d'incongruités administratives et autres.



Si ces coquelicots n'ont pas la force d'incarnation et le génie d'observation de Sattouf, il n'en reste pas moins très plaisant à suivre et profondément émouvant quant au déracinement et aux liens fugaces mais tenaces, qui nous raccroche à notre passé et à la terre qui nous a fait naitre.



Agrémenté de photos d'archives, et de jolis allers retours passé présent, ces coquelicots irakiens inhalent un parfum de nostalgie forcément ennivrant...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Coquelicots d'Irak

J'ai beaucoup aimé cette bd aussi bien le dessin que le texte, on apprend pas mal de chose sur l'Irak, cependant on passe des fois du coq à l'âne.



Il y a par exemple de petites brèves sur les coutumes de l'Irak et puis on replonge dans un récit plus biographique.



Des photos personnelles sont aussi présentes dans cet ouvrage et le point de vue de l'auteur de son enfance est très intéressant et instructif.



Un trait de crayon très enfantin mais qui fonctionne de son mari Lewis Trondheim et la couleur de la part de Brigitte Findakly.



Une jolie découverte pour cette bd choisi au hasard dans ma bibliothèque.
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Coquelicots d'Irak

Premier coup de cœur de la rentrée littéraire 2016.

En un mot, c'est magnifique !



Avec beaucoup d'humour et par petites touches, Brigitte Findakly nous raconte son enfance en Irak. Dans ce pays, tel qu'il était avant. Avec des libertés, avec un patrimoine. Avant que tout ne soit détruit.

(J'ai particulièrement apprécié les petits apartés sur les coutumes tel le fait que la maitresse de maison doivent insister pour resservir ses invités.)

Lorsque l'Irak commence à devenir vraiment dangereux à la fin des années 70, l'auteur et sa famille viennent s'installer en France et c'est un nouveau monde à découvrir alors que le leur perd peu à peu ses droits. Irakiens en France, français en Irak, ce n'est jamais facile.



Dans ce strip, nous abordons l'actualité, le terrorisme, les attentats de janvier 2015, l'islamophobie, les religions... Tout en restant léger. C'est frais mais cela reste très instructif. Que vous vous intéressiez à ces sujets ou pas, vous serez j'en suis certaine, aussi conquis que moi par cet ouvrage.

C'est une pépite.

C'est à lire d'urgence !

(Sans parler des dessins qui sont absolument magnifiques !)
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Coquelicots d'Irak

Aussi passionnant sur le fond que le célèbre Persépolis, aussi réussi sur la forme que l'Arabe du futur, j'ai adoré ce livre (et ce n'est pas une formule creuse). Une enfance dans la dictature irakienne des années 1960, une arrivée en France, quelques retours en Irak....On suit le destin de l'autrice du livre, arabe chrétienne de la bourgeoisie irakienne, face aux turbulences de l'histoire irakienne. Une chape de plomb qui s'installe peu à peu, des conversations vides pour éviter les problèmes et des dizaines d'anecdotes très puissantes. Parmi d'autres : des familles recevant une prime lors de la guerre Iran-Irak dans les années 1980 à la suite de l'annonce de la mort de leur fils. Mais leur fils n'est pas mort et revient à la maison : ses propres parents le chassent pour éviter les problèmes et d'avoir à rembourser l'argent indument perçu. On distribue dans les années 1960 du blé entouré d'un insecticide rouge. Les paysans les donnent aux animaux ils meurent. Ou ils les mangent le croyant entouré de sauce tomate, ils meurent. Ou ils se méfient et le jettent à la rivière, tous les poissons meurent.

Cela m'a ouvert les yeux sur un sujet que j'ignorais (sauf bien sûr le nom de Saddam Hussein) et je ne comprend toujours pas comment j'ai pu passer à côté de ce livre qui m'a fortement marqué et que je suis pas prêt d'oublier !
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Coquelicots d'Irak

Depuis quelques temps, des personnalités du monde de la BD utilisent leur art pour raconter leur propre vie, leurs voyages, leur passé sans utiliser le paravent de la fiction.

Il est intéressant de voir que la BD française nous offre un panel très diversifié d'artistes originaires du Proche ou Moyen Orient qui nous racontent leur enfance en Iran, en Libye, en Syrie ou encore leur héritage 'pied-noir'.

Ces récits exploitent merveilleusement les deux facettes de la BD : d'une part le texte : souvent touchant, nostalgique et majoritairement composé des souvenirs subjectifs d'une enfance devenue fantasmée et d'autre part le dessin qui permet de donner une illustration adéquate et personnelle très loin des quelques clichés standards qui illustreraient un livre traditionnel.

Brigitte Findakly est l'épouse du très connu Lewis Trondheim. Alors qu'elle prête son talent à la colorisation des ouvrages de son mari (lui aussi adepte du récit autobiographique) cette fois, c'est lui qui prête son crayon aux souvenirs de l'enfance irakienne de sa femme.

Ce livre se compose de petites tranches de vie de Brigitte et de sa famille avant l'avènement de Sadam Hussein et puis les quelques retours de l'auteur dans son pays après son installation en France.

C'est très agréable à lire, c'est touchant, emprunt de nostalgie et parfois très injuste mais Brigitte Findakly a l'intelligence de ne porter aucun jugement.

Cette BD m'a permis de découvrir un Irak que je ne connaissais pas, un Irak d'avant.

A lire.
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Coquelicots d'Irak

Un roman graphique simple et personnel qui nous décrit l'enfance de l'auteure en Irak.

Entre une mère française et un père irakien, la petite vit dans un foyer original car on se rend vite compte que la mère, même si c'est elle l'étrangère, est plus attachée à l'Irak que son mari (même si elle ne se fera jamais à certaines coutumes). Nous traversons l'évolution de ce pays des années 50 à aujourd'hui, grâce à l'enfance sur place ou aux séjour et échos une fois installée en France.

La famille Findakly est chrétienne, tolérante, avec un père altruiste et généreux, et une mère qui a adopté l'Irak comme son pays. La petite, puis la grande, Brigitte ne juge pas les irakiens, toutes religions confondus. Malgré l'antisémitisme d'Etat, l'islamophobie de sa famille, les difficultés rencontrées par les chrétiens. On sent son amour pour son pays d'origine, pour ses habitants, sa famille surtout, malgré leur défauts : "Je continuerai à les aimer tels qu'ils sont, gardant en mémoire des êtres chers".

De jolies images, de jolis mots, de jolies couleurs, qui m'en ont appris un peu plus sur l'Irak.
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Coquelicots d'Irak

Dans les Coquelicots d’Irak, Brigitte Findakly rapporte ses souvenirs d’enfance, l’exil et la condition d’exilé, la dégradation des conditions de vie en Irak, les rapports entre Chrétiens et Musulmans, certains paradoxes de la vie parisienne et française en ce qui concerne notamment la sécurité.



Née en Irak en 1959 d’un père irakien (chrétien) et d’une mère française, elle y a vécu jusqu’à l’âge de 14 ans, a conservé des liens avec sa famille et y est retournée régulièrement jusqu’en 1989. Nombre de planches présentent en deux pages un souvenir précis (l’école, la nourriture, les codes sociaux, certains événements politiques, l’attitude et les aspirations de son père, de sa mère, de son frère etc.). Le suivi est parfois peu clair, certains faits sont répétés ou présentés comme s’il n’en avait jamais été question. Je suppose que c’est dû au fait que certaines planches ont été publiées en amont sur le blog du Monde. Cela donne une impression un peu bancale mais ça passe sans vraiment de souci, l’ensemble reste fluide et cohérent.



La narration fait entendre la voix de la petite fille, comme si c’était vraiment elle qui racontait. Les dessins avec des personnages en petits formats et aux traits simples ainsi que les petites cases sans bordures avec de larges marges blanches accentuent l’impression de souvenirs morcelés et de papillonnage enfantin.

La « chute » de l’épisode provoque souvent une émotion inattendue (surprise, sourire, mélancolie, tristesse etc.), jouant avec les attentes ou les a priori du lecteur parfois, permettant un recul critique de l’adulte sur l’enfant souvent.

Des photographies de famille émaillent le récit et accentuent la touche de réel, de remémoration, de bilan, d’hommage à sa famille et à son pays d’origine.



J’ai beaucoup apprécié de voir prendre vie le quotidien des Irakiens et des Irakiennes et le parcours de cette famille de l’Irak à la France – au monde entier, même, si l’on prend en considération la famille élargie, la majorité ayant émigré au Canda, en Nouvelle-Zélande etc. -, avec toutes les questions et les blessures que cela pose.

J’ai été très émue par le personnage du père, et par la sentiment d’impuissance de Brigitte Findakly face aux conséquences de la guerre sur sa famille restée en Irak (estropiés, traumatisés, privés de tout, dans la crainte constante pour leurs enfants etc.). Ce lien semble rendre l’Irak encore très prégnant dans la vie de l’autrice, ce pays, sa culture, son histoire ainsi que l’exil font partie intégrante de son identité.



Un très joli moment de lecture.
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Coquelicots d'Irak

C’est l’auteure qui raconte sa jeunesse à Mossoul dans les années 70, elle nous parle de sa famille et particulièrement de ses parents contraints de partir en France, pays d’origine de sa mère, tant il devenait difficile d’être catholique dans un pays musulman. Elle y raconte les difficultés rencontrées, l’exil, l’actualité, les coutumes, l’administration, la culture, les coups d’états et l’Irak du moment. J’ai beaucoup aimé non seulement le témoignage raconté et le ton employé mais aussi les illustrations, les saynètes et l’idée d’ajouter des photos personnelles ajoute vraiment quelque chose en plus. Elle arrive à nous faire passer son ressenti, celui de tant de personnes qui ont quitté leur pays, qui ont laissé leur famille. Et on se rend compte que ce n’est jamais simple et que c’est souvent le dernier choix qui leur reste.



J’aime la poésie qui se dégage du tout et l’humour, j’ai découvert quelques coutumes irakiennes et c’est enrichissant. On tourne les pages en suivant les pétales de coquelicots et cette petite fille pleine de vie avec plaisir et curiosité. Elle va au cours de sa vie faire plusieurs aller-retour en Irak et le constat est chaque fois plus désolant, tout se dégrade : le pays, les conditions de vie, la politique, la condition des femmes, tout cela la rend plus triste. Comment se sentir bien quand le pays chéri est aux proies à de grands bouleversements politiques et quand le pays d’accueil est loin de ressembler à l’image d’Epinal que l’on s’en faisait ? Très émouvant la photo avec les lions de Nimrod qui sont désormais détruits.



Je ne sais pas comment le classer, est-ce un roman graphique, est-ce un témoignage, une BD autobiographique ? En fait, qu’importe c’est une des BD essentielles pour moi et je suis très contente de l’avoir lue et de pouvoir la faire connaître et partager. J’ai par ailleurs, découvert une maison d’édition que je ne connaissais pas du tout : l’Association.



VERDICT



Une BD essentielle, personnelle et touchante, des illustrations réussies, un témoignage d’un temps (que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître). A lire, à offrir !!!
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Coquelicots d'Irak

Coquelicots d'Irak raconte la vie d'une jeune fille dans les soubresauts de l'Histoire dans un pays tourmenté. Il décrit l'injustice, l'horreur, de la dictature, du patriarcat, un pays qui tourne progressivement à la dérive, au malheur de ses habitants… Pourtant le ton n'est pas celui de l'horreur, c'est plutôt la nostalgie qui prédomine, c'est raconté sous forme de petites saynètes du quotidien, simplement et pudiquement. L'évolution monte sournoisement, au point qu'un pays qu'on ne voulait pas quitter devient un pays où on ne veut ni ne peut plus y remettre les pieds. C'est juste une lecture nécessaire.
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Coquelicots d'Irak

Les dessins de Lewis Trondheim mettent en images avec délicatesse l’histoire de Brigitte Findakly, née à Mossoul d’un père irakien et d’une mère française. Les souvenirs d’enfance empreints de poésie, la famille et les amis ; de temps à autre une page sur tel ou tel point culturel, parfois cocasse (le gâteau qu’en Irak on doit refuser pour être poli, et que du coup la maman remporte sans insister, sous l’œil consterné des invités.) Les déboires de l’arrivée en France, la nostalgie du pays natal, la désillusion d’y retourner en vacances…

Et tout du long, des pages plus didactiques sur les soubresauts politiques, les coups d’État, la dictature, l’irruption de Daech : autant une leçon d’Histoire qu’une autobiographie.

Challenge Bande dessinée 2023
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Coquelicots d'Irak

Très joli roman graphique qui mèle les souvenirs de Brigitte, née à Mossoul d'un père irakien et d'une mère française, et les récents événements.

Les dessins de Trondheim sont comme des petites miniatures précises.

Ce sont des strips d'une page, pas beaucoup plus qui reprend les coutumes, les gens rencontrés...Ce n'est pas réellement une histoire plutôt des petits focus mais c'est très bien fait. Bref j'ai adoré.
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Coquelicots d'Irak

Cette BD se compose de planches, racontant chacune une tranche de vie quotidienne de la famille de l'auteur dans l'Irak ou la France des années 50 aux années 2000.



Ayant grandi à Mossoul, l'auteur raconte aussi un peu l'histoire de cette cité et des soubresauts liés à la politique et aux guerres irakiennes (que ce soient les coups d'états bassistes ou militaires des années 60 ou la guerre contre Daesh).

J'ai beaucoup aimé le ton de la BD, très naturel, qui fait prendre du recul sur ce qu'on pense universel (par exemple, la seule fois de son enfance où elle s'est sentie en danger, c'est lors d'une manifestation à Paris en 1968). Ainsi que l'évocation d'une Irak très différente de ce qu'on connaît aujourd'hui (elle décrit d'ailleurs très bien aussi la dégradation des conditions de vie, qui a mené à l'exil de toute sa famille depuis les années 70), pleine de nostalgie et des douceurs de l'enfance.



Le travail à quatre mains avec Lewis Trondheim a produit des planches très intéressantes et expressives malgré le dessin simplifié. On peut lire la BD d'une traite ou se laisser porter par une anecdote de temps en temps. L'atmosphère est apaisée malgré les périodes difficiles relatées et cette mise à distance dans le temps permet d'autant mieux de ressentir la perte ressentie pour une Irak pluri-confessionnelle et moderne et la douleur face aux destructions de 40 ans de guerre.

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Coquelicots d'Irak

Une très jolie BD dans laquelle Brigitte Findakly raconte ses souvenirs de jeunesse en Irak, pays dans lequel elle a vécu jusqu'à son adolescence (son père étant irakien et sa mère française).

Le récit alterne les souvenirs d'enfance au quotidien et l'évolution politique du pays de plus en plus dramatique.

Le dessin est réalisé par Lewis Trondheim son mari : des petites cases où les personnages sont représentés de manière naïve.

Le ton est nostalgique et devient plus tragique vers la fin.

Une BD qui n'est pas sans rappeler L'arabe du futur ou Persépolis avec moins d'humour cependant.
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Coquelicots d'Irak

Carnet de souvenirs, album de photos, croquis d’enfance… Ces coquelicots d’Irak sont un peu tout ça.



Brigitte Findkaly est née en Irak et elle nous raconte son enfance, sa famille, le travail de son père, la peur inhérente à la vie dans un régime autoritaire et des souvenirs pleins de candeur.



Un dessin magnifique au service d’une autobiographie pleine de poésie
Lien : https://www.noid.ch/coquelic..
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